long time, no see (saphira)

+ LONG TIME, NO SEE

La nuit était tombée depuis près d'une heure. Elle baignait les rues de Pré-Au-Lard d'une douce atmosphère placide –impénétrable. Comme s'ils s'étaient trouvés à l'abri des maux qui divisaient le monde des sorciers à l'heure actuelle. Un leurre. Il était plaisant, sinon confortable, de pouvoir s'éperdre dans cette illusion de prospérité, ne serait-ce qu'une fraction de seconde. « Trois sodas de Branchiflore et deux rhums groseille, garçon ! » commanda un demi-géant à l'allure débonnaire, en prenant place sur un siège du comptoir qui cria grâce sous son poids titanesque. Klaus cligna des paupières, tiré de sa rêverie : « On est raisonnable ce soir Gerhart ? » sourit-il malicieusement avant d'esquisser un tour de baguette en direction des bouteilles concernées. Celles-ci se délogèrent harmonieusement de leurs étagères et s'alignèrent les unes après les autres devant le nouvel employé. Gerhart était un client régulier de l'auberge et tenait une certaine réputation auprès du reste de la clientèle pour avoir remporté chaque concours de beuverie organisé dans l'établissement depuis le début de l'année. Klaus l'avait appris à ses dépens la semaine précédente lorsqu'il avait fallu convoquer le Magicobus pour le ramener chez lui, dans les Highlands. Après avoir partagé des chansons paillardes durant près d'une heure et demie, le demi-géant était tombé comme une masse dans un coin de la salle commune et ses ronflements rocambolesques avaient chassé la moitié des consommateurs. « La soirée n'est pas terminée ! » trancha Gerhart de sa voix rocailleuse.
Klaus se fendit d'un mince sourire tout en commençant à servir ses consommations à son meilleur client. Les Trois Balais étaient bercés d'effluves aromatiques en provenance des cuisines tandis que la clameur des conversations s'accompagnait d'une mélodie allègre issue du poste de radio trônant sur l'armoire à comptes. C'était confortable. Et c'était l'une des raisons qui l'avaient poussé à occuper cette place plutôt qu'une autre : pouvoir s'entendre penser sans avoir à se soucier de buveurs agressifs. Il avait besoin d'un environnement dénué d'effusions. Du moins, c'est ce qu'avait affirmé son ancien patron lorsqu'il était encore attaché au Bureau des Aurors : 'Du calme et du repos. Ressaisissez-vous Shacklebolt !'. Mais comment était-il supposé se rétablir, s'il n'avait rien de mieux à faire de ses journées que de retourner son fil de pensées dans tous les sens possibles et inimaginables ? Il se sentait monstrueusement inactif, inutile et n'aspirait qu'à une chose : être suffisamment occupé pour ne plus avoir à méditer ses actions passées –tout autant que ses inactions.

« Bon allez. Crache la pilule ! fît Gerhart en claquant impérativement des doigts sous le regard étonné du barman. Ne me regarde pas avec cet air d'ahuri. Tu as cette allure ... 'Où suis-je, qu'ai-je fait ? Quel chagrin me dévore ?' imprimée sur le visage.
— On dirait l'amorce d'une blague de comptoirs, éluda-t-il avec habileté. 'C'est un demi-géant, poète'.
Gerhart lui donna une bourrade qui manqua de lui démettre l'épaule avant de boire sa deuxième chope d'un trait.
— Les sorciers et leur sens de l'humour, maugréa-t-il en roulant des yeux. Il patienta quelques instants, avant de reprendre : Tu ne veux pas en parler ? Klaus hocha négativement la tête et Gerhart inclina respectueusement la sienne –il n'insisterait pas. Le barman lui tourna momentanément le dos afin de remettre de l'ordre dans son espace de travail, pensif. C'était une chose qu'il appréciait énormément chez le demi-géant : cet intérêt dénué de curiosité malsaine envers les malheurs d'autrui, mêlé à une retenue exemplaire. Le parfait petit confident. Beaucoup d'hommes gagneraient à calquer leurs attitudes sur la sienne, ça ne faisait aucun doute.

