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BULLETPROOF (cameron)

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Madeline B. Rookwood
Madeline B. Rookwood


Je suis la préfète en chef, la reine des reines.

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MessageSujet: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptySam 2 Nov - 18:18



THIS TIME I'LL BE BULLETPROOF


    Essoufflée, les cheveux dans tous les sens, mon uniforme des rouges et ors pleins de terre, une coupure sur la joue et un oeil au beurre noire. C'est dans ce piteux état que je quittais les serres de botanique, maudissant en silence mon professeur de potion. En cursus de sécurité magique pour ma onzième année à Poudlard, je n'étudiais plus la botanique et n'aurais pas du me retrouver dans ces serres. Mais mon professeur de potion s'était mit en tête de nous laisser récolter nous même les ingrédients de la potion que nous avions à préparer, parmi lesquels figurait une gousse de Snargalouf. Je m'estimais cependant heureuse de ne pas être tombé sur une potion demandant des ingrédients plus délicat à rassembler. Du style crochet de basilic. Et j'avais l'intime conviction que voler dans la réserve de notre professeur ne serait pas perçut comme une « technique personnelle de collecte des ingrédients. » La journée se terminait et je n'avais qu'une hâte, prendre une bonne douche et regagner le confort de la salle commune des Gryffondor. L'automne m'avait toujours rendu paresseuse, les couleurs que prenait le paysage incitaient plus à la rêverie qu'à la rédaction des nombreux rouleaux de parchemins qui nous étaient demandé. Après une douche brûlante qui me sembla durer un siècle, je me résignais à rejoindre mes camarades qui devait déjà travailler d'arrache pied en cette fin d'après midi. En me regardant dans la glace, je m'aperçut que je n'avais soigné ni mon oeil au beurre noir ni la coupure qui me barrait la joue droite. Pour la coupure, je savais quoi faire. J'appliquais rapidement un baume que je gardais toujours dans ma table de nuit, j'étais sujette aux accidents, et la malédiction ne semblait pas s'arranger au fil des années. Au bout d'une vingtaine de seconde, une sensation de chaleur à l'endroit de la coupure m'indiqua que le baume avait agit. J'enlevais les dernières traces de la crème verte et effectivement, la blessure avait disparue. En revanche, pour mon oeil au beurre noir, je ne pouvais rien faire. Kirsten avait ce drôle de mélange violet qui aurait fait disparaître le problème en quelques minutes, mais mon amie futur médicomage était en cours jusqu'à ce soir, il me faudrait l'attendre. Je m'installais à une table, prête à terminer un devoir de trois rouleaux de parchemins sur le sortilège du patronus. Pas vraiment compliqué en soi, mais les mécanismes utilisés par ce sort était plus complexe qu'il n'y paraissait. Mais je devais me rendre à l'évidence, je ne parvenais pas à me concentrer. Après avoir relu une dizaine de fois la même phrase sans la comprendre, je fermais le livre d'un mouvement sec. Je me levais et quittais la salle commune, j'avais besoin de prendre l'air.

    Je savais parfaitement ce qui me distrayais de mes cours. Je savais ce que j'avais à faire, je n'arrivais simplement pas à trouver le courage de le faire. Une Gryffondor à qui le courage faisait défaut ? Ridicule. J'avais toujours eu du mal à prendre des décisions, donc je laissais les signes et mon instinct me guider. Parfois c'était une réussite, parfois un désastre. Cette fois, je n'avais pas le droit à l'erreur. Même si au fond, mon choix était fait. Je devais parler à Cameron, je devais lui dire la vérité, sur Noah, sur mon absence. Nous ne pouvions pas continuer comme ça, ni lui ni moi. Nous devions nous marier. Il devait donc savoir. Mais le bon moment ne semblait jamais me présenter. Et je ne pouvais pas me permettre le luxe d'attendre indéfiniment. Bellatrix finirait par s'en mêler, et ce serait pire que tout. Je laissais mes pas me guider et j'errais un peu au hasard dans le château. Je finis par atterrir dans les sous sols, je n'aimais pas spécialement cet endroit, trop sombre, trop humide. Mais il y avait toujours le jardin perdu. Après un brève hésitation, je me dis que je pourrais parfaitement sauter le diner, j'expliquerais aux autres que j'étais à la bibliothèque, ils ne se poseront pas de question. Le jardin perdu était une des nombreuses curiosités de l'école, un parc, sous le château, avec des arbres aussi hauts, une herbe aussi verte que la haut. Je déambulais un moment au hasard, dans mes pensées. J'effleurais du bout des doigts mon oeil où le coquard avait viré au noir, ce qui me tira une grimace. Je devais parler à Cameron, mais je ne savais ni quand, ni comment. Chacune de nos rencontrer finissait dans les cris. Comment allait-il prendre la nouvelle ? Difficile de croire que nous devons nous marier dans peu de temps. Un bruissement derrière moi me fit sursauter. Une silhouette se dégagea d'entre les arbres. Une silhouette que j'aurais reconnu entre mille. C'était peut-être mon signe. Cameron ? Dis-je à mi voix, hésitante, comme si je l'appelais tout en espérant que ce ne soit pas lui.
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Cameron Rookwood
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Futés, rusés, tous les qualificatifs sont bons. Nous sommes les héritiers de Salazar.

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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyLun 11 Nov - 3:13

