Je me mordis la lèvre inférieure tandis que je me frayais un chemin dans les couloirs de Poudlard. Abritée sous mon capuchon, j'avais de sombres desseins, un but que je me devais d'atteindre. Chacun de mes pas me menaient vers lui. Et chaque seconde qui m'en rapprochait me donnait l'effet d'extase que je recherchais. Cette distance qu'il avait avec moi ces temps-ci ne m'avait pas freinée. Je n'étais pas du genre à désespérer ou à me mettre des bâtons dans les roues en pleurant cette distance. Non, j'atteignais toujours l'objectif fixé. Mes attentes étaient toujours réalisées et cela signifiait que ce soir, il allait tomber dans mes filets. J'avais cet instinct de chasseresse dont m'avait fait don ma proie, celle que j'allais rejoindre à l'instant même. Il m'avait construit. Il m'avait élevé comme cela. Il avait voulu jouer au jeu du chat et de la souris bien trop longtemps avec moi. Cette fois-ci, il allait être le chassé et moi, son bourreau. Le vert et argent m'avait construit à son image. L'ombre d'un sourire apparut sur mes lèvres tandis que j'avais cette pensée qui rôdait dans mon esprit. Rien qu'à l'idée de le voir brûlait mes lèvres d'un désir foudroyant. Cela faisait bien trop longtemps que je ne l'avais pas goûter. Il me manquait terriblement. Ulysse m'avait rendu bien malgré lui accro à sa personne. Chacune de mes pensées ou presque lui étaient destinés. Mon corps ne répondait qu'à son contact. L'automate que j'étais tous les jours reprenait vie lorsque j'étais en sa présence. Sa vue me consumait. Oui, médicomage? Le diagnosic, je vous pris? J'étais accro... Cela ne faisait aucun doute. Et je ne voulais pas me défaire de cette envie qui me rongeait. Je voulais plonger dedans toute entière.

Ce fut donc avec toutes les précautions du monde et avec tout le subterfuge dont j'étais capable que je m'approchai de l'endroit où il se trouvait. Des gens m'avaient informé de sa position dans Poudlard. Les cachots, rien de moins. Cette endroit sombre, sinistre... Je le connaissais parfaitement, puisque c'était tout près de la maison des serpents, la sienne et celle de ma meilleure amie; Aoife. Je pouvais donc me déplacer dans l'ombre, sans même regarder où je mettais les pieds. Je connaissais l'endroit comme ma poche. Et puis, j'avais un instinct de conservation indéniable qui me facilitait la tâche.

La cape que j'avais ne démontrait aucune insigne de maison. Si j'avais les couleurs de serdaigle, je me tirais une balle dans le pied. Je le voulais, son corps, tout entier. Je ne voulais pas qu'il me repousse comme il le faisait toujours depuis qu'il était marié. Ah sacré Bella! Elle lui avait retourné la tête, chamboulée son esprit. Mais je n'avais pas dit mon dernier mot. Ulysse allait retomber dans mes filets. Il allait tôt ou tard l'oublier. Lorsque j'allais lui montrer tout l'éventail de ce que je savais désormais, il n'aurait pas d'autre choix que de revenir vers moi.

Au détour d'un couloir, je le vis se diriger dans ma direction. Sans qu'il ne puisse rien y faire, je fondis sur lui, l'embrassant à pleine bouche. J'étais enflammée, prête à tout. Sans qu'il ne dise un mot pour me retenir (ou ne lui laissais-je simplement la chance?), j'entrepris de lui arracher tout bonnement ses vêtements. Se pourrait-il qu'il me prenne pour quelqu'un d'autre? Je m'en fichais éperdument. Je le voulais. Je le voulais!

