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La douce odeur qui venait titiller mes narines s'imposait à moi comme le messager de l'arrivée des beaux jours. Les quelques conversations alentour gresillaient dans mes oreilles comme l'aurait fait le bruit du grillon dans le sud de la belle France. Mon humeur était à son point fort. Ses bras enserraient ma taille et ma tête était posée contre son torse. Tout semblait parfait. Seulement une pensée m'empêchait de savourer ce moment qui aurait pu être du pur bonheur. En effet, je n'éprouvais aucun sentiment pour le jeune homme qui me tenait d'entre ses jambes et me caressait lentement avec une fleur ramassée dans la pelouse. Et chose plus gênante encore, l'image d'un autre amour s'offrait à moi comme un ami que je voulais écarter de ma vie. Ce sentiment d'amour, je ne voulais en rien qu'il s'empaille dans ma vie, car il était bien certain qu'il n'avait rien de commun. Et cela avait le don de m'embêter superbement. Qu'auriez vous pensé vous, si vous appreniez un beau jour que votre plus grande attirance était pour ces jeunes personnes qui portent le même sexe que vous... Oui, qu'auriez vous dit si un jour, d'un coup d'un seul, une orientation bisexuelle tombait en travers de votre route comme une barrière à une belle image plus grandissante. Mon ego aurait pu en prendre un coup si je n'avais pas été si embêté pour ma propre popularité au sein de l'école Poudlard. Il semblait hors de question que je le montre au grand jour. J'avais réussi pendant quelques années à résister à mes hormones frétillantes qui m'entraînaient vers des filles plus belles les unes que les autres. Et puis... et puis il y eut elle comme on le dirait dans un de ces romans à l'eau de rose. Elle était stupidement intelligente, elle ne jurait que par sa propre personnalité et la popularité ne l'intéressait en rien. Elle était tout à effacée, invisible. Et jamais je n'aurais pensé pour éprouver sentiment autre que de l'impassibilité pour pareille élève. Mais c'est arrivée. Je me mordillais nerveusement ma lèvre. Pourvu que Harlan ne se rende compte de rien. Quoique mon stupide petit ami en semblait particulièrement incapable. Le temps que l'information lui monte au cerveau, je l'aurais déjà plaqué une bonne dizaine de fois. Non, n'y pensez pas ainsi, je ne le méprisais pas, seulement il n'était surement pas assez bien pour moi, s'en était même certain, je le savais. Mais l'image. Toujours l'image. Une façade qu'il faut préserver pour pouvoir planter le couteau plus loin encore dans la chair de ses rivales. Et le jeune Weiss jouait le rôle à la perfection, je pouvais lui accorder. Nous parlions très peu lorsque nous sommes ensemble, nous restons ainsi, à entretenir notre belle image de couple parfait, couchés dans l'herbe par exemple, comme à cet instant même. Vitanie occupait mes pensées, car c'est bien de cette petite créature insignifiante dont je suis tombée comme... comment dirais-je, amoureuse semblerait le mot mais je répugne à l'utiliser, et lui, au delà de cette fidèle façade, ses pulsions masculines faisaient glisser ses mains jusqu'au creux de mes reins. Un large sourire s'écarta sur mon visage. L'effet que je faisais à tout ces jeunes mâles était bien sûr tout calculé mais j'étais toujours bien fière de moi quand un joli garçon tombait dans mon filet à papillon. Harlan en faisait partie. Même si mon petit doigts vernis me disait bien qu'une petite perle différente s'était glissé entre nos liens. Mais de quel augure ? Je n'en avais pas la moindre idée.

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Elle sentait alors le regard brulant de Harlan sur sa silhouette allongée. Et c'était tout sauf désagréable pour une jeune fille comme Thya, vous pouvez vous en douter. Elle décida de faire comme si elle ne s'en était pas rendue compte et plongea ses yeux dans la contemplation du vide. Ce genre d'observation destiné à vous relaxer pendant que vos réflexions sont à leur apogée. Des pensées divergeaient dans l'esprit de la jolie Gryffondor et elle s'abandonnait dans ses méditations amoureuses, de célébrité, de cette vie à Poudlard et de ce qu'elle aurait été si elle n'avait jamais connu cette magnifique école. Peut-être n'aurait-elle jamais connu le quidditch, peut-être n'aurait-elle jamais ressentit cette folle ivresse qu'est le vol à balai, peut-être ne se serait-elle jamais découverte pareille passion, peut-être... Peut-être n'aurait-elle jamais rencontré Vitanie. Ce point là menait à la réflexion, c'était certain, et en ce moment il semblait vouloir se placer dans tous les contextes. Aurait-ce était mieux ? Elle n'en savait rien. Même si son cœur penchait pour un non et sa fierté, elle, balançait pour un oui appuyé. Harlan se pencha vers elle et lui demanda alors en caressant doucement son bras : « À quoi, tu penses comme ça ? » Thya releva le menton et observa celui qu'elle aurait pu qualifié de 'bien-aimé' si seulement elle l'avait aimé un jour. « Huum... Es-tu sûr de vraiment vouloir le savoir ? » Elle ferma les yeux comme pour savourer le soleil et les rouvrit sans attendre la réponse du jeune homme. Après tout, ce n'était pas à lui de lui dicter sa conduite, ses faits et paroles. Elle le lui dirait même s'il ne voulait pas l'entendre. Et il le savait bien, cela avait été comme convenu dans un pact muet, lorsqu'ils s'étaient embrassés pour la première fois lors de leur entrevue quelques semaines auparavant. « A moi. Simplement à moi. » Réponse égoïste, qu'il devinera surement comme un détour pour ne pas répondre véritablement à cette question embêtante. Parce que après tout c'est ce qu'elle était, un détournement. Thya avait pris l'habitude de ne pas dévoiler ses véritables sentiments, ses véritables pensées. Cela était surement un moyen de se protéger, un moyen de protéger sa réputation froide et entrainant l'admiration. Oui, un moyen de la protéger elle toute entière, car sa réputation c'était bel et bien tout ce qu'elle avait construit durant sa vie de paillettes roses et dorées.