“Nobody said it was easy It's such a shame for us to part Nobody said it was easy No one ever said it would be this hard Oh take me back to the start” — Coldplay
Il était près de midi lorsque Cameron émergea d’un sommeil agité. Encore une fois, la nuit avait été extrêmement courte et il n’eût pas la volonté de renoncer à quelques minutes de repos supplémentaires. Il écouta silencieusement tous les bruits de la vie quotidienne qui grandissaient autour de lui, avec l’envie de se fondre un peu plus dans le décor. Il savait que cette impression de sécurité n’était qu’une illusion, qu’une couverture aussi duveteuse soit-elle ne l’épargnerait pas des dangers qui l’attendaient là-dehors. C’était toutefois quelques minutes qu’il prenait toujours le temps d’apprécier avant d’avoir à retrouver les cruelles dimensions de la réalité.  Après un temps, Gustav se glissa furtivement près de lui et le pressa hors du lit : “D’accord, d’accord”, l’apaisa-t-il à contrecœur, le flattant affectueusement au coin de la mâchoire. Le félin ronronna de satisfaction et Cameron se redressa lentement pour calmer une sensation nauséeuse au creux de l’estomac. Il se sentait malade. Les draps qui lui ceignaient la taille étaient humides, son haut blanc s’accrochait désagréablement à sa poitrine et lorsqu’il passa une main sur son front fiévreux, son regard vairon s’attarda sur la marque brune qu’on avait imprimée sur son avant-bras gauche, quelques semaines plus tôt. Il n’y avait aucun mystère derrière cet état. Cameron poussa un long soupir. S’il était moyennement parvenu à dissimuler l’épuisement qu’il accumulait depuis plusieurs mois, son état de santé n’en était pas moins préoccupant. Sa peau avait adoptée une pâleur inquiétante ; sa perte de poids lui avait dessiné des traits plus sévères et il y avait quelque chose d’indéchiffrable dans sa stature, sa démarche : comme s’il s’était condamné à une tâche absurde, à porter le poids du monde toute la journée. “T’as une sale mine Rookwood. Mauvaise nuit ?”. Le commentaire avait filé avec tant de spontanéité qu’un sourire y répondit aussitôt : “Mauvais mois ! Et toi, c’quoi ton excuse ?”, répliqua-t-il goguenard, se penchant pour éviter un jet d’oreillers protestataire. Trop lent, il en reçut deux en pleine figure. “Habille-toi en vitesse, princesse ! J’ai entendu dire que l’équipe se réunissait pour un entraînement de dernière minute. Spoiler Alert : Il pleut”. Un grognement inintelligible lui répondit.
Après s’être attardé dans la salle de bains pour chasser une sensation de froid visiblement indisposée à l’abandonner, Cameron rejoignit la Grande Salle avec la ferme intention d’avaler un “petit-déjeuner de champion”. Malheureusement, toasts grillés et pots de marmelade avaient déjà cédé place au service du midi et il dut se contenter d’un grand verre de jus de citrouille accompagné de quelques saucisses —qu’il eut toutes les peines du monde à terminer, à la fois écœuré par les odeurs salées et la dégustation singulièrement expressive de son voisin d’en face. Ses pupilles glissèrent machinalement sur la table des professeurs et son sang se glaça lorsqu’il s’aperçut que Dabria vrillait sur lui un regard aussi glacial qu’attentif. Le médicomage s’empressa de quitter la table des Serpentard d’une démarche raide.
L’entraînement se révéla chaotique. Une pluie diluvienne s’était acharnée sur le terrain de Quidditch et la visibilité fût telle que les joueurs peinèrent à se distinguer les uns des autres. Cameron pourchassa le Vif d’Or pendant deux heures et ne réussit à mettre la main dessus qu’à deux reprises. Ils atterrirent finalement dans une grande flaque boueuse, alors que le crépuscule commençait à s’installer sur le parc de l’école : “Même heure lundi ! Je ne sais pas ce que vous avez foutu cet été, mais si vous voulez écraser Serdaigle à l’ouverture de la saison, il va falloir mettre les bouchées doubles”, aboya le capitaine avant de s’engouffrer dans le bureau qui lui était réservé. Cameron roula des yeux en massant son épaule endolorie —par malchance, Evander avait échoué à détourner un Cognard particulièrement agressif. Il s’accorda un brin de toilette tandis que ses camarades quittaient les vestiaires un à un. Seul, il enfila un épais pull de laine pourpre et en ajusta les manches au-dessus de ses avant-bras avant de rejoindre le château.
Il renonça rapidement au banquet en sentant poindre une nouvelle migraine. Il ne tenait pas à passer par l’infirmerie pour si peu, mais sans doute demanderait-il un de ses philtres revigorants à mademoiselle Nott d’ici la fin de la semaine. En attendant, le mensuel de métamorphose sous le bras, il rejoignit le Jardin Perdu. Il avait toujours apprécié cette pièce unique au cœur des fondations de Poudlard. Il y venait si régulièrement que le directeur de sa maison l’avait autorisé à entretenir des plants de géraniums dentus à l’écart des espaces de détente. Au fil des années, il était parvenu à grossir ses cultures, de manière à pouvoir récolter les ingrédients qu’il utilisait en classe de potions à défaut de briller dans cette matière.
Cette fois-ci, Cameron ne s’y attarda que pour arroser quelques pots et s’assurer que la végétation n’avait pas gonfler au point de bloquer la lumière dont les plus jeunes plants avaient besoin pour s’endurcir.
Les mains tâchées de terre et les boucles désorganisées, Cameron se traça un chemin vers le sentier principal de la salle, tout en réfléchissant à la meilleure manière possible d’amener son professeur de botanique à présenter une étude de cas sur une attaque de Filet du Diable en classe. Bien entendu, c’était une plante extrêmement dangereuse —il avait tout lu à son propos— et des mesures particulières seraient à prendre s’ils venaient à—“Cameron?”. Il se raidit instantanément, redressa le menton pour chercher la jeune femme et son regard rencontra la silhouette de Madeline. Mais bien entendu, il l’avait reconnue au simple timbre incertain de sa voix. C’était ainsi qu’ils s’adressaient l’un à l’autre à présent. L’air songeur qui s’était dessiné sur ses traits une fraction de seconde plus tôt céda place à un dépit presque mécanique : “Qu’est-ce que tu fabriques ici ?”, l’interrogea-t-il en plissant les paupières avec méfiance. Il arqua un sourcil en remarquant l’état de son œil droit : “Tu te prépares pour Halloween ?”, ajouta-t-il avec une légèreté qui ne collait pas à son visage. Se frottant les mains pour les adoucir, il finit par les caler sous ses bras croisés en s’approchant légèrement d’elle : “Qu’est-ce qui t’es arrivée?”, consentit-il à demander malgré lui. S’ils se déchiraient comme chat et chien depuis l’annonce de leurs fiançailles, Cameron n’avait jamais cessé de se soucier de Madeline –peu importe combien il le dissimulait sous une épaisse couche de sarcasmes. Personne n’avait le droit de lever la main sur elle, sans en subir son courroux. “Alors ? Je ne suis pas d'humeur à jouer aux devinettes, ni à faire causette, alors s—”
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Madeline B. Rookwood
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyDim 17 Nov - 17:05



    D'aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours vu Cameron comme un model. Benjamine des Rosier, j'avais grandit dans un monde d'homme et j'avais du apprendre à faire avec. Tout comme ma mère l'avait fait avant moi. Si nous ne nous vouions pas cette haine réciproque, je suppose que nous aurions vu à quel pont nous étions semblable et qu'elle m'aurait apprit à m'en sortir. Elle ne l'avait pas fait, et je suppose que personne ne l'avait fait pour elle, elle avait apprit seule. J'avais donc apprit seule, à mon tour. Quand Cameron était arrivé dans ma vie, je n'étais qu'une gamine de onze ans, apeurée, doutant de tout et surtout d'elle. Cameron m'avait montré qui j'étais, j'avais grandit à ses côtés, j'étais devenu plus forte. Quand le Choipeau m'avait envoyé à Gryffondor, j'avais vu une ombre dans son regard pourtant il ne m'avait pas renié, comme l'avait fait ma famille et la plupart des autres sang purs. Cameron avait été le meilleur ami que j'ai jamais eu, mon protecteur, mon grand frère, mon professeur. Puis nous avions grandit, et il s'imposait chaque jour un peu plus comme un évidence dans ma vie. Quand je m'étais retrouvé fiancé à Ulysse, j'ai voulu me prouver que j'étais assez forte pour gérer ça toute seule. Il aurait été là pour moi, bien sur, si je lui avait demandé, sa loyauté aurait été sans faille. Je ne voulais pas avoir besoin de lui, je voulais lui montrer que je n'étais plus la petite fille apeurée qu'il avait rencontré dans le Poudlard Express. J'avais eu tord. J'ai souvent voulu revenir en arrière, pouvoir changer le passé, me blottir dans ses bras et lui dire « aide moi », dans un murmure, parce que je savais qu'il aurait compris. Mais sur le moment, quelque chose m'en avait empêché. J'avais honte. Honte de ce que je devenais, honte d'avoir une foi de plus besoin de lui, honte de ce que j'avais laissé Ulysse me faire. Alors je n'avais rien dit. Ni à lui ni à personne d'autre. En revenant à Poudlard, j'avais pensé que les choses pourraient rentrer dans l'ordre, avec quelques efforts, nous finirions par retrouver ce lien si particulier qui nous unissait. Mais je m'étais trompé. A mon retour, il n'avait que du mépris pour moi. Je m'en voulais au delà du raisonnable, j'aurais voulu tout lui dire, mais une fois de plus, les mots restaient bloqués au fond de ma gorge. Quand j'appelais son nom, je savais que c'était lui. Je connaissais tout de Cameron, sa démarche, le son de sa voix, je décodais son humeur à sa façon de rire... Je fis quelques pas et m'arrêtais face à lui. Mon regard rencontra le sien, gris comme l'acier, qui me fixait sans ciller, et s'y fixèrent. Non, décidément, nous n'étions plus des gamins. Il y avait dans nos yeux cette colère, cette rancune, où se mêlait le manque de l'autre et l'incompréhension. Qu’est-ce que tu fabriques ici ? Son ton méfiant, froid, était blessant, mais je m'y étais habitué, et je lui rendais bien la pareil. Je haussais un sourcil avec l'envie de lui répondre que je n'avais pas de compte à lui rendre. J'ai passé l'âge de demander la permission pour me promener. Lui répondis-je d'un ton neutre. Il ne 'en formalisa pas, c'était bien neutre au vue de ce que nous avions l'habitude de nous cracher au visage. Je vis immédiatement qu'il avait remarqué mon coquard, j'aurais préféré qu'il soit soigné, me présenter à lui l'oeil violacé ne me rendais pas aussi froide et insensible que je l'aurai souhaité. Je répondis à sa question par un rictus à défaut de pouvoir à nouveau me chamailler avec lui parce qu'il passait son temps à se moquer de moi. Qu’est-ce qui t’es arrivée? Sa question me prit au dépourvue, il s'en souciait donc vraiment ? Peut-être que j'avais prit la sale habitude de le voir bien plus mauvais qu'il ne l'était. J'étais tellement en colère contre lui, mais aussi contre moi, que je parvenais à refouler tous les bons moments que nous avions partagé et tout ce qu'il m'avait apporté. Mais s'il fallait être franche, j'avais aussi mes tord dans l'histoire, bien que mon fiancé -ce mot sonnait étrangement- ne soit pas un saint, loin de là. Il s'impatienta de me voir perdue dans mes réflexion. Rien du tout, un petit accident dans les serres de botanique, ça finira par passer tout seul... Cameron était étudiant en médicomagie, il savait qu'au fil des jours, mon oeil changerait de couleur puis le coup finirait par disparaître. Ou que je pouvais demander à quelqu'un de soigner ça pour moi. Il me connaissait bien que je ne me connaissais moi même, il savait que les sorts de guérison n'était pas mon domaine de prédilection, ce qui l'avait beaucoup inquiété par le passé, connaissant mon ambition de devenir auror. Tu crois qu'on devrait... discuter ? Les mots étaient sortis avant que je ne puisse les retenir. Est-ce que j'en avais envie ? Je ne sais pas, en tout cas, j'avais sacrément peur. Si c'était mon signe, le moment de dire la vérité, je redoutais le pire. Je ne voulais pas perdre Cameron, pourtant j'avais l'impression que c'était déjà trop tard.
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyJeu 28 Nov - 17:52