La vie rattrapait Ulysse à pas de géant. À peine vingt ans, il était mangemort, marié et bientôt père, malgré toutes les années qu'il lui restait à faire à Poudlard. Les grands-mères des deux sang purs se feraient un plaisir de baby-sitter pendant que le couple serait entre les murs de l'école de magie, parce que Bellatrix ne comptait bien évidemment pas abandonner ses études à cause de leur enfant. Le petit garçon aurait une éducation stricte et bien, aspirant à ce qu'il devait aspirer. Il deviendrait un petit roi, l'enfant du diable. Ulysse bouillait d'impatience et à la fois d'amour. Sa femme se trouvait grosse et moche, il la trouvait magnifique. Son ventre rond ne le repoussait en aucuns cas, renfermant la perfection qui martyrisait la belle reine des ténèbres. Et que dire de ses seins qui n'étaient qu'amplifiés de perfection par le lait maternel qu'elle préparait pour le poupon. Ulysse était emplis de bonheur et ne pouvait qu'être impatient de la naissance de l'enfant également pour recommencer sa vie de couple passionnée avec sa vipère favorite. Malgré le bonheur qui le comblait, Ulysse avait d'autres tracas qu'il s'acharnait à régler, comme ce soir alors qu'il attendait un collègue dans les couloirs. Accoudés comme un roi, un livre à la main, il ne dérangea même pas sa lecture à la pénombre pour remarquer la silhouette qui s'approchait en claquement de pas su le sol annonçant l'arrivée d'une demoiselle. Sans crier garde, la femme encapuchée se lança sur lui. Asseyant ses lèvres de baisers. Le mangemort laissait tomber son livre, en prolongeant le baiser, persuadé que c'était sa femme. Depuis qu'ils étaient mariés, aucunes autres femmes n'osaient approcher Ulysse, parce qu'elles étaient toutes effrayées par sa femme et avec raison. Rien qu'à songer au pauvre destin de Madeline, c'était assez pour faire trembler n'importe qui. Mes lèvres ses pressaient contre les siennes en un sourire alors que ses mains voulaient me défaire de mes vêtements, arrachant les boutons de ma chemise avec vigueur. Mes mains se glissèrent alors sur elle. Sur son ventre que je découvrais plat. Mon coeur fit un bon et je réagissait au quart de tour. Ma main se porta à la gorge de l'inconnue alors que d'un geste violent, je la coinçant contre le mur de brique, découvrant son visage de l'autre main. Bordel de putain de merde, j'aurais dû m'en douter. Cette fille s'était jurée d'avoir ma peau. La rage envahissait alors toutes mes veines alors que je serait son visage avec fureur entre mes mains destructrices.

« Victoria ! Je te l'ai déjà dis. Nous deux, s'est terminé. Je suis marié, je vais bientôt être père et je suis amoureux de ma femme. Tu étais une catin pas mal, le temps que ça a duré, mais maintenant, passe à autre chose, parce que moi, je t'ai déjà oublié ! Compris ? »

Et il restait là, à serrer son visage pour lui faire plus mal. Parce qu'elle était le passé qu'il avait tout le mal du monde à fuir et qu'il ne voulait certainement pas retrouver. Il avait faillit foutre son mariage en l'air à cause d'elle, il n'allait pas le faire une autre fois. Crabbe était pour lui une sale tarée. Son sang était pur, mais les vrais êtres sombres n'allaient pas dans d'autres maison que Serpentard. Elle n'avait pas assez d'ambition pour lui. Ulysse avait choisi sa femme parmi les plus belles, les plus fortes, la meilleur de toute pour qu'elle porte son enfant et s’assoie avec lui sur le sommet du monde. Rien de moins.

Mon visage ne démontrait jamais mes émotions, en aucune circonstance, mise à part peut-être celle-ci. La passion se lisait partout sur mon corps. Mon envie brûlait mes lèvres, ma peau. J'étais emplie de désir envers l'homme de mes rêves, de ma vie. Mon roi. Ulysse était le seul à me faire réagir, le seul qui méritait mon attention. Voilà pourquoi j'étais prête à tout pour l'avoir et le laisser me dévorer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'essence de vie dans mon corps frêle de poupée de porcelaine. Le fait qu'il m'embrasse et réagisse bien à mes avances me donnait tout le courage nécessaire pour continuer. Je voulais le sentir contre moi. Je voulais ses mains partout sur mon corps. Je voulais consommer cet amour que nous avions jadis l'un pour l'autre. Je le voulais et le désirais ardemment comme jamais je n'avais désiré quelque chose dans ma vie. Mais alors que le roi des mangemorts mettait la main sur mon ventre, me donnant un frisson de plaisir, une mauvaise réaction s'empara de son corps et je le sentis se raidir de colère. Tout vira au cauchemar à partir de ce moment.

