Le petit Ambriose était assis face à des tableaux qui pour la plupart au vu de l'heure matinale dormait paisiblement. Le jeune garçon de 5 ans observait les gens ronflant de façon fixe, finalement las de rester en place, il se leva pour toucher du bout des doigts les dorures dorés du pourtour d'un tableau qui s'éveilla aussi tôt pour observer le garçonnet de cet air suffisant et moqueur qu'avait hérité son propre père lorsqu'il s'adressait aux gens.

TABLEAUX 1 : Qui es-tu garçonnet ?

La question était posé de façon autoritaire, il exigeait une réponse, Ambriose hésita quelque seconde avant de lâcher son prénom dans un murmure. L'homme du tableau se pencha en avant, on aurait dit que sa tête allait sortir du tableau animé et aussi tôt, Ambriose recula. Les yeux noirs de l'homme peint se rétrécir et il émit un reniflement sonore avant de s'asseoir dans un siège tout en continuant son observation.

TABLEAUX 1 : Qui es-tu vraiment ? répéta alors le tableaux d'une voix un peu plus forte, réveillant peu à peu ses confrères qui semblaient tous un peu ennuyé d'avoir été réveillé aussi tôt.
AMBRIOSE : Je suis... Ambriose, je...

Un concert de soupir et de cris s'éleva dans la pièce et tous secouaient la tête, attristé.

TABLEAUX 2 : Est-ce vraiment lui notre héritier ? N'y en a-t-il pas d'autres à l'air plus intelligent ?
TABLEAUX 1 :Tais-toi Heath, je parle à l'enfant ! Puis se tournant une nouvelle fois vers lui, il se remit à parler, de cette voix remplie de séduction, jamais auparavant Ambriose n'avait eu ce sentiment d'être si petit, d'être autant à la merci d'un homme... enfin, un tableau, le jeune garçon se demandait comment il devait être vivant, était-il tout aussi impressionnant ? Je vais te dire, ou t'expliquer plutôt qui tu es petit Ambriose. Tu es un Rosier, un Rosier est fier, un Rosier est droit, un Rosier ne bégaye pas, tu es un Sang-Pur, tu as en toi des siècles de Magie pure qui se répand dans tes veines. Ce que tu es c'est un peu de notre honneur, tu es uns de nos héritiers à tous. Alors relève la tête et regarde nous Ambriose, regarde-nous et jure nous de nous rendre fier, de perdurer ce que nous avons commencer il y a cela un temps. C'est ce que tu veux non ?
AMBRIOSE : Je le veux, soufla-t-il ému par l'instant solennel qu'il était entrain de vivre

Son coeur se serra, jamais les battements de ce dernier n'avait autant battu à ses oreilles. Alors il s'assit en tailleur et il écouta, des heures et des heures des tableaux lui expliquer qui ils étaient, ce qu'était l'honneur, la fierté d'être un Sang-Pur, le mépris à avoir pour les Sang-de-Bourde. Tous y allaient d'un commentaire, pourtant, c'était les remarques de l'homme blond et majestueux qu'Ambriose écoutait le plus, lui seul semblait savoir faire taire tout le monde juste en levant la main. Et du haut de ses cinq haut, Ambriose ce découvrit un modèle, il apprit aussi tout ce qu'il fallait savoir sur les Rosier, des descendants d'une lignée française en exil en Angleterre depuis presque deux siècles, ils lui expliquèrent même l'origine de son prénom, venant du grec, signifiant immortel.

TABLEAUX 1 : Ton prénom est immortel. Notre nom l'est aussi. Prouve-nous ta valeur dans les années à venir ! exigea alors l'homme qui semblait se nommer Evan.

Ambriose hocha la tête, cela dit, la conversation s'arrêta lorsqu'un homme fit irruption dans la pièce. Paul Rosier s'avança alors la tête haute, tous les tableaux se turent et le père d'Ambriose se pencha sur son fils qu'il souleva comme s'il ne pesait rien. Il observa ses ancêtres avant de leur faire un salut de la tête et de sortir de la pièce. Il se dirigea alors dans la cuisine de la maison et installa son héritier sur une chaise avant d'appeler les Elfes de Maison pour qu'ils servent de quoi se nourrir à son jeune fils. Le petit Ambriose commença alors à parler, tel un moulin à parole sur tout ce qu'il venait d'entendre, son père l'écouta mais au bout de cinq minutes de blablatage insésant, il déposa un doigt sur les lèvres du petit garçon qui fronça les sourcils.

