« Jules, saurais-tu où se trouve encore mon fainéant de fils? »

Que répondre à Gabrielle ? « Oui, chére Madame, je l'ai vaguement aperçu dans la cave à vin. Il se délectait de cette merveilleuse saveur dans ces tristes bouteilles vieillottes qui ne quittent jamais le sous-sol ... » Non, Aristide aurait encore eu des ennuis. En ce moment, ce n'était pas la grande forme pour lui, alors Jules le laisser faire, bien que cela la peine énormément.
Seule réponse possible: le mensonge, un art où Jules excellait en ce moment. La jeune fille préféra regardait sa belle-mère en haussant les épaules :

« Étant donné l'heure tardive, je suppose que vous le trouverez dans ses appartements. » Celle-ci ne s'attardant plus sur Jules, continua sa route.


Gabrielle était une sorcière qui avait étudié à Beauxbâtons et qui venait d'une vieille famille française bourgeoise Moldus, c'est d'ailleurs en France que le père de Jules, alors jeune veuf, la rencontra. Nathanaël Bennett, deuxième du nom, avait toujours aimé la France, il n'est donc pas indispensable de vous faire un dessin sur l'origine du prénom de sa fille. L'arrière grand-père de Jules (un Né-Moldus très talentueux) a fait fortune dans le commerce de produits pour balais magiques, désormais on trouve partout dans le monde des nécessaires à balais signé « Bennett ».
Bref, à part leur fortune mutuelle et leur amour de la France, Gabrielle et Nathanaël n'avaient rien en commun et pourtant trois mois après leur rencontre, Gabrielle emménageait avec son fils Aristide, dans leur petit manoir près de Londres. Elle avait insisté pour qu'ils viennent vivre en France, mais son père avait refusé catégoriquement, toute sa vie était ici, mais il acheta une demeure en France pour les vacances afin de satisfaire sa nouvelle femme. A peine débarquée, Gabrielle imposa sa loi dans le manoir : Interdiction de sympathiser avec les domestiques, obligation de vouvoyer ses ainées et d'apprendre les règles de vie à la veille française et enfin être toujours présent lors de l'heure du thé en famille. Jules à l'époque n'avait que cinq ans, alors tous ces changements pour la petite fille mirent du temps avant de devenir des choses quotidiennes. Aristide était âgée du même âge que Jules, très vite ils devenaient de très bons camarades de jeux. Quand on les voyait on avait l'impression qu'ils étaient jumeaux tellement ils étaient en phase.

Jules n'a pas à se plaindre, elle a eu une enfance, qui en rendrait plus d'un jaloux. En effet, à part ses heures lassantes à apprendre à se comporter comme une jeune fille très distinguée, elle avait tout ce qu'elle désirait. Être la petite chérie à son riche papa est toujours très utile. C'est peut-être tout ce luxe qui l'a rendu agressive envers les élèves de classe moyenne et pire ceux de la « basse » classe anglaise. Cependant, bien, qu'elle est vécue dans la richesse, la famille Bennett fait certainement partie de la basse classe des richesses. En effet, les Bennett sont loin d'égaler les grandes familles anciennes, comme celles des Black ou des Malfoy, cela doit être en partie du au fait qu'ils ne font pas partis d'une longue lignée de sang-pur, mais qu'importe. Alors, ce comportement hautain Jules ne le doit qu'à une seule personne, son modèle féminin depuis l'enfance : sa belle-mère. Et sa mère me direz-vous ? Jules ne l'a jamais connu, son père prétend, qu'une maladie l'a emporté, mais la jeune fille ce doute bien, qu'il y a quelque chose d'autre, car depuis toujours sa mère est devenue un sujet tabou dans le manoir. Bref, elle était donc prédestinée, à devenir comme ça, la petite Jules : une princesse à qui on ne dit jamais non, qui se fait tout servir sur un plateau d'argent (ou plutôt, sur un plateau d'or massif), avec un charisme fout, ne se laissant pas marcher sur les pieds et étend à la fois une demoiselle, raffinée et distinguée, audacieuse et même parfois sadique et cruelle envers ceux qui osent contrarier notre petite poupée blonde aux yeux bleus glacés. En résumé, une parfaite garce sous un visage angélique.