« Je vous offre un verre, doc' ? » lança amicalement Gerhart. Klaus se retourna pour découvrir la silhouette familière de Saphira, près du demi-géant. Durant quelques fractions de seconde, es lèvres formèrent un O de surprise aux courbes parfaites avant de céder place à un sourire radieux : « Oh ! fût le seul mot qu'il parvînt à décrocher dans le premier instant. Il baissa les yeux sur le verre qu'il tenait encore en main, avant de reprendre : Long time, no see, fît-il en se rapprochant doucement du comptoir. Il resta silencieux quelques instants supplémentaires : Je te sers ... ? » Sa question resta en suspens quelques secondes, tandis que ses pupilles faisaient brièvement navette entre le demi-géant et l'infirmière. Longue journée ? » ajouta Gerhart, particulièrement bavard à l'adresse de la jeune femme.

first Log-in : 14/04/2012 parchemins : 348

klaus and saphira at hogsmeade's pub

Des journées comme celle ci, elle s'en passerait bien parfois. Des élèves feignant d'avoir un affreux mal de ventre car un professeur avait annoncé à ses élèves qu'il y aurait un devoir important dans la journée. Saphira n'avait pas fait parti de ces élèves qui feignaient une crampe à l'estomac pour ne pas aller en cours, elle avait passé suffisament de temps alité pour avoir une furieuse envie d'aller en cours. Quand elle était tombée enceinte, elle n'avait pas eut besoin de feindre les nausées et quand elle était arrivé proche du terme elle avait passé plus d'un mois à ne pas bouger chez elle, avec sa mère qui la sermonait et lui disait ce qu'elle aurait du faire - comme avorter par exemple - et cela avait exaspéré Saphira plus d'une fois. Si à la naissance de son fils, elle avait rapidement reprit le chemin de Poudlard c'était parce que sa mère décidait de tout pour Phineas, et que Saphira avait compris que faire des études, gagner rapidement son propre argent c'était le meilleur moyen de partir avec son fils, eux - rien qu'eux deux. Elle allait finir par y arriver, elle n'était pas encore toute proche du but, il fallait encore l'assistance de sa mère car Phineas n'était pas encore capable de passer des journées seul, et Saphira n'avait pas les moyens d'embaucher une nourrice, car si elle partait de chez elle sans être mariée, elle ne pouvait pas compter sur une aide financière de sa famille, alors avant de partir de façon stupide, elle mettait toutes les chances de son côté. Le but était proche, Phineas avait grandit et c'était avec joie qu'elle avait découvert qu'il développait une aversion pour sa grand mère, mais également son grand père, rêvant de venir à Poudlard, rêvant du jour où il pourrait voir sa mère tous les jours, car être infirmière à Poudlard implique de ne pas être là tout le temps, elle le voyait tous les deux jours, au maximum qu'elle pouvait. Après cette rude journée, elle était passé dans le début de la soirée voir son fils, ils avaient dîner ensemble à Londres, puis elle l'avait emener coucher - avant de repartir pour le château où elle avait une garde cette nuit là. Elle transplana alors à Pré Au Lard, quand elle regarda sa montre, elle vit que l'heure n'était pas si tardive et qu'il lui restait un peu de temps devant elle.

