Il devait approcher ving-trois heures dans la salle commune des Gryffondors. Situés dans la cour du château depuis la destruction de notre tour bien aimée, on se sentait bien isolé du château lorsque les élèves cessaient de se promener à l’extérieur. Le couvre-feu nous obligeait ainsi à nous isoler dans notre nouvelle maison jusqu’à ce que notre ancienne soit enfin réparée. L’ambiance des Lions avait beaucoup changé depuis cette relocalisation, nous faisant réaliser, moi la première, que ce qui se passait entre les murs du château devenait de plus en plus sérieux et que ça devrait faire partie de nos vies, qu’on le veuille ou non. Ces idées de sang pur, d’éradiquer les né moldus commençait sérieusement à monter à la tête de tout le monde, quitte à commencer une bataille à l’intérieur même des murs de Poudlard. À bien y penser, c’était ridicule et certainement la première fois que le château vivait un tel conflit. Et moi dans tout ça ? Bien que ma famille soit des mangemorts bien fiers et surtout des conservateurs acharnés, je n’osais pas prendre partie dans toutes ces histoires de sang. Depuis mon plus jeune âge, on me bourrait le crâne avec des idéaux qui ne venaient pas vraiment me rejoindre. On me disait qui aimer, qui détester, avec qui devenir ami et surtout avec qui je devrais vivre mon avenir. Me marier avec un sang-pur, avoir des enfants avec un sang-pur et m’assurer que ces derniers respecteraient également cette règle imposée dans la famille depuis quelques temps. Parce que oui, le sang des Dolohov était maintenant bien loin d’être ce qu’il avait déjà été et notre famille ne recevait plus vraiment le respect des autres familles de sorciers sang-pur autour de nous. C’était d’ailleurs le sujet principal dans toutes les réunions des Dolohov, que ce soit pendant les vacances ou à Noël. On ne parlait d’eux, ces traîtres, et on les traitait de tous les noms, à vouloir les bannir de la famille à tout jamais. Et à tous les coups, je me contentais d’hocher la tête sans réellement dire ce que je pensais, histoire de garder une bonne réputation auprès de ma famille. C’était affreux comment ce geste était hypocrite de ma part, mais je ne trouvais pas d’autre solution.

Ces pensées m’assiégeaient depuis quelques temps maintenant, m’empêchant de dormir. Moi qui avais voulu trouver le sommeil tôt pour être en forme en cours, c’était raté. Ainsi, je m’étais retrouvée dans la salle commune des Lions, à discuter avec les quelques amis proches que j’avais ainsi que d’autres élèves que je connaissais plus ou moins. La plupart du temps, on évitait de parler de tout ça et du poids qu’on avait sur les épaules. On évitait d’aborder le sujet pour ne pas créer d’autres conflits et on se contentait de commenter la vie normale à Poudlard. Qui était le nouveau couple chouchou de l’école ? Qui avait eu les meilleures notes aux derniers examens ? Quel cursus les nouveaux voulaient suivre ? Comme si faire semblant allait nous aider à tout oublier ce qui se passait et rendre notre séjour à l’école beaucoup plus paisible. On se cachait la vérité, on fuyait la réalité, mais pour la plupart d’entre nous, on ne s’en plaignait pas. Le seul fait de penser à toutes ces rivalités, dépassant de très loin toutes celles qui avaient eu lieu précédemment à Poudlard, me donnait envie d’être seule et de déprimer dans mon coin, sans voir personne. Et dieu seul savait à quel point j’aimais être entourée des gens que j’appréciais, alors m’isoler n’aurais point été dans mon intérêt. Malheureusement pour moi, ce n’était pas tous les élèves de Gryffondors qui étaient atteint par l’insomnie ce soir et je me retrouvai très rapidement seul dans la salle commune avec pour seule compagnie le foyer qui chauffait encore, réchauffant mes pieds nus. Normalement, j’aurais trouvé quelque chose pour m’occuper et passer le temps, mais tous mes livres me semblaient ennuyeux cette nuit. Même mon chaton avait abandonné la partie et s’était roulé en boule sur mes cuisses, ronronnant jusqu’à ce que le sommeil vienne le chercher. Je n’entendais que le bruit de sa respiration, sentant son petit cœur battre sur ma peau.

