Cette fois-ci je m'étais lancée, j'avais enfin franchi le pas sans trop savoir où je mettais les pieds. J'étais sûre de mes sentiments, pour lui, celui avec qui je me sentais si bien, celui qui hantait mes nuits mais surtout et malheureusement : celui pour qui je n'étais pas la seule et unique femme avec qui il passait du temps. Cette fameuse personne n'était pas celle que tout le monde croyait, parfois l'illusion mentait totalement à la réalité... Non non, cette personne n'était pas ce fameux Celimus, élève de la même maison que moi, à qui je semblais peu à peu me rapprocher et avec qui je passais de plus en plus de temps... Puisqu'avant même que nous nous mettions officiellement en couple, les rumeurs allaient bon train sur nous et la plupart des élèves nous prêtaient déjà une relation qui était tout sauf fraternelle. C'était plutôt amusant que le plan que nous n'avions même pas encore mis en marche fonctionnait déjà si bien. Puisque Celimus et moi nous n'étions vraiment pas faits pour nous entendre, par Merlin, oh que non ! Au contraire, il m'insupportait au plus au point et le simple fait de le croiser dans ma Salle Commune avait tendance à me mettre sur les nerfs. Pourquoi l'avoir choisi lui et pas un autre alors ? Disons simplement qu'il s'était trouvé au bon endroit au bon moment, pour une fois... Pour comprendre cela il fallait reprendre notre histoire à zéro, puisque avouons-le, ce n'était pas vraiment simple à comprendre. J'avais succombé au charme de Samuel mais il n'était pas le genre de personnes à démontrer ce qu'il ressentait et encore moins à avoir une relation exclusive avec quelqu'un, sentiments ou non. Il était distant, peu démonstratif et ne voulait pas se contenter d'une simple relation amoureuse, il avait peur de ce qu'il ressentait et pour éviter de trop s'attacher, il préférait aller fricoter à gauche à droite. Au début, j'arrivais à le supporter, c'était le seul moyen pour être avec lui donc il le fallait bien.Moi j'étais fidèle, je n'avais aucune envie d'aller voir ailleurs et puis il faut avouer que plus le temps passait plus je me surprenais à m'attacher à lui, devenant même jalouse des petites pimbêches de son entourage. Un jour j'avais craqué, je supportais de moins en moins cette situation devenant pesante pour moi, Samuel m'aimait, ça sautait aux yeux mais il refusait de se l'avouer et continuait à éviter soigneusement de rester trop souvent avec moi. Et puis, il y avait ce fameux Celimus, qui me tournait autour depuis quelque temps, trouvant sans doute excitant le fait de se faire sans cesse remballer alors qu'il avait toutes les filles à ses pieds. À croire qu'il était maso... C'était le genre de personne que je ne préférais pas fréquenter, pour éviter que cela se finisse à coups de sorts au beau milieu de la salle commune. Ce jour-là j'avais été rejoindre Samuel, qui, une fois de plus, m'avait planté au rendez-vous que je lui avais donné et que j'avais croisé au détour d'un couloir en charmante compagnie. Folle de rage, j'étais retournée dans ma Salle Commune avant de me retrouver nez à nez avec la personne qu'il ne fallait absolument pas que je vois à ce moment-là. Ni une ni deux, je lui avais sauté dessus et l'avais embrassé avec fougue. Pourquoi ? Je l'ignorais... La vengeance, peut-être la folie... Je ne ressentais absolument rien pour le jeune homme, au contraire, on ne peut pas dire que j'avais vraiment savouré ce moment. Au moins, on peut dire que cela m'avait permis de me remettre en question, ou plutôt de remettre ma relation avec Samuel en question...Il ne s'était rien passé de plus avec Celimus mais durant les vacances, j'avais beaucoup réfléchi. Il fallait absolument que Samuel comprenne à quel point son comportement pouvait parfois me faire souffrir et pour cela la solution était déjà toute trouvée. Il ne voulait pas de relation exclusive . Certes ! Dans ce cas, je n'avais aucune raison de ne pas aller voir ailleurs moi aussi... Je n'en avais pas envie, c'était évident mais s'il fallait le faire pour qu'il comprenne enfin ce que je ressentais, j'étais prête à mettre mon petit plan en marche. À la rentrée, j'avais donc demandé le plus naturellement du monde à Celimus s'il pouvait remplir le rôle de petit-ami officiel, malgré les différents que nous avions, c'était bien sûr la première personne à laquelle j'avais pensé. Il avait accepté, à mon plus grand plaisir... Ou pas... Il avait donc fallu que je me prépare psychologiquement pour cette "dure épreuve" que j'allais devoir subir. Bon, j'avoue que j'en rajoutais un peu, Celimus était loin d'être vilain à regarder mais avouez que devoir fricoter avec un homme que vous détestez au plus au point c'était loin d'être aussi aisé.