Il s'empara de ma gorge d'une de ses mains et il me coinça contre le mur de brique. Je sentis la pierre pénétrée mon dos et la douleur de ses doigts contre ma gorge, m'empêchant un instant de bien respirer. Ulysse découvrit alors mon visage, alors que je tentais de mettre mes idées en place pour contrecarrer cette mauvaise posture. Lorsqu'il découvrit qui j'étais, mon prince serra davantage sa main autour de mon visage. La peur aurait dû envahir mon regard, mais ce ne fut pas le cas. Seule la tristesse perça quelque peu, mais presque invisible aux yeux du commun des mortels. Malheureusement, le serpent n'était pas comme tout le monde. Il était unique. « Victoria ! Je te l'ai déjà dis. Nous deux, s'est terminé. Je suis marié, je vais bientôt être père et je suis amoureux de ma femme. Tu étais une catin pas mal, le temps que ça a duré, mais maintenant, passe à autre chose, parce que moi, je t'ai déjà oublié ! Compris ? » me dit-il, fermement. Mais je ne croyais aucune de ses paroles. Nous deux, c'était vrai. Il n'avait pas cessé de revenir vers moi. Pourquoi cette fois-ci, cela échapperait à la règle pré-établie?

« Tu sais très bien que tes paroles sont fausses... Nous deux, ce ne sera jamais terminé. Jamais, tu m'entends? » lui dis-je en le regardant droit dans les yeux. Il me faisait mal, mais je soutenais son regard. J'encaissais sa colère. S'il était si fâché, c'était qu'il avait peur de quelque chose, peur de succomber peut-être? Une lueur d'amusement passa dans mon regard et un léger sourire apparut sur mes lèvres rien qu'à cette pensée.

Il la voulait. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il la voulait. Elle était sa catin et il ne s'en était jamais lassé. Il était revenu d'être les morts et elle l'avait reprit entre ses cuisses comme si c'était son devoir. Et tout ça dans le dos de Bellatrix, enfin, ils étaient fiancés à l'époque et ce n'était que strictement pour préserver la race et faire du mal à Ysölde par la même occasion. Douce vengeance. Ils jouaient au chat et à la souris, se courant après sans relâche. Ils savaient tous les deux que leur jeux était grisant et dangereux, mais ils n'en avaient rien à foutre. Ulysse la plaquait contre le mur pour l'embrasser, s'arrêtant un instant pour s'assurer qu'il n'y avait personne dans les alentours, puis il reprenait de plus belle. Ses lèvres ne s'attardaient pas plus longtemps à celles de la jeune femme. Il avait mieux à goûter que ses lèvres. Sa bouche s'aventurait dans le cou de la demoiselle qu'il dévorait tel un animal sauvage. Ses mains ne restaient pas vraiment sage, commençant déjà à départir la demoiselle de ses étoffes. Lui arrachant les faibles morceaux de tissus pour le dénudée dans le froid glacial des cachots.

C'était le bon vieux temps tout ça, lorsqu'Ulysse était un homme libre et n'ayant rien promis à personne. Pourtant, aussi passionnée était-elle, Ulysse fut soumis aux contraintes de Bellatrix lui refusant son corps. S'avait été trop pour lui. Il avait dit adieu à sa catin préféré dans une douce nuit de folie, avant de ne l'ignorer complètement. Il l'avait peut-être détruite, mais il n'en avait rien à foutre. Maintenant, c'était la serdaigle qui lui sautait au cou dans les couloirs alors qu'il la repoussait de toutes ses forces. Il avait sa gorge sur ses doigts, il était prêts à la faire mourir d’asphyxie si elle le demandait. Il lui avait craché toute sa haine, mais pourtant, rien ne semblait la convaincre. « Tu sais très bien que tes paroles sont fausses... Nous deux, ce ne sera jamais terminé. Jamais, tu m'entends ? » Elle était démoniaque. Dire ou à Alix c'était signer un pacte avec le diable. Il avait fait l'erreur de lui dire oui une fois, maintenant, elle était convaincue qu'Ulysse lui appartenait. Ulysse desserra doucement son étreinte autour de sa gorge, lui adressant également un sourire, mais ce n'était que pour mieux lui sauter de nouveau dessus. Se rapprochant pour agripper sa chevelure et la tirer, approchant son visage du sien pour qu'il n'y ait plus que quelques centimètres qui les séparent.

