Assis sur mon lit, je fixais le médaillon. Je ne le touchais pas. Il reposait simplement sur mes couvertures attendant que je lui accorde une tâche. Cela ne tarda pas. J’étais bien trop fébrile à l’idée de la revoir. Je m’en emparai donc et fermai les yeux. Me concentrant, je lui murmurai les mots qui j’espèrais allaient se rendre jusqu’au regard de ma bien-aimée. « Peut-on se rencontrer dans le jardin perdu dans les catacombes de l’université? Dans une demi-heure? » Pouvait-on lire à présent en lettre dorée sur le pendentif. Rien ne pouvait me confirmer si elle l’avait lu ou pas. Je n’attendrais pas une réponse qui ne viendrait probablement jamais. J’allais l’attendre coûte que coûte au lieu de rendez-vous. Je ne voulais que discuter. Lui dire à nouveau à quel point j’étais désolé de l’avoir laisser tomber. Je l’aimais éperdument et j’étais prêt à tout pour rétablir sa confiance en mes sentiments.

J’espérais simplement qu’elle croit encore en nous. Sa présence dans le jardin perdu allait au moins révéler une chose. Elle avait encore de l’espoir. J’avais ce mince espoir que ce soit le cas. Les évènements d’Halloween me le faisaient croire. Je pris donc soin de mettre ma cape – il faisait frais dans le château à ce point-ci de l’hiver, et me regardai un moment dans le miroir. Je tentai de placer mes cheveux bouclés, mais sans succès. J’allais devoir faire avec.

« Tu vas où, Rhodes? » me demanda mon ami. « Ce ne serait pas important pour toi. » lui dis-je avec un sourire. Le gryffondor haussa les épaules. En fait, il s’en fichait pas mal de l’endroit où j’allais. Sans plus, je sortis de la chambre et dévalai les escaliers du dortoir des garçons. La tour de Gryffondor était bien loin des catacombes de l’université, alors il fallait que je presse le pas. Et je ne m’en fis pas prier. Je ne vivais que pour être en sa présence. Depuis ces quelques mois où nous étions séparés, j’étais comme mort à l’intérieur. Je voulais revivre, je voulais sentir mon cœur battre à nouveau. Vous me direz que je suis faible d’agir ainsi, que j’étais un pauvre romantique naïf, mais j’aimais être ainsi si c’était pour Alaska.

Je voulais à nouveau la serrer dans mes bras, lui dire que je l’aimais et parler d’avenir. Parce que je ne le voyais pas sans elle. Je serais prêt à décrocher la lune pour ses beaux yeux.

À ces pensées, je finis par atterrir dans les catacombes. Le jardin perdu était tout proche. J’avais choisi cet endroit, puisqu’il était facile de se cacher aux autres. Si des gens approchaient, se dissimuler serait facile. Mais cela posait un autre défi, trouver Alaska ne serait pas une mince affaire non plus.

Je m'en étais remise, du moins c'était ce que je laissais croire à tous le monde. Je me promenais, un immense sourire aux lèvres et ma main dans celle de Lust. J'allais bien, j'allais à merveille même, lorsque j'étais en compagnie de mon petit ami. Pourtant, dès que j'étais un peu seule, c'était une toute autre chanson. Je pensais à lui. Il était là, il était partout. Je revoyais son fantôme qui me hantait douloureusement. Ses sourires s'accrochaient à ma mémoire. Le souvenir de ses baisers doux et chauds hantaient mes lèvres. J'imaginais parfois ses bras qui passaient autour de ma taille alors que son corps fantomatique me serrait tout contre lui. Je le voyais en rêves, je le voyais dans mon jus de citrouille et pourtant, quand mon regard croisait sa chevelure frisottée, je faisais tout pour en détourner mon regard, pour rester forte et droite. Je ne faisais pourtant que mentir à moi-même alors que je me jurais ne pas vouloir être de nouveau avec lui. Pourtant, c'était de jolies balivernes. À l'Halloween, je n'avais pas pu m'empêcher d'aller vers lui. Piquer ma petite crise et passer pour une véritable garce après avoir versé l'entièreté de mon jus de citrouille sur la demoiselle que je croyais être sa cavalière. Comme si ce n'était pas assez, je portais en permanence ce médaillon que nous avions pour nous retrouvés lors de nos rencontres secrètes. J'espérait qu'à tout moment, il réchauffe ma poitrine et que je ne vois ses mots suppliant se dessiner sur le médaillon. Pourtant depuis des mois, rien. Le calme plat, le silence du métal.

