New wand, new witch!

Béatrix arpentait le Chemin de Traverse les bras remplis de sacs qui menaçaient de lui échapper. Ses mèches rousses étaient en tous sens, mais il n'était pas évident de la reconnaître, serpentant dans la foule de sorciers faisant leurs emplettes. Son tablier et fichu blancs d'Infirmière étaient restés au château, elle avait revêtue une de ses robes de sorcières. Par les temps qui courraient, mieux valait ne pas traîner habillée en moldue. Même si le Chemin de Traverse n'était pas réputé dangereux pour les Nés-Moldus, l'Allée des Embrumes n'était pas loin, et les Sang-Purs et Pro-Ministère non plus. Béatrix était donc méconnaissable, ses cheveux bouclés lâchés et sauvages sur sa robe verte.

Béatrix percuta légèrement un sorcier qui ne s'arrêta pas et manqua de renverser le contenu de ses sacs. Elle parvint miraculeusement à rétablir son équilibre en s'excusant et poursuivit son chemin, écartant d'un souffle une mèche tousse lui tombant sur le visage. Elle aurait volontiers utiliser un sortilège pour agrandir l'intérieur de son sac pour y faire entrer tous les autres, mais il y avait un hic: Béatrix n'avait plus de baguette. Elle avait été cassée la veille au Ministère de la Magie, alors que le Gala avait viré à l'extermination. Béatrix en avait réchappé, mais n'avait pas encore eut le temps de réellement penser à ce qui s'y était passé. L'Infirmière n'avait pas eut une minute à elle depuis qu'elle avait quitté Poudlard dans sa robe de bal au bras du Pr. Snicklepitch. Il y avait eut de très nombreux blessés, elle avait donc passé la nuit à Ste Mangouste, mi-médicomage, mi-patiente, à guérir les survivants alors qu'on la guérissait elle-même. Mais sans baguette, elle n'avait pas pu faire grand chose. Béatrix s'était débarrassée le plus rapidement possible de la baguette Mangemort avec laquelle elle s'était défendue lors de la bataille. Si jamais on l'avait attrapée avec une baguette Mangemort, nulle doute qu'on l'aurait immédiatement envoyée à Azkaban, ou pire. Très tôt le matin, elle était retournée à Poudlard grâce au Pr. Harlington avec qui elle avait transplanné. Au château, elle avait eut à peine le temps de se changer que les premiers élèves arrivaient. Beaucoup s'étaient également rendus au Gala et elle devait assurer le suivi de ceux qui avaient pu déjà quitter Ste Mangouste mais avaient encore besoin d'un traitement. Elle avait donné leur potions à ceux qui en avaient la prescription et avait été obligée de demander d'emprunter leur baguette aux élèves dont un sortilège de soin était nécessaire. Béatrix avait alors noté qu'Ysölde Wilkes avait été absente. Lorsqu'elle s'était rendue au bureau du Pr. Dumbledore pour s'enquérir de la nièce de Sofia, le Directeur lui annonça qu'elle n'était pas au château et qu'elle était hébergée par les Prs. Sweetlove. Béatrix parvint à le convaincre que c'était de sa faute, qu'en son pouvoir d'Infirmière elle avait décernée à Miss. Wilkes un temps de repos pour se remettre de la torture de son père, et qu'elle n'était venue que pour chercher confirmation qu'elle était bien chez sa tante. Sa legilimencie aidant, ou alors par pitié pour son état de fatigue avancé, le Pr. Dumbledore la laissa s'en aller avec cette explication en lui recommandant de prendre elle aussi un jour de repos. Mais Béatrix n'était pas parvenue à fermer l'oeil. Elle avait l'impression qu'une partie d'elle-même manquait, qu'elle était incomplète sans sa baguette. Béatrix ne pouvait plus attendre. Il lui fallait une baguette immédiatement. Se levant de son lit sur lequel elle s'était alongée sans même le défaire, Béatrix s'était changée et avait utilisé la cheminée du Directeur pour se rendre sur le Chemin de Traverse par Poudre de Cheminette.