« Et tu penses que j'vais faire quoi ? Que je vais laisser ma femme en cloque pour m'envoyer en l'air avec toi ? T'es pathétique. Regardes-toi. Tu n'es rien. Tu n'as même pas été digne de te retrouvée chez les héritiers de Salazard. T'es une sang pure raté. Tu vas finir par trahir ton sang. Nous deux, ça s'est terminé quand je t'ai laissé nue et tremblante dans ses cachots, tu t'en souviens ? »

Un sourire sadique apparut à ses lèvres alors qu'il se remémorait la passion qui avait très rapidement tournée à la violence. Ses doigts et ses dents s'enfonçant dans la peau de la pauvre fille. Tous ces coups qu'il lui avait donné, il l'avait fait saignée, il l'avait couverte d'ecchymoses, puis il était partit en la laissant là. Vraiment, le comble d'une histoire d'amour romantique. Vraiment...

Comprenait-il enfin? Ulysse voyait-il que jamais je ne le laisserais tomber? Que j'étais sienne à jamais? Il pouvait m'avoir rien que pour lui. Il pouvait faire de moi ce qu'il voulait. Je ne dirais jamais non. Je pouvais autant être obéissante que d'agir en animal sauvage. Il pouvait me modeler à sa façon. C'était le seul qui pouvait et ce, à jamais. Quand il desserra son étreinte dans mon cou, je crus pendant une seconde que j'avais réussi à le convaincre un temps soit peu. Son sourire me donna des frissons de bonheur. Mais ce fut de courte durée. C'était pour mieux me torturer. Mais mon prince avait tort de croire que j'abandonnerais de la sorte. Me violenter ne faisait qu'accroitre mon envie de l'avoir tout contre moi.

Le vert et argent empoigna ma longue chevelure et approcha mon visage du sien. Il n'y avait que quelques centimètres qui me séparaient de ses douces lèvres. Comme j'avais aimé les avoir contre les miennes. Allait-il me torturer davantage en m'en empêchant l'accès? « Et tu penses que j'vais faire quoi ? Que je vais laisser ma femme en cloque pour m'envoyer en l'air avec toi ? T'es pathétique. Regardes-toi. Tu n'es rien. Tu n'as même pas été digne de te retrouvée chez les héritiers de Salazard. T'es une sang pure raté. Tu vas finir par trahir ton sang. Nous deux, ça s'est terminé quand je t'ai laissé nue et tremblante dans ses cachots, tu t'en souviens ? » me demanda-t-il. J'acquiesçai, répondant à son sourire sadique avec le même teinté d'une dose de folie. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Je chérissais ce genre de moment. Ses gestes brusques envers moi, ses coups, ses morsures... Cela me faisait souffrir... mais les blessures étaient éphémères. Mais ses paroles l'étaient aussi. Je jugeais que c'était entièrement de la faute de Bella s'il se refusait à moi. Cette vipère lui avait retourné l'esprit. Elle lui faisait dire et faire des choses qu'il ne voulait pas réellement. Je lui ferais voir raison. « Tu vois ce qu'elle t'a fait? Bella t'a retourné l'esprit. Elle fait de toi ton pantin... Avec moi, tu serais libre de tous tes mouvements. Tu pourrais régner en maitre. Il n'y aurait plus personne pour t'empêcher de faire quoi que ce soit... » que je lui dit, cette voix empreinte de charisme. Je susurrais ces paroles à son esprit. J'espérais qu'il les écoute, qu'il les entende, qu'il les comprenne.

« Et je ne trahirai jamais mon sang... Je suis pure et je le resterai... ô mon prince, tu es la seule et unique personne qui compte à mes yeux... » rajoutais-je. Il m'avait à ses pieds. Que voulait-il de plus?