Mais revenons, à nos moutons. Gabrielle venait tout juste de quitter la bibliothèque que Jules fonça dans la direction opposée de sa belle-mère. Descendant d'un pas gracieux et silencieux les marches du manoir, elle atteint cinq minutes plus tard les caves du manoir. Poussant la lourde porte grinçante en bois de chêne massif, la jeune fille de dix-neuf ans mit du temps à s'habituer à la pénombre. Enfin elle aperçut au fond du caveau, un jeune homme par terre, des dizaines de bouteilles vides jonchant le sol autour de lui. Jules soupira et s'approcha du beau brun :

« Aristide ... diable, quand cesseras-tu, d'être un sale ivrogne ? »

Un gloussement se fît entendre pour toute réponse, d'abord surprise Jules remarqua alors les yeux vitreux de son demi-frère. Elle fît encore un pas devant elle et se retrouva face à lui, s'agenouillant à ses côtés, elle constatait qu'il affichait un sourire narquois. Après une demi-seconde, Aristide leva le bras vers elle, lui tendant ainsi une bouteille de vin. La jeune fille, la prie et la porta à ses jolies lèvres, la douce liqueur se fit sentir instantanément dans son palet. Doux jésus, Aristide avait sorti les bouteilles hautes gammes que la famille entretenait depuis des années, voir des décennies !

« Dis-moi, jolie Jules, qui est le plus ivrognes de nous deux ? »

Depuis qu'ils avaient douze ans, Aristide l'appelait ainsi en privé. Il faut dire que leur relation avait vraiment changé depuis leur entré à Poudlard. Leur amour pseudo fraternel, s'était changé en amour inconditionnel. De l'inceste pur et dur. Et justement si Aristide se soûlait ce soir c'était parce qu'il avait vaguement entendu Nathanaël dire qu'il souhaitait, caser sa fille avec quelqu'un, sous peu. Jules ne pouvait rien dire, elle pouvait juste se contenter d'ignorer ses soit-disant prétendants. Mais en réalité, être touchée par un autre homme que son Aristide la dégoûtait profondément. Tous les deux en avaient baver pour vivre leur liaison. En réalité, Jules n'aimait qu'une seule et unique personne : Lui. Certes, elle avait une bande de copines, mais attention, pas des pauvres petites connes qui pensent pouvoir faire parties de son important et distingué cercle social parce qu'elles savent bien s'habiller. Non, pour pouvoir avoir l'honneur de compter Jules dans ses rangs, il faut avoir de la classe, savoir rabaisser les pauvres imbéciles que l'on croise tous les jours dans le château, savoir être culotté, profiter des occasions et enfin être irréprochable au sein de corps enseignant en toutes circonstances.

Au château Jules et Aristide étaient dans la même maison et restaient souvent seuls dans la salle commune, blottis, l'un contre l'autre quand tous les élèves partaient se coucher. Dans la journée ils étaient presque tout le temps ensemble, car ils avaient vite fait comprendre qu'ils étaient inséparables comme des jumeaux et ceux malgré de sales rumeurs (qui ne sont finalement pas si fausses que ça!). Mais ils ont tous les deux trouvaient une tactique pour faire taire ces ragots, ils jouent avec les autres élèves. Pendant une semaine ou deux, ils sortent avec d'autres personnes puis les larguent aussi vite que possible, dès que cela devient trop sérieux. Au manoir, c'était différent, ils s'ignoraient presque toute la journée se parlant vaguement, mais le soir ils se retrouvaient et passaient toute leur soirée ensemble dans des lieux plus ou moins étranges.

« Balivernes ! Pour ma part cela ne m'arrive qu'à de rares occasions, toi c'est tous les étés, dans ce foutu manoir. »

La petite poupée blonde avait désormais un léger sourire aux lèvres, tendant la bouteille à sa moitié, dès que celui-ci l'attrapa, la jeune fille se pencha vers lui, déposant un rapide baiser. Il puait l'alcool, mais qu'importe, quelques sois les circonstances, elle l'aimerait toujours.
Cette nuit, ils la passeront certainement dans les caves du manoir et je ne préfère pas m'imaginer ce qu'ils vont faire que ce soi finir bourrés ou pire encore, après tout cela ne regarde qu'eux. Ôtant les laisse profiter de ce moment, car après demain, leur nouvelle maison sera Poudlard et ils n'auront pas autant de privilèges qu'ici...