Cela faisait des années qu'elle ne s'y était pas rendue. Béatrix était comme une enfant au milieu des vitrines. Elle ne pouvait s'empêcher, malgré l'urgence pressante de se trouver une baguette, d'entrer dans toute les boutiques pour y voir les nouveaux articles qui y étaient vendu, de discuter avec les commercants pour savoir comment l'endroit avait changé. Elle y avait passé beaucoup de temps lorsqu'elle travaillait à Ste Mangouste, en particulier au Chaudron Baveur, où elle est ses amis internes avaient une table à l'époque. Béatrix trouva un nombre outrageant de choses inutiles à s'acheter tant qu'elle était sur le Chemin de Traverse. Elle s'acheta une pile gigantesque de livres sur la Médicomagie, les Potions, la Botanique et la Legilimencie, ainsi qu'un amas de parchemin et de plumes enchantés de toutes sortes. Elle s'était également acheté un nouveau chaudron (le sien commençait à se faire vieux) et renouveler son stock d'ingrédients (qui était riche et varié). Enfin, après avoir payé un énième commercant, trouvant un espace sur son bras pour la poignée d'un énième sac lourd, Béatrix se donna la résolution de se rendre directement à la boutique de baguettes magiques sans plus s'arrêter à une seule vitrine. Sortant d'un pas déterminé sur le Chemin de Traverse, Béatrix se tourna immédiatement vers l'enseigne Ollivander... Et percuta de plein fouet une sorcière, renversant l'ensemble de ses sacs sur le pavé de la rue... Ses parchemins et plumes volèrent comme de la neige, alors que son chaudron fit un bruit de cloche en tombant sur le pavé. Se relevant, Béatrix s'excusa milles fois, bénissant le ciel que son chaudron ne soit tombé sur les orteils de personne. Avant même de commencer à rassembler ses affaires, Béatrix s'approcha de la sorcière pour l'aider à se relever. "Pardon, je m'excuse! Vraiment! Je ne suis pas sortie depuis longtemps, je n'ai plus l'habitude de regarder devant moi dans la foule... Sofia?!!!" Nul doute, devant elle se trouvait les brillants cheveux d’ébène et les magnifiques yeux bleux de l'Italienne. Le visage de Béatrix eut une étrange expression, comme si elle hésitait entre le soulagement et le regret. Elle était heureuse de tomber sur sa meilleure amie, mais ne pouvais pas se réjouir de lui avoir envoyé toutes ses fournitures à la figure... "Ca va, je ne t’ai pas fait mal? Encore désolée..." s'excusa-t-elle à nouveau en se baissant pour commencer à récupérer ses affaires, mettant ses parchemins dans son chaudron avant qu'on ne marche dessus, cherchant ses plumes dans les jambes des piétons. "Je te croyais au château, qu'est-ce que tu fais ici?..." demanda-t-elle par curiosité avant de reprendre. "Excuse-moi mais tu ne pourrais pas..." Béatrix lui fit un signe comme si elle faisait un tour de baguette, pour lui indiquer d'utiliser un sort pour rassembler ses plumes... et pourquoi pas tout faire rentrer par magie dans un seul sac...