Cameron s’approcha de quelques pas et s’immobilisa à une distance qu’il jugea respectable—suffisamment proche pour qu’ils puissent entretenir une conversation en toute intimité et, assez loin pour ne pas soulever de faux-semblants : ils n’étaient pas amis. À vrai dire, Cameron aurait eu toutes les peines du monde à définir clairement ce qu’ils étaient aujourd’hui : fiancés, ennemis, alliés ? Tout se mélangeait dans sa tête et parfois il cédait à la facilité du souvenir. Il se rappelait une époque où ils savaient ce qu’ils représentaient l’un pour l’autre sans avoir à en débattre pendant des heures avec leur conscience. Il réanimait leur première rencontre dans le Poudlard Express ; les périodes de Noël où ils sélectionnaient leurs cadeaux avec la plus grande attention ; leur première sortie à Pré-Au-Lard à l’aube de leur troisième année, lorsqu’ils avaient involontairement dépassé les limites autorisées par l’école et s’étaient retrouvés dans le bureau de la direction de Gryffondor. L’appréhension des examens ; les parties d’échecs versions sorciers au cours desquelles il se faisait insulter par ses propres pièces et lorsqu’il cédait volontairement la victoire à Madeline pour ménager son égo, sachant qu’il ne la dupait pas malgré tout. Les excursions dans les cuisines à des heures improbables ; les desseins insensés pour leur avenir encore vierge ; les après-midi au bord du la—STOP. Par la barbe de Merlin ! C’était un cercle des plus vicieux : s’il commençait toujours par chercher du réconfort dans sa mémoire ; il n’en ressortait que plus aigri en réalisant combien leurs chemins avaient divergé et qu’à l’heure actuelle, ils ressemblaient plus à deux étrangers qu’aux deux enfants en quête d’aventures qu’ils étaient autrefois.
Cameron croisa les bras sur sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un bouclier particulièrement efficace—contre quoi ? Oh, inutile de répondre—et toisa la jeune femme. Il hocha silencieusement la tête lorsqu’elle l’informa sur les origines de l’hématome qui lui couvrait une partie de l’œil droit et lui donnait un drôle d’air. Très bien ! Personne à malmener dans ce cas, songea-t-il avec acrimonie. En vérité, il aurait été ravi d’avoir un prétexte pour croiser le fer avec quiconque qui ne fût pas un Mangemort. Dieu sait qu’il avait besoin d’expulser la frustration, la fatigue et la contrariété des dernières semaines sans risquer d’en subir les conséquences entre les mains de Dabria. “Tu devrais essayer un effaceur de bleus. Je crois qu’ils en vendent dans les boutiques de farces et attrapes. La pommade n’est pas très ragoûtante mais c’est efficace”, lui recommanda-t-il d’un ton si monocorde qu’il aurait pu rivalisé avec celui du professeur Binns. Le cataplasme en question formait une épaisse pâte jaune à l’odeur suffisamment tenace pour dissuader quiconque de recevoir des coups à l’avenir. “Tu peux aussi prendre le temps d’aller à l’infirmerie. Avant le mariage, de préférence. À moins que tu ne tiennes à causer une hémorragie interne à ma mère”, ajouta-t-il en arquant un sourcil, désinvolte. Son ton avait flanché sur la dernière note mais il fît mine de ne pas s’en être aperçu. L’approche des noces le rendait nerveux. Ça rendait les évènements bien plus réels qu’ils ne l’avaient été depuis des mois et il y avait tant de choses qui n’étaient pas réglées entre eux. Cameron avait béni chaque jour les multiples concours de circonstances qui avaient repoussé leurs noces depuis l’annonce de leurs fiançailles, deux ans plus tôt. Mais aujourd’hui, il n’y avait plus rien pour se mettre sur le chemin de l’autel et, aucun d’entre eux ne pourrait s’y dérober.
“Très bien, bonne promenade Rosier”, finit-il par conclure d’un haussement d’épaules après quelques secondes de silence. Il ne discernait pas l’issue de cette conversation et n’avait aucune envie de s’attarder. Il esquissa quelques pas vers la sortie, soulagé de s’en tirer à si bon compte—on ne peut pas dire que leurs rapports aient été si bien menés ces derniers temps—lorsque la voix de Madeline le rappela à l’ordre. “Pardon?”, s’étonna-t-il avec une expression de sincère surprise polie. Depuis quand prenaient-ils le temps de ‘discuter’? Ils n’avaient plus rien à se dire, c’était là toute la cruauté de ce qu’ils étaient devenus. Trop d’amertume, trop de souvenirs, trop de sentiments inavoués et avortés. La plus longue conversation qu’ils aient tenus depuis l’annonce de leurs fiançailles s’étaient terminées en éclats de colère. Il pivota dans sa direction en fronçant les sourcils : “Discuter?”, souleva-t-il avec ce même ton surpris. Ses traits avaient adopté un masque qui mêlait fausse nonchalance et curiosité camouflée. “Et de quoi aimerais-tu parler? Cours, quidditch, préfectorat, familles ?”. Ses lèvres se tordirent dans un rictus amer: “Tu ne trouves pas ça ridicule ?”. Reproches, il détourna les yeux en se massant machinalement l’avant-bras gauche. Que leur restaient-ils aujourd’hui du lien qui les avaient unis autrefois? Restait-il quelque chose à sauver au milieu des cendres?
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Madeline B. Rookwood
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyJeu 28 Nov - 19:02


