PROLOGUE : DESCENTE DANS LES TÉNÈBRES

[...] pour chanter le Chaos et le nuit éternelle. Grâce à la Divinité qui me protège, je suis descendu dans les espaces ténébreux, et je remonte sans accident aux lieux que tu éclaires.

John Milton, Le Paradis Perdu

« La vie est une chose insaisissable. On ne peut la mesurer, la jauger, ou pire la vendre. C’est une chose qui n’a pas de prix, pourtant l’homme s’avise à la comparer à celle des autres. Dans le monde des sorciers, les choses sont identiques. Dans un quartier comme Godric’s Hollow, la totalité des habitants du quartier ne passent pas le temps à comparer la taille de leur voiture puisqu’il n’y a pas de voiture sorcières, cependant, ils comparent leur poste au ministère la taille de leur compte en banque à Gringotts, le parcourt magique de leur enfant, et surtout la taille et l’année de création du balais utilisé par leur enfant. Et parfois même ils comparent le prestige des chaudrons domestiques, et aussi l’efficacité de leurs elfes de maisons. C’est une vie de sorcier, mais avant tout une vie de sorcier riche. Ah, j’oubliais, il existe un dernier critère pour se différencier de vos voisins, ou de vos collègues de bureau : la pureté de votre sang, et ça, c’est la plus importante des conditions.

Je m’appelle Ysölde Ästrid Wilkes, et dans ma famille le sang est ce qu’il y a de plus important. La moindre trahison, ne durant ne serait-ce que quelque minutes équivaut à une envie de vengeance, qui en des temps plus reculé se serait soldé par un meurtre. Comme dit mon père, Blood is good as gold, et la punition pour trahison est pire que le châtiment de dieu. Mes deux cousines peuvent en témoigner : c’est leur mère qui a pêché, elle a enfanté de deux filles après avoir eut des relations avec des nés moldus, une pauvre femme folle, ayant enfanté de deux idiotes, et qui aujourd’hui n’ont, toutes les trois que ce qu’elles méritent. Leur mère est a Azkaban pour meurtre, et ces deux idiotes de filles sont considérées comme des elfes de maison, je devrais les haïr, mais je ne peux m’y résoudre, la famille reste la famille.

Je vous parais odieuse. Sans l’ombre d’un doute, je suis Ysölde la sang pur, l’infatigable, l’insatisfaisable, la violente, et surtout la méchante. Je suis tellement confiante quand je parle aux autres – que je prends de haut bien entendu – que l’on me craint, que l’on aime, que l’on m’admire, ou que l’on me déteste, avec moi pas de demi mesures, on m’aime ou on me hait. Et sachez que le sort que je réserve à mes ennemis n’a rien de doux. Je suis si confiante qu’il est dur de croire que je ne suis pas ce que cette façade cache. Un grand classique, la fille gentille sous ses airs de méchante. Non, je ne suis pas gentille, je suis complètement déboussolée. Je rêve de brides de vies où je suis présente mais qui me sont totalement inconnu. Je croise des gens qui semblent appartenir à un passé qui semble envolé. Si bien que parfois j’ai l’impression de ne pas savoir ce que je suis, et qui je suis.
Je n’ai jamais été le genre de fille que l’on garde soigneusement dans un coin, pire, je ne suis pas le genre de fille à dire oui papa, je vais le faire. Là, mon père aurait dû me haïr pour mon impétuosité, pourtant, il m’aime, je le vois dans ses yeux, je le sens dans ses gestes et dans ses mots. Même s’il n’est pas le plus aimant des pères, il fait tout pour moi. Un jour j’ai surpris une conversation entre lui et un mystérieux homme aux cheveux blonds/blancs. Il lui a dit : « Je suis prêt à tout pour Ysölde, j’ai fait ce qui est nécessaire, elle est parfaite ainsi, droite dans ses bottes, pas comme ses gamines indignes de leur sang. Ce que j’ai sacrifié à porté ses fruits, sans conséquences désastreuses. » Je ne sais pas de quels sacrifices il parlait, mais peu importe. Moi je n’avais jamais eut besoin d’en savoir plus, quoi qu’il ait fait – et je doute que cela soit quelque chose d’illégale, sans doute une éducation dure, voilà ce dont il devait parler – je l’aime, et je l’aimerais aveuglément. Par amour pour lui, pur l’amour d’un père, je me suis soumise, une seule fois : pour une histoire de sang et de pureté.

Je vous ai parlé de mon père, j’ai parlé d’un des cinq hommes de ma vie. Après, je voudrais parler de mon frère jumeau, Gayle ma moitié affreusement chiante sans qui je ne pourrais pas vivre. Notre relation est fusionnelle, elle l’a toujours été aussi loin que je m’en souvienne. Vous savez il y a ce lien indéfinissable, je sais qu’il va mal même lorsqu’il n’est pas près de moi, et vice versa. N’allez pas croire que l’entente est merveilleuse, notre lien est aussi belliqueux que fusionnel. Depuis deux ans, nous nous livrons une guerre sans mercis pour la place d’ainé, de chef de la famille depuis que mon autre frère, Ramsey a été chassé de la maison. Ramsey , Parlons-en tiens ! Mon aîné, et… un des hommes que je respecte, vraiment. Il a trahis notre sang cependant, je n’arrive pas à lui en vouloir, il n’a jamais été comme Gayle et moi. Il a toujours été doux, et vaillant, un vrai griffondor, je devrais le haïr pour ça. Je ne lui parle que très peu, mais une des choses qu’il m’a dite avant de partir m’a marquée : « Tu n’es pas comme eux, enfin, tu n’étais pas comme eux. Je te préférais, avant. » Quand je lui ait demandé avant quoi, il n’a rien voulu me dire. Il devait sans doute parler de mon éducation, dure, et froide, mais elle avait fonctionnée, avec moi.

J’ai dit qu’il y avait cinq hommes dans ma vie, et pour l’instant je n’en n’ai cité que trois. Quand j’étais enfant, j’avais un ami imaginaire, j’ignore son nom mais je l’ai toujours appelé le garçon en haillon car ses vêtements n’étaient pas ce qu’il y avait de plus neufs, loin de là. Il était mon ami imaginaire. Parfois, je rêve encore de lui, il a bercé mon enfance, si bien que j’ai consulté de nombreux psychiatres pour l’oublié. Un jour j’ai réussi, mais je rêve encore et toujours de lui. Il est une partie de moi dont j’ignore tout, absolument tout. Puis, il y a le dernier et le cinquième homme de ma vie, et pas des moindres. Il s’agit de Zoltan Rosier, un type assez froid qui a le don de m’énerver dés que je le croise, il a cette faculté à me mettre hors de moi, et celle de me faire tomber dans ses bras l’instant d’après.

Vous savez tout de Ysölde Ästrid Wilkes, la terrifiante, cependant si l’un d’entre vous s’avise de dire que j’avais un ami imaginaire, ce traitre sera publiquement humilié devant Poudlard tout entier, est-ce clair ? n’allez pas croire que je suis gentille car cela serait vous méprendre. Je suis Ysölde Ästrid Wilkes, la terrifiante, l’impitoyable, la violente. »