Une journée de plus qui s'achevait après des cours interminables ... La sorcière commençait à être fatiguée de sa grossesse, accumulant quelques retards dans ses révisions. Bellatrix était une très bonne élève, elle avait obtenue toutes ses BUSES et ASPIC mais les inconvénients de sa grossesse dont la fatigue et les rendez-vous à Sainte-Mangouste lui avait fait raté plusieurs cours important pour ses examens de fin d'année. Son professeur lui avait donc suggéré de prendre quelques cours de rattrapages en compagnie d'un autre élève. Elle ne connaissait pas la personne qui aurait la patience de l'a supporter ... Pour le moment elle se trouvait à la Grande Salle pour le repas du soir. Assise à la table des Serpentard, elle dînait dans le silence le plus complet, assise à côté de son époux dont elle n'adressait pratiquement plus la parole. Faut dire que vue les dernières péripétie de son maris, elle était encore très amère et rancunière avec lui. Elle regardait son assiette sans avoir vraiment envie d'y goûter, sous le regard légèrement inquiet de Ulysse. La vipère négligeait énormément sa grossesse, elle avait à peine pris des kilos et cela ne se voyait pas du tout. Son ventre arrondis était dissimulé sous son uniforme scolaire et sa robe de sorcière. Elle n'écoutait même pas les discutions de ses camarades, elle n'accordait aucuns regards à personne. Huit mois qu'elle était enceinte, elle avait hâte d'accoucher et de pouvoir retrouver sa vie d'avant qui lui manquait énormément ... Elle voulait retrouver sa silhouette, se replonger dans ses études mais aussi regagner le coeur du Seigneur des Ténèbres qui désormais ne l'a voyait que comme une future mère. Elle détestait cela ... Mangemorte active, elle avait tout délaissés pour faire plaisir à Ulysse, et faire en sorte que cette grossesse compliqué ne le soit pas plus. Les médicomages avait mis en garde la sorcière. Le dénis de grossesse était dangereux, et le bébé pouvait manquer de nutriments et de choses importantes. Les risques de mettre au monde un enfant pré-maturé ou bien mort-né était très élevé. Mais elle s'en moquait, elle n'en voulait pas de ce petit garçon qui serait à l'image de son géniteur, un petit soldat du Maître. Elle pris une gorgée de jus de citrouille puis quitta la table sans dire un mot, sous les regards interrogatif des autres élèves.

Elle marchait d'un pas lent jusqu'à la bibliothèque, lieu de rendez-vous pour ses cours de rattrapages. Elle espérait se retrouver avec une personne de sa maison, de son rang mais surtout de son sang. Il était hors de question qu'un sang-de-bourbe soit son tuteur, non non, elle n'accepterait jamais cela. Il était bien vingt-et-une heure lorsqu'elle entra dans le temple de la connaissance. Seul un groupe de Serdaigle était présent, acharné du travail et addict à l'odeur des vieux livres. Elle poussa un soupir et s'installa à l'une des tables sous les regards envieux des garçons. Oui Bellatrix était belle, l'une des plus belles, elle était populaire pour cela. Elle ignora complètement les regards libidineux de ces jeunes puceaux en attendant son tuteur ou sa tutrice, plongée dans un ouvrage de son cursus, l'air lasse et ennuyée ...

Lancer des boules de papier en classe, écrire en lettre jaune sur les murs du château, c’étaient des activités pour les enfants. Dale, Brigham et moi-même avions d’autres chats à fouetter. Cependant, les professeurs se tournaient toujours vers nous trois lorsqu’il s’agissait de bêtises dans ce genre. Ils ne voyaient pas le réel géni en nous, que nous avions évolué et étions meilleurs que cela. Mais bon, on prenait le crédit et on finissait en heure de colle faute de preuve pour prouver notre innocence. Hier n’avait pas été une journée qui avait échappé à la règle. Un imbécile avait encore écrit sur les murs de notre dortoir et on m’avait pointé du doigt. Ça m’avait fait rire parce que j’avais quand même vingt-trois ans…. En tout cas, je leur laissai à leur opinion, mais mon préfet, à la place de m’envoyer en retenu après les cours, m’imposa quelque chose d’inusité. Il me donna la tâche de donner des cours particuliers à une élève en détresse. Faire du bénévolat de la sorte était surprenant comme punition, mais je l’acceptai. Après tout, ça allait me changer les idées et je n’allais pas penser à Alaska pour une fois peut-être.

