Ce fut dans les contrées glaciales des îles Svalbard que la petite enfant vit le jour, le trente Octobre de cette année pour être exacte, au beau milieu de la chambre d’Irinia Aleksandrovna épouse Rosier. C'était bien la première fois que la nouvelle mère vivait cette situation, et sans aucun doute, la dernière. Donner vie n’est pas une mince affaire, et elle ne craignait qu’une chose en vérité : perdre son enfant en couches et y laisser la vie, ne bénéficiant pas de l’aide que lui aurait procuré le plus proche hôpital. Ce fut enfin, au bout de treize longues heures de travail que la petite héritière décida de pointer le bout de son nez, conservant son regard clos face au monde qui l’accueillait. Et son premier cri, son premier souffle, ne vint jamais, laissant la mère perplexe, tout autant que les domestiques qui n'en étaient plus à leur première mise au monde. Pas de hurlement, pourtant, l'enfant était bel et bien vivante, ses traits se déformant sous la douleur de la première respiration… Ainsi, comprit-on le triste destin qui attendant le nourrisson : celui-ci, jamais ne pourrait se faire entendre. Évènement obligeant dès lors l'assistance de deux nourrices, diurne et nocturne afin de toujours avoir un œil sur l'enfant. De ce que l'on en dit autrefois, une voyante avait prédit cette naissance comme la punition à tant d'arrogance et d'ambition … Et dès lors, la vie pour la douce Meÿdusàh ne fut à la fois ni rose, ni noire, plutôt sangoire, partagée entre une éducation dure et conservatrice que son père lui infligeait, et une autre axée sur l’art et la manière d’être une parfaite jeune fille, que sa mère lui inculquait. Le tout destiné à faire de la jeune fille Rosier une créature au visage des plus doux, mais à l’âme aussi dure que la glace.

Et d’ainsi ; comme Dame Nature, ou plutôt, comme la déesse Frigg le décida, Lucïfher Meÿdusàh Rosier fut le premier, mais aussi le seul enfant à naître des entrailles d’Irina. Ainsi reposa t’on l’honneur de cette famille dsur cette seule enfant présentant un handicap, veillant à ce qu’elle ait la meilleure éducation possible malgré son sang partagé. L’on voulut arranger un mariage à venir, ou tout du moins, trouver quelques potentiels fiancés à la cadette, en vue d’une union arrangeant les deux familles, notamment dans la conception d’héritiers… Mais les plans des adultes sont loin d’être ceux des enfants, et tandis que l’on complotait savamment dans le petit salon ou par l’intermédiaire de lettres, Meÿdusàh, elle, ne pensait qu’à ses livres, ses dessins et son petit chien derrière lequel ses cousins et elle-même couraient, dans un jeu tel que savent si bien l’imaginer les enfants. De ses bribes d'enfance, ill fallut bien avouer que dès ses premières années, Lucïfher prouva sa valeur aux yeux de tous, se montrant une petite fille exemplaire, aux doigts fins et habiles, capable de jouer une petite sonate sans trop se tromper, ou de telle façon que cela ne se remarquait pas aux oreilles, même les meilleures, à l’exception du maitre de piano. A un âge avancé, on lui fit prendre conscience des lettres, des mathématiques, des sciences et de l’art. Tout enfant de cinq ans aurait sans aucun doute soupiré, mais l’espoir de la famille Rosier, curieuse comme un furet, fut enchantée de découvrir un autre monde que celui de la lecture imagée et des coloriages… Jamais Meÿ ne serait la jeune fille aux même mœurs que ses parents, bien trop avide de connaissance, bien trop désireuse de découvrir le monde de ses propres yeux et non pas par l’intermédiaires des livres, des cartes et des « on-dit ».

