L'alcool c'était emparé de lui en cette froide soirée d'avril, il était enfermé dans sa chambre depuis pas mal d'heure, assit à son bureau encombré de papier en tout genre mais surtout de cadavre de bouteilles vides. Il avait un verre posé non loin de là, et il se versa alors rapidement, brusquement et sans l'ombre d'une délicatesse quelques gouttes dans son verre, un peu de whisky pur feu - son pêché mignon et surtout la boisson qui faisait de lui un homme détestable. Il était assi, à moitié avachi, le verre à la main, la bouteille dans l'autre, et quand des gouttes cessèrent de tombé avant que le verre ne soit plein, il grogna alors et jeta de colère la bouteille contre la porte, celle ci se fracassa alors un mille morceaux. Ivre, complètement, il allait être père, et aujourd'hui, il y avait maintenant douze ans qu'il avait perdu deux de ses quatre enfants et son épouse. Des heures qu'il n'était pas sorti de sa chambre. Des heures qu'il avait pour seule compagnie ces bouteilles, son verre, ses souvenirs, son chagrin. - SOOKY ! hurla-t-il alors en tapant de son verre sur la table. Sooky c'était l'elfe de maison, et malgré qu'Andreas soit son maître c'était un elfe qui était toujours poli avec lui, même s'il se faisait insulter comme la pire des créatures qui soit. Zulhiane adorait cette bestiole qui répugnait Andreas mais hélas pour lui, son ex femme en avait fait une parfaite fée du logis sans qui il n'aurait pas pu arriver à grand chose, Sooky avait pris l'habitude de prévenir Miss Dabria quand Andreas était trop ivre pour s'occuper des enfants autrefois. Aujourd'hui, l'elfe semblait rassuré à l'idée qu'une nouvelle femme régisse ces lieux, amesteia, la promise d'Andreas mais également la futur mère de ses deux enfants habitait ici, ils n'étaient pas encore marié, mais cela n'allait être qu'une question de temps. - Foutu elfe. maugéra-t-il alors en buvant son verre cul sec. Ivre, Andreas avait tendance à être impatient. Il finit son verre d'une seule traite, et laissa tomber son verre dans un fracas sur le bureau, il ne se cassa pas, mais se fendit alors. Il poussa un soupire, et se leva alors. Il ne tenait guère debout, il se retint à la table, et fit alors quelques pas verre la porte, il l'ouvrit alors, hurla de nouveau, : - SOOKY SALE ELFE ! Il était odieux quand il avait bu, parfaitement odieux. La chambre était au sommet des escaliers, la demeure des Fawkes était grande, il grogna de nouveau. Il posa son regard sur la porte en face et vit en sortir sa futur épouse, mais également mère de ses futurs enfants, celle-ci était d’ailleurs bien enceinte. Des jumeaux, encore, il avait déjà eu deux paires de jumeaux, Lily et Rose, Nora et Cassian, il n’avait aucune idée des prénoms à cet instant, l’alcool les lui avaient complètement fait sortir de sa tête. Il la fixa, et dit alors : - Où est ce foutu elfe ? Tu l’as pas encore envoyé je ne sais où chercher je ne sais quel truc qui te fait envie ! Sa voix était sèche et cassant. Un homme normal aurait compris qu’une femme pouvait avoir des envies enceinte, et Sooky avait tendance a vouloir faire plaisir à Amesteia était une des rares personnes à lui être favorable dans cette maison.


(désolé c'est court...)

Le mois d’Avril tirait à sa fin et, d’ici trois semaines, Amesteia Pavlovna, fiancée à Andreas Fawkes-Hawthrones, mettrait au monde les enfants de ce dernier, deux jumeaux. A croire que le sorcier ne savait faire des enfants que par paire. Cette plaisanterie, quand elle avait apprit le nombre de bébés dans son ventre, avait beaucoup amusé la russe. Même si au fond, c’était une drôlerie des plus ridicules. Mais soit. La grossesse rend les femmes très bizarres. Amesteia était, en quelques semaines, devenue un monstre d’exigences. Et l’elfe de maison d’Andreas, chez qui elle était venue habiter peu après l’annonce à leurs familles, se pliait à chacune de ses demandes avec ce qui ressemblait à du plaisir. Comme s’il était ravit de voir une femme autre que Nora et Dabria sous ce toit. De fait, quelques fois, la brune en venait à se demander si l’elfe ne détestait pas tout simplement la rousse, ce qui n’aurait pas été pour lui déplaire tant leur rivalité restait vivace malgré le passage du temps. Rien n’avait changé depuis Poudlard, bien au contraire : le mariage arrangé de la russe avec l’anglais avait tout ravivé et c’est une Dabria plus insupportable que jamais qu’il avait fallut qu’Amesteia affronte et ce malgré son état.

