Vlad' se tenait contre le lavabo en faïence qui ornait le centre des toilettes des garçons, plusieurs messages volant planait au-dessus de sa tête. Ils avaient du se perdre en chemin pour finir ici pensa l'étudiant. Mais à part cela, les alentours étaient bien vide ce matin. Il avait bien un passage ou deux, des élèves qui avaient oubliés de se réveiller et qui se dépêchaient d'aller prendre un petit déjeuner copieux. Le jeune russe, pour sa part, était tombé de son lit ce matin. Pour tout dire, hier son cœur avait faillit s'arrêter. Il attendait un colis important, que sa chouette Perséphone devait lui ramener. C'était un livre, mais par n'importe lequel. Cela faisait bien un mois et demi, qu'il préparait cet envoi, car voyez-vous, tout cela n'avait rien de très catholique comme dirait les Moldus. C'était un ouvrage de magie noire, et pas n'importe lequel ; " L'art sombre de la résurrection ". Cet exemplaire c'était Grindelwald, lui même, qui lui avait envoyé. Le livre était d'abord passé par Barjow & Beurk, puis à sa demande, un sortilège d'illusion devait couvrir toutes traces des écrits sombres. Pour toute détection par le ministère où le personnel de Poudlard, l'œuvre devait passer pour : " Problème capillaire & Acnés pour jeunes sorciers ". La préparation avait été longue et couteuse pour Volodia, toutes ses économies pour les fêtes y étaient passés, mais ce genre de passe-droit n'avait pas de prix. Car s'il était découvert avec cette ouvrage, c'était l'exclusion qui lui pendait au nez. Et, sa famille avait déjà assez de problèmes comme cela pour ne pas rajouter d'autres soucis inutiles.
Mais le problème était bien ailleurs, Perséphone sa chouette était bien arrivée hier, mais lui avait livré ; Quidditch éditions 2010, nos pronostiques Le magazine que son frère, Stass, recevait depuis des années. Il le connaissait bien pour lui avoir caché à de nombreuses reprises quand ils étaient jeunes. Avant l'accident qui les sépara, chez eux Vlad' aimait se lever en douce chaque début du mois pour subtiliser le journal préféré de son frère. Puis redescendre se coucher, l'air de rien, pour enfin au petit déjeuner faire le petit gobelin innocent avec son immense sourire. Mais en récupérant le magazine de Quidditch hier, il comprit que sa chouette avait du se tromper de casier. C'était déjà arrivé auparavant, et les chouettes Tchaïkovsky échangeaient parfois le courrier. Il faut dire qu'à une époque, il partageait tout et n'avait pas de secret pour l'un l'autre. Mais aujourd'hui c'était différent, il devait voir son frère, récupérer son livre et savoir si Stass avait ouvert son paquet. L'illusion aurait été alors rompu et l'ouvrage de magie noire aurait été visible de tous. Barjow & Beurk l'avait enveloppé l'ouvrage dans un papier mauve, très délicat pour ne pas attirer l'attention. Il l'attendait donc pour lui parler, une première depuis quelques années. Il lui avait donné rendez-vous dans ses toilettes qui permettraient de parler ou de se hurler dessus à l'abri des regards indiscrets. Il lui avait fait porter le mot par des connaissances communes en espérant qu'il accepterait cette rencontre. Volodia avait la gorge sèche et les mains moites sous sa cape de sorcier. Le jeune russe essayait de faire taire son stress en agitant sa baguette qui était aussi sombre que sa cape, des petites piques argentés couvraient son pommeau. Il entendit enfin la porte s'ouvrir, il se recoiffa machinalement et lâcha un simple.

« Salut брат * ! merci d'être venue... »

* Frère

I HATE WHEN YOU KEEP ME AWAY FROM YOU.

C'était étrange de revoir son frère, alors qu'il pouvait le croiser tout au long de l'année; dans le grand escalier, entre deux salles de cours ou lors des repas. Mais cette fois, il était seul et plus proche de lui que jamais. Il avait alors pendant quelques secondes, cet élan qui voulait effacer toutes ses années de non-dit, de faire un pas en avant et de le prendre dans ses bras, pour lui montrer toute l'affection à celui qui avait toujours un modèle pour lui. Vladimir lâcha donc un sourire en suivant l'entrée de Stanislas. Puis tout revenait à la surface comme un Lumos Maxima, la tragédie, la mort, a colère,et surtout la rancœur. Le sourire s'effaça donc, et il reprit son masque froid et austère.

« Rends pas les choses plus difficiles, s'il-te-plait. » ajouta t-il la gorge serré évitant de regarder son frère dans les yeux.

Il prit une grande inspiration, rangea sa baguette et sortit le livre sur le Quidditch qu'il cachait sous sa cape. Les gestes du plus jeune frère était désordonné, comme si son cerveau ne savait plus se faire obéir. Après tout, c'était lui qui avait décidé de rompre toutes communications avec le Poufsouffle. Ce soir là, restait dans son esprit comme le plus dur, car il avait tout fait pour cacher ses moindres sentiments. C'était les grandes vacances, une année après la mort de Leokadia, toute la famille attendait le retour de Stass. C'était père qui était allé chercher le jeune élève à la gare, et mère s'apprêtait dans la cuisine. Vova, lui, attendait dans le grand escalier qui donnait sur le porte principale avec ses valises. Au retour du Poufsouffle, aucune effusion de joie, aucun câlin amicale, ce que le jeune frère ne pouvait s'empêcher de prodiguer par le passé dés qu'il était séparé de son grand frère. C'était peut être pas virile, mais c'est ainsi qu'il était fait, Vladimir était un enfant qui aimait montrer son affection. Pourtant, à ce moment dans le passé, il le croisa juste dans l'embrasure et lui adressa sans émotion dans sa voie; « Je reste pas pour les vacances. Ne m'écris pas, je ne répondrais pas. » Depuis, les relations étaient plus que froide du côté du Serpentard. Il avait tout fait pour éviter son frère dans la maison familiale. Puis à Poudlard, il avait rasé les murs pour éviter tout contact avec l'étudiant. Vlad' évitait les match de Quidditch, et développa à la même occasion une aversion totale pour le sport volant.
Pourtant, aujourd'hui, il fallait qu'il prenne son courage à deux mains, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il aurait du avoir peur que son frère découvre son petit secret, mais tout ce qui tournait dans sa tête, c'était la peur de décevoir Stass, de le dégouter. Il fit un pas vers lui, quittant les lavabos et tendit le livre vers son propriétaire.

« Tiens, nos chouettes ont dus s'emmêler les baguettes... »

Il garda le livre en main, décidant enfin à regarder son frère dans les yeux. Il lui demanda avant de lâcher prise.

« Dis...Tu as ouvert mon colis ? »