Je lui avais envoyé un hibou quelques jours auparavant pour lui donner rendez-vous dans le hall le lundi après les cours. Bizarrement, les jours suivant avaient filé comme une fusée et avant même que je n'ai eu le temps de dire ouf, ce fameux jour était arrivé. Je n'étais pas impatience, ni anxieuse, j'essayais simplement de prendre le contrôle de mes émotions pour éviter toute dispute au milieu d'une foule d'élèves. Nous commencions à peine à faire croire à notre relation, ce n'était vraiment pas le moment de commencer déjà les disputes, cela aurait paru suspect. La journée avait été plutôt pénible. Les cours, les cours et encore les cours, cela était d'une monotonie déconcertante. À la sortie de ma dernière heure de cours, j'avais mis mon sac sur mon dos direction le hall d'entrée. Il avait de la chance, j'avais décidé de ne pas le faire attendre pour la première fois, il me rendait tout de même service en quelque sorte donc mieux valait que je ne le fasse pas trop poireauter dès le premier rendez-vous. Je m'étais appuyée contre l'un des murs du hall, non loin des sabliers puis j'avais lancé un regard aux alentours. Il n'était toujours pas là, j'espérais pour lui qu'il ne me fasse pas attendre une demi-heure quand même, on ne pouvait pas vraiment dire que j'étais une fille patiente, bien au contraire. Nouveau regard aux alentours, toujours rien... Je regardais ma montre en soupirant, en plus d'avoir un caractère déconcertant, il n'était pas vraiment un gentleman... C'était plutôt mal parti, cette pseudo relation promettait une véritable épreuve.

Après un été plutôt tranquille sans avoir à me prendre la tête avec les histoires de filles et tout, c’était plutôt un choc d’être de retour à Poudlard. J’avais bien espéré que toutes ces filles qui avaient passé leur temps à me suivre partout allaient avoir changé de cible après deux mois. Nada. Niet. J’étais toujours le centre de leur attention, ce qui était loin de me plaire. Je devais continuellement surveiller ce que j’avalais, question de ne pas ingurgiter de philtre d’amour lors d’un repas. Il y avait un potentiel danger d’attaque à tous les coins de couloir, je peux vous dire qu’il y en avait des filles hystériques prêtes à tout pour vous toucher. Les remballer, les éviter, les semer. Par moment, je me sentais comme un rock star, mais pas dans le sens positif du terme. Je n’avais que les foutus groupies qui allaient bien finir par me rendre dingue. Elles voulaient toutes que je leur accorde un peu d’attention. Je n’en avais rien à foutre d’elles. C’est ELLE que je voulais. Celle qui ne se préoccupait pas de ma présence. Celle qui ne tombait pas à la renverse quand j’ouvrais la bouche. Celle qui ne m’avait jamais dit que mon accent était craquant, que mes bras étaient musclés ou que j’avais l’air d’un dieu. Elle avec ses longs cheveux bruns et ses yeux de biches. Elle qui… Attendes une minute. Je ne voulais pas l’avoir elle, parce qu’elle n’était pas de mon monde. Elle n’en avait rien à foutre de la nature du sang. Elle évoluait dans son monde comme une petite fille. Lorsque je l’apercevais à la bibliothèque ou dans la grande salle, son air rêveur sur le visage, je… Allez. On se reprend Celimus. Tu ne peux pas penser à cette fille. C’est tout à fait impossible entre vous. Elle est de sang-mêlé, de poufsouffle. Elle traîne avec des sang-de-bourbe, elle n’a pas vraiment conscience de ce qui se passe autour de nous. Elle est si…

Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai passé tant de temps à tourné autour de Cassandre Maccini. D’un côté, elle est si différente de Lola que je n’ai pas l’impression de la substituer. Et puis, contrairement à toutes ces filles qui sont déjà à mes pieds, je dois me battre pour avoir son attention. Elle me déteste, chose très clair depuis le premier regard. Du coup, le fait de devoir constamment faire de pieds et des mains pour qu’elle m’accorde un peu de temps m’occupe l’esprit. Et puis, elle n’est pas moche. C’est donc avec joie que j’acceptai d’être son « petit ami officiel » lorsqu’elle me le demanda. Ça allait bien finir par me sortir Lola de la tête. Et puis, je dois avouer que cette histoire avait ce petit quelque chose d’intrépide qui me plaisait tant.

EXPÉDITEUR : Cassandre Manccini DESTINATAIRE : Celimus Lothryn Moore SUJET : Quand il faut y aller... Celimus, Je t'attends lundi après les cours dans le hall pour mettre notre plan à exécution. Ce n'est pas par plaisir que je le fais je pense que tu t'en doutes mais il faut bien commencer à un moment ou à un autre... Ta pseudo petite-amie, Cassie. PS : Je joue très bien la comédie mais ne t'enflamme pas, il y a des limites à ne pas dépasser quand même....

Il y a une semaine, elle m’avait envoyé une lettre. Certes, elle disait que ce n’était pas pour le plaisir, mais moi, je prenais un malin plaisir à cette relation. J’aimais l’idée de la mettre en colère, l’amener sur le bord du gouffre et juste avant qu’elle ne plonge, lui rappeler que nous devions avoir l’air d’un couple. C’était plutôt excitant comme histoire de non-amour. C’est donc avec une certaine impatiente que je pris la direction du hall après mon dernier cours de ce lundi. Étant dans le fin fond de l’aile universitaire, je savais pertinemment que ça allait me prendre un certain temps avant de rejoindre le hall. Surtout que les couloirs étaient plus que bondés à cet heure. C’est donc avec une dizaine de minutes de retard je j’émergeai enfin à la surface. Il ne me fallut que quelques secondes pour repérai Cassandre vers qui je me dirigeai de bon pas, tentant de me créer un chemin dans la foule. Avant même d’arriver à sa hauteur, j’aperçue son air renfrogné. Eum… Ça promettait d’être intéressant.

Lorsqu’elle ne fut qu’à moins d’un mètre, de dos à moi, je m’approchai doucement. Passant mes bras autour de sa taille, j’approchai ma bouche de son oreille lui murmurant à voix si basse que personne d’autre qu’elle ne pouvait entendre :

« Alors, tu me fais une démonstration de tes talents d’actrice? Je dois t’avouer que je doute de la véracité de ce que tu m’as dit… »

Un pointe de défi dans la voix, mais juste ce qu’il fallait…


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Celimus était très prisé par la gente féminine de Poudlard ce que je n'avais jamais vraiment compris ? Oui, quoi ? Il était pas mal physiquement, certes, moi-même je ne pouvais le nier mais le physique ne fait pas tout et j'ignorais comment un jour une fille pourrait supporter le caractère du jeune homme toute sa vie. J'ignorais pourquoi je l'avais choisi lui, après tout j'avais beaucoup de succès au château et Celimus n'était probablement pas le seul qui aurait accepté le fait d'être mon petit-ami temporaire. J'avais choisi la facilité simplement, quoique plus le temps passait et plus j'avais l'impression que la facilité deviendrait vite la complication. J'allais sûrement me faire tout un tas d'ennemies en me faisant passer pour la petite-amie de Celimus et cela m'amusait quelque peu, de toute façon au point où j'en étais... En fait je m'en fichais un peu de ce que les autres pouvaient penser de moi et de cette relation, sans compter le fait que je sortais avec deux garçons en même temps. Les "on dit" ne m'avaient jamais inquiétée et les autres élèves pouvaient penser ce qu'ils voulaient, cela m'était totalement égal. L'important était que je savais (plus ou moins) ce que je faisais et que j'assumais totalement. Il y avait probablement la réaction d'une seule personne qui m’inquiétait quelques peu... Une personne qui n'était en rien au courant de tout cela, du moins pour le moment : ma sœur Sofia. Je ne la connaissais que depuis l'année précédente et j'apprenais à la découvrir peu à peu. C’est pourquoi je ne savais pas du tout ce qu'elle penserait de tout cela et encore moins comment elle réagirait, ce qui n'avait pas pour conséquence de me rassurer, bien au contraire. J'avais coupé les ponts avec mes parents pour la retrouver, ce n'était pas pour que nous nous disputions pour une histoire de comportement sans doute puéril certes, mais j'étais jeune et j'avais tout de même droit à ma liberté après tout.