J'avais des courses à faire et je devais faire assez vite. J'avais en emploi du temps assez charger depuis que je suis maman. Aujourd'hui je devais me rendre au chemin de traverse pour acheter des livres, des plumes, des parchemins... Et ce n'était qu'une toute petite partie de ma liste de courses. J'allais donc chez Fleury et Bott pour trouver ce dont j'avais besoin. Je passais bien entendu deux bonnes heures dans le magasin rien que pour décider du livre que je voulais. Au final j'en achetais une dizaine. Depuis toujours j'avais un besoin maladif de lire au moins deux livres par semaine et donc là j'avais fait mon stock pour les cinq prochaines à venir. Puis en sortant de la boutique j'allais dans celle consacré aux enfants. J'adorais ce magasin. J'y passais souvent une bonne heure et je n'arrivais jamais à me décider sur quels vêtements j'allais prendre pour Lukas et maintenant que j'étais de nouveau enceinte je passais encore plus de temps dans ce magasin. J'espérais secrètement que j'étais enceinte d'une fille. Il y avait vraiment beaucoup de petites robes hyper mignonnes. Je pense que si un jour j'ai la chance d'avoir une fille elle sera hyper gâtée. Bien entendu je lui apprendrai la politesse et comment bien se tenir devant les autres mais j'ai toujours été élevée dans une famille exclusivement féminine alors j'étais vraiment très robe et très.... Oh ce chemisier était vraiment mignon en plus Lukas ressemblerait à son père dedans. Je souriais tout simplement et j'allais payé l'article qui m'avait fait craquer. Je sortais une nouvelle fois dans la rue pour me rendre cette fois ci au magasin de vêtement pour Timothy mais alors que j'avais la tête dans les nuages quelqu'un me rentra dedans. Dire que j'avais décidé de ne pas avoir trop de choc durant cette grossesse. "Pardon, je m'excuse! Vraiment! Je ne suis pas sortie depuis longtemps, je n'ai plus l'habitude de regarder devant moi dans la foule... Sofia?!!!" Ma meilleure amie savait vraiment débiter plus de mots que moi même à la minute. Je n'avais même pas eu le temps de lui que c'était moi qu'elle me reconnaissait déjà. Ca va, je ne t'ai pas fait mal ? Encore désolée... Je lui souriais et balayais d'une main. Ne t'inquiète pas on s'en remettra. J'avais pris la fâcheuse habitude de parler à la troisième personne surtout depuis que je suis de nouveau enceinte. Enfin je ne voulais pas lui dire comme cela au milieu de la rue. Je voulais juste attendre le bon moment pour le lui annoncer et surtout pas en pleine rue. [colo=rosybrown]Je te croyais au château, qu'est-ce que tu fais ici ?[/color] Je lui souriais tout simplement et je ramassais mes affaires et je l'aidais à ramasser aussi les siennes. Excuse-moi mais tu ne pourrais pas... Elle me fit un geste de la main comme un mouvement de baguette. Je n'aimais pas spécialement utiliser la magie quand je pouvais m'en passer mais je la levais quand même et je rassemblais en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire les plumes de mon amie. Et pourquoi tu n'as pas utilisé ta baguette ? Je le regardais bizarrement. Elle me cachait quelques choses et je n'aimais pas cela du tout. Je restais un moment à la regarder bizarrement. Je n'avais pas l'habitude qu'on me cache des choses et je n'aimais pas savoir.

Béatrix arrangea ses sacs autour de ses poignets de manière à pouvoir tous les porter en même temps. Pendant ce temps, sa meilleure amie se relevait et d'un coup de baguette, rassembla toutes les plumes à écrire de Béatrix qu'elle attrapa au vol. Evitant son regard, Béatrix se redressa à son tour et remis ses plumes dans l'un de ses sacs. "Merci." dit-elle simplement en continuant de sourire. Lorsqu'elle eut rangé sa baguette, Béatrix regarda denouveau Sofia en face... pour se confronter à son regard froid et méfiant. "Et pourquoi tu n'as pas utilisé ta baguette ?" Béatrix sourit comme s'il s'agissait d'une blague. "Ah... euh, oh ce n'est rien..."hésita-t-elle en regardant autour d'elle. Elles étaient au milieu de la rue et les sorciers devaient s'arrêter pour les contourner, leur jetant des regards mécontents. "Viens ne restons pas là..."Elles se remirent à marcher en suivant le sens de la foule, vers le bout du Chemin de Traverse qui menait à la banque Gringotts. Le visage de Béatrix était souriant, mais son regard lourd et fuyant, et sa voix enthousiaste tremblait de plus en plus. "Je te remercie d'avoir utiliser ta baguette. Je n'ai pas pu utiliser la mienne depuis hier..." C'était étrange, mais Béatrix n'arrivait pas à avouer qu'elle n'avait plus de baguette. Ce n'était pas de sa faute, elle n'avait pas de raison d'en avoir honte. Mais elle avait l'impression de se mettre toute nue en avouant qu'elle n'en avait plus, comme si on lui avait retiré la seule chose