Est-ce que vous avez déjà ressenti que vous n’avez pas votre place nulle part? Que vous marchez entre deux, sur une corde raide? Que si le vent venait à souffler d’un côté, vous ne sauriez pas où retomber? Être tirée entre deux mondes, avec des gens qui expectes de vous quelques choses de différentes dès que vous ouvrez la bouche. Ne pas savoir où aller? Sur quel pied danser? Ne jamais être compté? D’être un paria, peu importe le choix qu’on faisait?
Bah moi non.
Mais ma mère si. Toute ma vie, je l’ai vue toute ma vie, hésiter, ne pas oser s’investir dans rien. Se sentir mal dans sa peau, peu importe le monde qu’elle choisissait. Mon enfance, je l’ai passé à me balader entre le monde des sorciers et celui des moldues, année après année. Apparemment, ma mère souffrait de l’étiquette qui lui était collée au visage, ‘née moldue.’ elle avait beau être une bonne sorcière (pas la meilleure, certes, mais bonne tout de même), elle n’a jamais eu la volonté de faire quoi que se soit, de laissé sa marque.
Honnêtement? J’ai toujours vu ça comme un signe de faiblesse, comme de la lâcheté.
J’ai vite su que je ne voulais pas être comme elle. C’est peut-être cruel de dire ça en parlant de sa propre mère, mais en aucun cas je ne voulais lui ressembler. Elle avait beau être mon seul modèle dans la vie, je savais que je méritais mieux. J’ai appris jeune que si on voulait être respecté, si on voulait avoir sa place dans la société, c’était à nous de bouger, c’était à nous de se crée les marches sur lesquels monter. Il n’était pas question que j’attende après quelqu’un pour qu’on me montre le chemin. J’allais suivre mes propres sentiers, j’allais me pousser à réussir, à me battre, j’allais crée ma propre image, ma propre vérité et les gens allait me respecter pour cela. Jamais je ne serais invisible, jamais je ne passerais en dernier, jamais je ne serais vue comme de seconds ordres. J’allais contrôler ma vie, j’allais réussir là où ma mère avait lamentablement échoué, j’allais la dépasser et les gens allaient se souvenir de moi. C’est la promesse que je me suis faite. Je devais avoir onze ans et venais de recevoir ma lettre pour Poudlard.
Même à cet age, je savais que le sang, le nom et la famille étaient importants. Je savais que si on ne correspondait pas à certains critères, les lois n’étaient pas faites pour nous et je n’avais aucune envie de me faire piétiner par des inconnues. Hors, mon sang était bouillant oui, mais surtout teinter. Ma famille, mis à part ma mère, je n’en avais aucune. Une histoire d’un soir, un homme marié donc j’ignorais jusqu’à même le nom. D’après ma mère, nous étions pas assez bien pour lui qui était de sang pur, nous ne méritons pas de son attention. Mais d’après ma mère, nous n’étions assez bien pour personne alors. Mon nom ne voulait rien dire, ne rappelait rien ni personne de célèbre. Il en revenais donc de moi pour lui crée ses lettres de noblesse, littéralement.
Chasity Ponds, fières descentes d’une des dernières familles au sang pur de Salem, Massachusetts. Mes parents ont déménagé très tôt lors de leurs mariages et j’ai été élevée un peu partout dans la campagne anglaise et un jour, mon nom allait être écrit partout au ministère de la magie et on se souviendra de moi, de mes réussites et personne ne saura redire quoi que se soit sur mon passé et ma famille.
À l’école, on ne m’a jamais posé de question, jamais remis en doutes ce que je disais. Mes notes était parfaite, j’avais le panache et les épaules droites de n’importe qu’elle famille dite de sang pur, mon avenir était brillant et prometteur. D’ailleurs, petits messages à tous ceux qui veulent se mettre sur mon chemin : les potions, je ne les maitrise pas que sur papiers. Et non, ce n'est pas une menace, mais une promesse.