Nom : Fletcher-Evans, Fletcher est le nom de famille de son père et Evans celui de sa mère. Ses parents ont tenus à ce qu'elle garde les deux noms de famille, une façon de pérenniser les deux familles.
Prénom : Charley, prononcé "tcharlai"
Surnom : Charly, Cha ou encore Chacha. Pour dire la vérité chacun trouve son bonheur et chacun peut créer un nouveau surnom à sa guise, elle n'est pas très regardante là-dessus.
Âge : vingt et un ans
Cursus, option(s) : Coopération, bien que les cours de Défense contre les forces du mal lui soient désormais interdits ; options : soins aux créatures magiques et psychomagie.
Année scolaire : onzième année
Nature du sang : Charley est née de parents moldus.

Pseudo : BeeShoop
Âge : vingt-quatre ans
Comment avez vous connu le forum ? : par la pub sur un autre forum, Hungcalf
Avatar souhaité : CPoesy
Présence : aussi souvent que possible
Le mot magique ? : dobby président !

La plume vive, Charley écrit son histoire. Le parchemin immaculé se tache à mesure que les mots défilent, elle ne sait pas pourquoi elle le fait, dans le fond maintenant qu’elle est consignée chez les Grindelmonk et que les autres élèvent baissent les yeux ou la houspillent lorsqu’ils la croisent dans les couloirs, elle sait que bientôt tout ce qu’elle possède ne lui appartiendra plus. Elle sait également qu’il lui sera impossible d’envoyer cette lettre, mais elle l’écrit tout de même, comme si elle pouvait laisser une trace. Elle pense bien sûr à sa famille, à son foyer … elle pense à son enfance. « Je pense qu’à l’époque je ne m’en rendais pas réellement compte de la chance que j’avais. » C’est vrai qu’à cette époque tout semblait facile et amusant, Charley est la deuxième fille d’un couple de moldus. Elle n’a jamais manqué de rien, son père ayant de bons revenus et sa mère étant mère au foyer, que ce soit pécuniairement ou sentimentalement la jolie blonde fut gâtée. Le foyer fut baigné de rires et de joies toute son enfance, mais Charley était plus insolente que les autres, des quatre enfants que comptait la famille, elle était la plus virulente, avec son franc-parler elle en surprit plus d’un, un peu inconsciente ou au contraire trop de consciente de l’éphémérité de la vie. À ce moment là elle n’avait pas encore conscience de la fragilité de sa mère, personne ne parlait vraiment de sa maladie, au fil du temps elle se refermait derrière des barrières invisibles prenant un chemin qui l’éloignait de plus en plus de la réalité.

Elle lève alors les yeux, son regard se perd sur les fissures des briques qui forment les murs de ce nouveau bâtiment, lorsqu’elle pense à sa situation actuelle elle commence à comprendre ce que ressentaient les juifs, les homosexuels ou les déficients mentaux à l’époque de Hitler … La seconde guerre mondiale ne leur aura donc rien apprit ? se demande-t-elle silencieusement. Ses prunelles se fixent à nouveau sur la feuille de parchemin sous ses mains, un léger tremblement dans les doigts, l’espoir sera-t-il en train de l’abandonner ? Un soupire s’échappe de ses lèvres rosées et le récit de sa vie reprend. « Je m’étais toujours sentie différente, mais le jour où j’ai reçu cette lettre l’a confirmé, un nouvel espoir pour moi, une nouvelle destiné à embrasser, un nouveau monde à découvrir. » Car oui, elle était bien différente. En lisant cette lettre qui lui était adressée, l’année de ses onze ans, elle se sentit revivre. Elle qui était si différente de ses frères et sœurs, qui avaient d’autres rêves qu’eux, qui voulait s’amuser sous les orages et rire des choses banales. Quelle surprise bien sûr, il fut difficile pour son père d’accepter que sa fille était une sorcière ; il avait déjà eut tellement de mal à comprendre la maladie de sa femme, peut être devait-il enfermée sa fille aussi, après tout on ignorait d’où venait cette lettre, elle aurait très bien pu venir de déséquilibrés … Mais en se renseignant il découvrit tout un monde parallèle, un monde inconnu des gens banals et en fut soulagé. Les frères et sœurs de Charley s’enthousiasmèrent pour elle et sa mère restait impassible et silencieuse.

Sa mère … saurait-elle un jour ce qui lui était arrivé ? Si l’embargo autour des nés-moldus venait à s’amplifier, si elle et ses camarades Grindelmonk venaient à être arrêtés ou pire encore, à être tués, sa mère serait-elle mise au courant ? Est-ce qu’un membre de sa famille aurait le courage de lui rendre visite pour le lui annoncer ? « J’ai toujours été très proche de maman, depuis toujours. Je n’ai pas été une fille exemplaire et je pense que je ne le suis toujours pas, mais peut-on renier la femme qui vous a donné la vie ? » Charley avait quatorze ans lorsque sa mère fut envoyée dans un établissement spécialisé en maladies mentales. La jeune fille était donc déjà en quatrième année à Poudlard, cette école avait fait d’elle une autre personne. Elle était plus à l’écoute des autres, moins inconsciente et moi égoïste sans doute et surtout plus calme. Elle était une très bonne élève et ce sans faire d’efforts particuliers, elle aimait apprendre et lire et retenait ce qu’elle lisait avec une facilité insolente. De plus elle était très sociable, parlait de sa famille sans retenues et de ses origines sans honte tout en gardant pour elle seule l’état mental de sa mère. Cela dit elle lui rendait visite à chaque fois qu’elle rentrait chez elle, c'est-à-dire à chaque vacances, deux à trois fois par semaines. Elle s’asseyait près d’elle et lui racontait ses journées à Poudlard, parfois sa mère semblait l’écouter, à d’autres moments elle ne réagissait pas du tout. Mais peu importait pour Charley, la présence de sa mère, son parfum étaient de petites choses qui la rassuraient et qui lui faisaient se sentir bien.