qui faisait d'elle une sorcière.Et cela pile à la période de sa vie où on lui interdisait de plus en plus d'en être une, en tant que Née-Moldue. Sa voix se bloqua soudain dans sa gorge alors que ses yeux se mettaient à briller de peur, comme si elle allait se mettre à pleurer. Elle regarda autour d'elle une seconde et ses yeux se posèrent sur la pancarte "Ollivander", se rapprochant devant elle. Et si le fabriquant était Conservateur? Et s'il avait reçu des instructions du Ministère lui interdisant de vendre des baguettes aux Nés-Moldus? Allait-elle vraiment pouvoir en racheter une? "Sofia..." Béatrix s'arrêta et se tourna vers sa meilleure amie, mais ne parvins pas à la regarder dans les yeux."Ma baguette s'est cassée hier... Je l'ai laissée tomber et quand je l'ai récupéré... et bien..." Béatrix ne parvint pas à finir sa phrase. On aurait dit qu'elle avouait une bêtise. Elle avait essayer de ne pas y penser et y était parvenue par l'amont de choses dont elle avait du s'occuper, mais à présent, elle ne se sentait vraiment pas bien. Sa poitrine était serrée et elle avait la nausée. Béatrix pris une profonde inspiration pour tenter de se reprendre... "Je vais aller en acheter une autre, enfin si..."Béatrix avait indiqué d'un signe de tête vers la boutique d'Ollivander et avait été a nouveau incapable de finir sa phrase. Lorsqu'elle se tourna vers sa meilleure amie, et qu'elle la regard enfin dans les yeux, le regard de Béatrix était angoissé et suppliant, un appel au secours. "Sofia, s'il-te-plaît, tu peux venir avec moi?"

Je ne comprenais pas du tout le comportement de Béatrix. La meilleure amie de mon mari qui était devenu aussi ma meilleure amie avait souvent un comportement étrange mais là c'était encore plus que d'habitude. J'étais certaine qu'elle me cachait quelque chose et je voulais qu'elle me dise ce qu'elle avait exactement. Ah... euh, oh ce n'est rien.... Viens ne restons pas là... Je haussais les épaules et levais un peu les yeux au ciel. Je n'étais pas contente. Elle me cachait quelques choses. Je n'aimais pas cela du tout. Je te remercie d'avoir utiliser ta baguette. Je n'ai pas pu utiliser la mienne depuis hier... Je ne comprenais pas. J'avais du mal avec la langue anglaise mais je voyais très bien qu'elle n'allait pas bien. Cependant je ne lui poserais pas de question. Elle était assez grande pour me dire ce qu'elle avait. Je restais tout simplement silencieuse. Je suivais Béatrix tout simplement. Sofia... Ma baguette s'est cassée hier... Je l'ai laissée tomber et quand je l'ai récupéré... et bien... Je comprenais bien son problème. J'avais déjà rencontré quelqu'un dans ce même cas. Antoine avait cassé sa baguette lors d'un cours de défense contre les forces du mal et il avait mis trois mois avant de se décider à faire le deuil de sa baguette et de se décider à aller en chercher une nouvelle. Je suis désolée pour toi Béatrix... Je cherchais les bons mots pour la rassurer un peu mais je ne savais pas si je les utilisais correctement. Si je peux faire quoi que se soit pour t'aider. La tienne baguette doit te manquer. Je lui souriais un peu tristement. Je pouvais comprendre qu'elle ne se sente pas bien après avoir perdu sa baguette. Si je perdais moi même la mienne j'aurai beaucoup de mal à m'en remettre. Je vais aller en acheter une autre enfin si... Sofia sil te plait, tu peux venir avec moi ? J'étais très touchée qu'elle pense à moi pour l'accompagner. J'aurai plus pensé qu'elle aurait demandé à Timothy. Enfin peut être que comme j'étais là elle avait pensé à moi pour l'accompagner. Oui je peux ! J'ai fini mes... courses et je peux oui. Je lui souriais vraiment largement. Je savais que la situation n'étais vraiment risible mais j'étais contente qu'elle m'ait demandé de l'accompagner. Je me souvenais du jour où j'ai acheté ma baguette en Italie. J'étais entrée dans la boutique et je m'étais de suite diriger vers ma baguette. C'était comme si je l'avais entendu m'appeler. Depuis je n'ai pas changé de baguette. Elle est en bois d'olivier, très flexible, idéale pour les sorts et les enchantements et elle possède une écaille de Magyar à pointe en son cœur. C'était surement pour cela qu'elle était aussi nerveuse que moi. Enfin là n'était pas la question ! Je prenais la main de Béatrix pour la traîner dans la boutique. Il ne fallait pas qu'elle se défile. Elle devait avoir une nouvelle baguette parce que je savais que Ombrage n'aimerait pas que l'infirmière ne puisse pas soigner les élèves de Poudlard. Je regardais devant moi et je souriais au vieux monsieur qu'il y avait dedans. Buongiorno. Ma langue maternelle ressortait toujours quand j'étais hors de Poudlard. Je souriais à Béatrix pour l'encourager à s'avancer. Je voulais qu'elle sache que je serai là pour elle.

