Une petite entaille sur son sourcil droit était la seule preuve de la bataille qu’il venait d’entreprendre avec un groupe de jeune quatrième années. Ils étaient plus nombreux que lui et pourtant c’était eux qui avaient le plus raflés. Oui, il était clair qu’Harlan avait un problème incomparable quand il s’agissait de laisser aller ses impulsions avec le premier qui le cherchait. Le regard de Saphira voulait en dire long, mais on peut dire qu’elle ne pouvait pas réellement le sermonner. Elle se faisait un plaisir à faire durer sa douleur un tant soit peu, lui rappelant qu’il ne méritait pas mieux, mais après tout ils savaient tous deux que c’était un moyen pour Harlan de laisser aller sa frustration. Et quand il était blessé, il pouvait venir voir sa sœur qu’il chérissait. Il n’avait pas de cours pour le reste de l’après-midi alors il s’était dit qu’il n’avait pas mieux à faire. Après sa bataille et son tour à l’infirmerie, il décida de sortir pour profiter du temps clément que le printemps apportait. Le soleil était puissant et il fit sourire le serpent qui appréciait une telle chaleur.

« Hey Harlan! Tu veux bien nous mettre de la crème?! » Sortant aussitôt de sa rêverie, l’interpellé tourna sa tête pour apercevoir un groupe de filles avec la chemise détachée, en lui tendant la crème solaire. Harlan frémit et il se figea, ne sachant pas trop quoi faire pour le moment. Les femmes lui faisait peur plus que d’autre chose et quand on le cherchait trop, ça finissait toujours au même. Il ne savait pas comment agir autrement qu’en étant violent, c’était sa façon de laisser aller son trop plein de testostérone. « Non merci. » Laissa-t-il échappé, durement en tournant le dos et en essayant d’oublier les cris des filles derrière lui. On le disait souvent homosexuel, surtout parce que les filles ne semblaient pas l’intéresser, mais en fait il n’en avait aucune espèce d’idée. La seule chose qu’il savait, c’était qu’aucun homme ne pouvait lui faire une belle femme. Oh ça oui, il savait reconnaître quand une fille était jolie et par Merlin que ça le faisait chier. Les poings serrés, il essaya tant bien que de mal de se calmer. Harlan n’avait jamais accepté qu’une fille le touche sauf peut-être ses amies proche. Il n’avait donc jamais embrassé âme qui vive, pas besoin de vous en signifier davantage. Il ne les comprenait pas, pas plus que le sexe et l’amour que ces jeunes scandaient à tue-tête.

Le soleil finissait par le calmer et il marchait sans direction aucune, du moins pas jusqu’à ce qu’il aperçoive du mouvement derrière un arbre. Il était dans un endroit reculé du parc, près du Lac alors il se demandait qui pouvait s’y retrouver. Il franchit les derniers mètres qui le séparaient de l’intrus pour découvrir… Moon. Ils avaient été amis quand elle n’avait pas été catégorisée aux yeux de tous comme un déchet du monde sorcier. Harlan n’aimait pas cette association avec les Grindelmonk tout comme il déplorait qu’on fasse du mal au gens, peu importe sa naissance. Il avait envie de lui parler, mais il se doutait que le sentiment ne serait sans doute pas réciproque. Il s’approcha sans bruit et s’assit à ses côtés, seulement pour s’apercevoir de la peau chatoyante de la femme aux cheveux longs bruns. Il fronça les sourcils et décida de mettre fin au silence, ne se doutant carrément pas qu’il lui filerait probablement la peur de sa vie, m’enfin. « Moon… Belle journée pour se prélasser au soleil non? »