La décision que j'avais prise en concoctant ce petit mensonge allait sans doute avoir des conséquences et peut-être me poser des problèmes, j'en étais consciente et je risquais de détester encore plus Celimus si cela s’avérait être vrai. Certes, il me rendait bien service mais en même temps je savais qu'il ne le faisait pas pour me faire plaisir, bien au contraire. Je savais qu'il en tirait profit à sa façon et qu'il adorait plus que tout me faire sortir de mes gonds, rien de plus facile pour lui donc d'arriver à ses fins ainsi.

J'étais restée plantée 15 minutes dans le hall, toute seule, à avoir l'air impatiente alors que j'étais loin de l'être. Moi qui, pour une fois, était arrivée en avance, je l'avais très vite regretté. 15 minutes sans fin, qui m'avaient paru encore plus longue que lorsque j'écoutais, ou du moins faisais mine d'écouter, un cours on ne peut plus ennuyeux. Celimus Moore... Je serrais les dents rien qu'en pensant à lui et au temps qu'il me faisait perdre inutilement. J’espérais pour lui qu'il aurait une bonne excuse de m'avoir fait ainsi poireauter... Je soupirais, encore 5 minutes d'attente et je partirais, avant de lui faire une scène comme jamais je ne lui avait fait lorsque nous nous retrouvrions en privé.

Alors que je regardais une nouvelle fois nerveusement ma montre je sentis quelqu'un m’attraper par la taille. Aucun doute se devait être lui, cela ne risquait pas d'être Samuel de toute façon... Je fis un sourire radieux, forcé certes mais qui paraissait incroyablement vrai. Arg, je ne supportais pas le fait qu'il me touche mais je n'avais pas le choix et devait me contenir de le repousser si je voulais paraître crédible. Il approcha sa bouche de mon oreille puis me murmura :

« Alors, tu me fais une démonstration de tes talents d’actrice? Je dois t’avouer que je doute de la véracité de ce que tu m’as dit… »

Tiens donc, il ne me croyais pas ? Je détestais la pointe de défi dans sa voix et encore plus le fait qu'à peine arrivé il jouait déjà avec mes nerfs. Avant de faire quoique se soit, je murmurais entre mes dents :

« Je te déteste… Mais je ne me dégonflerai pas... »

Je me retournais alors face à lui en reprenant ce fameux sourire radieux puis je l'enlaçais avant de l'embrasser passionnement puis je me détachais de lui, le regardant dans les yeux.

« Mon amour ! Ces quelques heures passées sont toi m'ont parues interminables... Si tu savais à quel point j'avais hâte de te retrouver... »

Allez hop, sortez les violons ! J'étais pitoyable... Plus j'étais loin de lui et mieux je me sentais. Nan mais franchement, j'avais vraiment l'air nunuche...

