Il était très tôt en ce matin de deuxième semaine de cours. Pour une fois, la pluie ne s’acharnait pas sur nos têtes, bien que le ciel soit toujours gris. Je n’aimais pas trop les journées grises, comme la majorité des gens. Pour moi, ça sonnait comme un jour de mort. Un moment où les forces obscures pouvaient s’abattre sur nous à tout moment et nous réduire en cendre. J’avoue que c’était un peu extrémiste dit comme ça, mais c’était vraiment le sentiment que j’avais. Enfin, reste que quand il ne faisait pas beau, nous savions apprécier le beau temps à sa juste valeur quand le soleil daignait réapparaître. J’avais toujours eu ce côté positif. Je voyais toujours le bon côté de chaque chose, à croire que je ne pouvais me laisser envahir par la noirceur. Ce n’était pas pour rien qu’on m’appelait Sun. Un vrai soleil dans la vie de tout le monde. Je savais redonner le sourire et l’espoir à ceux qui l’avait perdu.

En ce matin gris et brumeux, je m’étais levé à l’aurore. Ce n’était pas surprenant, je me levais toujours en même temps que le soleil. J’étais un matinal, faut pas m’en vouloir pour ça! M’emmitouflant dans une cape, j’ouvris la porte du dortoir laissant entré une brise froide qui arracha quelques grognements de mécontentement chez mes camarades. Rapidement, je me faufilai à l’extérieur fermant la porte derrière moi. Cette fois, aucun cris de mécontentement de s’éleva derrière la porte, signe que ma sortie n’avait alerté personne. Je descendis la pelouse en direction du lac. J’aimais beaucoup cet endroit, surtout le matin. L’on pouvait voir le soleil émerger de derrière les montages, comme s’il sortait enfin de sa cachette après une longue partie de cache-cache. Au début, tout timide, il progressait lentement dans le ciel, projetant une faible lueur sur le paysage. Peu à peu, il prenait confiance et devenait plus entreprenant. La lueur se transformait en lumière qui au bout de deux heures éclairait tout ce qui était au alentour remmenant la nature à la vie. À croire que ces rayons revigoraient les êtres vivants.

Approchant du port, je voyais se dessiner la silhouette du lac entre les arbres. L’eau calme absorbait les faibles rayons solaires, reflétant le paysage comme un miroir. Dans ce reflet naturel de la vie, on ne pouvait voir que la beauté des choses. Aucune trace de la noirceur qui s’abattait sur le monde des sorciers ou sur les nés-moldus. C’était calme et serein. En arrivant au port, je me mis à penser à cette fille que j’avais rencontrée cet été. Je l’avais déjà vu à de nombreuses reprises durant la dernière année, mais je ne lui avais pas adressé la parole avant cette journée près de la rivière où elle m’avait traité d’animal. Ne vous en faites pas, c’était pour rire. Elle me fit néanmoins grande impression en me parlant comme si j’étais son ami depuis toujours alors que nous ne nous étions jamais parlé. Elle n’était pas simplement jolie, elle était amusante et intéressante. Nous nous étions revu à plusieurs reprises durant les vacances, mais depuis la rentrée, nous n’avions pas eu le temps de discuter. Elle me manquait beaucoup pour une simple amie…



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J'étais réveillé tôt ce matin là. La veille, j'avais passé presque toute l'après-midi en salle d'études pour travailler mon devoir d'Histoire de la Magie et était exténuée. Après le dîné j'avais dévalé la pente du parc telle une zombie et était allée me coucher directement dans le nouveau dortoir des Gryffondors. C'était l'endroit où dormaient les élèves de ma maison depuis que la tour s'était effondrée. C'était un peu galère de traverser la moitié de Poudlard pour se coucher le soir, mais ce qui était bien c'est que le nouveau dortoir se trouvait à côté de celui des Grindelmonks. Bien sûr, les deux bâtiments n'avaient pas le même aspect. Nous, les rouges, étions bien logés, contrairement aux violets qui devaient se contenter de lits de camps. Mais, d'un côté j'étais contente car je me trouvais juste à côté de la plupart de mes amis et surtout d'un en particulier.

Durant les vacances j'étais parti dans le sud de l'Angleterre au bord de la mer avec mes parents. Là-bas, j'avais découvert une nouvelle facette de la Grande-Bretagne. Tout était moins terne, moins gris, moins pluvieux. J'avais passé un été extraordinaire et pour moi aujourd'hui tout était différent. Je ne percevais plus ce pays comme une prison et je m'y sentais bien maintenant. Ce changement, je le devais en partie à une personne : Charlie. Charlie est un garçon que j'ai rencontré au bord d'une rivière qui se jetait dans la mer durant l'été. C'était un jour ensoleillé et alors que je m'ennuyais à regarder le flux et le reflux de l'eau, il était venu me parlé. C'était une petite phrase, toute simple, mais qui avait sonné le début d'un été inoubliable pour moi. Je ne m'étais jamais autant amusé. J'avais l'impression d'être de retour au Brésil où je me sentais si bien et faisait les 400 coups. Charlie, ou plutôt Sun n'est pas comme les autres anglais. Il est si vif, si positif, si enjoué. Il n'a pas ce sérieux tellement ennuyeux qu'ont les autres. Je l'avais aperçu plusieurs fois lorsque j'étais arrivé avec mes parents, mais je n'avais jamais osé lui parler. Pourquoi ? Parce qu'à cette époque, j'étais encore trop occupée à me morfondre. Et puis, je sortais tout juste de l'hôpital. Les attentats de fin d'année à Poudlard m'avait valu une côte de cassée. Charlie était la bouffée d'oxygène que j'attendais depuis longtemps.

Collée à la fenêtre du dortoir, je regardais le soleil se lever sur le lac noir. C'était rare de voir autant de lumière sur les paysages de l'Angleterre. Je soupirais profitant du spectacle qui s'épanouissait devant moi. Dans le dortoir côté filles, tout le monde dormait encore. Le week-end était arrivé et les autres élèves en profitaient pour faire la grâce matinée. Je n'étais pas de ce genre, je me réveillais souvent en même temps que le soleil. Enfin, ça s'était dans mon pays le Brésil où les jours étaient toujours longs. Mais, j'avais gardé cette habitude de lève-tôt dans mon nouveau pays. Je quittais quelques secondes le levé de soleil des yeux pour contenir un éternuement puis reposais mon regard sur le lac. Une silhouette venait d'apparaitre et j'ouvrais alors grands les yeux. Ses cheveux bruns je les reconnaitrais entre milles. C'était lui. Je posais un regard sur mes camarades plongées dans un profond sommeil. Sans faire de bruit, je me glissais hors de mon lit et enfilais un immense gilet. Sur la pointe des pieds, je traversais le dortoir et me dirigeais vers l'entrée. Je poussais la lourde porte de bois et sortis dehors. Une brise fraiche vint fouetter mon visage. L'herbe était humide sur mes pieds nus, mais j'adorais cette sensation. La rosée du matin était un délice. Tout doucement, je me dirigeais vers le garçon qui regardait le lac avec nostalgie. Il était trop mignon lorsqu'il faisait ça. « Alors tu as trouvé des animaux de ton espèce parmi la faune de Poudlard ? » lançais-je en rigolant. Emmitouflée dans mon gilet, je me posais à ses côtés un grand sourire aux lèvres. Je n'avais pas pu lui parlé depuis la rentrée et ça m'avait manqué.

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dsl c'est pourri --'