Ce fut à l’âge de sept ans exactement que l’espoir de la famille les rassura tous quant à la magie qui dormait en elle. De par son ascendance étrange, l'on en vint à s’inquiéter d’une condition de cracmol, qui serait une honte portée sur la famille… Mais il fallut un excès de colère de l’enfant envers l’un de ses parents pour prouver le contraire. Sa colère la poussa à hurler de rage et à bouillir au point d’en faire léviter le bocal de son petit poisson rouge assez haut pour qu’il surprenne les parents à la fois fiers et inquiets. Ce fut à cet instant là, sous une exclamation de la petite enfant pour la démonstration de son pouvoir qu’elle relâcha l’emprise implicite qu’elle possédait, jusqu’à ce que le bocal se brise en plusieurs éclats au sol, éparpillant l’eau et blessant de très peu le petit poisson que la fillette aimait tant. L’on fut fier de la jeune fille, et malgré les suppliques pour que l’on trouve un bocal d’eau au plus vite, Pierrick le petit poisson rouge ne survécut pas au drame. Plus encore, jusqu’alors, personne n’avait remarqué les absences répetées de l’enfant, ce don latent qu’était de voyance, et qu’elle tenait d’une arrière-grand-mère maternelle. Don qui se manifesta à son tour bien plus tard, à l’occasion d’un repas de famille… Une prophétie énoncée à travers des lèvres silencieuses, alors que le regard pourpre venait à s’obscurcir… Sorcière et voyante… Pouvait-on demander mieux ? Ce fut la seule prophétie qu’elle énonça pourtant, n’offrant à sa famille que quelques visions pour le reste… mais suffisante pour que ce don soit désormais voué aux ténèbres … dans tous les sens du terme.

Poudlard… n’avait strictement rien à voir avec les gravures qu’elle avait eu le loisir de contempler dans les divers livres qu’il lui avait été donné de lire. Tout était bien plus majestueux à son regard, spacieux … et étrange. Il lui semblait que ce mystère s’épaississait à chaque nouvelle année, lui laissant ce loisir de découvrir de nouvelles pièces, de nouveaux endroits … de faire de nouvelles connaissances, quand bien même elle demeurait quelque peu solitaire. Cette année pourtant, serait quelque peu différente des précédentes… Elle n’étudierait plus dans le but d’obtenir ses BUSE ou ses ASPIC, mais bel et bien pour obtenir un tout autre diplôme qui lui permettrait d’accomplir ce que l’on pouvait appeler « sa destinée ». Lorsqu’elle avait fait part de son désir d’étudier la faune et la flore magique, elle n’avait put que remarquer le froncement de sourcils de son paternel. Nul doute qu’il n’avait jamais réellement songé à ce que son unique héritière poursuive ses études… peut-être même avait-il eut dans l’idée de la marier sitôt ses ASPIC obtenu… mais visiblement, la détermination dont elle faisait preuve en affirmant vouloir continuer à étudier était de lui… le désir des études en revanche… sans doute le tenait-elle de sa génitrice. « Quel métier envisages-tu par la suite ? Penses-tu pouvoir trouver quelque chose qui te soit adapté ? » n’avait-il put s’empêcher de lui glisser de sa voix froide mais néanmoins suave… Elle ne lui avait pas caché son désir d’être gardien de Dragons … peut-être éleveur. Faire ses preuves était devenu essentiel. Elle ne voulait pas demeurer la fille à papa, et plus que jamais, elle voulait prouver qu’elle n’était pas un fardeau malgré son handicap et ce sang-mêlé coulant en ses veines… Le défi était là, et Sigurdius Rosier n’avait eu qu’à le relever. Meÿdusàh ferait ses preuves, elle savait qu’elle ne pouvait que réussir. « Qui le veut, le peut. » n’avait-on jamais cessé de lui glisser à chaque moment de sa vie. Il était désormais temps de croire en elle et en ses capacités …

