L'innocence de l'enfance.. J'avais 5 ans et j'étais haute comme trois pomme à l'époque. On me disait souvent que j'avais une petite bouille d'ange, du genre petite fille modèle avec mes deux petites tresses qui tombaient sur mes épaules. Il est vrai que, à me voir ainsi, assise dans le canapé avec un visage pareil et une mine si calme, si tendre, on aurait pu croire que j'étais la petite fille idéale, poile, obéissante et qui ne connaissait pas la définition du mot "bêtises". Comme quoi, parfois, mieux valait ne pas juger sur les apparences puisque j'étais bien loin d'être l'enfant idéal. Je n'étais pas un petit démon non plus, et heureusement pour mes parents ! J'étais tout de même polie, affectueuse, plutôt responsable, j'aimais aider mes parents.. Mais j'étais surtout une vraie pile électrique, impossible de m'arrêter, un brin capricieuse avec un caractère déjà bien affirmé pour un si jeune âge. En gros : une vraie petite tornade sur pattes ! Mais cette fois-ci, j'étais particulièrement calme et ce n'était souvent pas bon signe.. Assise sur les genoux de ma mère dans un fauteuil du salon, je lui faisais un gros câlin, je savais qu'elle ne pouvait résister à un tel moment de tendresse.
- Maman ? Demandais-je d'un ton qui se voulait innocent.
- Oui ma chérie ? Répondit-elle avec un léger sourire, sachant très bien que je comptais lui demander quelque chose..
- Je pourrais avoir des bonbons s'il-te-plaiiiit ?A noter que j'étais du genre très gourmande et qu'on m'avait acheté, la veille, un énorme pot de bonbons de toutes les couleurs et toutes les formes qui aurait fait baver n'importe quel enfant. Sauf que, le problème c'est que si mes parents ne mettaient pas ces fameux bonbons hors de ma portée, j'en aurais mangé jusqu'à l'indigestion, c'était certain.
- Cassandre chérie, je t'en ai déjà donné il y a une heure.. lança-t-elle d'un ton quasi désespéré.
- Oui mais j'en ai eu que troiiiis, un bleu, un rouge et un vert.. Moi je voulais gouter les oranges, les jaunes, les violets, les blancs, les noirs, les... Ma mère m'interrompit aussitôt.
- Oui Cassie, j'ai comprit, tu veux tous les goûter et tu les goûteras tous, rassure toi.. Mais pas maintenant, tu vas avoir mal au ventre..- Mais maman !Voyant son air décidé, j'avais abandonné l'idée, enfin quand je dis abandonné l'idée je parlais de celle de convaincre ma mère ou même mon père, pas celle de chiper dans la boîte de bonbons ! Quelques minutes plus tard, j'avais prétexté vouloir aller jouer dans ma chambre et j'étais partie, laissant mes parents seuls, dans la cuisine à la recherche de mon petit pécher mignon. J'avais fouillé un peu partout, rien.. Jusqu'à ce que j'ouvre une porte de placard.. Enfin que j'essaye d'ouvrir, étant donné qu'elle était fermé à clé et que j'ignorais tout bonnement de l'endroit où se celle-ci..J'avais essayé de tirer dessus de toutes mes petites forces mais pas moyen, j'étais condamnée à devoir attendre sagement les deux pauvres petites friandises que j'aurais sans doute dans quelques heures. Je soupirais avant de m'asseoir sur une chaise de la cuisine. Ensuite, tout s'était passé très vite, énervée et blasée de ne pas avoir réussi mon coup, j'avais fixé la porte de placard quand tout à coup, celle-ci c'était ouvert brusquement, ainsi que la boîte de bonbons qui avait tout bonnement explosé, laissant jaillir une pluie de couleurs au milieu de la cuisine. Je m'étais levée et m'étais mise à crier tout en sautillant, folle de joie.