Ce que je ne savais, bien entendu, était l’identité de l’élève en question. Peut-être aurais-je rebroussé chemin ou même n’y serais-je jamais allé? Qui sait? Mais non. Je ne savais pas qui serait cette personne. Mais je m’en fichais. Nous avions rendez-vous à 21h30 à la bibliothèque. Fidèle à mes habitudes, j’arrivai avec quelques minutes de retard. Tout cela pour voir que mon élève était nul autre que Bellatrix Lestrange, une élève de deux ans plus jeune que moi, membre de la maison des serpents et vipère en chef. Cela s’annonçait amusant comme soirée. Mais contrairement à plusieurs, les verts et argents ne me faisaient nullement peurs. Le pire qui pouvait arrivé, c’était qu’elle s’en aille tout bonnement. Elle m’aurait fait perdre mon temps, mais au moins, j’aurais le reste de la soirée de libre.

Affichant mon plus beau sourire, je m’approchai de sa table pour venir la saluer. Je ne savais pas comment elle réagirait. Grimacerait-elle? M’insulterait-elle ou garderait-elle le silence tout bonnement? Peut importait, il fallait que j’agisse normalement. « Bonsoir, Bella. Je crois que tu es là pour la rencontre avec ton tuteur? J’ai bien l’impression qu’il s’agit de moi. » lui dis-je. Et avant qu’elle ne puisse répondre quoi que ce soit, je m’assied en face d’elle.

Bellatrix ne me faisait pas peur. Les serpentards non plus et encore moins, les représentants mangemorts. La verte et argent était tout cela à la fois et plus encore. Sang pur de surcroit! Elle était un mélange bien équilibrée de tout ce que je détestais chez les conservateurs. Cependant, on m’avait appris à voir au-delà de tout cela. Alaska y était pour quelque chose. Mais il y avait ce doute en moi qui me faisait croire que Mademoiselle Lestrange était tout sauf la bonté incarnée. Je ne croyais pas qu’il y avait une once de gentillesse en elle, même caché au plus profond de son cœur de pierre et pourtant, je ne la connaissais pas du tout. Rien avant aujourd’hui ne m’en avait donné l’envie. Et honnêtement, je ne pensais pas que notre future conversation allait aboutir sur quelque chose d’encourageant. Mais je n’avais pas le choix, tout comme elle. Il fallait faire avec et subir. Ça m’apprendra à avoir une réputation de petit monstre même à mon âge. Cela ne m’apportait rien de bon.

« Bonsoir, Bella. Je crois que tu es là pour la rencontre avec ton tuteur? J’ai bien l’impression qu’il s’agit de moi. » lui avais-je alors dit en m’approchant de sa table. Je ne savais pas comment elle allait réagir en ma présence. Au fond de moi, j’espérais qu’elle m’envoie promener. J’irais simplement voir notre professeur et il m’assignerait probablement un autre élève. Cependant, une part de moi avait accepté le défi que m’imposait la présence de Bellatrix. Advienne que pourra!

Je pris donc place en face d’elle. Automatiquement, elle soupira. Ce n’était pas pour m’encourager. Pendant un temps, elle me fixa. Cela aurait eu le don de mettre mal-à-l’aise n’importe qui, mais j’étais loin de me laisser abattre. Je soutins donc ce regard froid et dénudé de politesse. « Bonsoir. » répondit-elle finalement d’un ton extrêmement froid en croisant les jambes. Elle avait toujours son regard plongé dans le mien. « Je préfère Bellatrix. » rajouta-t-elle. J’eus un sourire. Bella faisait plus doux et moins effrayant que Bellatrix, mais passons. Je ne commentai donc pas.


Je la regardai sortir ses bouquins. J’en fis de même. « Je vais être honnête, c'est strictement inutile ces cours de rattrapages, j'ai seulement manqué quelques heures. » . dit-elle. « Pendant que nous sommes dans ce moment d’honnêteté, je préfère te dire que je ne vois pas non plus l’utilité de se trouver là, ensembles à cette table. J’ai bien mieux à faire que d’être ici… Mais nous n’avons pas le choix… Alors autant faire en sorte que tout passe le plus rapidement possible. » dis-je en ouvrant mes livres.

Je n’avais jamais été tuteur auparavant, mais je gardai ma contenance devant la vipère. Il ne fallait pas lui donner de raison de faire de cette heure un moment plus désagréable qu’il ne l’était déjà.