Soudainement, je le vis bouger les oreilles puis se relever, ses yeux bleus, encore endormis, chercher au loin comme si un bruit l’avait perturbé. En effet, quelques secondes plus tard, la porte de la salle commune se fit entendre, laissant entrer un élève. Je reconnus immédiatement sa silhouette. Cette vision me donnant soudainement envie d’être bien seule, je me repliai dans le coin du canapé en espérant qu’il passerait près de moi sans m’adresser la parole… ou pas. Avais-je réellement envie que Matthys me porte attention ? Un long soupir sortit alors d’entre mes lèvres, assez fort pour qu’il puisse l’entendre. « Si tu veux me faire plaisir, fais comme si je n’étais pas là, d’accord. » Allait-il réellement répondre à ma requête ? Non, certainement pas, simplement parce que m’accorder une faveur à moi aurait été lui demander beaucoup trop. Je le savais très bien d’ailleurs, j’étais persuadée même qu’il ferait exactement le contraire de ce que je lui avais demandé simplement pour m’embêter… et allez savoir pourquoi, même en étant parfaitement consciente que cela arriverait, j’avais tout de même formulé cette demande.

“ you have stolen my heart. „

La nuit commençait doucement à tomber sur l'école de sorcellerie Poudlard. L'obscurité reprenait ses droits, faisant sortir de leur cachette les animaux de la Forêt Interdite qui bordait les limites du parc. On pouvait entendre les hululements d'une chouette perchée sur un arbre tandis qu'à l'opposé le saule cogneur remuait ses branches au rythme du vent qui soufflait. Après le copieux diner dans la Grande Salle que Matthys Rowle avait dégusté avec appétit, le jeune homme avait décidé de se promener dans l'immense parc de l'école. L'air était frais alors que le vent soufflait fort et que la lune éclairait le parc comme en plein jour. Il arborait fièrement son uniforme aux couleurs de la maison des lions, tandis qu'il enfonçait un plus ses poings dans les poches de son pantalon noir. Seul les bruits des animaux et le vent soufflant dans ses cheveux venait troubler le silence quasi religieux qui l'entourait. Il passa une main dans ses cheveux plus emmêlés que jamais tandis qu'il se dirigeait d'une démarche souple vers le lac. Il n'avait ni la force ni l'envie de rejoindre son dortoir comme lui ordonnait le règlement de l'école. Il avait juste envie de regarder le lac plus noir que jamais qui s'étendait devant lui, en observant d'un œil morne le calamar géant qui se prélassait à la surface, savourant lui aussi son dîner. Depuis la rentrée, rejoindre le nouveau dortoir des Gryffondor avait été une vraie torture pour lui. Lui, qui aimait tellement l'ancien de la tour nord avait été anéantit après les attentats qui avait tout détruit sur son passage. Le pire c'était qu'il devait partager désormais le fond du parc avec ces maudits Grindelmonk ! Ces sangs impurs qui étaient la cause de tout ce qui se passait en ce moment dans le monde magique. Il savait pertinemment que son sang n'était pas aussi pur qu'il l'aurait souhaité, néanmoins il ne pouvait ressentir qu'une pure haine, malsaine et dévastatrice envers ceux qui, selon lui, ne méritait même pas d'être qualifié de sorcier. Il soupira d'exaspération au souvenir de sa famille. Lui qui avait grandit entouré de valeur qui ne faisait aucune différence de sang, qui soutenait même la cause des moldus. Il avait rapidement fait son choix, envoyant valser tout ce que ses parents lui avait inculqué, n'hésitant pas un seul instant à renier sa famille. Heureusement, il avait toujours pu compter sur ses deux meilleurs amis, les seuls qui ne l'avaient jamais abandonné et en qui il avait une confiance aveugle. Amis depuis la première année à Poudlard, les trois jeunes hommes ne s'étaient plus lâchés depuis, n'hésitant pas une seconde de plus à accueillir Matthys chez eux, alors que ce dernier se retrouvait à la rue.