Et ce jourd’hui, elle se tenait là, de nouveau dans cette école qui l’avait vu évoluer et qui lui offrait la possibilité de rabattre le caquet des membres de sa famille. Nul doute que ses cousins, peut-être ses cousines se moqueraient d’elle une fois qu’ils sauraient la voie qu’elle désirait emprunter, mais elle se moquait d’eux autant que de la dernière pluie. Certains ne valaient pas qu’elle s’intéresse à eux, d’autres… n’étaient pas capables de l’assumer elle. Sur le fil de cette pensée, son regard se fit déterminé, tandis qu’elle rejoignait la table aux couleurs de sa maison, dans l’attente de la répartition des nouveaux élèves… Cette année ne pouvait que promettre d’être riche en évènements…

Rosier. L’on connaît cette famille pour ses nombreuses prouesses liées aux moldus, pour les valeurs pro sang-pur qu’elle prône … Son histoire demeure pourtant nébuleuse, perdue dans les méandres du temps… Seuls les on-dit, les rumeurs perdurent et laissent quelques bribes parvenir aux oreilles de ceux qui savent écouter avec attention. Une famille française, autrefois exilée de France pour une histoire demeurant dans l’obscur… des meurtres de sang-froid dans le courant des années d’antan… la magie noire venant ensorceler les veines et s’incrustant au fin fond de l’esprit. L’arrogance française à l’état pur, aussi brute que le diamant qui n’est pas encore travaillé.
Sigurdius Rosier faisait partie de ces hommes indomptables, et dont le cœur n’avait jamais été capturé par celui d’une femme, le laissant imbus et volage. Il lui avait fallut vingt-sept ans pour trouver celle qui irait le ravir à ses nombreuses conquêtes, ne lui laissant que ce loisir de trouver un poste important au Ministère de la Magie … D'elle pourtant, jamais il ne se lassa, plongeant de toute son âme à travers son regard émeraude, se noyant dans sa chevelure de feu… 


Les Volkov, quant à eux, n’ont pas tout à fait cette même histoire que les Rosier. Issus de la Svalbard Antique, nul ne sait pourtant quelle est leur véritable histoire. Leur ascendance est une succession de secrets qui rejoignirent l’antre d’Hel pour ne jamais en ressortir, comme si la simple révélation d’un de ces derniers pouvait se révéler fatale pour la famille ou faire basculer le monde… Car comment l’Homme d’aujourd’hui pourrait-il reconnaître l’existence des dieux d’antan quand il ne se permet plus que de croire en un seul imposé par les papes et autre proclamés « Sainteté » ? Les mythes nordiques, si douteux et si complexes, hiérarchie de dieux, demi-dieux et créatures appelées fées, femmes envoûtées par leurs idoles ou bénis …
Ainsi changea t’on d’époque, continuant d’assurer une pureté féerique, arrangeant les mariages les plus prometteurs et les plus avantageux … Jusqu’à ce que Irinja vienne à naitre, délicate et frêle créature rousse au regard émeraude et à talent artistique inné. Ce dernier vint à la mener à Londres, ville Anglaise où elle eut l’étrange surprise de faire connaissance avec Sigurdius Rosier, sorcier réputé et bien plus vieux qu'elle. Certaines ont encore du mal à y croire … mais la rencontre entre les deux étrangers fut explosive de bien des façons possibles. Caractères opposés menant à la haine et aux mots acerbes… Violente attraction qui les poussa à s’éclipser pour assouvir ce trop plein de désir débordant de leur corps, d’ongles enfoncés dans la chair à des baisers brûlants et profonds sans jamais avoir envie de faire cesser cet amour à consumer jusqu’à la cendre. Était-ce ce que l’on pouvait plus communément nommer coup de foudre ? Un amour passager certainement… mais les unions répétées et brutales des deux amants finirent par avoir raison de leur désintérêt mensonger. Et lorsque la certitude d’un enfant à naitre fut levée, un mariage fut dès lors arrangé, venant unir ces deux êtres qui s’aimaient d’un amour peut-être un peu trop violent. Ainsi naquit Lucïfher Meÿdusàh Rosier, première et unique héritière de cette étrange ascendance.

OH!!!!!!! ENCORE UNE MAGNIFIQUE ABBEY (L)
J'adore le prénom en passant

bienvenue Meüdusàh & bonne chance pour tout ^^