Comment avions nous pu en arriver là ? Nous détestions nous vraiment ? Je ne savais plus vraiment, j'avais pourtant toujours besoin de lui à mes côtés, et je n'étais pas cette sensation de dépendance. Je l'écoutais crachais son venin, et mon visage se ferma. Je ne voulais pas lui montrer à quel point il me blessait, j'aurais voulu qu'il sache ce qu'avait été ma vie ces dernières années, la torture permanente que j'avais enduré, mais je le méprisais trop pour lui dire quoi que se soit, le laisser comprendre que finalement il avait raison, que j'étais faible. Tu peux aussi prendre le temps d’aller à l’infirmerie. Avant le mariage, de préférence. À moins que tu ne tiennes à causer une hémorragie interne à ma mère. Aïe. C'était douloureux, mais je ne laissais rien paraître, me contentant d'un regard froid. Je ne pu m'empêcher de lui lancer une remarque bien sentie, incapable de ne pas répondre à ce que je voyais comme une provocation totalement délibérée. Si perdre un oeil revient à annuler le mariage, considère que c'est fait. C'était mesquin, mais c'était notre mode de fonctionnement à présent. C'était aussi d'une tristesse, et tellement pathétique. Mais c'était ce qui semblait nous résumer le mieux depuis quelques années. Je me demandais parfois où était passé tout l'amour, toute l'estime et toute la complicité qu'il y avait alors entre nous. Je ne le laissais pas partir et le rappelais. Sa surprise me tira un sourire involontaire. Discuter ? Je me pinçais les lèvres mais cela ne m'empêcha pas de laisser échapper une nouvelle remarque alors qu'il aurait surement mieux valut que je la ferme. Oui, ça se fait, entre gens civilisés. On le faisait avant. Vu mes remarques, je ne pouvais raisonnablement pas m'attendre à des amabilités de sa part, et je ne fus pas déçue de ses railleries, même si compte tenu de ce que j'avais à lui dire, j'avais plus envie de le gifler, de le forcer à m'écouter avant de m'enfuir en courant. Tu ne trouves pas ça ridicule ? Je croisais les bras, comme pour résister à l'envie de le frapper et de lui répondre que ce qui était ridicule, c'était nous. Je ne sais pas très bien ce qui avait déclenché cette soudaine colère en moi, ses moqueries, son ton hautain, ou la simple idée de devoir lui dire la vérité. Si tu trouve ça ridicule alors attend d'entendre ce que j'ai à te dire... Je scrutais son regard gris, tellement froid. Les mots restaient bloqués dans ma gorge.

J'aurais voulu qu'il voit dans ma tête, ça aurait été plus simple. Qu'il voit ce que je voyais dans mes cauchemars. Mon reflet déformé dans le miroir de ma chambre, la colère froide de mon père, le mépris de ma mère, le visage menaçant d'Ulysse, ses doigts glacés serrés autour de mes poignets toujours couverts de bleus. Puis Noah, mon petit métamorphomage, minuscule dans son couffin. Oui, comme ça je n'aurais pas eu à prononcer des mots qui de toute façon ne voulaient pas sortir. Tu veux bien arrêter de te poser en victime Cameron ? Pourquoi tu refuse de comprendre, pourquoi tu es si lâche ? Je sentais que je haussais le ton, que j'avais plus de mal à me contrôler, ma respiration se faisait plus saccadée tandis que mes cheveux viraient au roux vif. Je m'approchais de lui, menaçante. Maintenant tu vas m'écouter. C'était trop tard, je ne pouvais plus reculer, et la colère semblait me donner des ailes, c'était le moment ou jamais d'en profiter. Tu veux savoir ce qui allait pas chez moi avant que je parte ? J'étais fiancé à un malade mental, violent, Ulysse Lestrange si tu te souviens bien. C'était déjà une sacrée tuile, mais devine quoi ? C'était rien à côté de ce qui s'est passé ensuite ! Parce que je suis tombé enceinte. J'avais crié sans vraiment m'en rendre compte. Le silence qui suivit était une chape de plomb terrible. Je tremblais de la tête au pied, le souffle cour et les yeux vrillés dans les siens, mais c'était dit. Je n'eu même pas le loisir de regretter ma décision, je n'avais plus l'impression de sentir grand chose si ce n'est pas sensation d'engourdissement au bout de mes doigts. Et maintenant Cameron, qu'est-ce qu'on fait ?


Dernière édition par Madeline B. Rosier le Jeu 23 Jan - 11:57, édité 1 fois
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Cameron Rookwood
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyJeu 28 Nov - 22:38