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« Ça ne change pas à tes habitudes, tu penses en permanence à ta propre personne. Ce que je voulais dire, c’était à quoi tu pensais là maintenant, il y a juste deux petites minutes. Lâche le morceau, tu peux, tu ne risques pas de me vexer, loin de là.» Le ton que venait d'employer Harlan portait de l'agressivité en son sein et semblait vouloir la forcer à répondre. Et Thya détestait cela. Elle haissait qu'on veuille lui dicter sa conduite. C'était une chose que peu de personnes se permettaient mais lorsqu'une le faisait, il valait mieux pour elle qu'elle détalle vite fait comme un lapin. La Gryffondor se redressa brusquement. Elle voulait cependant rester maître d'elle même, même si l'agacement saccadait ses gestes. Elle se dénoua des jambes de son petit-ami et se plaça en tailleur devant lui, le toisant d'un regard qui se voulait supérieur. La force, ou simple stupidité, de Thya, qui rabattait le caquet à plus d'un, était surement cela, elle était sûre d'elle, et peut-être même un peu trop. Elle s'exclama alors d'une voix faussement rassurante sans ne lâcher le regard du garçon : « Pourrais-je savoir d'où te vient ce petit ton suffisant avec moi ? » Elle se rapprocha un sourire narquois sur les lèvres, caressa la jambe du Poufsouffle et dit d'une voix qui trahissait un amusement cynique : « Cela ne te ressemble pourtant pas, mon canari. » Se faire marcher sur les pieds - même si ce n'était qu'un simple pincement comme à l'instant -, par un homme qui plus est, la mettait toujours hors d'elle et son esprit, sa langue et son corps répliquait toujours aussi un pointe de violence dans une voix qui pourrait paraître prude et calme. Une violence verbale qui n'avait rien à voir avec quelque chose de physique, ça ne tombait alors que dans l'attaque morale, l'attaque de l'esprit. La partie que Thya adorait toucher chez les gens et qui lui valait d'ailleurs de nombreux ennemis au sein de Poudlard. Elle maniait très bien la langue, et ce n'était du qu'à l'entrainement qu'elle avait suivi très tôt lorsqu'elle avait décidé, encore très jeune, qu'elle voulait faire du mal à sa mère. Sa mère qu'elle détestait malgré le fait que cette dernière l'avait choyé toute son enfance et l'avait couverte d'admiration. Sa mère... Cette femme là qu'elle n'avait plus revue depuis des années, cette femme qui lui avait envoyé mainte lettres que Thya avait toutes déchiré sans prendre le temps de les lire. Seulement cette femme là qui s'était fait dépasser par les démons de sa fille qu'elle avait elle même crée.

« Ne t'énerve pas, mon ange. » Il avait murmuré cela avec une fougue dans la voix tandis que sa main venaits'échouer sur la cuisse de Thya, la caressant avec une sensualité qui n'avait rien de désagréable. La jolie Gryffondor venait alors de comprendre : son beau mâle avait décidé de se faire pardonner d'une façon qui bien sûr était certaine de lui faire bien plaisir. Elle lui envoya des signaux doux par un regard embrasé, l'envie brulant ses pupilles. Il fallait dire qu'ils n'y avaient jamais eut vraiment beaucoup de physique entre les deux sorciers. Pourquoi pas y remédier ? Pensa-t-elle, un sourire s'élargissant sur ses lèvres. « J’ai une idée pour bien se réconcilier. » Leurs lèvres se joignirent en un baiser langoureux et bien vite, la tête de Thya tomba en arrière jusqu'à toucher l'herbe. L'herbe. Oh, oui, elle avait complétement oublié qu'elle était en plein milieu du parc... Et puis tant pis, toute pub dans ce genre était bonne à prendre. Sa fine réputation de mangeuse d'hommes populaire allait grimper à une vitesse folle vu tous les regards intéressés qui se tournaient vers le couple. Cela ne faisait qu'ajouter de l'excitation à l'instant et le bas-ventre de Thya bouillonnait. « Je vois que tu ne manque pas d'idée... » souffla-t-elle entre une pression de lèvres. Ses mains descendaient alors sournoisement sous son tee-shirt, sa peau rentrant en contact direct avec ses doigts vernis. Bientôt, l'attention se portait essentiellement sur leurs ébats encore gentillet sur la pelouse du parc de Poudlard. Et dire que quelques secondes plus tôt, l'énervement emplissait la Gryffondor. Le sentiment qu'elle ressentait était alors tout autre, soyez-en certains... Une roulade les repoussait sous des feuillages plus cachés même s'ils restaient tout de même à la vue des petits curieux qui jetaient des regards pleins d'envie. Les pauvres, Thya était bien certaine que la plupart des gars qui regardaient la scène devait être transi de jalousie... « Oh, il semble bien qu'on nous observe, mon chou. » dit-elle d'une voix amusée après l'embrasser une nouvelle fois, fourrant sa langue dans la bouche de son petit-ami. Bien sûr, il n'y avait aucun sentiments dans tout cela, mais Thya s'en foutait tout simplement. Rien que se sentir désirée lui donnait des shoots d'adrénalines folles dans les veines.