la sorcière poussa alors la porte d'un pub de Pré Au Lard, le Trois Balais, car la sorcière n'allait pas souvent à la tête de Sanglier, un endroit plutôt "mal fâmé" comme on le dit souvent. Elle entra alors, il y avait quelques personnes, elle chercha du regard une personnne en particulier : Klaus. Un ami à elle, son meilleur ami, peut être la personne qui en savait le plus au sujet de Saphira. Bien sûr, elle avait Maddox, mais il n'était pas la même chose, il était un membre de sa famille comme un frère, alors qu'entre Klaus et la sorcière, il n'y avait aucun lien du sang, c'était une toute autre chose. Celui travaillait ici depuis quelques temps, et cela faisait un moment qu'elle n'était pas venu le voir, ou qu'elle ne l'avait pas vu tout court, sans doute parce qu'elle n'avait pas eut le temps, les aller-retour entre Poudlard et chez elle lui bouffaient une enorme partie de son temps, elle essayait de se dédier à son fils au maximum. Quand elle s'approcha du comptoir, elle vit un demi-géant se retourner vers elle, et lui dire de façon tout a fait amicale : " Je vous offre un verre, doc' ? " 'Doc', c'était plutôt sympathique comme surnom, car oui, elle avait le niveau d'étude d'un 'doc' en médiomagie, et était un peu plus qu'une simple infirmière ! Elle reporta son attention sur Klaus après avoir adressé un doux sourire au demi-géant. Il se retourna alors, semblant à première vue surpris de la trouver ici, et puis, la surprise laissa place à un sourire décrochant un seul premier mot : "Oh ! "Il semblait plutôt mal à l'aise, et ajouta après un petit blanc qui laissa la jeune femme plutôt mal à l'aise. "Long time, no see, " Oui, un moment qu'ils ne s'étaient pas vu, chacun avaient été occupé de leur côté, Saphira avait attaqué ce nouveau travail, elle se partageait entre Poudlard et son fils, et n'attendait que le jour où elle n'aurait plus à choisir. Au bou d'un moment de silence ou Saphira ne trouva rien à dire, il dit alors : "Je te sers ... ? " Elle ne répondit pas tout de suite, cherchant la réponse à cette question. Elle regarda Klaus dont le regard balaçait entre elle et le demi-géant, quand ce dernier ajouta alors : " Longue journée ? " Ce demi-géant plutôt bavard à son égard fit hausser un souricl à Saphira. Il n'était pas méchant mais tenait d'avantage du 'pillier de bar' que de la personne fréquentable. Elle lui adressa alors un sourire avant de lui répondre : " - Vous n'avez pas idée, je me suis fait vomir dessus par un élève ayant ingurgité des pastilles de gerbe pour éviter une évaluation en cours de potion. " Dit-elle en tirant la chaise haute qui était juste devant le bar. Elle était une femme de taille standart, ni vraiment grande, ni vraiment petite. Elle pu ainsi s'y hisser sans le moindre problème. Elle esquissa un sourire, son métier pouvait comprendre des situations très étrange parfois - mais il y a toujours des situations que l'on peut regretter de connaitre. Saphira ne souhaitait jamais voir débarquer dans son infirmerie une jeune fille enceinte car elle n'était pas sûr de pouvoir le supporter, elle n'était pas sûre de savoir comment agir. " - Ces gosses sont incroyables... A leur âge nous étions plus... sage." dit-elle avec malice à l'attention de Klaus, oui bon ils avaient été des élèves commes les autres, essayant parfois de sècher les cours quand ils en avaient envie. Elle regarda le demi-géant avec un sourire, puis reporta son regard sur Klaus. " - Je vais prendre une bière au beure s'il te plait !" dit-elle avec entrain. "Oula, j'ai besoin de..." dit alors le démi-géant en se levant. Prenant soudainement la direction des toilettes. Saphira leva les yeux au ciel, boire jusqu'à ne plus ' se voir les mains ' comme disait son père parfois, elle trouvait cette attitude irresponsable, et stupide. " - J'espère ne pas avoir à ranimé un semi-géant en plein coma éthylique." dit-elle avec humour, puis en posant son regard sur Klaus : " - Tu vas bien ? Ca fait un bail, j'voulais venir avant mais j'arrivais à toucher terre." dit-elle en essayant de se justifier. le demi-géant momentanèment absent, il restait pas mal de monde entre ses murs, trop de monde pour pouvoir discuter comme si de rien n'était avec son ami, c'est l'inconvénient de bars. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, sa présence, sa vision cela avait toujours eut une bonne influence sur la sorcière.

