La pauvre gamine délirait…La chaleur moite de sa chambre l’oppressait… Elle toussait dans cette fournaise qui n’existait pas. Auprès d’elle une femme, elle aurait put paraître magnifique si ses yeux n’étaient pas envahis par des larmes qui revenaient au galop à chaque fois que sa tristesse s’estompait quelque peu. Ses cernes, démonstration plus qu’évidente de son insomnie, rongeaient son visage. La gamine, étendue sur un lit de bois massif avait de longs cheveux bruns qui dévalaient le corps de la souffrante jusqu’à sa poitrine naissante. Cette gamine s’appelait Elizabeth Rosier et la femme rongée par l’inquiétude n’était autre que sa mère. Ignata avait de quoi s’inquiéter en effet. Sa fille était brûlante de fièvre, un curieux mal s’était emparé d’elle. Pourquoi ne pas l’avoir emmenée à l’hôpital ? La réponse était assez pitoyable. Voyez-vous Ignata était l’épouse de Marcus Rosier, président du mangenmagot et membre important du ministère. Ce dernier était justement absent depuis deux jours. Ce n’était pas pour ça qu’Ignata était inquiète ; il arrivait parfois qu’elle ne voit pas son mari durant cinq jours. Personne n’ignorait l’ambition dévorante de Monsieur Rosier qu’était de devenir Ministre de la Magie. Il travaillait d’arrache pied pour y parvenir. Bien sûre, durant ses fréquentes périodes d’absences, cautionnées par le fait qu’il ne s’arrête jamais de travailler (ou de faire autre chose, mais en bonne et loyale épouse Ignata s’interdisait d’y penser) Marcus repassait par intermittences à la maison. Pour dormir un peu, se détendre,… Mais cela ne durait jamais plus de quatre heures et il revenait le plus souvent durant la nuit, où toute sa maisonnée était endormie. C’était ainsi qu’Ignata se passait durant parfois cinq jours de la présence visuelle de son époux. Il faut dire qu’elle avait beaucoup de chose à faire ! Elle ne glanait certainement pas ! Mère de deux enfants, Phineas Angus et Elizabeth Izer, elle s’occupait d’eux même si elle avait déjà beaucoup à faire avec l’entretien de la maison. Enfin, façon de parler vu que les elfes de maisons y était pour grand-chose. Mais bon, voilà. Ignata était une femme effacée, toujours dans l’ombre de son mari qui n’exprimait jamais la moindre opinion ni objection à celles de Marcus. Toujours est-il que la raison pour laquelle Izer était souffrante se trouve là ; Ignata ne faisait jamais rien en dehors de la maison non-accompagnée de son mari. Sa fille avait donc gardé le lit. Pourquoi ne pas avoir appelé un médicomage pour qu’il passe à la maison ? Ignata avait peur de tout. Elle n’aimait pas les gens, la faute au fait qu’elle ne sortait presque jamais sans son mari. Ne vous méprenez pas, elle était totalement à l’aise chez elle. Chez elle, Ignata pouvait recevoir des gens sont la moindre once de stress. Mais elle préférait de jamais sortir. Elle aimait beaucoup ses enfants. Elizabeth était sa petite dernière, âgée de dix ans. Son grand frère, surnommé affectueusement Finn était à Poudlard. Ignata n’osait pas appeler son mari, ou même passer le voir pour remédier au mal qui rongeait sa fille. Elle savait que son mari ne supporte pas qu’on le dérange durant son boulot.


L’oppression, cette satanée impression d’étouffement. Si seulement Finn était là. Il aurait put convaincre maman. La convaincre de quitter cette maison de malheur et d’aller à Sainte-Mangouste. Merde quoi ! Elle allait laisser son unique fille crever sous prétexte que le Père avait encore recommencer à habiter 24/24 h. au Ministère ? Et moi dans tout ça ? Je grelottais, mais pourtant, je crevais de chaud. Et puis maman qui pleure comme une madeleine depuis trois heures maintenant. Pourquoi elle pleure ? Car son manque de courage nous a amené là ? Car elle se reproche d’être une chochotte ? De ne pas être digne d’être mère ? Son attitude prouve que toutes les réponses à ces questions sont affirmatives. On ne peut pas dire que papa est plus tendre. Je pense qu’en dix ans de vie, il ne m’a jamais félicité pour, par exemple, la première fois que j’ai écrit mon prénom correctement –faut dire qu’en plus Elizabeth c’est chiant à écrire-. C’est pas qu’il est mauvais comme père mais c’est sur, mes enfants ne seront jamais traités de la même façon que nous. Les seules choses auxquelles on doit faire attention sont ; ne pas déshonorer notre famille par un quelconque moyen, traiter les sangs-purs de façon respectueuse, les autres c’est de la… Et puis, lors de la répartition, faire honneur à notre nom. Rosier quoi. Serpentard de père en fils, de mère en fille… C’est ma seule obsession, aller à Serpentard. Comme Phineas. Je l’adore mon frère. Au début, c’est lui qui me l’a raconté je pense. Il ne m’aimait as. Il ne voulait pas partager le devant de la scène avec un frère ou une sœur. Puis il a changé d’avis et je suis devenue son Izou, sa tite sœur en sucre. Nous partageons absolument tout, nos peines nos joies… Et même les punitions ! Si j’étais quelqu’un d’autre, sur que ça aurait été sa sœur jumelle. Je marche dans ses pas comme dit maman. Même mentalité –évidemment si on a pas la même que notre père on est la risée de la famille donc ça pèse dans la balance-, on se ressemble un peu aussi. Même cheveux bruns et même couleur d’yeux. Tout les deux nous ne sommes pas laids. Beaux, mignons même. Mais ça, c’est le démon Rosier, beaux et belles par lignée. Même caractère aussi, enquiquineur, calculatrice, rusée. Mais tout de même beaucoup moi perverse que mon Finnou. À Poudlard je veux aller dans la même maison que lui, Serpentard, sinon ce ne sera de toute façon pas la joie à la maison…Madeline c’est ma cousine. Elle a un an en moins que moi, on est presque comme des sœurs… Même que Maman a dit qu’on se ressemblait un peut du visage…Elle est très gentille aussi…Aïe… Cette satanée de douleur de… reviens… Ca me lacère l’abdomen…Raaah Maman, tout cela ne serait pas arrivé si tu savais tenir tête aux hommes ! Certes je n’ai que 10 ans mais je ne me laisse pas marcher sur les pieds ! Bon ok… Je suis beaucoup moins douée dans les réparties que Finn, je passe même pour une innocente à côté de lui…Mais je m’affirme moi… Aïe….Le noir….L’abisse, le fond des ténèbres….J’entends des bruits de pas… papa ? Ce serait bien la première fois que je suis heureuse de le voir…