L’ombre d’un sourire flotta sur les lèvres de Cameron à la réponse qu’elle lui offrit vis-à-vis de leur mariage à venir: “Malheureusement, je pense qu’il en faudra bien plus pour que nos parents estime l’union caduque. Mais bien essayé”, répondit-il d’une voix suffisamment légère pour qu’on y interprète une touche d’humour noir inespérée. Il ne s’attendait pas à ce que la conversation se prolonge au-delà des civilités auxquelles ils s’étaient accoutumés l’un l’autre. Ni même à ce qu’elle l’ait trouvé pour une raison spécifique; aussi n’eût-il guère besoin de feindre la surprise qui s’imprima authentiquement sur ses traits lorsqu’elle lui proposa de s’attarder et discuter un peu. Mais discuter de quoi? Cameron avait beau retourné la situation présente et les derniers évènements dans tous les sens possibles et inimaginables … Il n’y voyait aucun motif pour lequel Madeline prendrait la peine de ménager son mauvais caractère. Ses pupilles vairons la détaillèrent attentivement. Elle semblait partagée, incertaine. Quelque chose l’empêchait de parler librement. Encore une fois, il aurait souhaité pouvoir investir ses pensées et comprendre ce qu’elle lui cachait. Mais son tuteur l’avait toujours tenu à l’écart de la légimancie. “S’immerger dans les pensées des autres de manière si impudique peut rapidement devenir une drogue. Je peux t’assurer que tu n’as pas envie de te rendre aussi aisément dépendant des autres Cameron”, lui avait-il répété à plusieurs reprises à chaque fois qu’il se plaignait des classes de l’art inverse.
Grâce à l’occlumancie, Cameron avait appris la discipline. La maîtrise de soi, le contrôle de ses émotions et l’ordre de ses pensées. Mais en cet instant, aucune de ces leçons ne semblaient pouvoir le prévenir de la colère qui fondit subitement sur lui avec l’efficacité d’un oiseau de proie. C’était tout le problème avec Madeline. Elle avait une emprise qu’elle ne soupçonnait pas sur lui. Elle ramenait à la surface tout ce qu’il s’appliquait à enterrer au plus profond; trouvait les mots pour l’apaiser aussi sûrement qu’elle sélectionnait ceux pour le tirer hors de ses gonds. Elle le connaissait trop bien—aussi bien que lui la connaissait, elle. “C’est moi que tu traites de lâche?”, s’étrangla-t-il d’une voix blanche. La colère poussa un grognement féroce. Offusqué du culot qu’elle semblait s’être découvert au cours de la dernière minute, Cameron décroisa les bras tandis que son visage s’empourprait, furieux et piqué au vif: “Laisse-moi te rappeler que c’est toi qui est partie Madeline ! Et c’est moi qui est resté ici, comme un con, pendant que tu vivais je-ne-sais-quoi, je-ne-sais-où avec je-ne-sais-qui pendant une année entière, alors ferme-là !”. Elle avait touché une corde sensible, évidemment. Non seulement il ne supportait pas qu’on attaque son honneur, mais cette période d’incertitudes, de rancunes, d’auto-flagellation et de craintes était encore suffisamment fraîche dans son esprit pour qu’il commette l’erreur de réagir au quart de tour. “Je ne crois pas non. Je ne suis pas intéressé”, répliqua-t-il sèchement. Il lui tourna le dos, les poings désormais serrés sur son mensuel de métamorphose qui ne l’avait pas quitté depuis le début de la conversation. Il ferma les paupières une courte seconde pour se ressaisir—vainement—et il haussa le ton à son tour: “Tu n’as pas besoin de me rappeler quel genre d’énergumène est Ulysse Lestrange, merci !”, s’irrita-t-il en l’écoutant malgré lui. N’avait-il pas assisté à leur rapprochement à une époque où leur future union lui crevait littéralement le cœur ? Il eût une pensée fugitive pour Bellatrix qui avait épousé la brute. Il avait même entendu dire qu’elle lui avait donné un enfant. Sacrilège; si certaines personnes devaient se voir refuser le droit de procréer, il ne doutait pas qu’Ulysse obtienne une place de choix en haut de la liste.
Cameron pivota à demi dans sa direction. Il lui en voulait de raviver les vieilles rancunes. Il avait très mal vécu le temps qu’elle avait passé à l’écart; combien de fois s’était-il reproché son départ avant de comprendre qu’il n’avait peut-être qu’une infime responsabilité dans la tournure des évènements? Elle ne lui avait envoyé aucune lettre, il n’avait réussi à tirer aucun renseignement à Anastasie. C’était comme si elle avait disparue de la circulation.
“Tu aur… Quoi ?”, s’interrompit-il avec le sentiment—si ce n’est le désir— d’avoir mal entendu ce qu’elle venait de lui annoncer. Elle aussi était énervée à présent et le silence qui tomba entre eux n’était guère moins tendu qu’un no man’s land. Le peu de couleurs qui habitaient son visage lui échappèrent et il eût l’air encore plus malade qu’il ne l’était initialement. Son imagination dépassa tout raisonnement rationnel et il eût bientôt la vision d’une Madeline enroulée dans ses draps d'Ulysse, à gémir lascivement son nom encore et encore. Il eût l’impression qu’un bloc de glace lui était tombé dans l’estomac et pendant quelques secondes encore il fût incapable de prononcer le moindre mot. C’était son expression qui parlait pour lui. Offensé, choqué, mis à genoux, tout à la fois. Rien de ce qu’elle aurait pu lui dire d’autre n’aurait su le blesser aussi profondément. “Tu mens”, répondit-il en s’écartant d’elle comme si elle avait été toxique. Mais mentait-elle réellement ? N’était-ce pas s’engager sur la voie de la facilité en choisissant de croire le contraire? “Si tu étais enceinte, tu aurais accouché. Je t’aie jamais vu avec un gosse dans les bras”, raisonna-t-Il tandis que ses pupilles vairons adoptaient un air lointain, vague. “Pourquoi tu m’fais ça? Pourquoi tu fais ça !, s’exclama-t-il en attendant qu’elle coupe court à cette mauvaise plaisanterie. Il la poussa en arrière, mais elle ne revînt pas sur sa parole. “Tu ferais mieux de m’expliquer Madeline. Je suis à deux doigts de perdre mon calme”, lâcha-t-il finalement d’un ton où se disputait calme et colère froide. “Comment … ?”. Il était confus, perdu. Il ne comprenait pas. Il avait l’habitude de démonter plus d’intelligence, mais l’idée d’un viol était trop écœurante pour qu’il en vienne seul à cette déduction.
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Madeline B. Rookwood
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyJeu 5 Déc - 17:34


Je regrettais déjà à moitié mais maintenant que les mots étaient prêt à sortir de ma bouche, c'était trop tard. Je ne pouvais plus faire marche arrière, de toute façon j'avais déjà trop tenté de repousser ce moment. Maintenant je savais que je devais me jeter à l'eau, sans quoi Bellatrix se ferait un plaisir de m'y pousser, voir carrément de me noyer. Prendre les devants. C'était tout ce que je pouvais faire. Le jardin était un endroit calme, apaisant, on y venait aussi pour ça, c'était un petit coin de paradis. Donc l'endroit le moins approprié pour ce genre de révélation. Peut-être qu'il aurait été plus sage de le faire en public pour éviter qu'il ne m'étrangle, mais je préférais laver mon linge sale en famille. Le ton monta rapidement, surtout quand je le traitais de lâche, je savais qu'il ne supporterai pas. C'était caractéristique, sa fierté en avait prit un coup, c'était prévisible, mais je n'avais pas envie de ménager la petite sensibilité de l’orgueilleux Cameron Rookwood. Il me dit à voix haute ce que je soupçonnais déjà. Mon départ l'avait vraiment, sérieusement affecté. En même temps je pouvais me mettre à sa place, si lui m'avait fait ça, s'il était partit du jour au lendemain, sans indices, sans me donner de nouvelles, pendant un an, puis qu'il était revenu comme une fleure avec un sourire désolé, j'aurai surement tenté de le jeter dans le Lac Noir. Nous nous ressemblions bien plus qu'on ne pourrait le croire, Cameron et moi. Quand il fit mine de tourner les talons, je me précipitais en face de lui et le forcer à rester en face de moi, de serrais les mains sur ses épaules, ça me défouler -un peu en tout cas. Il serait bien obligé de m'écouter, qu'il le veuille ou non. Tu mens Cette simple phrase me fit plus de mal que tout le reste. Il ne me croyait pas. Ou du moins il refusait de le croire, parce que c'était plus facile de penser que je mentais que d'accepter cette vérité. Je sentis les larmes me montaient aux yeux, mais je me contrôlais. Je ne pleurerai pas, pas devant lui. Mais j'avais envie de le frapper, je devais bien l'admettre. Je ne savais plus quoi lui dire, j'avais du mal à me mettre à sa place, j'avais vécu une situation différente. J'étais partagé entre la colère que je ressentais contre lui, la culpabilité, et tellement d'autre chose. J'aurais voulu ne plus me sentir coupable de ce qui m'était arrivé, ce n'est pas ma faute. Oui, voilà, je mens, c'est plus facile de penser ça. Et tu t'étonne que je te traite de lâche ? Il me repoussa en arrière, j'enfoui mon visage dans mes mains et je poussais un soupir tremblant. Bordel. Comment … ? Un rire fêlé, involontaire, m'échappa. Pas la meilleure chose à faire. Mais c'était absurde. La question de Cameron était absurde, mais aussi incroyablement sale et gênante. Je levais les yeux vers lui. Crois moi tu ne veux pas entendre les détails sordides. Je me mordis les lèvres nerveusement, ça ne menait à rien. Qu'attendait-il de moi exactement ? Tu as dis que c'était inutile de te rappeler qui était Ulysse. Fais le lien, tu devrais comprendre tout seul. Je ne voulais pas en parler. J'avais été honnête parce que je ne pouvais plus garder ça pour moi, et que Cameron méritait la vérité. Il méritait des explications sur mon absence, on méritait tout les deux de savoir pourquoi nous en étions là. Laisse tomber, ça mène à rien. Je passais devant lui et fit quelque pas avant de me rendre compte que je ne savais absolument pas où je voulais aller, où j'avais envie d'être.