Les défis. Voilà ce qui était une pure jouissance parfaitement masculine. Quoi de mieux que de mettre un peu de piquant dans sa vie. Je peux vous assurez que mon existence ne manquait pas de piquant. Si seulement vous pouviez savoir toutes les conneries que j’ai put faire parce qu’on m’avait lancé un défi. On y serait encore la semaine prochaine si je devais tout vous raconter. Pour faire court, je suis un gars. Faut toujours que je prouve que je suis meilleur que tout le monde, c’est un fait naturel. Je n’attendrai pas que les occasions de me mettre en valeur viennent d’elles-mêmes, elles seraient plutôt rares. Par conséquent, je préfère de loin les provoquer, les créer moi-même. Cassandre était un défi. Elle était super jolie, bien que ses opinions politiques me dégoutaient. Je la voulais tout simplement. Pas parce que je l’aimais ou toute autre raison romantique, mais parce que je prenais un malin plaisir à la rendre dingue. Elle me détestait et moi, je détestais qu’elle me résiste ou qu’elle me repousse. Je savais bien qu’un jour, elle ne finirait pas succomber à la tentation de passer un peu de temps près de moi. Au fond, j’étais un gars pas trop mal… Reste que quand elle m’a envoyé cette lettre pour me dire que notre « histoire » fonctionnerait, j’ai encaissé le coup comme s’il s’agissait d’une unième victoire pour Celimus Lothryn Moore. En réalité, c’était plus un accord qu’autre chose, mais fallait bien savoir s’amuser dans la vie.

Alors que je l’enlaçais par la taille, la tête posé sur son épaule, je lui avais soufflé à l’oreille, sur un ton de défi :

« Alors, tu me fais une démonstration de tes talents d’actrice? Je dois t’avouer que je doute de la véracité de ce que tu m’as dit… »

Ce n’est pas que je ne la croyais pas, mais plus que j’aimais jouer avec elle. Je prenais un malin plaisir à la provoquer. En colère, elle était des plus sexy et, elle me faisait rire…

« Je te déteste… Mais je ne me dégonflerai pas... »

J’éclatai de rire. Se dégonfler? Je savais parfaitement qu’elle ne le ferait pas. Beaucoup trop fière la mademoiselle. Et puis, si c’était le cas, je ne pourrais plus l’utiliser pour provoquer Shérazade. Chose qui serait vraiment dommage puisque mon plan commençait à faire son effet… Cassandre se retourna et posa ses lèvres sur les miennes. Elle se lança dans un fougueux baiser au quel je répondis avec tout autant de fougue. Tant qu’à faire les choses, valait mieux les faires en grand et y donner tout ce qu’on avait. Un peu de « réalisme » ne ferait de mal à personne. Et puis, c’était plutôt agréable que d’embrasse quelqu’un en sachant parfaitement qu’il n’y avait aucun attachement particulier. Ce n’était que pour le jeu, uniquement pour le jeu parce que dès l’instant où on serait que tous les deux, on n’hésiterait pas à reprendre nos habitudes et se taper dessus. Un instant de répits ne faisait pas de tord.

« Mon amour ! Ces quelques heures passées sont toi m'ont parues interminables... Si tu savais à quel point j'avais hâte de te retrouver... », dit-elle lorsque nos lèvres se séparèrent. Je souris de toutes mes dents, m’efforçant de ne pas éclater de rire. Elle avait vraiment l’air stupide, comme les amoureuses transit dans les films d’amour de ma mère. Décidemment, elle ne se mettait pas en valeur. Si je ne la connaissais pas, j’aurais très bien put croire qu’elle avait un quotient intellectuel inférieur à la moyenne. Décidément, elle était plutôt douée dans son jeu. On n’aurait pas de mal à faire croire à l’amour fou.

« Toi aussi tu m’as manqué. », lui dis-je en la serrant un peu plus contre moi. Je posai un doux baiser sur ses lèvres. « Je ne sais pas comment j’ai pu passer toutes ses heures loin de toi. » Je me mis à lui donner de petits baisers dans le cou ce qui, sans aucun doute, finirait pas la faire rire puisque je sentais les frissons que mes lèvres provoquaient sur son corps.