C'était alors que je ne m'y attendait plus que l'improbable se produisit. J'étais confortablement assise dans mon lit, encore réveillée malgré l'heure. Vêtue de mon pyjama, je lisais un livre de défense contre les forces du mal avancée alors que le signe arriva enfin. Le médaillon qui pendait à l'intérieur de mon pull se mit à chauffer sur mon ventre. Je m'empressais de le décoller de sur ma peau pour le lire, mon livre tombait sur le sol dans mon empressement de voir le message. « Peut-on se rencontrer dans le jardin perdu dans les catacombes de l’université? Dans une demi-heure? » Mon coeur battait si vite qu'il allait surement m'abandonner dans peu de temps. Les questions fusaient dans ma tête sans trouver aucune réponse valables. Qu'est-ce qu'il allait me dire ? Pourquoi voulait-il me voir ? Pourquoi maintenant ? Même avec toute l’orgueil don j'étais dotée, je ne pouvais pas éviter ce rendez-vous. Soit j'y allais, soit je passais encore une nuit à penser à cet amour que j'avais perdu à force d'usure. C'était parfait, Lust et moi ne pouvions pas nous voir ce soir parce qu'il s'était choppé une retenue. Je m'empressais de retirer mes vêtements pour enfiler un pantalon potable et ma cape pour me garder aux chaud, direction les catacombes. J'étais nerveuse, mais je ne laissais rien paraître, grimpant les escaliers et franchissant la distance qui me séparait du jardin perdu. C'est donc le coeur en miette, mais battant pour survivre que j'entrais dans le jardin, refermant la porte derrière moi à laquelle je restais scotché, préférant l’appeler que des passer des heures à le chercher.

« Jonah ? »

Mon cœur commençait à battre de plus en plus rapidement. Soudainement, je me demandais si c’était une bonne idée de la retrouver après autant de temps. Peut-être était-ce trop tard? Peut-être aimait-elle vraiment Lust, cet élève de Gryffondor en sécurité magique tout comme moi? En pensant à ce garçon d’un an plus jeune que moi seulement, je serrai le poing, guidé par la colère. Alaska aurait pu sortir avec n’importe quel garçon. Non, elle avait choisi un sang-mêlé, un étudiant en sécurité magique et un rouge et or… Tout ce que j’étais… Elle s’était immédiatement montrée au grand jour, ce qu’elle n’avait jamais fait avec moi. J’eus un sourire, interrompant derechef ce flot de pensées malsaines. J’avais eu ce que je désirais après tout. Je n’avais qu’à m’en prendre à moi-même si Alaska sortait avec quelqu’un d’autre que moi. Notre rupture avait eu l’effet escompté sur la jeune femme. Mon plan – si c’en avait été vraiment un, avait fonctionné. Elle s’était libérée du regard des autres. Alaska n’en avait fait qu’à sa tête, marchant sur l’opinion d’autrui. Elle était désormais beaucoup plus forte. La serpentard était devenue la femme qui se cachait au fond d’elle-même. Elle était forte et je l’admirais pour cela. Chacun avait eu ses problèmes et les avait réglés. Nous avions grandi. J’avais tenu tête à mon père moi aussi. J’étais parti et maintenant, je vivais chez ma meilleure amie. La vie était désormais plus belle, mais cela ne m’empêchait pas pour autant de sentir un vide dans mon cœur. D’où mon message sur le médaillon enchanté.

Je n’avais jamais cessé d’aimer Alaska, d’un amour profond, vrai. Je ne cesserais jamais de l’aimer, même si elle ne ressentait plus la même chose pour moi. Elle était la femme de ma vie, la seule, l’unique. Je ferais tout pour la ravoir. Voilà pourquoi, j’étais là, ce soir, prêt à lui dire tout cela, à lui dire que je l’aimerais pour toujours, peut importe ce qu’il adviendrait.


« Jonah? » entendais-je, soudainement. Tous mes doutes disparurent avec ces simples syllabes. Elle était venue. Il y avait encore de l’espoir. Je me dirigeai vers cette voix que j’aimais terriblement.

