Nom : Wilkes. Oui vous avez raison de trembler...
Prénom : Gayle Kaden Richard.
Surnom : rares sont les personnes qui peuvent se vanter de m'avoir accordé un surnom. Un surnom, c'est soit un signe d'affection grotesque, soit une marque de mépris. Dans les deux cas aucun n'est parvenu à mes oreilles.
Âge : 18 ans.
Cursus, option(s) : sécurité magique option Auror. Bien évidemment s'il existait un cursus nommé : anarchie magique option Mangemort, je l'aurais intégré avec un plaisir malsain.
Année scolaire : 8ème année.
Nature du sang : Je vais répondre pour la beauté du geste, mais je suis profondément offensé qu'on puisse demander à un Wilkes l'ascendance de son sang. Dire qu'un Wilkes est de sang pur, n'est-ce pas l'exemple même que l'on trouve dans le dictionnaire au mot "pléonasme" ?

"Malgré tout ce que l'on peut en dire, j'ai toujours eu la certitude que la qualité du sang influait sur nos capacités mentales et sur nos possibilités de vivre dans une société parfaite. En réalité, je le crois toujours. Des exceptions, il y en a pour tout, et mon frère et ma cousine en sont de parfaits exemples. J'arrive parfois à me demander s'il n'existe pas un gêne défaillant dans leur système, ou un virus encore inconnu qui s'engage à souiller le sang de sa victime. C'est la seule explication rationnelle pour expliquer qu'un Wilkes puisse déshonorer son nom.
Je n'ai pas toujours éprouvé tant de haine à l'égard des moldus et des sangs de bourbe. Je crois même me souvenir que dans un passé lointain, j'avais parlé à une elfe de maison sans mentionner le mot "QI" ou "trisomique". Voilà un autre parfait exemple de pléonasme : elfe de maison trisomique. Après tout, vous êtes nés pour être asservis, c'est votre destin, tout comme le mien est de faire du nom Wilkes une véritable entité crainte dans le monde entier. Pourquoi tant de haine me direz-vous ? Parce que les moldus sont un opprobre universel, et le fait qu'ils s'infiltrent dans le monde sorcier n'est qu'une preuve de plus que la magie est accessible à tous et que plus rien n'a de sens. Ils sont tout bonnement idiots et inutiles. Assez idiot pour ne pas voir ma mère au milieu de la route. N'est-ce pas une preuve de leur déficience mentale ? Je les haïs, et je haïs voir leur sang se mêler au nôtre. C'est un affront à la nature."

Lorsque ma tirade cessa enfin de résonner dans la pièce, Twinkle resta bouche bée devant moi. Je voyais ses yeux globuleux s'humidifier, mais je n'éprouvais aucune sympathie à son égard. C'était déjà bien surprenant que leur cerveau soit assez développé pour expérimenter des émotions humaines. Car oui, Twinkle était une elfe de maison. Ou devrais-je dire, notre ex elfe de maison. Je soupçonne mon rat de frère de l'avoir libérée. Lui et ses principes moraux...
Certains - pour ne pas dire la plupart des gens - seraient offusqués par mes propos. Oui je peux paraître odieux, mais gare à ceux qui se permettent de me juger sans me connaître. Ils ne savent rien de moi, de mon passé, de ma famille. Angus Wilkes, mon très respecté père, nous a transmis bon nombres de défauts qui chez les Wilkes se révèlent être des qualités indispensables au risque de se faire déshonorer, déshériter, et expulser du manoir. Je vais encore une fois paraître infâme, mais je me vois encore un sourire malsain au coin des lèvres, voir mon frère claquer pour la dernière fois la porte. Il me revenait de droit la place d'ainé dans la famille... enfin techniquement ma soeur et moi sommes jumeaux donc difficile de trancher. On se livre une lutte perpétuelle, même si chacun de nous sait que je remporterai la victoire. Mais nul ne peut imaginer comme nous sommes proches. Elle est aussi odieuse que moi, et je m'en réjouis, même si je me garde bien de lui dire toute la vérité. J'ai sérieusement peur qu'un jour, cette dernière éclate au grand jour, et que notre relation en prenne un coup mortel. Quoiqu'il en soit, pour le moment, tout va bien.

Twinkle sécha le semblant de larme qui hésitait à perler au coin de son oeil disproportionné. "Quand retournez-vous à Poudlard Mr. Gayle ?" me demanda-t-elle sans la moindre gêne. Elle attendait que ça, que je m'en aille du manoir afin qu'elle coule une belle année loin de ma présence démoniaque. J'aurais pu l'étrangler pour sa désinvolture mais je me surpris à répondre : "Bientôt... bientôt." le ton de ma voix lui provoquant une soudaine envie de déglutir. Elle savait bien que ma vengeance prendrait elle aussi forme... bientôt.
J'étais ainsi, froid et manipulateur, fier et impitoyable. J'étais un Wilkes. D'ailleurs, à propos de Poudlard, la plupart des élèves me craignaient. Je doutais de la sincérité de certains de mes acolytes. Il ne serait pas étonnant qu'ils prétendent être de sang pur pour se préserver de ma haine, et comme je le répétais le mensonge valait parfois mieux que la vérité. Une pensée pour ma soeur m'envahissait toujours au débit de cette phrase, si bien que je sonnais parfois peu sûr de moi, chose qui était rare voire qui n'arrivait jamais.

Poudlard était le lieu premier où je pouvais exercer la cruauté impitoyable de la monarchie du sang. J'étais le roi au sang pur, ma cours prétendait l'être également, et il y avait le reste, ceux qui n'avaient pas leur place mais dont l'utilité n'était pas contestable. Je devais avouer que les elfes de maison faisaient un travail indigne que je me gardais bien d'effectuer. Enfin, indigne d'un sang pur, mais digne de leur rang.
Et j'espérais bien qu'un jour, le monde entier se rendrait compte que chaque chose a sa place et que changer l'ordre établi était la pire erreur commise par le commun des mortels. Ils ne tarderaient pas à le payer... tôt ou tard.

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