Celimus n'était pas mauvais dans ce petit jeu et cela ne pouvait que paraitre crédible aux yeux de tous les élèves qui se trouvaient présents à ce moment-là. D'ailleurs, certains d'entre eux, curieux de nous voir si proche, nous regardaient du coin de l’œil tout en chuchotant des choses à leurs camarades d'un air plus ou moins enthousiaste. S'ils savaient... Il était si facile de berner les gens, cela en devenait affolant... Je ne lâchais pas Celimus du regard prenant un air amoureux et rêveur que je n'avais certes pas l'habitude d'avoir mais qui m'allait plutôt bien. Cette fois-ci c'était bon, avec le nombre d'élèves qui nous avaient vu, cette pseudo relation allait très rapidement faire le tour du château et c'est à ce moment-là que le plan débuterait pour de bon puisque cela arriverait très rapidement aux oreilles de Samuel, après tout bon nombre d’élèves savaient ce qui se passaient entre nous et s'empresseraient d'aller lui faire part du fait que moi aussi à présent, j'avais décidé de profiter de cette liberté que lui même avait décidé. Il n’apprécierait sans doute pas du tout le fait que se soit Celimus qui plus est, d'une part parce qu'il était très prisé de la gente féminine et que de ce fait logiquement, je ferai tout pour ne pas le perdre et d'autre part parce qu'il était dans la même maison que moi et que donc lorsque nous étions dans la Salle Commune, il ne pouvait pas savoir réellement ce qui se passerait entre nous. Ou peut-être qu'il s'en ficherait totalement, je ne l’espérais pas mais j'étais bien obligée de me faire à cette éventualité pour éviter de tomber de haut si cela devait se produire. J'avais un léger pincement au cœur de me dire que j'allais peut-être le faire souffrir en agissant ainsi, après tout je l'aimais énormément mais j'étais arrivée à un stade ou je devais absolument faire quelque chose pour éviter de mettre notre couple en péril à cause d'excès de jalousie de ma part.

Celimus semblait prendre plaisir à me provoquer, cela commençait bien, au vu de mon caractère, nous étions plutôt mal barrés. Enfin, je savais ce que je faisais et surtout ce que je voulais et je ne craquerais pas devant tout le monde, mais en privé il n'aurait pas fini de payer. Il avait éclaté de rire lorsque je lui avais dit qu'en aucun cas je me dégonflerai. Se serait mal me connaître que de croire que lorsque j'avais quelque chose en tête je pouvais abandonner si facilement et Celimus lui-même devait éperdument le savoir. Je m'étais lancé dans un discours nianian auquel je ne croyais pas un mot mais autant bien faire les choses et passer pour une fille totalement accro et amoureuse pour pouvoir berner encore plus les élèves du château et surtout Samuel. Je l'avais embrassé avec fougue, baiser auquel il avait répondu. Je n'y prenais aucun plaisir particulier, même s'il embrassait bien j'étais forcée de l'admettre, mais je devais avouer que ce petit jeu avait un côté excitant que je ne pouvais nier, c'était une expérience à laquelle je n'avais jamais assisté et j'aimais tenter de nouvelles choses, même si j'aurais voulu être dans le bras de Sam' à ce moment-là...

« Toi aussi tu m’as manqué. » Je souriais à sa réplique puis il m'embrassa de nouveau avant de reprendre : « Je ne sais pas comment j’ai pu passer toutes ses heures loin de toi. » On avait vraiment l'air idiots à jouer ainsi les grands romantiques mais l'important c'est que nous étions crédibles et c'était le but recherché. Il ma fit des petits baisers dans le cou, chatouilleuse, je riais doucement avant de reprendre la parole. « Ça me fait du bien de te retrouver... Et si on marchait un peu ? » J'avais quelque chose en tête bien sûr. Je l’attrapais par la main, glissant mes doigts entre les sien puis nous commencions notre marche. Je m'introduisais dans la première salle de classe vide en l'entraînant avec moi puis je fermais la porte avant de lui lâcher la main. Au moins nous pouvions arrêter notre petit jeu l'espace de quelques instants et le fait que nous nous étions ainsi enfermés pouvait présager bien des soupçons. « Bon j'avoue que t'es pas mauvais pour jouer la comédie... » Un "compliment" de ma part pour Celimus ? Moi-même je n'en revenais pas ! « Mais j'espère pour toi que tu n'as pas l'air si idiot quand tu es vraiment amoureux parce que je plains la prochaine ! » Ah ben voilà, là c’était bien moi ! Je m'asseyais sur une table, face à lui : « C'est un vrai supplice, mais apparemment ça fonctionne plutôt bien... Par contre fais gaffe ou tu mets tes mains et n'en profite pas non plus, considère toi comme prévenu ! » Mieux valait être prévoyant, non mais, je n'étais pas du genre à me laisser tripoter par n'importe qui, même si là cela faisait parti en quelque sorte de notre plan.