Béatrix se souvenait qu'en prenant le poste d'Infirmière à Poudlard, elle avait penser se mettre à l'abri dans ce château. A l'abri de ces familles sang-pur qui l'avaient traînée devant le Magenmagot parce qu'elle n'avait pas pu sauver sa patiente sang-pur. A Poudlard, il n'y aurait que des élèves, que de légères blessures sans conséquences graves. Béatrix y avait même pris goût, découvrant ces légères blessures toujours différentes, toujours surprenantes selon la matière étudiée et l'accident qui y était arrivé. Mais année après année, les sang-purs et leurs idées l'avaient rattrapée, s’immisçant à Poudlard, créant de nouvelles maisons, de nouvelles interdictions, apportant de nouveaux enseignants. Le Pr. Snicklepitch l'avait protégée de son mieux, mais Béatrix avait vu son monde changer, les coupures d'hippogriffe se remplaçant peu à peu par des coupures de plumes en forme de punition, les visites des élèves s'accompagnant par celles de la Grande Inquisitrice, et son courrier hebdomadaire mélangé aux menaces de parents lui interdisant de toucher leur enfant à la pureté immaculée. Se retrouver aujourd'hui dans le Chemin de Traverse après toutes ces années avait été pendant un moment jubilatoire comme un retour dans le passé, ou toutes ces questions et discriminations n'avaient pas lieu. Les boutiques, les marchands, les sorciers n'avaient pas changé. Mais maintenant, Béatrix les voyaient. La propagande antimoldue du Ministère placardée sur les murs, certains rayons réservés aux moldus contenant les articles les plus bas de gamme et les moins fiables. Même cet endroit avait changé. Béatrix avait l'impression de ne plus être à sa place nulle part. Pour la première fois de puis qu'elle avait reçu la fameuse lettre de l'école de Magie, Béatrix se demandait à nouveau si sa place n'était pas dans le monde moldu, où toute la communauté sorcière semblait la vouloir, avec sa famille. Sans baguette, cette idée semblait devenir de plus en plus réalité.