- Maman, papa, les bonbons ils sont gentils, ils font tout ce que je leur demande ! Curieux et à la fois quelques peu inquiets de ce que je pouvais bien faire, ils étaient arrivés immédiatement et avaient vite compris ce qu'il se passait. J'étais moi aussi une sorcière et mes pouvoirs magiques venaient de se manifester pour la première fois. Ce fut un des plus beau jours de ma vie, j'espérais tellement pouvoir aller à Beaubâtons moi aussi ! Ma mère fut ravie pour moi, mon père aussi.. Enfin je crois puisqu'il m'avait paru tout de même bien moins enthousiaste que ce que j'aurais cru..
L'année tant attendue.- Quand-est ce qu'on y va ? C'est trop long, j'en ai marre d'attendre !J'étais assise sur ma malle depuis quelques minutes déjà, dans l'entrée, attendant patiemment le moment fatidique ou je partirais enfin dans l'école de sorcellerie française Beaubâton.
Je m'étais levée à l'aube, essayant de ne pas réveiller mes parents qui dormaient encore à points fermés. J'avais prit une douche, je m'étais habillée puis j'avais été préparer mes affaires, pliant soigneusement mon uniforme bleu clair au dessus du reste de mes affaires, pour pouvoir me changer pendant la route. J'avais ensuite prit mon petit déjeuner, puis j'avais tourné en rond, encore et encore, jusqu'à ce que mes parents se lèvent surpris de me voir déjà prête.
- Cassandre ? Tu es tombée de ton lit ?
- Ben j'avais peur d'être en retard, et puis je n'arrivais pas à dormir, depuis le temps que j'attends ce moment !J'avais donc passé mon temps à tourner en rond, encore et encore, c'était sans doute les minutes et les heures les plus longues de ma vie. J'avais tellement hâte d'y être, je m'étais fait tout un tas de scénarios dans ma tête de mon entrée dans l'école de sorcellerie française et même si cela risquait d'être bien différent que ce que j'avais prévu, une chose était sûre : mes années dans cette école risquaient bien d'être les plus belles années de ma vie. Contrairement à ce que je croyais, les adieux avaient été plus durs que je l'aurais cru, j'avais l'habitude de mon petit cocon et quitter mes parents à tout juste 11 ans n'avait pas été une tâche facile. Mais finalement, je m'en étais vite remise puisque, de nature sociable, je m'étais liée d'amitié avec pas mal d'élèves très rapidement.
Chère petite Cassandre,
Nous espérons que tout va bien pour toi, que tu t'es fait beaucoup d'amis et que tu es bien sage depuis ton entrée à Beaubâton. Nous pensons à toi et attendons d'avoir de tes nouvelles impatiemment.
Nous t'aimons très fort,
Papa et maman
J'étais contente de recevoir un hibou de la part des deux personnes les plus importantes pour moi mais je grimaçais légèrement. S'ils savaient que je n'étais pas vraiment une élève modèle et ce même si je n'en étais qu'à ma première année.. Certes, j'avais des notes respectables, même si je n'étais pas vraiment travailleuse, j'avais, fort heureusement, pas mal de facilités que je n'exploitais sans doute pas assez.. Mais le pire c'était sans doute le fait que je n'attirais pas forcément l'attention de la bonne manière et que j'étais déjà très connue dans l'école mais surtout en tant que chipie qui aimait sans cesse repousser ses limites et faire les 400 coups avec ses amis. Haute comme trois pommes, je n'hésitais pas à prendre également la défense des autres et cela m'attirait souvent des ennuis, étant donné que je n'étais pas vraiment effrayante, il fallait l'avouer. Malgré quelques réprimandes de la part des professeurs, je restais quand même une jeune fille particulièrement bien aimée dans l'école et toujours prête à rendre service aux autres lorsqu'ils en avaient besoin. J'avais donc vécu une première année mouvementée et cela ne risquait pas de changer de si tôt !
