You jump, I jump. [Cassian]

Il avait plu à verse d'un bout à l'autre de l'entraînement. A vrai dire, il avait plu à verse toute la journée, même tout le mois. Je me demandais encore les élèves et professeurs avaient tenu tout ce temps sans se recouvrir d'écailles et se faire pousser des branchies. Certaines serpentardes commençaient même à prendre l'air de sirènes, ce qui n'était pas un compliment dans le monde des sorciers. Dans les vestiaires du stade, j'avais retiré ma robe de Quidditch détrempée pour remettre mon uniforme encore humide de l'averse qui m'étais tombée dessus en venant au stade. Le temps n'avait pas changé lorsque je ressortis, si ce n'était que les nuages s'étaient tellement épaissis qu'on aurait dit que la nuit commençait à tomber. J'hésitais un instant à attendre que la pluie ne cesse pour retraverser le parc vers l'école, mais il n'était pas impossible que j'attende ce genre de miracle jusqu'au matin sans qu'il ne se produise... Serrant le col de ma cape autour de mon cou, je sortis dans la pluie battante et marchait d'un pas rapide en direction du château. Courir était hors de question. Le terre était détrempée et mes pieds glissaient déjà dans la boue...

Je n'étais pas sortie depuis une minute que le temps s'était violemment aggravé. La pluie tombait si abondamment à présent que je sentais mes vêtements me coller à la peau, l'eau ruisselant dans mes yeux, m'empêchant de voir clairement les quelques mètres que le ciel assombris me permettait encore de voir devant moi. J'avais sorti ma baguette et utilisait un Lumos pour tente d'y voir plus loin, en vain. La lumière se réfléchissait dans les gouttes de pluies et n'éclairait pas bien loin. Le tonnerre s'était mis à gronder au-dessus de ma tête. De plus en plus effrayée, je me retournais pour revenir sur mes pas et m’abriter dans le stade, mais la pluie m'empêchait de le voir. Le château était à peine visible, je parvenais tout juste à discerner ses fenêtres allumées, des lumières floues dans le ciel. Je devais être à mi-chemin, autant continuer...

Le tonnerre grondait violemment presque en continu maintenant, et j'étais parfaitement terrifiée. Il me semblais que je n'atteindrais jamais le chateau. J'avais beau avancer aussi vite que je l'osais sans tomber, ses lueurs pâles dans la pluie me paraissaient toujours aussi lointaines. Devant moi, un peu sur ma droite, je vis soudain s'allumer une autre lumière, plus basse, et plus claire donc plus proche. Sans doute un autre élève avait-il été pris dans la tempête tout comme moi. "S'il-vous-plaît, attendez!" criais-je en me mettant à courrir vers la lumière, glissant quelque fois en me retenant de tomber que par miracle. J'espérais rejoindre au plus vite l'élève pour qu'il m'accompagne au château, j'avais trop peur de l'orage toute seule. Mais tout comme les lumières des fenêtres, celle-ci paraissait inatteignable... "Attendez!... Attendez-moi!" Le tonerre et la pluie couvrait ma voix. Pourtant, la lumière paru s'arrêter, avant de se remettre à s'éloigner. On m'avait entendue pendant un moment. Je m'arrêtais de courrir un instant. Etait-ce moi où l'élève que je suivais s'éloignait du château? J'étais à présent parfaitement entre la lumière de l'élève, à ma droite, et celles des tours, à ma gauche. Et pourtant, l'élève s'éloignait toujours plus loin. Il devait y voir encore moins clair que moi dans cette pluie dense. "Arrêtes-toi!... Ce n'est pas par là!!! lui criais-je pour le remettre sur le chemin. La lumière était presque invisible maintenant. Ca y est, elle avait disparu dans la pluie... A présent encore plus inquiète pour lui que pour moi, je me remis à marcher dans la direction où j'avais vu la lumière disparaître, espérant la revoir rapidement...

"Aaaaaaaahhhhhhh!" Mon pied avait glissé dans la boue et je criais en tombant. Mon cri était encore dans ma gorge lorsque je m'enfoncait toute entière dans l'eau. Surprise, je buvais la tasse, mais remontais rapidement à la surface, recrachant l'eau de mes poumons. Je compris que j'étais tombée dans le lac. J'avais heureusement eut le bon reflexe de ne pas lâcher ma baguette, qui brillait toujours dans l'eau. J'entendis un caquètement s'éloigner sur la berge au-dessus de moi et tapais la surface de l'eau d'un poing rageur. Je m'étais fait avoir comme une élève de première année. Un Pitiponk m'avait attirée vers la berge et fait tombée dans l'eau... Heureusement pour moi, j'étais née en bord de mer et j'étais bonne nageuse, d'autant qu'il n'y avait pas de courant dans l'eau calme du lac. Bientôt je sentais la terre sous mes pieds et me hissais dans l'herbe... avant de glisser dans la terre ruisselante de pluie et de retomber aussitôt dans le lac... Je retentais plusieurs fois de sortir, mais glissait à chaque fois sur la berge impraticable. Je commençais bientôt à m'inquiéter, mon corps se refroidissait de plus en plus dans l'eau froide... "Au secours!" criais-je. Mais le tonnerre couvrait ma voix. Et à coup sûr, personne n'était dans le parc. Il n'y avait que mois pour me laisser surprendre par une tempête. J'envoyais des étincelles argentées dans le ciel avec ma baguette en espérant signaler ma position, mais elles se perdaient dans les éclairs. Je commençais à avoir du mal à bouger pour me maintenir à la surface, me sentant de plus en plus fatiguée. Je ne pouvais me laisser flotter à la surface comme en mer lorsque la marée emportait les gens. Il n'y avait pas assez de sel dans l'eau et je sentais mes vêtements lours d'eau m'attirer vers le fond... "A l'aide!" criais-je encore, avalant un peu d'eau du lac par la même occasion. Je commençais à me demander si j'allais me sortir de ce très très mauvais pas...