Dernière édition par Madeline B. Rosier le Jeu 23 Jan - 11:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptySam 18 Jan - 1:21

Certaines choses peuvent conduire un homme à la folie.
Pour la première fois depuis très longtemps, Cameron rendit son regard à Madeline, directement. Droit dans les yeux, sans ciller, sans émettre de jugement. L’air semblait s’être immobilisé autour d’eux et les sons lui parvenaient étrangement clairs, comme s’ils s’étaient trouvés sous une cloche de verre. Ou peut-être une eau incroyablement limpide, à se noyer lentement. Cameron avait besoin d’une réponse claire, succincte, aussi déplacée sa question puisse-t-elle paraître. C’était la seule manière qu’il décelait pour demeurer sain d’esprit. Mais lorsqu’elle la lui apporta, véhiculant sa honte à demi-mots, ses paupières se soudèrent les unes aux autres et il se sentit flancher. Plus rien n’était en mesure d’exorciser ses vieux démons. Son estomac se contracta violemment, ses muscles se tendirent comme pour réfuter l’irréfutable. Finalement, ses lèvres lâchèrent le souffle qu’il avait retenu jusque-là. Tandis que le Chaos s’implantait dans son esprit, une question émergea, nette, réprobatrice, accusatrice : comment avait-il pu manquer tout ça ? Certaines choses peuvent conduire un homme à la folie. Madeline, en était une.

“Laisse tomber, ça mène à rien” lâcha-t-elle comme si elle regrettait déjà les confessions qu’elle venait de lui livrer. Cameron rouvrit les paupières pour la voir le dépasser d’une démarche vive. Sa main, comme celle d’un étranger, l’intercepta avant qu’elle n’ait pu s’éloigner davantage. “Reste” l’implora-t-il d’une voix basse où se disputaient la supplique que ses révélations avaient suscitée et son autorité naturelle. “S’il te plaît” ajouta-t-il après un court instant d’hésitation. Ce récit était trop partiel à son goût. Il ne comprenait toujours pas ce qu’était devenu l’enfant, ni par quel miracle ignominieux Ulysse était-il libre d’Azkaban. Ni pourquoi tout ce mystère de la part de Madeline. Il pouvait imaginer qu’elle ait préféré lui dissimuler l’affaire, les premiers mois. Mais pourquoi décidait-elle de lui révéler la vérité aujourd’hui? S’était-elle imaginé qu’il lui tournerait le dos s’il l’avait appris deux ans plus tôt ? Cameron s’accorda une seconde pour méditer là-dessus. Nul doute que les deux dernières années l’avaient vu grandir—mûrir, même. Il ne se considérait pas plus sage qu’auparavant, mais son tempérament n’était certainement plus le même et s’il demeurait colérique, ce n’était plus le même courroux qui l’animait. Alors, qui sait quelle aurait été sa réaction.
Cameron ne lui lâcha la main que lorsqu’il fut certain de la voir rester. Il se rapprocha ensuite lentement d’elle et ne s’immobilisa à nouveau que lorsqu’il fut suffisamment proche pour sentir son souffle sur sa peau. Madeline et lui ne se touchaient plus depuis longtemps, pas plus qu’ils ne s’adressaient véritablement la parole. Les évènements qu’ils évoquaient aujourd’hui avaient brisé tous les ponts qui existaient entre eux. L’ironie était de constater qu’ils étaient désormais à l’origine d’un replâtrage inespéré.
Un instinct oublié lui dicta de la prendre dans ses bras pour ne plus jamais la laisser s’en aller; il le réprima sèchement. Durant toutes ces années où il avait fréquenté Madeline, celle-ci s’était affranchie de sa timidité, de ses angoisses et de ses incertitudes pour devenir une femme cinglante qui s’assumait complètement ou presque. Aujourd’hui, il ne lui ferait pas l’offense de la traiter comme une gamine impuissante, désarmée ou vaincue. Pourtant, lorsque ses pupilles vairons croisèrent les siennes, si proches, c’est l’image d’une naufragée qui s’imposa à son esprit et il tendit à nouveau la main vers elle, comme un compromis. “Je ne comprends pas pourquoi c’est si difficile pour toi de me dire la vérité. Entièrement.” Avoua-t-il, en contemplant leurs deux mains liées l’une à l’autre. C’était un contact très étrange. Méconnu, et pourtant si familier. “Tu me connais par cœur, dans les plus noirs détails. Je te connais pareillement. Et, considérant la situation présente, je doute que tu puisses dire quoi que ce soit qui se révèle capable d’empirer notre … relation” Ajouta-t-il en redressant ultimement les pupilles vers les siennes. “Où est l’enfant ? Qui d’autre est au courant ?”
Il se mordit les lèvres, craignant de la surcharger avec ses questions. Ultimement, il baissa la tête : “Pourquoi tu me le dis maintenant ? Qu’est-ce qui a changé ?” L’idée que la précipitation de ses aveux soit uniquement occasionnée par le mariage lui traversa l’esprit. Il la chassa prestement.
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyJeu 23 Jan - 16:46


Quand la main de Cameron rencontra la mienne pour m'empêcher de partir, je m’arrêtais immédiatement. Immobile, je ne tentais même pas de me dégager. Une statue de sel. Immobile, je clignais des yeux pour refouler mes larmes et je me fixais sur un point indéterminé au loin. Il n'y avait aucune brutalité dans le geste de Cameron. En fait nos mains s'étaient trouvé comme une évidence, c'était étrange de retrouver le contact de sa peau. C'était comme un souvenir lointain qui revenait me heurtait le coeur, comme des années plus tôt. Reste Sa voix hésitait entre l'ordre et la supplication, mais plus que tout, ce fut quand il ajouta S’il te plaît que je cillais. Cameron ne demandait pas, il exigeait, il prenait. Tout simplement. Je ne partirais pas, je ne pouvais pas fuir Cameron plus longtemps, je n'en avais même plus envie. Et puisque j'avais commencé mon histoire, je ne pouvais pas le laisser comme ça. Je me tournais vers lui quand il me lacha la main. Nous étions si proches que je pouvais voir les moindres détails de son visage. Je fis un effort surhumain pour rester concentré sur ce qui se passait, il y avait longtemps que nous n'avions pas été si proche. Nos mains se joignirent à nouveau et je ne fis aucun geste pour l'éviter. Je ne pensais même pas être capable de bouger. Je ne comprends pas pourquoi c’est si difficile pour toi de me dire la vérité. Entièrement. Je ne pouvais pas, mais je comprenais qu'il ne comprenne pas. Dire les mots rendrait la chose trop réelle, alors que j'essayais depuis des années de me reconstruire. Je n'étais pas une victime. J'étais une survivante. J'avais survécu à Ulysse, et je lui survivrais encore, je vivrais et je serais heureuse. J'avais prit cette résolution et rien ne pourrait m'en détourner. Mais évoquer ses événements avec Cameron remuait le couteau dans la plaie. Je sentais pourtant bien que c'était nécessaire pour lui et pour moi. Et de toute façon, il avait raison, rien ne pourrait empirer notre relation. Ce qu'Ulysse m'a fait, ça m'a anéantie. Vraiment. Après ça, je ne vivais plus, je survivais, tant bien que mal. Aujourd'hui je veux reprendre ma vie, normalement. J'avais tellement honte après ça, je suis rentrée chez moi, j'ai annoncé à mes parents que j'étais enceinte, sans préciser qui était le père, je ne voulais pas d'Ulysse dans ma vie. Et neuf mois plus tard, j'ai donné naissance à un petit garçon. Ma mère à voulu me foutre dehors, mon père l'a empêché. Ma mère ne m'avait jamais aimé, elle ne voulait pas d'un autre enfant après la naissance de mon frère, mais je suis arrivée. Je ne me plains pas, c'est la simple vérité, peu importe que ma mère ne m'ai pas en haute estime, j'ai essayé toute ma vie de lui ressembler, d'être assez bien pour elle, aujourd'hui, c'était terminé.