C'est après plusieurs heures passés dehors que le Gryffondor décida à contre cœur de rejoindre son dortoir. L'air s'était encore un peu plus rafraichit alors que la lune commençait doucement à être caché par plusieurs nuages noirs, l’obscurité s'abattant à son tour sur le parc de l'école. C'est d'un pas trainait et le visage sombre que le jeune homme passa la porte du dortoir, se retrouvant dans la salle commune. Il grogna quelques peu. Ce nouveau dortoir n'avait pas la prestance de l'ancien, ni l'odeur, ni rien du tout. Il avait la désagréable impression d'être un étranger face à ces nouveaux sofas rouges sangs et à ce feux qui crépitait dans l’âtre de la cheminée. Non, décidément il ne se sentait pas à l'aise ici, il avait une seule envie: s'étaler sur son lit, se réveiller le lendemain pour quitter au plus vite cet endroit. Il se dirigea lentement vers les chambres des garçons, les yeux fixés sur le bout de ses chaussures vernies, les mains toujours enfoncées dans les poches de son pantalon. Un soupire lui parvint aux oreilles avant d'entendre la voix, si reconnaissable de Lily Dolohov. « Si tu veux me faire plaisir, fais comme si je n’étais pas là, d’accord. » Il se retourna, lui faisant face, l'observant attentivement. Elle était prostrée au fond de l'un de ces horribles sofas, les cheveux en désordre et un chaton dans les bras. L'animal au pelage hirsute observa quelques instants le nouvel arrivant avant de ronronner sous les caresses que lui prodiguait sa maitresse. « Le problème, c'est que je n’ai pas envie de te faire plaisir… » fit-il d'une voix rauque, avant de s'étaler sur le sofa aux côtés de la jeune fille. Il prit le chaton entre ses mains et le posa sur son torse alors qu'il posait sa tête sur les jambes de Lily, ignorant les protestations de la lionne alors qu'il lâcha d'une voix pleine de sous entendu. « Chacun son tour ! A moi de me faire caresser maintenant. » Il plongea ses yeux rieurs dans ceux hypnotisant de la brune, tout en caressant le chaton qui avait finit par s'endormir sur son torse.


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Dernière édition par Matthys Rowle le Sam 27 Aoû - 23:05, édité 2 fois

Cette année à Poudlard n’avait rien des autres. Tout semblait si différent, plus rien n’était familier pour personne. À tout ceux qui étaient atteints de loin ou de proche par ces histoires de sang, le retour à Poudlard n’avait plus rien d’une partie de plaisir. Je me rappellerai toujours de cette année, lorsque mon frère était entré à Poudlard, pendant laquelle je n’avais cessé d’embêter mes parents avec mon envie de devenir moi aussi une sorcière comme Kazran et d’aller étudier dans cette fameuse école dont il parlait dans toutes ses lettres. Mon enthousiasme était bien naïf, je vous l’accord, et pourtant j’avais cru dans mes premières années d’études qu’il avait été bien justifié par ce que représentait vraiment le fait d’étudier à Poudlard. Les cours de magie et de balais, les duels de sorciers et les professeurs qui nous en mettait plein la vue avec leurs talents à couper le souffle. Mon cœur de petite fille n’en pouvait plus de rêver à tout ce que je pourrais faire lorsque je deviendrais une sorcière puissante et accomplie. Et quand j’y pensais aujourd’hui, à tous ces rêves, toutes ces idées d’avenir qui avaient poussées dans mon esprit, je me demandais si ce serait toujours possible. J’avais toujours été de ces personnes à vivre sa vie avec des œillères : rien n’est jamais parfaitement rose, qu’on le veuille ou non, mais j’avais toujours réussi à ne pas trop regarder le malheur du monde et tenter d’être le plus heureuse possible avec ce que j’avais autour de moi. Mes amis, ma famille, mes études, tout ça semblait me suffire amplement auparavant, mais plus le temps passait, plus il m’en fallait… Parce qu’il était inutile de se le cacher, Poudlard était en temps de crise, plus que jamais. Je le réalisais de plus en plus lorsque j’entrais dans ce nouveau dortoir qui ne ressemblait en rien à ma maison que j’avais tant aimé. L’ambiance était différente chez les Lions depuis que nous avions été relocalisés dans le fond de la cour avec les Grindelmonks. La plupart d’entre nous pestiférait contre les nés moldus alors que d’autres continuaient de penser que tous les sorciers, de sang pur ou non, pouvait vivre en harmonie. J’avais beau ne point prendre part à cette guerre, je ne pouvais m’empêcher de penser que les sangs pur avaient peut-être raison… Les solutions étaient nombreuses à ce problème, certaines beaucoup plus immonde que d’autres, mais tranquillement, mon idée sur ce qui se passait dans le monde magique commençait à se concrétiser dans mon esprit. Je ne savais pas à qui en vouloir, ni contre qui me révolter et encore moins vers quel camp me diriger, mais il m’était désormais impossible d’ignorer ce conflit.

