unknow, hardcandy2b
last night i had the strangest dream

« Il se peut qu'un enfant unique soit gâté, non pas tant en cadeaux qu'à cause du temps consacré à ses problèmes, mais croyez-moi, il y a des moments où il souhaiterait avoir un frère ou une soeur pour essuyer les chocs avec lui. »

Ses cheveux formaient un cercle approximatif autour de son visage pâle. Ses mains étaient jointes en signe de prière muette qui semblait appeler Merlin à chacun de ses battements de cœur. La chambre était silencieuse mais il persistait encore et toujours ce petit bruit dérangeant qui ne faisait qu’augmenter sa nervosité. Quelque chose qui sortait tout droit de l’Enfer moldu dont on vantait sans arrêt les méfaits. Les ronflements persistants d’une de ses camarades. Josephine saisit le coussin qui se trouvait sous son crâne afin de le plaquer contre son visage, les mains plaquées contre ses oreilles. Ce bourdonnement infernal lui donnait envie de balancer sa table de chevet à travers la pièce avant de sauter sur la fautive, prête à faire valser ses poings dans tous les sens. Stoïque, elle se contenta de donner un petit coup à son oreiller qui se contenta de tressauter et de glisser le long de sa joue. Paupières fermées, la jeune fille se demanda soudain si elle était la seule dans ce cas. Elle se redressa, en appui sur ses avant-bras. L’atmosphère qui régnait dans ce dortoir était sereine. La seule zone de tension englobait l’endroit où Josephine couchait. Cette dernière se débattit afin de s’extraire des draps qui l’étouffaient avant de poser ses pieds sur le plancher froid. Quelques mèches sombres voilèrent sa vue mais elle n’en eut cure pour la simple et bonne raison qu’elle n’arrivait pas à déceler quoi que ce soit. Passant énergiquement ses mains sur ses pommettes fraîches, elle déglutit difficilement avant de se mettre debout. Elle quittait à regret son lit moelleux et encore chaud. Néanmoins les ronflements n’avaient pas cessé et, se connaissant, elle risquait de provoquer une émeute si elle ne dormait pas.

S’humectant les lèvres, elle ne tarda pas à s’extraire hors de ce chantier. Elle plaqua son dos contre la porte, espérant être seule à cette heure relativement avancée de la nuit. Peu douée pour tout ce qui touchait à la communication nocturne, Josephine ne se voyait pas entamer la conversation autour des moustiques et autres bestioles. Passant son index replié sur sa bouche humide, la jeune fille s’affala avec joie sur le canapé. Ce n’était certes pas aussi confortable que le lit qu’elle venait de quitter mais, au moins, personne n’avait dans l’idée de provoquer un tremblement de terre dans la Salle Commune. Robyn dans toute sa splendeur. Préférant l’air glacial d’une Salle déserté à la chaleur d’une chambre vivante. Les flammes qui crépitaient attiraient son regard bleuté. Allongée sur son flanc gauche, face à la cheminée, la demoiselle se sentit enfin porter par les bras de Morphée. Le sommeil la possédait, ne laissant aucune rancœur derrière elle. En s’abandonnant avec grâce dans le pays des songes, Josephine avait l’impression de se sentir en vie. Coupée du monde grâce à une barrière invisible qui la préservait de ce qu’elle ignorait. L’ignorance la sauvait. Ses fossettes se creusèrent alors que sa respiration devenait de plus en plus calme. Lorsqu’on y pensait, ce calme était plus proche de la musique que n’importe quel grognement pouvait l’être.

Affolée, elle sursauta quelques minutes plus tard. Les mains appuyées sur le bord du canapé, elle plissait les paupières et espérait entrevoir ce qui l’avait tirée de sa douce torpeur. Elle avait laissé sa baguette dans sa veste, veste qui se trouvait dans sa chambre. Son cœur affolé reprit un rythme normal lorsqu’elle posa son regard azuré sur la personne qui venait de pénétrer dans son antre. Instantanément, les lèvres se Josephine s’étirèrent en un petit sourire fatigué. « Roxane, par Merlin, j’ai cru mourir de peur. » Ce qui trahissait d’ailleurs la cruelle vérité. Elle s’était d’ailleurs préparée à hurler à la mort, espérant ainsi alerter la quasi-totalité du château. Ce n’était que Roxane. Roxane Goyle, sa sœur. « Sérieusement, je vais t’acheter une clochette… Comme ça, je saurai lorsque tu es dans les parages. » Marmonna-t-elle en se redressant et en s’asseyant un peu plus correctement même si sa sœur l’avait déjà vue dans des postures un peu moins correctes. Josephine massa lentement ses tempes, cherchant à réveiller tous les membres de son corps fatigué. Elle cherchait vainement à se débarrasser de ce goût écoeurant qui avait envahi sa bouche. Peine perdue, elle se contenta de croiser les jambes et de laisser courir ses doigts sur le cuir du canapé. « On dirait que les sœurs Goyle ont été les victimes de quelque sombre sort d’insomnie. » Siffla-t-elle en entortillant nerveusement une mèche de ses cheveux d'ébène autour de son index, trop heureuse de se retrouver en la compagnie de sa sœur plutôt que celle d'une effroyable créature.