Le Saule Cogneur n’était pas l’endroit le plus convoité de Poudlard. Premièrement, parce que les jeunes avaient bien trop peur de ce faire blesser et deuxièmement, il s’y passait toujours des trucs étranges. Des gens disparaissaient pour le réapparaître que plusieurs heures plus tard. On racontait qu’au pied de l’arbre se trouvait un passage secret menant en dehors du domaine. En fait, on disait qu’il menait directement à la Cabane Hurlante. Reste que cette rumeur n’était pas fondée puisque personne n’avait encore été assez fou pour risquer sa vie à tenter l’expérience. Du moins, ceux qui devaient l’avoir déjà fait ne s’en vantait pas ouvertement. Si j’avais été eux, j’aurais fait exactement la même chose. Je ne partagerais pas mon truc pour accéder à l’endroit le plus convoité par les élèves, pour le chemin vers la liberté, et ce pour rien au monde. Je tenais bien trop à mon indépendance pour ça. Et puis, un peu de solitude ne faisait de tord à personne.

La nuit avait tombée vraiment tôt pour ce début d’automne. Les journées commençaient à raccourcir considérablement et plus la saison avançait, plus les pluies ce faisaient incessantes. Malgré le ciel couvert, le ciel nous donnait un instant de répit. Il y avait toutefois du tonnerre et des éclairs, ce qui avait suffit à retenir les étudiants à l’intérieur. Pour ma part, je ne supportais pas de rester enfermé. Depuis que le dortoir des gryffondors avait été relégué au fond du parc, il m’était encore plus insupportable de rester en compagnie de ces ignobles impuretés. Savoir que les enfants de moldus dormaient à quelques pas seulement de mon bâtiment me donnait envie de gerbé. Déjà que j’avais trouvé difficile de devoir les côtoyer en cours, je me devais maintenant de les supporter dans le parc après le cours, près du dortoir le soir et entendre leurs éclats de rire en provenance de leur dortoir lorsque le soleil était couché. Malgré la chaleur, j’avais insisté pour que l’on garde la fenêtre du dortoir fermée. Bien que cela ne faisait plaisir à personne, aucun d’entre eux n’avaient tenté de l’ouvrir depuis que j’avais usé d’un sortilège de repousse contre le cadre. Vous comprenez donc que le tonnerre, le ciel couvert et les éclairs étaient une alternative bien plus attirante qu’un dortoir bourré de révolutionnaires.

Sachant qu’il y avait rarement des gens près du Saule, surtout à cette heure où la moiti. Du château devait déjà être au lit, je me rendis en ce lieu. Il y avait une chose qui me plaisait de mon déménagement en Angleterre. Bien que je déteste la pluie, le froid et le manque de soleil, j’aimais beaucoup le temps orageux. Lorsqu’il n’y avait pas de pluie et que le ciel nous offrait l’un de ses spectacles électrotechniques. Je ne connaissais pas grand-chose de la technologie ou de la science moldue. J’avais été élevé dans un environnement exclusivement sorcier, donc pas de téléphone, de jeu vidéo ou d’ordinateur. Nous avions un poste de télévision haute gamme, mais n’avions pas le câble. Les sorciers n’en avaient pas besoin puisque leurs chaînes télévisées étaient magiques. Toutefois, les éclairs m’avaient toujours fasciné. Bien que j’aie souvent posé la question à mes parents, ces derniers n’étaient pas en mesure de m’expliquer réellement d’où ils venaient. Un sortilège me répondaient-ils. Foutaise. Un éclair c’était tellement plus mystérieux qu’un simple sort. Toujours aussi curieux, j’avais finalement réussi à apprendre grâce à un livre que j’avais volé dans la vente de garage d’un voisin moldu. La friction. La rencontre de deux nuages chargés de manière opposé qui tentait de s’annuler. Voilà ce qui créait ces zébrures si mystérieuses dans le ciel.

Encore aujourd’hui, allongé dans l’herbe sous le saule, je n’étais pas certain de bien comprendre le phénomène. Ces mots, ces explications étaient tellement « moldue » qu’elles suffisaient à me rendre confus. Je profitai toutefois du spectacle dans le calme et la solitude absolue. Un moment magique…

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