Peut-être que tout ça me perturbait beaucoup plus que je ne le laissais voir. Depuis qu’on avait rejoint notre nouveau dortoir, mes nuits étaient beaucoup moins paisibles. C’était comme si ce nouvel endroit ne faisait que nous rappeler constamment ce qui se produisait dans l’école. C’était à la fois une nouvelle maison et un purgatoire. Ça ne faisait qu’amplifier l’inquiétudes des Gryffondors vis-à-vis de tout ça, comme si nous étions, cette année, les seuls qui vivaient pleinement le conflit de l’école en subissant les conséquences des terribles attentat de l’année dernière. Les autres devaient se la couler douce dans leur maison habituelle, sans vraiment avoir peur de ce qui pouvait se passer maintenant, puisque la vie continuait comme avant… mais je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser : et si une autre attaque venait à arriver ? Qui serait les prochaines victimes après nous ? Après tout, si ils étaient capable de détruire une tour en entier, pourquoi ne feraient-ils pas flamber le château au complet, un de ces quatre ? Peut-être que je pensais trop. Heureusement pour moi, bien d’autres soucis m’envahissaient, me permettant pendant quelques instants de me libérer de ce poids énorme qui pesait sur mes épaules lorsque je pensais aux attentats. Parce que oui, celui qui me tourmentait le plus prenait beaucoup de place également et il portait le nom de Matthys Rowle. Plusieurs raisons me poussaient à détester ce garçon comme la peste. Plusieurs raisons me poussaient à vouloir lui balancer tous mes livres à la figure dès que je le voyais. Plusieurs raisons me poussaient à vouloir le voir avec la figure remplie de furoncle un beau jour… Et la principale de toutes ces raisons étaient que j’étais incapable de le sortir de mes pensées. Le plus beau dans tout ça ? C’est qu’il ne m’aidait pas du tout. « Le problème, c'est que je n’ai pas envie de te faire plaisir… » Et le voilà qui s’imposait dans mon espace vital, sans même demander. C’était toujours ainsi d’ailleurs et je me demandais bien quelle idée m’avait passé par la tête en lui demandant de me laisser tranquille. M’accorder cette faveur n’aurait pas été assez drôle à son goût et c’était certainement pourquoi il avait décidé de m’embêter à une telle heure. « Chacun son tour ! A moi de me faire caresser maintenant. » Prenant Kyô dans ses mains, il prit sa place dans le temps de le dire, sans même que je puisses y faire quoique ce soit. « Mais bon sang ! Dégage Matthys ! » Mon premier réflexe fût de le pousser jusqu’à ce qu’il tombe en bas du canapé, mais ce fut un échec total. Je devais me rendre à l’évidence : mes petits bras ne viendraient jamais à bout de lui et j’allais devoir l’endurer sur moi jusqu’à ce qu’il décide que ce n’était plus amusant. « Et tu veux bien me dire pourquoi je t’accorderais ça ? » Le ton de ma voix se transforma alors en un air de défi, comme si je lui donnerais ce qu’il voulait s’il réussissait à me trouver ne serait-ce qu’une seule bonne raison. Bien sûr, mon orgueil m’empêcherait de lui faire plaisir à ce point, mais c’était toujours comme ça, un véritable jeu pendant lequel la provocation était un élément clé pour gagner.