La lueur de la lampe près du bureau de Charley commença à vaciller, le couvre feu était passé depuis plusieurs heures maintenant et le bâtiment Grindelmonk était très silencieux, les élèves dormaient pratiquement tous, la salle commune avait été désertée et la jeune femme était la dernière debout. Souvent elle profitait de ses moments de calme pour se retrouver seule près du feu. « Même l’âtre de la cheminée ne réchauffe plus mon cœur, depuis que je ne peux plus entendre les rires de mes camarades. » Son ancienne maison lui manquait, ses camarades de sang-pur et de sang-mêlés aussi. Les discussions qui n’en finissaient pas autour de la table du petit-déjeuner, les taquineries des après-midi dans le parc et surtout la ferveur qui emplissait le stade de Quidditch lors des matches, monter sur un balai et voler pour cogner un cognard et l’envoyer sur l’équipe adverse. Depuis combien de temps n’avait-elle plus fait de Quidditch ? Déjà qu’on l’empêchait d’y jouer, on l’empêchait même d’assister aux matches désormais … Mais à l’époque de la grandeur de Poudlard, à l’époque où le sang n’avait pas d’importance, Charley fit le choix d’étudier après avoir validée sa septième année haut la main. Elle choisit le cursus Coopération, dans le but de devenir Ambassadrice ou Sorcière en relation avec les moldus. Qui mieux qu’une née-moldue pouvait occuper ce poste ? À cette époque là, elle était une très bonne joueuse de Quidditch. À cette époque là il y avait des querelles bien sûr, notamment avec les Serpentards mais c’était ce qui faisait le charme de l’école ; il y avait des duels mais il y avait aussi des sourires et des amitiés sincères.

Charley regarda alors son annulaire gauche, on pouvait y voir encore la marque d’un anneau. Son léger bronzage trahissait ce qu’elle avait tenté de masquer à tout le monde bien qu’ils furent tous au courant. « Il ne me regarde même plus dans les couloirs. Comme si rien ne s’était jamais passé. Je ne crois pas que vous le reverrez un jour. » Récemment Charley s’était fiancée, un garçon bien, du moins c’était ce qu’elle croyait ; un sang-pur, pour son plus grand malheur fidèle à l’esprit vindicatif de sa famille si bien que le lendemain des meurtres des nés-moldus et de l’instauration de la maison Grindelmonk, il lui reprit la bague de fiançailles et l’humilia devant tous les élèves présents dans le parc. Le sentiment de trahison intense qu’elle ressentit se transforma rapidement en tristesse et en colère puis finalement elle tourna la page, bien sûr lorsqu’elle regardait son doigt elle ressentait un léger pincement au cœur. Mais bien plus que tout cela, ce passage de sa vie lui permit de redécouvrir une facette de sa personnalité. L’espoir ne l’avait finalement jamais quitté et la volonté tout comme son impertinence retrouvèrent leurs places dans son caractère. Obligée de respecter les règles de plus en plus nombreuses et de plus en drastiques, elle ose tout de même certaines insolences. Son sourire n’a jamais été plus radieux, elle soutient ceux qui en ont besoin, notamment les plus jeunes qui se retrouvent sans nouvelles de leurs familles ou encore ceux qui supportent mal cette ségrégation. Il lui arrive de provoquer les sang-purs et de remettre en place ceux qui ont tourné leur veste. Elle est plus fière que jamais de son statut de née-moldue.

Les yeux commençaient à lui piquer. À cette heure avancée de la nuit il n’y avait rien d’étonnant. Il était donc temps de finir cette lettre d’une dizaine de pages. « Je ne sais pas si nous gagnerons ce combat, mais ce dont je suis certaine c’est que nos rangs grossissent d’heures en heures et que nos cœurs sont emplis d’espoir. Et pour l’instant c’est tout ce qu’on a. » Elle signa rapidement en apposant ses initiales. L’encre bleue qu’elle utilisait sécha presque instantanément. Et bien qu’elle marqua qu’elle les embrassait, elle savait que ces mots ne seraient d’aucun réconfort s’il lui arrivait quelque chose. Elle plia les parchemins et les mis dans une enveloppe, dessus elle inscrit les noms des parents et ceux de ses frères et sœurs puis alla à son dortoir. Ses camarades semblaient calment et apaisés, seule la nuit leur permettait de s’évader de cette prison qu’était devenu Poudlard. Elle passa devant trois lits et sourit de voir chaque étudiant serein. Elle déposa la lettre dans le tiroir de sa table de chevet, posa ses doigts sur la photographie de sa famille qui trônait à côté de sa lanterne et la serra contre son cœur avant de la reposer. Puis elle se coucha et souffla sur la bougie pour l’éteindre et enfin s’enfoncer dans un monde chimérique où tout lui était possible.