first Log-in : 14/04/2012 parchemins : 348

Un énième cours de soin aux créatures magiques. C’était peut être ma matière favorite, mais soigner des hippogriffes était le cadet de mes soucis, et surtout la dernière chose que je comptais faire de ma vie. Je n’aimais pas les hippogriffes, ni les pitiponk, ni rien. La seule chose que j’aimais c’était les dragons, sauf qu’à Poudlard, il n’y en avait pas vraiment, et ils nous arrivaient de quitter le château dans le but d’aller visiter des élevages, comme celui de ma famille par exemple. Je m’étais attardé dans l’enclos de l’hippogriffe pour questionner le professeur que quelques points. J’étais un élève assidu en cours, et même si je ne comptais pas élever des espèces de bêtes à plumes je m’y intéressais, il faut élargir sa culture, et ne pas se borner. Je ne me bornais pas, j’étais ouvert d’esprit, enfin, assez ouvert d’esprit. Ma famille était ouverte d’esprit, nous n’avions pas de camp, ni du côté du seigneur des ténèbres, ni du côté de ce nouveau groupe étrange, ni du côté des révolutionnaires. Nous étions tout bonnement sans camp, sans attaches politiques, pas sans opinion, à la différence des gens qui affirmait leur camp nous préférions garder notre opinion pour nous, pas besoin que le monde entier sache. Le temps de sortir l’enclos de l’hippogriffe, et une pluie innommable s’abattait sur le château et ses environs. En l’espace de quelques minutes, il était tombé des journées entières de pluie, et cela fut accompagné d’un orage, un violent orage. Je n’avais pas le courage d’un griffondor, mais je ne craignais pas la pluie, ni l’orage, je craignais d’avantage le vide et la hauteur – en effet j’étais incapable de monter sur un balais pour jouer au quidditch – mais les dragons ne m’effrayaient pas, jamais, j’aimais trop ces bêtes majestueuses.

La pluie était battante et le relevait le col de ma veste, en vain. Je décidais alors de quitter ma veste pour la mettre sur ma tête essayant de réduire cet afflux d’eau. Mes pieds étaient trempé, et je ne vous parle même pas de ma chemise, on aurait dit que j’avais plongé la tête la première dans le lac noir, et que je venais s’en sortir. L’eau n’était pas vraiment mon amie, après tout j’avais un caractère de feu, ami des dragons. Toutefois, ma famille possédait un élevage en Cornouaille, dans le sud de l’Angleterre, et en bord de mer – mais je ne me baignais pas trouvant l’eau beaucoup trop froide à mon goût. Je courais un peu, mais le sol était glissant. Je sortais à peine de la forêt que la pluie se faisait plus forte, et rien qu’à voir la distance qui me séparait encore du château, cela me décourageait un peu. J’allais attraper la mort, c’était certain. Il me fallait rentrer au plus vite, il fallait être fou pour trainer dehors par ce temps, et dire que mon frère aimait trainer sous la pluie – décidément j’avais passé l’âge de le comprendre. Je courais, et manqua de tomber à quatre pattes dans la boue, quand je me stoppai net, après avoir vu des étincelles sortir de nulle part au dessus du lac. Je n’étais pas un héros – pas assez courageux sans doute – mais des étincelles au dessus du lac ne signifiait qu’une chose – du moins la seule évidente – quelqu’un avait des problèmes. Les étincelles, ou le SOS du sorcier. Je n’étais pas d’un naturel téméraire, mais il fallait que j’aille voir, au moins pour avoir la conscience tranquille, après tout… cela pouvait très bien n’être rien !

"A l'aide!" Entendis-je alors entre les coups de tonnerres en me rapprochant de la berge. Le tonnerre assourdissant me rendait aussi sourd qu’il était possible, et ce cri à l’aide avait plus des allures de bourdonnement, quelque chose, comme une sorte d’écho au loin. A première vue, j’aurais dit que c’était la voix d’une femme, et si c’était Seraphina, je crois que je la laisserais se noyer, et si c’était la blonde de serpentard Wilkes, aussi. J’avais ce côté très rancunier, que voulez-vous. Je m’approchais, et la pluie battante me faisait plisser les yeux. Dans l’eau, je vis une tête brune, entrain de se débattre un peu, la rive avait l’air glissante. Ni une ni deux, sans même connaitre l’identité de cette fille, je sautais à l’eau pour aller la chercher. Je plongeais, par Merlin, l’eau était si froide que cela me glaçait le sang. En deux trois mouvements de nage, j’étais à côté de cette fille. Aurora Sweetlove, la charmante et la timide brune au regard azure. « Ca va ? » demandais-je pour briser une sorte de glace, même si dans ce cas c’était fortement inutile. J’étais bon nageur, et lui dit alors « Accroche-toi à moi, je te ramène sur le rive. » Sans crier gare je l’attrapais, et fort de mes muscle (enfin ce qui s’y apparentait) j’arrivais à nager, et la levais hors de l’eau pour la poser sur la rive. Je ne sentais plus rien du tout, avec cette eau froide, ce qui était en dessous de mon cou était tellement froid et endoloris. Une fois Aurora à terre, je me hissais hors de l’eau, encore plus trempé, dégoulinant. « T’as eut chaud », dis-je simplement en lui adressant un regard puis un sourire. C’était la première fois depuis si longtemps qu’on se parlait.