«Priam!? » s’exclama Eli en reconnaissant la touffe chevelue de son cousin.

Son cousin moldu. Moldu dans le sens où il était censé ignorer le monde de la sorcellerie et être incapable de la pratiquer. À moins qu’il ne fût réellement pas au courant et que ses parents avaient planifié cela pour lui faire une belle surprise de départ et que… non pas possible, il lui avait fallu traverser le mur. Mais alors…

« Toi aussi, t’es un sorcier!? » s’étonna Priam.

Trop. Gé. Ni. Al. Trop trop trop génial! Et tout simplement incroyable que par le plus heureux des hasards, Priam soit un sorcier!

« Mais oui! Depuis que je suis tout petit! J’ai réussi vers sept à faire de la magie pour de vrai, j’ai fait venir un morceau de tarte à la citrouille que maman ne voulait pas me donner, parce qu’elle disait que j’en avais déjà mangé assez, et là, elle n’était pas très contente et elle a accusé Kiri de me l’avoir donné, mais quand elle s’est rendu compte que c’était moi qui avais réussi ça grâce à la magie, elle était tellement contente que j’ai pu manger mon morceau en paix et maman a même organisé une petite fête le dimanche soir pour souligner l’apparition de mes pouvoirs et… » débita sans respirer Eli, beaucoup trop enthousiasme.

Les trois quarts des informations que le petit Winslow venait de déclarer n’avaient pas encore atteint le cerveau de l’autre petit Winslow, mais cet exercice de communication raté ne dérangeait nullement les deux cousins, plongés de leur commun bonheur de se retrouver ici, dans le Poudlard Express, le lieu le moins improbable à leur rencontre. Eli continua à piailler pendant qu’ils essayaient de retrouver leurs parents.

« Tu vas voir, c’est trop trop bien faire de la magie. Et puis, je vais te présenter mes amis! Ils s’appellent Daya et Liam, c’est mes voisins. Ils sont trop bien! Oh, tu vas voir, Priam, ça va être génial! »

Et Eli n’avait aucune difficulté à se convaincre lui-même que Poudlard allait être génial. Encore plus qu’il n’aurait jamais pu l’espérer. Il allait être avec son cousin qu’il adorait ET avec ses deux meilleurs amis. Que pouvait-il demander de plus? Absolument rien! … à part peut-être une petite pointe de tarte à la citrouille. Mais quand même! Il allait pouvoir apprendre à faire léviter les objets, à transformer des éléphants en carrosse, à créer des potions, tout cela en compagnie de gens qu’il aimait. Il allait pouvoir se promener dans les couloirs, rencontrer les personnages de tableaux dont son grand frère lui avait parlé, manger le délicieux buffet de Poudlard dont sa mère lui avait tant vanté les saveurs, tout cela en compagnie de Priam, Daya et Liam…
Oui, Poudlard serait magique.

› Votre camp officiel : [] Le Cercle [] Mangemort [] Ordre de Woodcroft [X] indécis
› Pourquoi choisir ce camp :
Eli n’a que onze ans. Bien qu’il soit loin d’être un imbécile profond – et de toute manière, à cet âge-là, les enfants sont encore aisément manipulables –, il est très loin aussi de comprendre toutes les subtilités de la société et de saisir ses enjeux. Évidemment qu’il ne fera jamais partie des Mangemorts, pas avec son père moldu et un cousin sorcier né-moldu! Le Cercle lui est aussi une option impossible, sa famille n’en faisant pas partie. Le clan ayant le plus grand potentiel de le recruter plus tard, si cette guerre s’éternise, est sans aucun doute l’Ordre du Woodcroft. Eli se rend compte peu à peu du non-sens de cela. Il s’y joindrait assurément si ses amis y vont aussi.
› Position sur la nature du sang & sur la création de Grindlemonk : Eli a, à Grindelmonk, un cousin, Priam, qu’il adore depuis son enfance et il ne comprend pas du tout la raison qui pousse les gens à le traiter comme un moins que rien. C’est son cousin, ils ont du sang commun! Et pourtant, seul le fait que sa grand-mère maternelle était une sorcière et pas celle de Priam change tout dans le regard des gens, dans leur perception. Ça lui échappe. Comment blâmer quelqu’un pour quelque chose dont il n’est pas responsable?

« À défaut de vous féliciter pour votre intelligence, je peux au moins souligne le caractère original de votre bêtise. Malheureusement, l’inusité de votre méfait ne rattrape pas son essence et j’espère que cette retenue vous saura vous remettre les esprits à la bonne place » déclara le directeur des Poufsouffles, lorsque les trois élèves punis furent installés dans la salle de retenue.