Je plantais mon regard dans celui de Cameron. Où est l’enfant ? Qui d’autre est au courant ? Ses interrogations étaient légitimes, et je ne voulais plus lui mentir. Il m'avait manqué tellement, pendant toutes ses années. Je n'avais jamais su lui mentir de toute façon, il lisait en moi comme dans un livre ouvert. J'avais simplement envie de me blottir dans ses bras, mais je n'étais plus une enfant, et je ne voulais plus me cacher derrière Cameron comme quand j'étais enfant. Mon frère le sait depuis le début. Jillian-Rose le sait depuis quelques mois, elle refuse donc de m'adresser la parole. Elle l'a dit à Bellatrix qui demande ma tête sur un plateau. Et Ulysse le sait. Il a voulu connaitre son fils, puis il m'a menacé de le tuer puis de me tuer moi. C'était beaucoup d'info d'un coup, mais il valait mieux qu'il se prépare car ce n'était pas encore finit. Où était l'enfant. La bonne question. Je réfléchis quelques secondes à la façon de structurer ma réponse. Je ne sais pas où il est. Avec l'annonce de nos fiançailles, mes parents l'ont confié à quelqu'un, quelque part. Tu comprend, à cause de la honte... Je baissais les yeux en même temps que lui. Maintenant, il savait, je n'éprouvais ni angoisse, ni soulagement, j'avais simplement fait ce que je voulais faire depuis des années. Je levais à nouveau les yeux vers lui quand il me demanda pourquoi la vérité de surgissait que maintenant. J'avais à la fois des centaines de réponses à lui fournir, et aucune. Mais ce qui sortit de ma bouche n'était pas prémédité, c'était complètement spontané.  Parce que j'ai besoin de toi Cameron. Je peux plus continuer à faire semblant. On était tout l'un pour l'autre et je veux te retrouver. Pas juste pour un arrangement entre nos parents. C'était la pure vérité, et je m'en rendais compte en le disant. Je n'avais plus rien à dire, j'attendais en silence, mes yeux foxés dans les siens, parce que c'était tout ce que je pouvais faire. Nous étions si proche que je n'osais même pas bouger, la respiration hésitante, j'avais complètement oublié le monde autour.
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptySam 8 Mar - 2:21

Cameron écoutait Madeline d’une oreille qui, d’un point de vue extérieur, semblait distraite. Ses pupilles avaient cette allure lointaine, tandis qu’il décomposait la manière dont leurs mains se moulaient l’une à l’autre, se cherchaient, se trouvaient, comme si elles s’étaient attendues. S’il semblait distrait, ce n’était toutefois guère le cas. À vrai dire, il ne l’avait plus écouté ainsi depuis des années. Sans doute parce qu’ils n’avaient été capables que de rétablir le spectre de leur relation passée. Pour elle, comme pour lui, ce n’était pas suffisant. Ce dont ils ne pouvaient se contenter avait suscité du ressentiment, du ressentiment qui les avaient menés plus loin encore sur le chemin de la discorde.
Le visage de Cameron s’était refermé à mesure qu’elle retraçait son enfer personnel. Si ce processus était pénible pour elle, il n’était pas moins douloureux pour lui. Cameron ne pouvait s’empêcher de lancer un coup d’œil en arrière, de s’interroger : comment une pareille horreur avait-elle pu lui échapper ? Et pourquoi ne lui en avait-elle pas simplement parlé à l’époque ? Les réponses étaient d'autant plus tristes, qu’elles étaient évidentes : C’était une période où ils ne savaient plus s’écouter, où leurs conversations s’asséchaient jusqu’à tomber dans l’oreille de deux sourds. Ses sourcils se froncèrent douloureusement lorsqu’il envisagea la possibilité qu’elle ait effectivement tenté de se confier à lui, ce soir-là. Il n’avait pas besoin de se concentrer pour se remémorer cet épisode. Il se l’était passé en boucle, pendant les mois où elle s’était absentée. La dernière soirée qu’ils avaient passée ensembles avant qu’elle ne disparaisse de la circulation. Cameron savait qu’il n’avait pas le droit de lui reprocher quoique ce soit pour cette nuit-là ; mais qu’en était-il des 364 suivantes ? “Tu aurais dû me le dire” souffla-t-il d’un ton dénué du moindre blâme. Il savait que ce serait mal venu. “J’aurai… Je ne sais pas ce que j’aurai fait, mais j’aurais pu faire quelque chose” continua-t-il en laissant les rouages de son cerveau s’activer à grands coups de ‘et si’.  Cameron s’empara délicatement de son menton entre son pouce et son index, et lui imposa son regard aux deux nuances : “Je me serais occupée de toi, tu sais” Il se mordit la lèvre inférieure, laissant tomber le masque, et lui offrant une expression de sincère tristesse. Ils étaient les deux faces d’une même médaille. Ils s’étaient aimés, déchirés, détestés, protégés. Cameron ne l’aurait toutefois abandonnée pour rien au monde. À vrai dire, il y avait très peu de choses qu’il serait incapable de faire, si ce n’était pas pour elle. Certains diraient qu’une relation qui virait autant dans les extrêmes ne saurait qu’être malsaine. Cameron ne l’avait jamais vu de cet œil. C’aurait été trop peu les comprendre qu’essayer de mettre une étiquette sur leurs rapports. Ils étaient si instables …

Ses mâchoires se carrèrent malgré lui lorsqu’il réalisa que la liste des personnes placées dans la confidence était plus longue qu’il ne l’avait escompté. Il poussa un long soupir, hochant négligemment la tête. C’était absurde ! Il eut un sursaut de surprise à la mention de Bellatrix, avant de se rembrunir. Elle et lui se connaissaient depuis des années, s’étaient fréquentés avant même qu’il soit question d’être scolarisés à Poudlard. C’était l’avantage à vivre dans le même village, et d’appartenir à deux familles de sang-purs réputées. S’il ne doutait pas de s’être sensiblement éloigné d’elle au fil des ans, il n’aurait toutefois pas parié sur le fait qu’elle choisisse de lui dissimuler une information comme celle-ci, connaissant son intérêt pour Madeline. “Ils ne te toucheront pas” déclara-t-il d’une voix si forte, si confiante, qu’il serait difficile de la remettre en question.
“Est-ce qu’il te manque ? Le bébé, je veux dire” lui demanda-t-il après un court moment de réflexion. La question avait été posée comme à son habitude, directement, sans détours, sans hésitations, et qu’importe s’il manquait de délicatesse. Pendant une brève fraction de seconde, un tableau mental où Madeline tiendrait ce nourrisson sans visage entre ses seins, entourée d’une aura maternelle qu’il ne lui connaissait pas mais qu’il réussissait curieusement à lui associer, s’imposa à lui. Cameron ne savait pas à quoi ça pourrait les mener d’avoir cette conversation. Ce n’était pas comme s’ils pourraient récupérer l’enfant en question dans l’avenir. Et peut-être ouvrirait-il une plaie à peine cicatrisée; mais il avait le sentiment que cet aspect de l’histoire ne pouvait tomber dans l’oubli.
“Ça me plairait aussi” acquiesça-t-il prudemment, caressant machinalement la démangeaison de son avant-bras gauche. Il avait conscience de ne formuler qu’un simple souhait; ce ne serait certainement pas aussi facile qu’ils le voudraient. Ils n’étaient plus les mêmes personnes, ils n’étaient plus des adolescents non plus. Ils auraient besoin de temps. Il paraît qu’il guérit toutes les blessures. Cameron décida d’avoir Foi en eux, pour une fois. Ils étaient proches à présent, et leurs visages n’étaient séparés que d’une poignée de centimètres dérisoires. Ses pupilles glissèrent sur son visage d’une blancheur de neige. Il pouvait entendre, sentir sur sa peau, sa respiration irrégulière, comme si elle l’avait retenue sans s’en rendre compte. “On va s’en sortir Madeline” lui assura-t-il et pour la première fois depuis le début de l’année scolaire, il réussit à croire en ces mots. Qu’importe les heures que Dabria occuperait à le torturer; qu’importe combien de temps qui devrait passé pour qu’ils se sentent en sécurité. Il s’approcha plus encore et pendant un court instant, on aurait pu croire qu’il allait embrasser ses lèvres, mais il n’en fit rien. Il écrasa un long baiser sur sa joue, espérant véhiculer une promesse qu’elle saurait comprendre.
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MessageSujet: Re: BULLETPROOF (cameron)   BULLETPROOF (cameron) EmptyDim 16 Mar - 15:35