Entre deux arbres du jardin perdu se trouvait bel et bien la femme de ma vie. J’eus un sourire en l’apercevant. « Tu es venue. » lui dis-je dans un souffle. J’aurais tant voulu m’approcher d’elle et faire comme dans tous les films moldus, la prendre dans mes bras, caresser sa joue d’un geste tendre et puis, l’embrasser à pleine bouche, lui exprimant ainsi tous mes sentiments que j’éprouvais pour elle. Mais non, il n’en fut pas ainsi. Je me contentai de la regardant, ne croyant pas qu’elle était bien présente devant mes yeux.

« Y a-t-il un espoir même minuscule soit-il pour que tu crois encore en nous? Parce que moi, j’y crois toujours. » lui dis-je, sincère.

J'étais bel et bien venue. Parce que parfois dans mon sommeil, il revenait en spectre. Parce que notre relation s'était terminée d'une drôle de façon et que je voulais mettre les choses au clair. Je voulais avoir droit à ma scène de rupture, lui dire ses quatre vérité plutôt que d'être torturée par les larmes, ravagées comme une pauvre gargouille détruite pendant la bataille. Il était là, sa voix me fit poser mon regard froid sur lui, alors que je sentais que j'allais perdre pied. Ça me faisait mal de le revoir. Parce que je ne pouvais oublier ce que j'avais vécus avec lui et comment il m'avait si douloureusement abandonnée dans le pire moment. « Tu es venue. » avec un immense sourire. Non, il se trompait. Je n'étais pas venue pour lui faire plaisir. J'étais venue pour en finir avec lui, avec nous. Pour qu'il arrête de hanter mes rêves et qu'il cesse de poser son regard sur moi alors que je me retournais pour croiser le sien aux moments les moins probables. Nous n'étions plus rien et c'était entièrement de sa faute. J'avais cessé de bouger, gardant mes distances, croisant mes bras sur ma poitrine alors qu'il me demandait avec toute la sincérité du monde : « Y a-t-il un espoir même minuscule soit-il pour que tu crois encore en nous ? Parce que moi, j’y crois toujours. » Je fronçais mes sourcils, je n'arrivais pas à croire aux conneries qu'il me disait. Il était sérieux là ? Croire en nous ?Je soupirais sèchement, exaspérée alors que je décroisais mes bras sous ma poitrine pour passer une main dans ma chevelure. Tentant de me calmer avant de ne lui parler, rien à faire, j'étais énervée, foutrement énervée.

« Croire en nous ? Mais j'y ai cru Jonah. J'y ai cru tout l'été alors que j'étais enfermée dans cette tour. J'y ai crus alors qu'on s'est enfin retrouvés à Poudlard et ce soir là, tu m'as laissée. Là, j'ai cru que j'allais mourir tellement la douleur était atroce. J'ai crus que j'allais jamais m'en remettre, que j'étais une moins que rien. J'ai plus envie d'y croire Jo... J'ai plus envie que tu me fasses mal. J'étais en morceaux et j'ai rafistoler mon coeur du mieux que j'ai pu. Tu crois que j'vais te le redonner comme ça ? Que j'étais là a t'attendre comme une pauvre conne ? Non Jonah, je ne veux plus y croire... »

Je recroisais mes bras sur ma poitrine, attendant ses reproches à lui. Parce que nous en étions aux réglements de comptes. On lavait nos derniers vêtements sales ensembles et puis on aurait plus rien à en foutre. Dès mes prochaines vacances, je payerais le prix de ma liaison avec Lust, ça c'était si mon père ne m'imposait pas un fiancé. Je ne le regardais pas, parce que c'était cruel que de devoir résister à son sourire, sa mâchoire carré, ses yeux profonds, ses bouclettes et son corps bien découpé. Ce que je ressentais envers lui était fragile. Les brides d'un amour phenix, en cendres, ne voulant plus renaître.

Dès que je vis l’expression faciale de ma douce, je sus que j’allais avoir du fil à retordre pour regagner sa confiance et le chemin de son cœur. Je l’avais blessé, trahi. Je l’avais abandonné. Alors qu’est-ce qui me donnait le droit de vouloir la reconquérir? Ou de simplement la ravoir dans ma vie? Rien, mais cela n’allait pas m’empêcher de le faire. J’étais prêt à tout. Je l’aimais éperdument et jamais, je n’aimerais une autre personne autant qu’elle. Si je devais finir ma vie seul, eh bien, soit. Cela allait être ainsi. C’était elle ou personne d’autre. Mais comment le lui faire comprendre? La voie de la sincérité était ma seule et unique option.

