such a loser, bridget.

Être sérieux. Être sage. Être exemplaire. Ou du moins, essayer. Tenter durant une journée de se montrer à la hauteur, de se montrer responsable et mature. C'est ce que j'avais essayé de faire en cette terrible journée – plus morne, tu meurs. Mais je n'avais réussi à rien. Je n'avais pas réussi à me concentrer plus d'une demie-heure pendant le cours de potion. Je n'avais pas réussi à m'empêcher de piquer du nez en cours de divination. J'étais véritablement un glandeur incurable. J'avais passé ma journée à regarder, examiner, mes voisins de classe, à essayer de comprendre comment ils faisaient pour rester aussi concentré, pour rester aussi attentif à tout. Mon attention se bornait à éviter les cours, à ne pas prendre en compte les paroles incessantes des professeurs. Mon attention préférait se concentrer sur de belles choses. Sur la vie qu'on pouvait admirer à travers les fenêtres, sur les deux élèves qui se cherchent, sur les dessins qui se griffonnent à la place des notes. Je sortais donc d'une journée épuisante, terrassante. Je devais me rendre à l'évidence : je n'étais pas aussi fort que je l'imaginais. Je m'étais toujours dis qu'au moment venu, j'arriverais à me concentrer, à prouver de quoi j'étais capable. Mais apparemment, je n'étais pas capable de grand chose, puisque je n'étais même pas capable de suivre un cours entier. Cette journée était une défaite cuisante qui arrivait presque à entacher ma bonne humeur légendaire et qui avait fait disparaître mon éternel sourire presque arrogant. Et si je ratais mon année ? Et si je ratais les examens ? Et si je n'avais plus ma place dans le monde de la magie ? Toutes ces questions me faisaient peur. Elles survolaient mes pensées, et je me refusais obstinément d'y répondre – leurs réponses pouvant être beaucoup trop dangereuses. Et c'est sans doutes parce que ces questions m'obsédaient, que la peur de l'échec m'angoissait encore plus, que je me retrouvais soudainement au second étage. Il n'y avait rien à y faire, absolument rien. Mais je m'y retrouvais toujours dès que je ne me concentrais plus assez sur mon chemin. Je n'étais même pas assez attentif pour réussir à me repérer après six longues années en ces lieux. C'était désespérant. J'étais un cas désespérant. Je devais même être l'un des seuls garçons de l'établissement à avoir confondu les toilettes de Mimi Geignarde avec les nôtres. Soupirant devant tant d'incapacité, d'inaptitude à la vie courante, je m'arrêtais au beau milieu d'un couloir vide, réfléchissant au chemin qu'il fallait emprunter pour rejoindre notre dortoir, et donc, la sortie. Pourquoi est-ce que Poudlard était aussi complexe ? C'était juste moi ou même les sang purs se sentaient perdus par moment ? Tournant sur moi-même, je finis par repérer un être vivant. Trop heureux, je me précipitais, courant et manquant de m'écraser sur le sol, je finis par remercier ma bonne étoile d'avoir mis Bridget Weasley sur mon chemin et pas quelqu'un d'autre. « Eh, Weasley, attends-moi. » D'une manière ou d'une autre, j'avais réussi à perdre l'équilibre, à m'étaler sur le sol, mes affaires m'accompagnant dans cette chute. Cette fille était incroyable. Je savais qu'elle était beaucoup plus intelligente que moi, qu'elle était amusante, mais aussi qu'elle était la sœur des Weasley – qui comptaient bizarrement Nelson dans leurs rangs. Et je crois que c'est ce dernier point qui me faisait perdre le peu d'assurance que j'avais face à elle. Me relevant du mieux que je pouvais, oubliant de ramasser mes affaires, je m'approchais d'elle. Qu'est-ce que je faisais ? Risquer ma vie en l'approchant et mourir sous les foudres de Nelson ne me paraissait pas être une bonne idée. Mais c'était trop tard, j'étais déjà près d'elle, trop près. « Bridget, tu me connais pas mais... tu accepterais d'aider le loser que je suis ? »

(...) If I could be anywhere, I'll be there with you., tom felton.