Un peu de repos ne fait jamais de mal, surtout pour une femme enceinte. Etendue sur le lit de sa chambre, car le couple ne dormait pas encore toujours ensemble principalement à cause du fait que l’homme forçait souvent beaucoup trop sur l’alcool ce que ne pouvait supporter la sorcière, Amesteia se reposait d’un sommeil lourd que rien n’aurait pût briser. Hormis les cris de son futur époux qui appelait désespérément l’elfe de maison qui ne semblait pas venir. Avec un air bougon, la sang-pur tire son oreiller vers la droite en relevant la tête pour le décoincer et, se le mettant sur la face en prenant soin de boucher ses oreilles, elle essaye de ne pas entendre les vociférations de celui qu’elle doit prendre pour époux. Si en temps normal la jeune femme l’apprécie et s’en est même entiché, Amesteia doit admettre que, depuis quelques temps, l’homme lui est insupportable. Pourtant c’est bien elle qui est sensé être victime de ses hormones, pas lui jusqu’à preuve du contraire.

Sortant de son lit, vêtue de la robe longue et échancrée dans le dos qu’elle n’a pas prit le temps de retirer pour se laisser tomber, épuisée, sur son matelas, la jeune femme avance jusqu’à la porte qu’elle ouvre, sortant dans le couloir. Aussitôt, la mauvaise humeur d’Andreas lui saute à la gorge alors que ce dernier l’accuse d’être à l’origine de l’absence de l’elfe, alors même qu’elle n’a rien demandé à ce dernier. Le plus posément possible, pour ne pas exciter l’homme d’avantage, la sorcière tente de se défendre.

«- Tu n’y es pas du tout Andreas, je dormais, jusqu’à ce que tes cris me réveillent. Je suis épuisée, si cela ne se voit pas.» lance-t-elle en désignant son ventre du bout de son doigt. «L’accouchement est pour bientôt alors pour l’amour du ciel, ménage moi un peu, non ? Si je ne m’abuse, c’est exactement ce qu’ils ont dit à Sainte-Mangouste l’autre jour : il me faut du repos. Es-tu sûr que ce n’est pas Cassian ou Nora, qui a appelé Sooky ? A moins qu’il ne soit partit faire des achats. Tu disais toi-même ce midi qu’il n’y avait plus rien à manger dans cette maison. Il sera sûrement allé acheter de quoi nous ravitailler. Cesse donc de t’énerver si vite pour rien ! Tu as sûrement trop bût, encore une fois !»

L’alcool faisait partie intégrante d’Andreas, surtout ce soir-là. Il était complètement ivre, et avait une attitude plus négligée, lui qui était souvent très propre sur lui, toujours bien habillé, et bien coiffé, là, il devait sentir l’alcool à trois kilomètres. Là, présentement, il avait soif, c’était la soif de l’alcoolique, la soif qui ne s’étanche jamais vraiment, la soif qui vous tord l’estomac mais aussi le cerveau.   Il avait tellement soif qu’il appelait l’elfe de maison à tout va car c’était à peine si ses jambes pouvaient le porter jusqu’à une bouteille. Tellement ivre, trop ivre. Il avait réussi à sortir sur le palier, et vit sa future épouse, et également futur mère de ses enfants sortir sur le palier, le ventre plus qu’arrondi, et dire alors :  - Tu n’y es pas du tout Andreas, je dormais, jusqu’à ce que tes cris me réveillent. Je suis épuisée, si cela ne se voit pas. Il la fixait, le regard un peu vitreux – oui, bon elle était enceinte, oui, elle avait donc de quoi être fatiguée. Mais ne pouvait-elle pas lui amener un verre ? Telles étaient les pensées de l’alcoolique, la boisson avant le reste. Elle poursuivit ensuite, par une longue tirade qui demanda à l’homme ivre de mobiliser beaucoup de ses capacités cognitives pour comprendre. L’accouchement est pour bientôt alors pour l’amour du ciel, ménage moi un peu, non ? Si je ne m’abuse, c’est exactement ce qu’ils ont dit à Sainte-Mangouste l’autre jour : il me faut du repos. Es-tu sûr que ce n’est pas Cassian ou Nora, qui a appelé Sooky ? A moins qu’il ne soit partit faire des achats. Tu disais toi-même ce midi qu’il n’y avait plus rien à manger dans cette maison. Il sera sûrement allé acheter de quoi nous ravitailler. Cesse donc de t’énerver si vite pour rien ! Tu as sûrement trop bût, encore une fois ! Encore ivre ? Si peu. Il poussa un soupire et grogna un peu comme un type un peu bourru, il dit alors : - Je n’ai pas faim mais soif, cet abruti d’elfe est complètement cinglé – j’pense qu’on devrait rétablir la tradition de décapité ces créatures difformes quand elles ne sont plus capable d’aller cherche une bonne bouteille de whisky pur feu, par Merlin ! Il fit un pas vers sa futur épouse, et tituba alors un peu, rien de bien grave, heureusement que la rembarre de l’escalier n’était pas loin si Andreas aurait bien pu se retrouver les quatre fers en l’air, par terre – son équilibre était mis en déroute par les vapeurs d’alcool. - Je ne m’énerve pas  - je … CONSTATE ! Il avait haussé la voix, car il était bel et bien en train de s’énerver, comme toujours. Il était impulsif, et encore plus quand il avait bu, ce qui était assez courant ces derniers temps, encore plus courant depuis que la jeune femme était enceinte, encore plus fréquent depuis que lui et Dabria s’était assez violemment disputé, il avait également besoin de boire depuis que la date du décès de sa femme et de ses fills approchaient à grand pas. Il posa alors son regard sur Amesteia, et dit alors : -Bientôt ? Il esquissa un rire nerveux, il n’arrivait pas admettre qu’il allait être père.- Va donc te coucher ! Son ton était énervé, il se tenait toujours à la rembarre à quelques pas de la jeune femme, il essaya de se lâcher, mais tituba un peu, il fit quelque pas avant de se retrouver face à la jeune femme – sa future épouse, la future mère de ses enfants. Il se retint alors un peu à elle, ayant fini par retrouver un semblant d’équilibre, la pauvre Ame devait sentir l’alcool à pleines narines, - Vas-te-cou…coucher. Dit-il sur un ton un peu autoritaire en la tenant par les épaules.