Mais le sourire de Sofia avait balayé toutes ces idées noires. Son sourire avait rappelé à Béatrix que non, tous les sorciers ne la voulaient pas loins d'eux, chez les moldus. Il y en avait qui avaient tant confiance en elle qu'ils lui confiaient leur mère et leur enfant. Il y en avait qui la valorisaient tant qu'ils se battaient pour qu'elle puisse continuer à faire son métier comme elle l'entendait. Et il y en avait qui la cherissaient tant qu'ils acceptaient de l'accompagner à travers une épreuve sans une seconde d'hésitation. Béatrix se laissa avec soulagement guider par Sofia qui l'avait prise par la main et avait poussé la porte du fabricant de baguette. Buongiorno. le salua son amie de sa langue maternelle. L'homme au cheveux de neige se retourna vers elles, et Béatrix fut étonnée de voir qu'il ne semblait pas avoir veilli d'avantage depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Ses yeux humides et espiègles avaient autant de vivacité qu'ils en avaient vingt-cinq ans plus tôt. Une seconde, il avait observé fixement Sofia avant de se tourner vers Béatrix, "Et bien Melle Windsor, j'aurais juré voir là votre soeur, si je ne l'avais entendu parler une autre langue." Béatrix sourit, compréhensive. Elle aussi, la première fois qu'elle avait rencontré Sofia, avait cru voir un sosie très approchant de sa grande soeur. Elle n'avait jamais parlé à son amie de cette ressemblance. Sa soeur et ses parents l'avaient accompagnée lors de l'achat de sa première baguette, il n'était donc pas étonnant que Mr. Ollivander ait fait le même rapprochement, hormis sa mémoire exceptionnelle. "Mr. Ollivander, je vous présente mon amie, Sofia Sweetlove... Ma soeur est..." Béatrix s'interrompit soudain, se souvenant qu'elle n'avait pas la moindre idée d'où se trouvait sa soeur, et ce depuis des années. "...était occupée aujourd'hui." se rattrapa-t-elle rapidement. "Naturellement." acquiesça le fabricant, semblant comprendre bien plus que ce qui n'avait été dit. "Que puis-je faire pour vous." Béatrix hésita une seconde et se tourna vers Sofia pour trouver son courage. Puis elle s'avança et sortit d'une poche intérieure de sa cape un foulard de soie qu'elle déplia délicatement sur le bureau du fabricant. Sa baguette s'y trouvait, toujours aussi blanche après toute ces années, brisée en deux. "Oh seigneur... "Je suis désolée. dit aussitôt Béatrix, se sentant coupable. [color:fe28=seagree,]"C'est moi qui suis désolé, Melle Windsor. Je sais ce que vous allez me demander, mais il n'y a rien que je puisse faire... Cette baguette est morte... "Vous ne pouvez pas la réparer? demanda-t-elle comme si elle n'avait pas entendu ce qu'on venait de lui dire. "Cette baguette n'a pas été brisée par une force physique. C'est un sortilège qui l'a brisée... Béatrix ne dit rien. Elle se souvenait de l'éclair, de ne plus pouvoir respirer, des sons et des lumières étouffés autour d'elle. "Buis et crin de licorne, vingt-six centimètres et demi. une baguette très fidèle... Celà a du être douloureux lorsque le lien vous reliant toutes les deux s'est brisé. La voix du fabricant sortit Béatrix de ses souvenirs. Elle ne parvint pas à répondre, comme si simplement se remémorer le sort en poursuivait les effets. Le regard et la voix du fabricant s'enthousiasmèrent soudain. "Eh bien! Qu'à cela ne tienne, vous êtes toujours une sorcière! Il vous faut une autre baguette! Béatrix retrouva son souffle et son sourire, comme si la seule et unique fois qu'Ollivander avait dit qu'elle était une sorcière avait effacé toutes les fois où tous ces sang-purs l'avaient nié. Le fabricant avait contourné le bureau et s'était placé devant elle et avait rpsi sa main droite pour en regarder la paume. "Bien sûr, vous avez changé en vingt-cinq années Melle Windsor, il faut que nous reprenions vos mesures." Béatrix se souvenait de toutes les mesures étranges que la fabricant avait pris devant ses parents et l'air gêné qu'ils avaient pris. Alors que le fabricant lui donnait diverses instructions, Béatrix eut l'impression d'être à la place de ses patients lorsqu'elle faisait son diagnostic. Du coin de l'oeil, elle chercha à regarder Sofia, tentant de lire sur son visage ce qu'elle pensait d'Ollivander. Béatrix ne savait rien des fabricants de baguette en Italie. Elle se tenait toujours patiemment près de la vitrine, ses nombreux sacs posés sur le sol de la boutique. "Qu'est-ce que c'est que ses fameuses courses?" lui demanda par curiosité Béatrix alors que le fabricant disparaissait dans son arrière-boutique. "Tu prépares un Noël avant l'heure pour ton mari et ton fils?" Elle avait retrouvé son sourire chaleureux et espiègle bien qu'elle gardait ses traits tirés par l'anxiété et la fatigue. Mais on pouvait sentir qu'être avec sa meilleure amie lui faisait un bien fou.