Assise sur ce sofa rouge, il ne l'avait jamais trouvé aussi belle et attirante. Le feu qui crépitait doucement dans l'âtre de la cheminée éclairait son visage fin, alors que des ombres dansaient dans ces longs cheveux bruns. Lily Dolohov était la petite sœur de Karzan, l'un de ses meilleurs amis. Ainsi, les deux élèves se connaissaient depuis presque toujours. Sans jamais se l'avouer, Matthys l'avait toujours trouvé fascinante. Ses yeux couleurs lagons possédaient cette étincelle si particulière, qui vous narguait avant de vous envoyer un maléfice de chauve-furie en pleine figure. Elle avait ce franc parlé et ce pourvoir qu'elle exerçait d'une main de fer sur le jeune homme, le faisant douter quand d'autre arrivait tout juste à capter son attention. Avait-elle seulement conscience de l’emprise qu’elle avait sur lui ? Lui qui adorait la pousser à bout, la voir sortir de ces gonds alors que ces yeux lui lançaient des avada kedavra. C'était devenu une habitude, un besoin vital, un jeu dans lequel il excellait. Lui le séducteur, l'impitoyable coureur de jupons qui brisait des cœurs pour en rire après, n’avait jamais ressentit un tel besoin d’être près d’elle, d’entendre sa voix monter dans les aigus alors qu’elle le traitait de tous les noms. Savait-elle qu’il faisait cela juste pour attirer son attention ? De plus, passer les vacances dans la maison familiale de la famille Dolohov était devenu un parcours de santé qu’il aimait faire plusieurs fois dans l’année. Il avait enfin trouvé un endroit où il était accepté comme il était, où il n’avait pas besoin de changer sa façon d’être, ses idéaux ou son comportement. La famille Rowle avait fini par ressembler aux photographies tout droites sorties de Sorcière Hebdo, sentant bon le factice avec ces ménages faussement heureux. Dans lequel il n’avait plus sa place. C’est d’une décision digne du plus vil des Serpentard qu’il avait renié sa famille sans aucune once de remords, sans se retourner une seule fois, se bouchant fort les oreilles pour ne pas entendre les cris de son père et les pleures de sa mère. Il n’avait jamais regretté son choix et il ne le regretterait surement jamais. Pour la première fois de sa vie, il prenait une réelle décision, ne se souciant pas des conseils de son paternel ou des conséquences que ses actes provoqueraient. Il ne s'était jamais senti aussi libre.

Sa voix fluette avait résonné dans la salle commune des Gryffondor, ricochant sur les murs froids de leur nouveau dortoir avait de bourdonner dans les oreilles de Matthys. Elle lui avait tendue une perche qu'il ne pouvait ignorer. Le faisait-elle exprès ? Il se le demandait parfois. Elle l’envoyait balader pour mieux l’attirer dans ses griffes. Elle jouait avec lui comme les enfants jouent avec le feu, un sourire plaquer sur le visage. S’ils continuaient ainsi, ils allaient finir par se bruler les ailes et le cœur. Il n’avait pas hésité à sauter sur le canapé, le barbouillant de la boue qui était restait accroché à ses chaussures. La tête posé sur les genoux de la jeune femme, il pouvait facilement sentir son parfum, un mélange de rose et de framboise. « Mais bon sang ! Dégage Matthys ! » fit-elle au bord de la crise de nerfs, essayant en vain de le faire tomber de son perchoir. Elle n'avait aucune force face à l'imposant gryffondor, il n'avait pas bougé d'un centimètre quand elle se rendit compte qu'elle n'avait aucune chance contre lui. Un immense sourire se dessina sur le visage de Matthys, dévoila deux rangés de dents blanches tandis qu'il pouffait de rire en entendant la jeune fille jurer dans sa barbe. « Je ne vois pas pourquoi je ferais ça, je suis très bien ici moi ! » lâcha-t-il d’une voix taquine tout en caressant le chaton endormi sur son torse qui ronronnait de plaisir. Il ferma les yeux en s’installant plus confortablement, enlevant ses chaussures à l’aide de ses pieds, les laissant tomber sur le sol dans un bruit mât. Il ne s'était jamais sentit aussi bien, alors qu'il aurait pu facilement s'endormir, la voix de Lily s'éleva à nouveau dans les airs « Et tu veux bien me dire pourquoi je t’accorderais ça ? » Une pointe de défi résonnait dans le ton de sa voix alors qu'elle ne semblait plus vouloir oser le toucher. Il grogna, peu enclin à jouer. Il était fatigué et regarder le plafond de ce détestable dortoir lui donnait envie de vomir. Il lui attrapa le poignet gauche sans prévenir, l'avançant au niveau de son visage avant de la regarder droit dans les yeux. « Parce que tu en meurs d'envie. Je le sais Lily, c'est si évident. Arrête de te mentir à toi-même. » Il fit glisser la main de la jeune fille dans ses cheveux, fermant les yeux avant de relâcher délicatement le poignet de la gryffondor.


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