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certaines journées de cours pouvaient être super, très intéressantes, qui donnaient envie de s'impliquer dans la vie de la classe et d'apprendre, encore et encore. D'autres l'étaient moins. C'était comme pour tout : des jours avec et des jours sans. Par chance, aujourd'hui fut une journée avec. J'avais enchainé tous les cours à une vitesse incroyable, à tel point que je me demandais par moment comme je faisais. A la rentrée, je m'étais inscrite aux cours de soins aux créatures magiques, de runes anciennes et de potions avancées. Nelson n'avait put s'empêcher de me demander comment j'arriverais à gérer tout ça. Mais j'avais confiance en moi, et ce besoin, cette envie d'apprendre brûlait en mon fort intérieur. Peut-être était-ce idiot pour certains, mais pour moi c'était normal. Parfaitement normal. J'avais déjà pris mon rythme, à passer des journées entières à travailler n'ayant pour seule pause que le repas du midi dans le Grande Salle. Et d'ailleurs, ce midi, j'avais encore mangé avec Zadig et Igniatus, qui semblait de plus en plus sur les nerfs ses derniers jours, sans que je comprenne réellement pourquoi. Il refusait de me parler. Soit. Demain, j'irais manger avec Atlance puisque c'est comme ça. Mais j'avais pourtant eut un certain réconfort durant le repas. J'ignorais son nom, mais je pouvais reproduire son visage à l'infini et les yeux fermés sur un morceau de parchemin. En l'apercevant dans l'entrée de la Grande Salle, je m'étais tenue droite comme un i, avait passé une main dans mes cheveux roux et lui avait affiché mon plus beau sourire lorsqu'il passa à mes côtés, comme à chaque fois. Il devait me prendre pour la pire des idiotes, ça ne pouvait pas se passer autrement. Après tout, qu'est-ce qu'une fille qui lui sourit à longueur de temps peut bien être d'autre? Rien. Le reste du repas se fit en silence avant que chacun de nous ne regagne ses salles de cours, ne rouvre ses livres et ne ressorte ses parchemins. Une fois de plus, je continuais ma liste de prénoms, essayant de trouver lequel pouvait bien lui appartenir, lequel collait le mieux à son beau visage. Toujours plus longue, j'étais pourtant certaine que son prénom n'apparaissait pas dedans. Et je ne m'arrêtais pas de rêvasser, sous le regard attentif de mes professeurs qui ne semblaient guère apprécier le fait que je sois presque constamment ailleurs après que je l'ai croiser et que je réussisse pourtant à leur répondre correctement.

Lorsque le dernier cours se termina, je me souviens du rendez-vous que m'avez donné Edwina dans les toilettes des filles, au deuxième étage. Le seul problème était que j'avais totalement oublié l'heure et, pour être sûre de ne pas être en retard, je préférais aller directement sur place sans faire de détour pour aller chercher le mot où elle m'avait tout écrit. Car j'avais beau être dotée d'une mémoire implacable pour les cours, le reste entrait et sortait comme dans un moulin à vent, ce qui pouvait parfois être plutôt gênant. Les toilettes étaient cependant vides et, après une bonne demi-heure à attendre, je décidai d'abandonner et de rentrer dans la salle commune des Gryffondor, où je trouverais bien de toutes façons Edwin. Perdue dans mes pensées, je marchai, sans faire gaffe à ce qui pouvait se passer autour de moi. Ce n'est que lorsque quelqu'un m'appela, suivit d'un grand 'BAM' signifiant sûrement une chute, que je me réveillai. “ Eh, Weasley, attends-moi. „ Je me retournai et vis alors le corps du blond-sans-prénom, comme nous l'appelions avec Edwina, par terre, au milieu de ses livres. Je dû fermer les yeux quelques secondes et les rouvrir pour m'assurer que c'était bien lui, en chair et en os, et que je n'avais pas rêvé. Non, effectivement, il s'agissait bien du fameux garçon. Je sentis alors mon cœur battre la chamade, s'emballait comme jamais. Il.. Il.. Il connaissait mon nom! Il savait comment je m'appelais! C'est.. C'est.. C'était incroyable! C'est à peine si j'arrivais encore à respirer. Alors que je réalisais -non sans peine- la situation, je m'approchai à petits pas de lui pour l'aider à se relever. Cependant, il réussi à se remettre debout avant que je sois assez prêt pour pouvoir lui donner un coup de main. Il laissa ses livres sur le sol et s'approcha de plus en plus de moi. Mon premier réflexe, totalement idiot par ailleurs, fut de reculer d'un pas. J'ignorais ce qu'il me voulait. Peut-être est-ce qu'il en avait assez de me sourire, et de mes petits signes. De me voir me recoiffer à chaque fois qu'il passait à côté de moi. Peut-être qu'il voulait me kidnapper et me tuer pour ce venger d'un mauvais coup de Nelson. Peut-être est-ce qu'il voulait m'emb.. m'embra.. m'embrasser? Non, impossible. Sans rien dire, je le laissai avancer tout en l'observant. Je commençais à avoir un peu chaud, et je savais que mes joues étaient aussi rouges que mes cheveux. Il ne fallait surtout pas que j'oublie de respirer. Une fois à mon niveau, il reprit. “ Bridget, tu me connais pas mais... tu accepterais d'aider le loser que je suis ? „ OH MON DIEU. Il voulait de mon aide! De monde aide à moi, la petite Bridget Amadora Victoire Weasley! J'essayais de reprendre mon souffle, qui s'était momentanément coupé lorsqu'il prononça cette phrase, cette question, sans que cela paraisse trop suspect. Je le regardai avec de grands yeux. Qu'est-ce qu'il était beau.. “ Et bien, je eumh.. Je.. Je.. „ Je fermai les yeux. Quelle idiote, mais quelle idiote! Je soufflai un grand coup, me raclai la gorge et finit par reprendre. “ Je peux t'aider en quoi? „ Je n'osais plus le regarder, ayant peur d'être la pire des idiotes. Alors, je fixai ses pieds, les murs, le sol, le plafond, par dessus son épaule.. Jusqu'à ce que mes yeux se reposent sur ses livres. Je sortis alors ma baguette d'un mouvement rapide et lança un sortilège d'Acio sur ses bouquins, qui atterrirent directement dans ma main. Je lui tendis alors. “ Il me semble que.. Hum. Que c'est à toi. „ Je souris, tête baissée, et remit une de mes mèches de cheveux en place.