Elle était peu vêtue comme l’était les filles qui l’avait demandé de les crémer quelques minutes auparavant. C’était étrange, pour la première fois Harlan semblait remarqué que le corps de son amie avait changé. Peut-être parce que cette soit disant amie, il l’avait mis à part depuis qu’elle était à Grindelmonk ce qui ne faisait même plus d’elle une amie. Enfin, pour le serpent elle l’était toujours, mais il arrivait mal à comprendre que ce qu’il pouvait pensé n’était pas forcément toujours la vérité. Il était silencieux et avait profité des quelques secondes qu’il avait en la regardant de haut en bas, essayant finalement de détourner son regard. Ce qu’il lui avait fait subir était tout bonnement immonde et c’est le genre de chose qu’il exécrait tant. La conséquence d’une stigmatisation du sang. Il était sang-pur, elle était née-moldue, de fait, ils ne pouvaient pas être amis. C’était franchement con, surtout que le serpent l’aimait bien Moon. Elle était amusante avant et elle avait compris qu’elle ne devait pas être aguichante après lui. Elle lui souriait toujours d’une bonne façon et puis d’un jour au lendemain tout avait changé. Tout ça était arrivé à peu près en même temps. La façon qu’elle le regardait, comme s’il était un monstre et qu’il lui ferait du mal. Malgré sa violence, il ne s’en était jamais pris à Moon. Du moins, pour l’instant… Elle sursauta quand il signifia sa présence et elle se releva, réellement prise au fait. Elle agrippa son pull pour se cacher ce qui fit davantage froncer les sourcils de jeune homme. C’était quoi son problème? « Hmff.. Ou.. Oui, belle journée. » Ses paroles ne détenaient pas la conviction qu’elles avaient pu contenir quand ils étaient amis. Il laissa échapper un long soupire, passant l’une de ses mains dans ses cheveux. Elle était froide avec lui, comme s’ils étaient de parfait inconnu et malgré tout, ça dérangeait Harlan. Même s’il avait décidé de ne plus venir la voir, de la laisser tomber sans demander raison. « Qu’est ce que tu veux Nott ? Le parc n’est pas assez grand pour toi… faut précisément que tu viennes me faire chier, Moi. » Bravo championne. Ses yeux se rétrécirent en deux minces fentes et il la dévisagea durement. Il n’appréciait pas son ton de voix, tout comme la façon qu’elle agissait. Il n’était pas con, elle cherchait quelque chose pour se protéger et quoi de mieux que sa baguette? Quoi de mieux pour faire partir en vrille le comportement si explosif d’un jeune sorcier? Avec rage, il posa l’une de ses mains contre le torse de la née-moldue assez fort pour la clouer au sol. La baguette tant recherchée par Moon était maintenant à sa vue et il l’agrippa seulement pour la lancer à quelques mètres plus loin. «Franchement, tu me déçois. J’avais simplement envie qu’on discute un peu et tu veux me jeter un sort par la tête ?! » Il était furieux et arrivait mal à se rappeler de l’instant où ils avaient été amis. « Bon. Maintenant qu’on est tous les deux plus à l’aise, ça te va si je te dis ce que je pense? » Comme si elle avait le choix de toutes façons. « J’avais pleins de bonnes intentions en t’apercevant. Tu me semblais seule et puis je crois bien que tu me manquais. Mais apparemment c’est loin d’être réciproque. » Des mots faisaient office de coups et c’était très bien comme ça, tant qu’il ne se mettait réellement pas à l’œuvre…

Il avait du mal à se rappeler du temps où ils avaient été amis, où il l’avait réellement laissé entrer dans sa vie. Ça n’arrivait tellement pas souvent pour le serpentard et il n’avait pourtant rien fait pour retenir Moon quand elle était partie chez les Grindelmonk. Il aurait dû ne pas écouter la pression de sa famille, il l’aimait beaucoup et il avait besoin de son rire, de ses blagues et de ses clins d’œil aguicheurs. C’était une sorte de jeux entre eu, il l’acceptait parce qu’elle savait très bien qu’il ne voulait pas être touché. Il respectait ses demandes, alors pourquoi n’avait-il pas pu en faire autant? Elle était là, à le regarder comme s’il allait l’égorger. Pourtant, elle aurait dû savoir qu’il ne serait jamais en mesure de tuer quelqu’un. Mais alors, elle savait aussi qu’il était violent, qu’il ne fallait pas lui montrer son tort. Et pourtant, elle était distante, elle ne lui laissait aucune chance de se rapprocher de lui. Moon avait vécu quelque chose, c’était certain. Pourquoi serait-elle tout changé comme ça sinon? Ils se saluaient parfois, avant. Et puis du jour au lendemain, soit elle évitait son regard, soit elle lui lançait des éclairs. Harlan avait décemment cru qu’elle acceptait le fait qu’il ne puisse plus le voir, elle connaissait les Nott, et pourtant… Cette discussion lui montrait bien qu’ils n’avaient plus rien en commun.