L'odeur de l'alcool parvient nettement aux narines de la jeune femme qui se sent soudainement prise de nausées. Un fumet infections l'enveloppe, l'emprisonne. L'envie de prendre ses jambes à son cou se fait intense mais la demoiselle se retient de sorte à fixer son futur époux. Comment peut-il à ce point ressembler à un déchet sur pattes, quand il s'en donne la peine ? La demoiselle comprend bien qu'il puisse être malheureux. Mais l'idée d'avoir bientôt des enfants pourrait tout de même l’égayer un peu. Et en fin de compte, même pas. La sorcière n'aime pas le voir dans un tel état. Il faut bien le dire, le choix de son grand-père concernant son fiancé ravi la jeune femme qui apprécie de plus en plus ce dernier. Mais vraiment par moment, ces fiançailles sont bien lourdes sur les épaules de la demoiselle qui ne sait plus comment faire pour soutenir Andreas, pour l'aider à aller mieux. Son homme n'est pas vraiment du genre facile à vivre. Pas toujours du moins. Car la jeune femme sait aussi que, par moment, il peut être vraiment charmant. Et c'est bien cela qui fait qu'elle tient tant à lui, en fin de compte.

La sorcière écoute les propos de son fiancé ivre sans dire un mot. Si la jeune femme n’apprécie pas vraiment les elfes de maisons – comme un tas d'autres choses, notons – les mots de son cher et tendre ne la ravissent pas vraiment tant il montre à quel point celui-ci a sombré dans la bibine une fois de plus. Amesteia sent son cœur battre la chamade à mesure que les minutes passent et un cou dans son ventre lui indique qu'elle est trop stressée pour ses jumeaux.

D'un regard désolé, la jeune femme le regarde s'agripper à la rambarde de l'escalier en donnant un ordre avant de finalement se retrouver contre elle, se soutenant sur ses frêles épaules pour ne pas chuter alors qu'il répète son ordre. Qui ne manque pas d'attiser l'amour du sarcasme de la demoiselle.

«- Ah bon ? Tu ne sais pas tenir sur tes jambes et tu t'imagines pouvoir me forcer à quoi que ce soit ?» La jeune femme a un petit rire puis se radoucie. Non vraiment, elle n'aime pas le voir dans un si sale état. «Viens te coucher avec moi Andreas.... Je n'aime pas être seule et puis les enfants bougent, ça leur ferait plaisir que tu essaye de les sentir j'en suis sûre. Puis ça te fera un peu de compagnie comme ça...» Accessoirement, cela lui ferait penser à autre chose qu'à se bourrer la gueule en pleurant le passé mais cela, la brune ne le dit pas de sorte à ne pas le contrarier. Dans son état, elle ne se sent pas vraiment la force de lutter. Et à dire vrai, elle déteste cette impression de faiblesse qu'elle se renvoie à chaque instants.

Malgré son ventre rond, sa fatigue et le stade avancé de sa grossesse, Amesteia glisse un bras de son cher et tendre par dessus ses épaules de sortes à le soutenir jusqu'à ce qu'ils soient arrivés dans le grand lit de la chambre qu'elle occupe presque chaque nuits ces temps-ci, tant à cause du fait qu'elle déteste être dérangée dans son sommeil à une heure avancée de la nuit par un Andreas ivre qu'à cause du fait que parce que Nora fait des siennes dès qu'elle apprend la présence de sa future belle-mère dans la chambre paternelle. Alors que la russe soutient son homme et tente de le faire marcher sans trop d'encombres, ce dernier ce montre quelques peu résistant et, après cinq minutes, la jeune femme abandonne devant l'air têtu du sorcier. Ainsi se retourne-t-elle pour lui faire face au milieu de ce couloir, quelque peu vexée qu'il ne veuille pas lui accorder un peu de temps, même si elle n'en dit rien et reste muette comme une carpe, à le fixer.