« Y a-t-il un espoir même minuscule soit-il pour que tu crois encore en nous ? Parce que moi, j’y crois toujours. » lui avais-je demandé. Mais cette question avait attisé la colère de la belle Alaska. Elle soupira, tentant probablement de se calmer, mais elle n’y parvint décidément pas. « Croire en nous ? Mais j'y ai cru Jonah. J'y ai cru tout l'été alors que j'étais enfermée dans cette tour. J'y ai crus alors qu'on s'est enfin retrouvés à Poudlard et ce soir là, tu m'as laissée. Là, j'ai cru que j'allais mourir tellement la douleur était atroce. J'ai crus que j'allais jamais m'en remettre, que j'étais une moins que rien. J'ai plus envie d'y croire Jo... J'ai plus envie que tu me fasses mal. J'étais en morceaux et j'ai rafistolé mon cœur du mieux que j'ai pu. Tu crois que j'vais te le redonner comme ça ? Que j'étais là à t'attendre comme une pauvre conne ? Non Jonah, je ne veux plus y croire... » me dit-elle. Ses paroles me faisaient mal. Elles étaient atroces, comme le coup d’un couteau, comme les coups que mon père m’avait donné depuis que j’étais né et que j’avais « tué » ma mère selon lui. Mais je les méritais. Mes agissements n’avaient pas été reluisants, mais n’y avait-il pas eu un but derrière tout cela? Oui. Je voulais que la verte et argent soit plus forte, qu’elle mette de côté ses appréhensions envers sa famille, qu’elle réussisse enfin à s’affirmer… Et elle y était parvenue, en sortant avec un autre Gryffondor de sang-mêlé. Même si je regrettais d’avoir rompu avec elle, j’avais réussi à atteindre mon objectif. Alaska ne comprendrait probablement jamais pourquoi j’avais fait ce geste impardonnable, mais mon but, ce soir, était de tenter de lui expliquer, comme le jour de l’Halloween. « Je sais que ce que j’ai fait est impardonnable. Je sais que je t’ai fait souffrir en t’abandonnant. Je le sais parfaitement. Je ne cherche pas à avoir ton pardon, même si, pour être honnête, je vais tout essayer pour tenter de l’obtenir. Je t’ai fait venir pour t’expliquer pourquoi… pour qu’au moins tu saches. Je te dois bien cela, non? » lui dis-je, avec un regard empli de tristesse.

Mais je ne devais pas flancher. Je devais me montrer fort. Je ne pouvais pas reculer. J’espérais simplement qu’elle veuille entendre mes paroles. . « Acceptes-tu de les entendre?? » lui demandais-je avec un air suppliant. J’avais cet espoir qu’elle dise oui.

Jonah était entré dans ma vie alors que j'avais cru qu'elle était terminée, dans cette forêt avec cette bande de tarées. Depuis cette nuit là, rien n'avait été pareille ni dans ma tête, ni dans mon coeur. Il était là, toujours. Il prenait toute la place dans une obsession mauvaise autant pour moi que pour lui. Depuis que nous n'étions plus ensembles, c'était pire. Dès que je voyais une fille trop près de lui, c'était l'enfer, j'avais des envies de meurtres. Il était à moi et à personne d'autre. Je n'imaginais même pas qu'il puisse regarder, aimer, embrasser une autre que moi. Pas plus que je n'étais à l'aise physiquement avec mon pseudo petit ami. Comme si j'en avais réellement quelque chose à faire de lui. C'était pour que ça passe, c'était une excuse, une provocation alors qu'il était tout ce que mon père désapprouvait, les révolutionnaires en moins. Mais au fond, ça ne trompait personne et surtout pas moi. Je m'étais rendue jusqu'ici, ce n'était certainement pas pour refuser de l'écouter. Ce n'était assurément pas parce que je m'en fichais. Au contraire, j'étais encore dingue de lui. Tellement amoureuse que ça me faisait mal. Qu'à l'instant où mes yeux sombres se plongeaient dans les siens trop clairs, j'avais envie de l'embrasser. De me jeter sur lui et oublier tout le mal qu'on avait pu se faire, seulement, comme ça, sans excuses, sans rien. Pour ne plus ressentir cette panique comme à l'Halloween où je l'avais vue avec cette poufsouffle, lui jetant un verre et agissant en véritable petite garce. « Je sais que ce que j’ai fait est impardonnable. Je sais que je t’ai fait souffrir en t’abandonnant. Je le sais parfaitement. Je ne cherche pas à avoir ton pardon, même si, pour être honnête, je vais tout essayer pour tenter de l’obtenir. Je t’ai fait venir pour t’expliquer pourquoi… pour qu’au moins tu saches. Je te dois bien cela, non? » Ses yeux étaient si tristes que mon coeur était déchiré. Comment ? Comment avoir la force de le repousser, de lui dire non, de me protéger encore alors qu'il était tout ce que je voulais. « Acceptes-tu de les entendre?? » Je soupirais longuement. Quittant son regard pour laisser mes bras retomber de chaque côté de mon corps. J'étais peut-être tarée, mais oui, j'avais encore envie d'être avec lui. Je ne savais pas comment on pourrait faire pour survivre, mais pour lui j'étais prête à faire toutes les folies de la terre.

