♣ samaël & roxane

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Le soleil se tassa, recourbant ses rayons lumineux en son centre. Voilé, il commença sa lente descente vers l'horizon pâle et incertaine qui s'égarait devant les yeux innocents de ceux qui prenaient la peine de l'observer. Mon visage se détourna à contre cœur du spectacle tant chéri de l’astre mourant, mon cœur se teinta d’un voile sombre tandis que mes membres se tournèrent vers la source de l’agitation croissante qui perturbait ma quiétude factice. La fatigue creusait mes traits plus encore qu’à l’accoutumé, l’atmosphère pesante du château se répercutait sur l’état de mon corps lasse. Le manque lui aussi creusait son sillon dans mon âme fade, le sel de mon existence me faisait défaut. Ce n’était qu’un banal jeu, un de plus entre nous, l’ignorance comme torture, l’absence de l’autre comme souffrance et la douleur comme triomphe. L’affection inconnu que je lui vouais déroutait mon cœur, emportait mon esprit dans d’hypothétiques plans sans avenir destiné à me défaire de l’emprise qu’elle ignorait avoir sur moi. Une semaine s’était écoulé depuis que cette idée aussi stupide que douloureuse avait germé dans mon esprit, qu’avais-je crus prouver en évitant son regard ? En me privant du bonheur acide de l’apercevoir, je m’enfermais volontairement dans la tourmente incessante de ses questions sans réponses qui envahissait mon esprit. Un soupire lasse s’échappa de mes lèvres entrouvertes, mon pas trainant approchait de la masse d’élève de première années, ignorant et bruyant.

Un cri retenti, unique et strident, porteur d’une hystérie frôlant la phobie. Mon organe pulsant s’agita frénétiquement dans ma cage thoracique, tandis qu’une vague de souvenir déferlait dans ma mémoire. Ce son déchirant avait jadis effleuré mon âme, dans l’inconscience de l’enfant que j’étais alors, il s’était accompagné des larmes les plus déchirantes que j’eusse jamais vu et d’une haine farouche qui avait effrité l’affection de deux cœur innocents. Repoussant brutalement une jeune fille, je laissais mes yeux se repaitre de la vision de cette femme, qui même dans sa fureur, était d’une beauté sans égale. Un élan de joie traversa mon cœur tandis que mes yeux croisaient les siens sans s’y accrocher, à nouveau je sentais ma vie retrouver son sens. Un sourire narquois vain étirer mes lèvres tandis que Roxane, toujours sous le coup d’une colère factice, camouflait certainement les ondes de peur qui la prenait a la gorge. Elle, si fière de son sang, de son rang, était prise au piège d’une légion de née-moldues, j’ignorais encore la teneur de cette affaire mais ses doigts fins crisper sur sa baguette ne me disait rien qui n’aille de même que l’air éploré de la petite fille qui subissait les remontrances de ma tendre fiancée.

Fiancée. Même aujourd’hui, près de quatre ans après je peinais encore à m’imaginer lié à elle pour l’éternité, au moins qu’elle ne m’est tué d’ici là. L’océan de mes yeux se modifia légèrement, le calme n’était jamais complet, il subsistait toujours, sous la face tranquille, un courant indomptable qui restait dans l’ombre, attendant de déverser l’émotion puissante qu’il contenait. Mes pas se firent plus lents alors qu’au loin j’observai cette silhouette familière, la beauté ne lui manquait pas ; elle saturait chacune ses cellules d’une aura particulière qui attirait presqu’autant qu’elle effrayait. Je me glissais près d’elle, ôtait rapidement sa baguette de ses mains tandis que mes doigts s’égarait sur sa peau. Un frisson de joie pur bouleversa mon cœur, dans le quotidien chaotique de nos disputes incessantes, de nos jalousies respectives, de cette amour qui n’en était pas, dans l’écheveau de ses sentiment qui agitait mon cœur j’avais fini par tombé amoureux d’elle, d’une minuscule partie, si ridicule que son existence pouvait être remis en question.

« Samaël », s’écria la voix enfantine de la fillette aux yeux baignés de larme. « Je n’ai rien fait, je le jure. J’ai trébuchée sur elle, et elle a commencé à m'insulter et à sortir sa baguette. Je n'ai rien fait ! »

Je jetais un regard en biais à ma fiancée tandis que l’enfant s’approchait de moi, et d’elle par la même occasion. Comment pouvait-on haïr une enfant anonyme et aussi innocente qu’un nouveau née ? Certes son sang n’était pas de la pureté exigée par la noblesse du monde sorcier mais ne méritait-elle pas la paix ? Les idéaux stupides de Sine commença à prendre racisme dans mon subsidence se répercutant dans mes pensées inconsciente de leur implication. Secouant discrètement la tête, je posais mes yeux froids sur le groupe de fillette tremblante qui s’agitait en face de nous. L’armoirie de Gryffondor brillait faiblement sur uniforme opaque, j’agrippai avec une douceur insolite la main de Roxane et ordonnaient les enfants à retrouver chez les lions. Puis tirant sur la main de la jeune femme qui était toujours captive de la mienne, je l’entrainais dans un couloir isolée.

« Qu’est ce qui t’a pris Roxy ? Je te manquais tant qu’il te faut t’attaquer à des membres de ma maison ? » lui demandais-je avec un sourire sardonique en caressant d’une main sans vie sa joue diaphane.