« Non absolument pas réciproque - les gens de ton espèce je les évite, comme ils évitent la mienne. » De son espèce? Il resta impassible, mais ses mots le blessèrent. Il aurait tellement voulu que les querelles de sang n’en deviennent pas aussi importantes. Elle savait qu’il serait resté près d’elle s’il avait pu, mais pour ça il aurait perdu sa famille. Harlan ne comprenait plus rien, même lui ne parlait jamais des moldus de la sorte. Qu’est-ce que les gens de son espèce lui avaient fait? Oh. La question était plutôt idiote en soi, on devait plutôt se demander comment il pouvait changer tout ça. « Si j'avais voulu te jeter un sort Nott, tu n'aurais pas eut le temps de le voir venir ! » Bien sûr, dans ses rêves. Mais là, la née-moldue n’avait pas sa baguette, Nott était le seul à avoir la sienne près de lui. Dans la poche arrière de son jeans. Elle commençait à le démanger. « Laisse-moi tranquille ! Pars, va voir ailleurs, mais laisse moi ! » Elle était froide au départ, puis complètement paniquée. Sincèrement, Harlan n’aimait pas ça du tout. Peu importe combien elle le repoussait, il avait envie de lui montrer une fois pour toute qu’il pourrait l’aider. « Pas tant que tu me dises ce qui t’es arrivé! » Ses paroles le fit frissonner et sa baguette le démangea une fois pour toutes.

Était-il le genre de personne à attendre qu’on s’ouvre aussi facilement à lui? Il avait été proche de Moon auparavant, le lien serait puissant il en avait la certitude. Aucun sourire narguant n’était présent sur son visage si ne serait-ce une amertume. Il savait que se qu’il s’apprêtait à faire ne lui plairait pas, mais pour Harlan, c’était comme une drogue il devait savoir. La baguette dans sa main gauche, il la pointa vers le visage de Moon et murmura le sortilège avant qu’elle ne puisse se détourner. Qui n’avait pas le temps de le voir venir maintenant? Plus rapidement qu’il ne l’aurait cru, le serpent perça une à une les barrières de l’esprit de Moon, en refusant d’écouter les cris qu’elle ne cessait de répéter. Il, ou plutôt elle se trouvait dans une salle où les cris continuaient de fusés. Ça ne changeait pas réellement. Quelqu’un s’en prenait à son papa, un simple moldu qui n’avait aucun pouvoir. Il n’en fallu pas plus pour qu’elle dégaine sa baguette en dernier recours. Mais ça, ce n’était rien. Harlan se freya davantage dans l’esprit de son amie et la noirceur le guetta. Des formes se dessinaient devant elle, avec une grande capuche couvrant leur visage. Des mangemorts. Il les reconnaissait. Il pouvait entendre le cri de Moon se percuter contre les murs. Il avait ce qu’il souhaitait. Il sortir de son esprit en un instant, haletant. Cet exercice était toujours très fatiguant pour lui, et combien enivrante. . « Je ne suis pas comme eux, Moon. Je ne t'aurais jamais fait souffrir de la sorte. » Une simple phrase, comme si ça suffirait pour tout ce qu’il venait de lui faire subir…

Harlan avait probablement autant peur des filles que Moon avait peur des sangs-purs. Sauf que l’un d’eux avait une réelle raison à laquelle se raccrocher. Pas Harlan, lui il n’arrivait pas à se rappeler qu’est-ce qui c’était produit dans sa vie pour qu’il devienne ainsi. Enfin, il se demandait s’il avait eut des trous de mémoires quelqu’un. Est-ce qu’un homme de son âge pouvait simplement détester être touché par une femme sans raison ? Il espérait vraiment que ça ne tournait pas trop rond dans sa tête. S’il finissait par trouver pourquoi, peut-être qu’il pourrait changer le tout ? Mais avait-il seulement envie de changer ? Oui. Certainement. Qui voulait être complétement anormal ? Il aurait bien aimé tomber amoureux d’une élève de l’école et se laisser aller à une passion de jeunes. Quand il avait touché Moon, il avait ressentit un frisson dans l’entièreté de son corps ; chose qui ne lui était jamais arrivé. Alors bien entendu, quand il eut la possibilité de s’enfuir dans quelque chose qu’il excellait et qu’il aimait d’une drôle de façon. Plus son don de légimencie devenait puissant, plus il avait de la difficulté à s’empêcher de l’utiliser. C’était un étrange cercle vicieux. Comme un addict, le jeune homme ne pouvait pas s’arrêter quand il commençait. Une fois entré dans la tête de Moon à son insu, il perça rapidement les barrières de son esprit pour entrer dans tous ces souvenirs. « Sors de ma tête ! » La voix de Moon se rendit jusque dans la sienne, sans pour autant l’empêcher de faire ce qu’il souhaitait. Très peu d’élèves, voir de sorciers, avaient la possibilité de repousser de telles attaques mises à part les occlumens. La douleur qu’elle vécu lors de l’attaque des mangemorts l’atteignit de plein fouet et c’est seulement à partir de cet instant qu’il décrocha, au même moment où la née-moldue sanglota.