La surprise était toujours imprimée sur son visage lorsqu’il se pencha sur le côté pour s’emparer d’un verre propre. Depuis combien de temps n’avait-il pas rencontré Saphira, même par hasard ? Trop longtemps ! Soupira-t-il mentalement avec un pincement au cœur. Les derniers évènements n’avaient pas été propices à ce genre de retrouvailles insouciantes, évidemment. Elle avait été occupée par ses fonctions d’infirmière à Poudlard, il ne pouvait décemment pas le lui reprocher. Et si lui-même s’était retrouvé avec une quantité intolérable de temps libre du jour au lendemain suite à sa mise à pied, il ne s’était manifestement pas empressé de venir cogner à sa porte comme un enfant égaré. Il avait préféré prendre un peu de recul, restreindre la fréquence des visites qu’il rendait habituellement à Phineas et se réfugier dans sa grande maison vide. Au fil des mois, celle-ci avait terminé de lui inspirer un frisson dans le dos à chaque fois qu’il en dépassait le seuil. Les souvenirs de l’agression vivaient encore dans sa mémoire et il lui était pratiquement insupportable de passer à travers le salon pour le moment. Pour être honnête, il avait eu besoin de temps pour se recentrer. Encore aujourd’hui, le départ de Saoirse le laissait sans appui, sans repère et complètement déboussolé. Il se surprenait encore à agencer son emploi du temps en fonction du sien ; à acheter ses yaourts préférés à l’épicerie du coin ou encore à s’habiller en se demandant si la couleur de sa chemise lui plairait. Ils avaient vécu ensemble durant plusieurs mois ; des mois qui en définitive s’étaient mués en une paire d’années prospères qui ne lui cédaient nul autre choix que de réapprendre à vivre seul, aussi vulnérable qu’un nourrisson –une tâche qui ne laissait aucune place à la facilité. Mais ce qui le troublait plus encore dans cette rupture, c’était la manière dont elle s’était produite. Soudaine et, inattendue. Et il ne pouvait s’empêcher d’y associer une relation inconfortable avec la dispute qui les avait opposés l’année précédente, quelques secondes avant l’attaque mangemorte. Un casse-tête sur lequel il ne préférait pas s’attarder pour le moment ; de toute manière, sa résolution ne ramènerait pas Saoirse à ses côtés. Il ignorait jusqu’à l’endroit où elle logeait depuis qu’ils s’étaient séparés. L’aurait-il seulement cherchée, s’il en avait eu connaissance ?
« Glamour, commenta-t-il en esquissant un sourire en coin tandis qu’elle relatait une anecdote plutôt crapoteuse de sa journée à l’école. Il n’avait jamais osé prendre ce genre de consommations lorsqu’il poursuivait ses études. Par crainte de ne pas se rétablir en temps et en heures, de perdre sa crédibilité de bon élève auprès de ses professeurs … Et puis ! Il fallait voir l’infirmière de l’époque ! Personne n’aurait volontairement consenti à rester plus longtemps que nécessaire dans ses locaux. Il eût une pensée amusée en songeant aux élèves masculins qui pour une partie, se portaient malades non pas pour échapper à une interrogation surprise mais pour avoir la possibilité de recevoir les petits soins d’une infirmière aussi séduisante que Saphira. Les adolescents ! — Si par ‘plus sages’ tu entends ‘jeter des bombabouses contre la porte du concierge’ ou encore ‘dévaliser les cuisines après le Banquet d’Halloween’, alors oui nous l’étions ! s’esclaffa-t-il. Combien de fois Pernilla les avait-elle entraînés dans ses vendettas sans véritable fond à l’égard de ce grincheux de Rusard ?
— Tout de suite ! répondit-il avec débonnaireté. Il sortir une bouteille de cinquante centilitres qu’il décapsula d’un geste expert sur le coin du comptoir avant d’en verser le contenu mousseux dans le verre qu’il tenait dans la main gauche. Il le déposa devant elle avec un sourire doux. — J'espère ne pas avoir à ranimé un semi-géant en plein coma éthylique, lui fît-elle remarqué avec humour tandis que Gerhart s’éclipsait sans discrétion en direction des toilettes pour hommes. — Si tu rencontres l’homme capable de faire plonger ce demi-géant dans le coma, fais-moi signe. J’aimerais lui serrer la main, répliqua-t-il en s’ébouriffant machinalement les cheveux tout en songeant à la quantité d’alcool nécessaire pour plonger un individu de cet acabit dans un tel état de santé. Sans doute plus que Gerhart ne pouvait se l’offrir, estima-t-il avant de reporter un regard rieur encadré de pommettes saillantes, sur la jeune femme.
— Tu vas bien ? Ca fait un bail, j'voulais venir avant mais j'arrivais à toucher terre, lui expliqua-t-elle d’une voix posée. Il haussa négligemment les épaules avant de se servir un verre de jus de citrouille. — Ça va, répondit-il prudemment. Il n’était pas certain de vouloir apporter les véritables nouvelles à son propos. Trop mauvaises, elles risquaient d’entacher la légèreté de la soirée à venir. Il émit un léger soupir qui se dissipa sans peine dans la clameur ambiante avant de reprendre, se penchant légèrement en avant pour qu’elle puisse l’entendre sans trop de difficulté : — ‘Les Trois Balais’ ! Tu l’aurais cru si je te l’avais dis l’année dernière ? Mais ce n’est pas aussi mal que ça peut le paraître. On a une bonne clientèle et, beaucoup moins de casse qu’à la Tête de Sanglier. Et puis, on peut se voir plus facilement, ajouta-t-il avec un détachement qu’il eût rétrospectivement l’impression de forcer. Et toi alors ? Comment va Phin’ ? Tu lui diras que je suis désolé de ne pas être passé ce mois-ci. J’ai été un peu débordé entre Saoirse, la recherche d’emplois et d’autres affaires. Mais j’ai réussi à décrocher des places pour le prochain match des Tornades. Tu lui diras, insista-t-il inconsciemment. Il se sentait coupable d’avoir mis Phineas de côté. Mais il ne mentait pas lorsqu’il disait avoir tenu un quotidien évènementiel. ‘D’autres affaires’. Autrement dit, chercher à mettre la main sur Pernilla sans attirer l’attention du Ministère. Chose peu aisée lorsque l’on connaissait le tempérament de la jeune femme. Il avala une gorgée de son jus de carotte tout en surveillant la sortie des toilettes du coin de l’œil. Son front se plissa légèrement tandis qu’il cherchait les mots adéquats : —Dis, je sais que ça va paraître étrange mais, tu n’aurais pas reçus des nouvelles de Pernilla ? Se risqua-t-il en prononçant précautionneusement le prénom de leur ancienne amie commune. Il n’avait pas révélé à Saphira que cette dernière était à l’origine de l’attaque dont il avait été victime l’an dernier. Il n’en voyait pas l’utilité. C’était son affaire à lui.