La révélation.J'avais bien grandit depuis ma première année, cela faisait maintenant 7 ans que j'étais à Beaubâton et j'étais passée de la petite fille limite hyperactive à la jeune femme, beaucoup plus mature mais qui n'a pas pour autant perdu toutes les mauvaises habitudes de sa jeunesse et encore moins son caractère de feu. Depuis toutes ses années passées dans l'école, je m'étais posé beaucoup de question lorsqu'on me parlait d'une certaine Sofia Manccini, qui avait enseigné dans cette école. Au début, j'avais pensé à une coïncidence mais au fils du temps, mes doutes avaient été de plus en plus forts, surtout lorsqu'on ma parlait de certains traits de ressemblance que j'avais avec elle. Finalement, lors des vacances d'été, alors que j'allais entrer pour ma 8ème année dans l'école française, j'avais décidé de prendre mon courage à deux mains et d'en parler à mon père, pour que les choses soient claires une bonne fois pour toute.
J'avais profité du fait que ma mère soit sortie pour le rejoindre dans la cuisine, puis, sans prendre de pincettes, je lui avais lancé un :
- Est-ce qu'une certaine Sofia Manccini aurait un lien de parenté avec nous..? J'avais prit un air grave et sûre de moi, j'avais besoin de savoir, je ne voulais pas rester sur de telles interrrogations toute ma vie.
- Sof.. Où as-tu entendu parler d'elle ? Devant son air ahuri et sa mine mal à l'aise, j'avais déjà compris qu'elle n'avait pas le même nom de famille que nous pour rien..
- Papa, tu ne crois pas que tu me l'as caché assez longtemps ? J'ai besoin de savoir, je ne suis plus une enfant ! Et de toute façon si tu ne le fais pas je pourrais le découvrir par moi-même, mais dans ce cas n'espère pas que je te le pardonnerais un jour. J'étais en colère contre lui, de m'avoir caché cela pendant des années et lui se sentait piégé et n'avait de toute évidence plus le choix, il le savait bien.
- Écoute ma puce.. J'ai connu une femme, avant de connaître ta mère avec qui j'ai eu un enfant c'est vrai.. une petite fille.. Donc.. Enfin Sofia est ta sœur, je suis désolé de ne pas te l'avoir dit avant mais j'avais peur que tu ne comprennes pas..- Que je ne comprenne pas ? La seule chose que je ne comprends pas c'est que tu es pu avoir la lâcheté de me cacher une chose pareille pendant tout ce temps ! Tu croyais quoi ? Que je ne le saurais jamais ? Que tu pouvais continuer à me mentir toute ta vie ?Sur ces paroles, j'étais partie dans ma chambre en claquant la porte. Il n'avait pas le droit de me cacher une chose pareille, c'était très important pour moi, j'avais toujours rêvé avoir une sœur et il le savait bien. Pour moi c'était un manque de courage et rien d'autre et à présent je n'avais qu'une idée en tête : retrouver ma sœur et même si cela ne lui plaisait pas forcément, cela ne changerait rien pour moi. Je ne lui avais pas adressé la parole pendant des semaines, j'avais vite prit une décision radicale et je préparais ma nouvelle vie seule dans mon coin, sans en avoir parlé à personne. Puis, un lundi matin, une semaine avant la rentrée, j'étais arrivée dans la cuisine, toute joyeuse, avec une lettre dans la main.
- Papa, maman, je pars pour l'Angleterre dans quelques jours, j'ai fait une demande d'adhésion à Poudlard qui vient d'être acceptée. Je vais retrouver ma sœur qui enseigne là-bas..Cela fut un choc pour mes parents qui n'eurent finalement pas le choix d'accepter malgré le déchirement que cela allait leur faire. Après tout j'étais une grande fille à présent et j'étais libre de mes propres choix. J'avais reparlé à mon père mais notre relation était devenue beaucoup plus froide qu'auparavant, je ne pouvais lui pardonner de m'avoir caché cela si longtemps, du moins pour le moment. Je n'aurais jamais cru qu'il puisse agir ainsi et j'avais été très déçue.
Enfin, toujours est-il que j'étais partie pour une nouvelle vie, loin de mes proches, certes, mais le plus important était le fait que j'étais sur le point de connaître cette sœur dont j'avais tant rêvé pendant toutes ses années.