Comme à toutes les fois qu’il utilisait son don, il était désormais complètement désorienté de retourner dans la réalité ; aussi plate qu’elle était. Il était près de Moon qui sanglotait en se remettant difficilement de ce qu’il venait de lui faire subir. Harlan était un monstre, avait-on réellement besoin d’en dévoiler davantage à son sujet ? La violence et la fuite étaient sa seule arme. Il voulait lui faire comprendre néanmoins qu’il ne ferait jamais subir de telles choses à une femme, même s’il en était terrifié. Qu’elle soit née-moldue ou une sang-pur. Mais franchement, avec ce qu’il venait de faire, on pouvait difficilement y croire. « Non… non, non, non, non, non, non, NON ! » Il était vraiment dans la merde, il regarda nerveusement autour de lui si d’autres gens étaient spectateurs de ce drame. Il ne réalisait pas vraiment à quel point ce qu’il faisait subir aux gens pouvait être effrayant et déstabilisant. Il n’arrivait pas à se mettre dans la tête de ses victimes et c’était probablement ça qui était le pire. « Je te déteste ! » Bon, au moins ça avait été le mérite d’être clair ! Il fronça les sourcils et ne lâcha pas la jeune sorcière du regard. Elle lui avait déjà dit qu’elle ne voulait rien à faire avec lui de près ou de loin dès le début de la conversation, mais là on pouvait sentir encore plus la haine dans la voix de Moon. Étrangement, ça dérangeait le serpentard, tout comme lorsqu’elle lui avait dit qu’ils étaient loin d’êtres des amis. « Tu n’as pas le droit. Tu n’as pas le droit. » Mais désormais c’était trop tard. Après l’avoir poussé elle se laissa tomber sur le dos et Harlan resta là, à la regarder pleurer. Ah. Une fille qui pleurait c’était encore plus terrifiant qu’une fille en colère. Il ne savait pas du tout comment gérer tout ça.

« Tu vaux mieux qu’eux, laisse-moi rire, tu es un lâche, obligé de me jeter un sort ! Tu es un lâche Harlan ! Un lâche ! » Il avala difficilement sa salive et passa sa main dans ses cheveux qui s’arrêta jusque dans son cou. Lui qui voulait améliorer leur relation, on pouvait vraiment dire que c’était mal barré. « Je ne suis pas un lâche ! » Dit-il, du même ton que la sorcière. Il acceptait difficilement ce genre de remarque, sans toute parce que c’était vrai et qu’il n’acceptait pas la vérité. « Contrairement à ce que tu crois, je m’intéresse vraiment à la raison qui a brisé notre amitié. Je… » Un nott qui perdait la parole ? Ça n’arrivait pas souvent, mais il cherchait vraiment comment expliquer ses sentiments. « Tu ne m’aurais jamais dit ce qui si c’est passé, j’aurais pas pu passer par dessus. Quand je commence à entrer dans la tête des gens, faut que j’aille au bout. » Il arrêta de l’observer et espérait seulement qu’elle ne pleurerait plus. « Je suis désolé. » De simples paroles qui ne suffiraient sans doute pas, surtout que c’était tout ce dont il était en mesure de lui offrir. Il ne connaissait rien d’autre, alors si tout ça foirait à nouveau ce serait forcément les deux choix possibles : la violence ou la fuite.