Daya s’était avancée fièrement, avec le pas du conquérant, la tête haute d’une princesse, le regard malicieux du coquin. Liam avait marché à ses côtés tout aussi bravement, le sourire rieur en coin qui trahissait sa joie. Quant à Eli, il s’était tenu à côté de Liam, les jambes traînantes, la tête un peu inclinée vers l’avant, la honte étampée sur ses joues. Il ne pouvait s’empêcher de songer à sa mère et au soupir profond qu’elle lâcherait lorsqu’elle apprendrait que son benjamin avait encore accompli des mauvais coups à Poudlard. Ce n’était pas qu’l aimait mettre le désordre partout ou désobéir, mais plutôt qu’il était incapable de refuser quoi que ce soit à Liam ou à Daya. Et lorsque les deux lui demandaient la même chose (en l’occurrence, de les suivre dans leur complot machiavélique), avec leurs petits yeux attendrissants et leurs voix suppliantes, Eli devenait encore plus faible qu’avant. Les trois enfants se connaissaient depuis leur tendre enfance : Liam était le demi-frère de Daya et les deux vivaient dans la maison voisine d’Eli. Leurs âges identiques et la proximité de leurs corps avaient fait d’eux un trio inséparable; les trois mômes s’entendaient comme larrons en foire et l’un n’aurait jamais pu être méchant envers un autre. Eli était le troisième membre de la famille, il était autant aimé que les autres… et pourtant, il n’arrivait jamais à se débarrasser complètement de ses doutes, de ses craintes d’être laissé en arrière, de n’avoir plus d’amis. Le quatrième membre ne s’était rajouté que cette année. Il s’agissait de son cousin anciennement moldu, Priam. Oh, Priam! Que lui était-il arrivé? Lui aussi s’était fait pincer avec eux, à lancer des bombabouses sur les dalles de Poudlard

« Monsieur? » demanda Eli. « Vous savez, mon cousin Priam… pourquoi ne fait-il pas la retenue avec nous? »

« J’ai bien peur que les Grindelmonk aillent leur propre système de correction, monsieur Winslow. Vous direz à votre cousin que lorsqu’on est Grindelmonk, il vaut mieux se tenir et ne pas imiter les autres turbulents… » soupira le directeur, laissant ainsi transparaître son désaccord envers la séparation des nés-moldus.

Eli jeta un coup d’œil inquiet à Daya et Liam. La pensée que Priam souffrait peut-être en ce moment même lui donnait envie de pleurer. Il n’aimait pas savoir que ses proches souffraient et se portait toujours à leur défense, peu importait la situation. Eli faisait constamment passer les autres avant lui, leurs besoins, leurs bonheurs avant le sien. Les autres étaient plus importants que lui, car il avait besoin d’eux.
Il avait toujours d’affection et de reconnaissance, un peu à l’instar de son unique grand frère, Mikaël. Un peu, seulement. Mikaël, ou Kiri pour les intimes, était tout le contraire d’Eli : affirmé, extraverti, travaillant, à l’âme samaritaine, il avait fait la fierté des Poufsouffles dans son temps. Eli était une sorte de blaireau : tête en l’air à l’imagination un peu trop débordante, il imaginait toujours les pires scénarios et il détestait attirer l’attention sur lui. Ce n’était pas un garçon très timide, mais il n’avait besoin que de se savoir aimé pour être heureux. Et de l’affection, il en avait à revendre! À la maison, c’était le premier à venir câliner tout le monde. Incapable de dire une parole méchante ou d’augmenter le ton de sa voix, Eli était la définition même du mot gentil, il était un ami parfait. Malgré la différence d’âge (Kiri avait quinze ans de plus qu’Eli) et leurs traits contraires, les deux frères s’entendaient à merveille et se retrouvaient dans une passion commune : les sortilèges. Passion qu’ils retenaient très certainement de leur mère sorcière, elle-même briseuse de sorts à Gringotts.

« Monsieur Winslow, vous m’écoutez? » l’interrogea le directeur de Poufsouffles.

« Euuh, non, je suis désolé, j’étais perdu dans mes pensées » avoua Eli en se mordillant la lèvre inférieure.

Ses deux amis pouffèrent légèrement, ils étaient rendus habitués au problème de concentration de leur copain. Ce dernier n’y porta pas attention. Il avait préféré dire la vérité, car l’expérience et son cœur lui chuchotaient que l’honnêteté rapportait plus que le mensonge.

« Je disais que vous alliez chacun me rédiger un parchemin de 30 centimètres sur le thème suivant : pourquoi nous n’aurions pas dû faire cela et que faire d’autre la prochaine fois que nous sommes trop excités pour rester sagement assis. Vous avez deux heures et demie.»

« 30 centimètres!? Mais monsieur… »

« Deux heures et demie!? »

« Mais… » dirent les trois comparses en même temps.
« Ça suffit, vous trois. Vous n’aurez qu’à y repenser deux fois avant de faire exploser des bombes extrapuantes dans les couloirs de Poudlard.»

D’un même élan d’ennui, les trois enfants prirent monotonement les parchemins devant eux et commencèrent à rédiger. Quelques minutes plus tard, le professeur de potion entra en catastrophe dans le local et somma le directeur des Poufsouffles de le suivre immédiatement ; un élève de sa maison s’était blessé gravement. Le directeur jeta un coup d’œil aux trois garnements puis au professeur de potion puis aux trois puis au professeur puis aux trois…

« Restez sagement ici, un autre professeur viendra bientôt » dit le directeur en quittant la salle.

Il ne fallut à Eli, Daya et Liam qu’un rapide échange de regard pour se lever précipitamment et s’enfuir. Après tout, ils devaient aller libérer Priam, le quatrième membre du groupe, coincé quelque part dans une retenue beaucoup plus atroce que la leur. Bon, songea Eli, sa mère n’allait pas être très heureuse, mais il ne put s’empêcher de rire avec ses deux amis lorsqu’ils s’élancèrent tous trois dans le couloir de Poudlard, maîtres de la liberté.

› Pseudo et/ou prénom : Sophie / Raindrops
› Votre avatar : Asa Butterfield
› Commentaire : Je n’ai pas pu résisté à ce forum trop magnifique (on m’a mis beaucoup trop de pression de toute manière )
› Parrainage : [] oui, s'il vous plait : [x] non, merci !
› Code du forum : Never trust anything that can think for itself if you can't see where it keeps its brain.