« Tu as dix minutes... » Soupirais-je, j'imaginais déjà ce sourire victorieux se nouer à ses lèvres. Parce que je n'avais jamais arrêter de l'aimer et que je cherchais encore un moyen d'être avec lui sans problèmes. Et ça, c'était tout sauf évident. Si mon père le savait, j'aurais droit à être enfermée dans une tour. Si je lui tenais tête, il allait me frapper jusqu'à ce que mon petit air arrogant quitte mon visage. Je devrais m'enfuir, partir loin de lui, loin de tout ? Pour aller où ? Est-ce que Jonah viendrait avec moi ? Est-ce que nous étions prêts à ça ?

J'aimais Alaska plus que tout. Rien qu'à sa vue, mon cœur s'emballait. Ouais, ça faisait très sentimental de dire cela pour un garçon. Mais c'était vraiment ce que je ressentais. Et si ne rien dire signifiait de la perdre, je ne pouvais pas me résoudre à jouer la carte du garçon trop fier pour révéler ce qu'il pense vraiment. C'était absurde. Les hommes et leur ego! Mais Alaska était ce qui faisait de moi un tout. Sans elle, j'étais brisé. Je ne pouvais pas respirer librement. Il fallait que je le lui explique. Je lui devais des explications et de très bonnes à part cela! J'espérais juste qu'elle veuille les entendre, même si au final, elle n'accepte pas mes excuses. Au moins, elle saurait. Elle saurait pourquoi je l'avais abandonné cette soirée-là, dans la salle sur demande.


De longues secondes s'écoulèrent entre mes dernières paroles et une réaction de la belle verte et argent. Elle finit par soupirer et me dire « Tu as dix minutes... ». Cela ne m'en prit pas plus pour sourire, voyant enfin une vraie lueur d'espoir au bout du tunnel. « Merci beaucoup! » lui dis-je, reconnaissant. Mais il ne me fallait pas perdre une minute. Je commençai donc à lui expliquer en long et en large pourquoi j'avais mis fin à notre relation. Je lui expliquai que, d'une manière un peu étrange, je l'avouais, que je voulais qu'elle réalise qu'elle pouvait faire front contre sa famille, qu'elle était plus forte qu'elle ne le pensait. Je lui dis aussi que ça avait été très difficile de poser ce geste parce que ça m'avait brisé le coeur, que de la  voir avec d'autres me détruisait peu à peu. Mais qu'au final, j'avais réussi ma manoeuvre. Sortir avec Lust, un sang-mêlé de Gryffondor, tout comme  moi, avait été un pas vers la victoire. Je lui dis aussi que j'étais fière d'elle, que c'était comme ça que je l'aimais et que à jamais, je ne cesserais de penser à elle.

Pendant dix minutes, je lui expliquai que je l'aimais toujours, que je détestais chaque seconde passé loin d'elle, que j'étais près à tout affronter avec elle. « Alaska... Je sais très bien que ce discours peut te paraitre étrange, que mes raisons peuvent être erronées pour toi, mais une chose est certaine. Je t'aime et je t'aimerai toujours, même si tu me repousses encore et encore. Je suis prêt à tout pour toi et jamais plus, je ne te laisserai tomber, même pour un plan machiavélique comme celuilà... » concluais-je, avec un faible sourire sur les lèvres.