Ma respiration 'était pas régulière, pas plus que les battements de mon cœur. J'en avais bien conscience mais j'avais du mal à réguler mon rythme cardiaque. L'exercice était éprouvant. Au fur et à mesure que je racontais  l'histoire à Cameron, je revoyais les scènes défiler devant mes yeux. Le regard furieux de mon parents, et peut-être un peu blessé et déçu de mon père. La colère de mon frère qui ne voulait rien d'autre que le nom du responsable, puisque pour lui, la question ne c'était même pas posé, je n'étais pas responsable, j'étais victime, pas coupable. Je revois mon reflet dans le miroir, enceinte jusqu'au yeux, le regard dégoutté et en colère que me renvoi le miroir. Puis le naissance de Noah, le seul être que j'étais sûre d'aimer toute ma vie, malgré tout. En plongeant mon regard dans celui de Cameron, j’eus presque l'impression de sentir à côté de nous les fantômes des enfants que nous étions, bien avant tout ça et je commençais à redécouvrir ce que c'était, que d'être avec lui. Tu aurais dû me le dire. Les mots de mon frère, les mots exacts qu'il avait prononcé quand je lui avais dit qui était le père de Noah. Je ne répondis rien, il n'y avait rien à répondre. J'aurais aimé que les choses soient si simple et je l'ai tant souhaité, prostré dans ma chambre, incapable de penser à autre chose, concentré sur la rage que je ressentais continuellement à cette époque. Il saisit délicatement mon visage et je ne pu détourner mes prunelles des siennes. J'avais le sentiment de réapprendre à vivre depuis quelques temps. Et ces quelques secondes hors du temps avec Cameron faisait partie de l'apprentissage. Je redécouvrais qu'il existait dans ce monde des liens si fort que rien ne pouvait les briser, ni les mensonges, ni les trahisons, ni les déceptions. Les battements irréguliers de nos cœur, nos souffles court en était la preuve. Je capturais cette sensation, certaine que je ne l'oublierai jamais, j'avais sur les lèvres le drôle de goût d'un bonheur facile que j'avais oublié depuis longtemps. Je me serais occupée de toi, tu sais. Il ne mentait pas. Mais j'avais choisis ma famille plutôt que lui, j'avais choisis de le trahir lui plutôt qu'eux. Aujourd'hui, je ne pouvais pas revenir en arrière, et ne je sais pas si j'aurais fait un choix différent, mais je pouvais au moins essayer de rééquilibrer la balance. Je sais. Dis-je dans un souffle à peine audible.

Je redoutais plus que tout le moment où j’énumérerais les personnes au courant d'un secret déjà bien éventé. Une longue liste sur laquelle il était le dernier au courant. Je ne pouvais pas lui en vouloir de me reprocher ça, et je connaissais suffisamment Cameron pour savoir qu'à la façon dont ses traits se durcirent,  il ne s'attendait pas à ça. Mais au moins, la vérité, si pénible soit elle, était partagé. J'avais porté seule un lourd fardeau, et je méritais un peu de quiétude. J'avais fait ma part de travail dans cette histoire, pour moi, maintenant, c'était terminé. Quand il déclara d'une voix qui ne souffrait aucune exception qu'aucun d'eux ne me toucherait, j'eus un sourire malgré moi. C'était la force de Cameron, il parlait, on écoutait et on obéissait. Je lui avais toujours envié ce talent, il mettait tant de conviction dans ses propos qu'il faudrait être fou pour en douter. Puis, comme venu de nulle part, comme si ces mots lui avaient brûlé les lèvres, il demanda si mon enfant mon manquait. La blessure douloureuse de l'absence de mon fils ne guérirait jamais, je le savais. Et je ne la laisserai pas guérir, parce que je n'avais pas abandonner l'espoir d'un jour le retrouver. Mon regard cilla bien malgré moi, je comprenais que Cameron est besoin d'apporter des réponses à ses questions, aussi, je ne cherchais pas à éviter le sujet. Oui. Noah me manque chaque heures de chaque jours. Mais il est en sécurité, au moins. J'avais accepté de ne pas partir du jour au lendemain après l'annonce du départ de Noah, parce qu'il était loin de ma famille, et donc loin des risque que cela lui faisait courir. Je ne faisais aucune confiance à ma mère, de plus, je savais parfaitement ce qui se passait, et je ne voulais pas voir Noah grandir dans un monde où s'affrontait divers forces pour le pouvoir. Il ne serait pas une victime des mangemorts.

Quand j’émettais le souhait de le retrouver, j'avais parfaitement conscience qu'il s'agissait là des mots d'une enfant. Il nous aurait fallut retourner loin en arrière, il y à des années, effacer toutes les erreurs que nous avions fait tous les deux. Faire d'autre choix, le choix de rester ensemble, malgré tout. Malgré Ulysse, malgré nos parents, malgré les disputes. On va s'en sortir Madeline. Quand il prononça ces mots, j'eus envie de le croire. C'était tout nouveau, de faire à nouveau confiance, de réessayer ce qui avait échoué par le passé. De prendre le risque. Et ça fichait une pointe d'appréhension dans mon estomac, mais aussi, pour la première fois, un sentiment que tout redevenait possible, l'espoir qui renaissait. Je ne bougeais pas quand il s'approcha un peu plus, réduisant à néant la courte distance qui nous séparait. Il appuya ses lèvres sur ma joue  et je serrais sa main dans la mienne. Bien sûr qu'on va s'en sortir. Je lui souris, sincère. Un poids s'envola de mes épaules, et j'eus la sensation que tout était bel et bien terminé. J'étais soulagée, mais aussi épuisée. Peu à peu, comme si je sortais d'un drôle de rêve, la réalité des choses me revinrent et j'eu soudainement tout à fait conscience de l'endroit où nous étions, de la façon donc nous nous tenions... A regret, je fis exploser cette bulle un peu hors du temps. On devrait remonter. Je n'en avais pas envie, mais il le fallait bien pourtant. De plus, Cameron semblait faible, épuisé, et son état me préoccupait. Je dois faire soigner mon œil et toi, du dois de toute évidence faire un tour à l'infirmerie.

(…)

Plus tard, le soir, dans la salle commune, je ne dis rien de cette rencontre, à personne, je me contentais de m'excuser de mon absence au repas et de la justifier en disant que je travaillais.Pour l'instant, je ne savais pas encore ce qui se passait avec Cameron, je ne savais pas quelle valeur donner à ces quelques minutes si précieuses, cette complicité et cette affection retrouvées. Mais je voulais garder cet instant pour moi. C'était trop précieux pour être dispersé au quatre vents.
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