PAUL : Je sais parfaitement qui nous sommes Ambriose. Ils t'ont parlé d'honneur et de fierté, et ils ont eu raison. Mais mon fils, je te conseille aussi de ne pas seulement compter sur ton Sang. Il faut que tu comprennes une chose, pour être le meilleur et pour faire honneur à ton nom, il ne faut pas juste se contenter de notre héritage. Il faut aller plus loin, il faut apprendre, étudier, se démarquer tout en ayant l'air... d'avoir facile. L'aisance n'est pas quelque chose de si simple à avoir. Je suis là où je suis parce que je suis le meilleur dans mon domaine Ambriose. Pas uniquement parce que je suis un Rosier. Notre nom aide évidemment. Mais justement, les gens de part ce que nous sommes portent facilement le regard sur nous, les Sang-Pur, ils attendent de nous des choses... impressionnantes et ne s'en étonnent pas. Cette une pression difficile à porter et tu es encore trop jeune pour bien tout saisir. Mais crois-moi, tu comprendras un jour. Et ce jour venu... n'oublie pas que personne n'est parfait. Cela dit, on peut en avoir l'air.

Paul regarda distraitement par la fenêtre. Alors que ses paroles se gravaient petit à petit dans l'esprit du jeune Ambriose. Il voulait être le meilleur, il voulait être comme Evan Rosier, comme son père, il voulait avoir leur prestance et leur aisance.

Ambriose s'était endormi facilement cette nuit, plus que d'habitude et lorsqu'il s'était réveillée, il avait eu un instant cette petite boule dans la gorge avant de penser à qui il était. Il était Ambriose Rosier, il ne devait pas avoir peur. De quoi aurait-il peur de toute façon ? Il savait que ce n'était pas dangereux, juste impressionnant. Et on lui donnait enfin sa chance de faire ses preuves, de sortir de la sûreté de son nom de famille pour prouver la malice qu'il avait, lui, Ambriose Lexander. Il inspira avant de se lever. Une fois dans la cuisine, il embrassa sa mère sur la joue avant de se diriger vers son père qui lisait distraitement le journal. Il releva alors le regard vert dont avait hérité Ambriose et il eut un sourire nerveux avant de déposer ses deux mains sur les épaules de son fils et de le serrer maladroitement contre lui. Kendra se rapprocha et déposa sa main dans les cheveux de son seul enfant. Les instants de tendresse chez les Rosier était rare, du coup, Ambriose du haut de ses onze ans profita de cet instant pour se faire câliner un instant. Aujourd'hui était le jour où il allait enfin aller à Poudlard, il allait enfin pouvoir être réparti dans une des Maisons, avoir une place, une seconde famille, avoir des gens avec qui ils allaient pouvoir partager les croyances et les convictions.

Il ne savait pas encore ce qu'il voulait faire plus tard, Ambriose se contentait pour l'instant encore assez bien du présent. Avant tout, il allait rentrer à Poudlard, faire honneur à sa maison, montrer qu'il était fier de ses origines et prouver qu'il était plus malin qui quiconque, dans son cœur, il voulait être un Serpentard, mais il avait avait aussi conscience qu'il pouvait finir chez les Serdaigles... s'il allait ailleurs... Il gonfla le torse, c'était impossible qu'on trouve une once de Gryffondor ou de Poufsouffle en lui. Il était trop égoïste pour ça.

PAUL : Je serais fier de toi. Quoiqu'il arrive, la Maison n'a pas d'importance pour moi !
KENDRA : Vraiment ? souffla sa femme d'un air amusé tout en levant un sourcil moqueur. Son mari grogna.
PAUL : Si tu finis chez les Serpentards ça me fera quand même plaisir. Mais quoiqu'il en soit, tu restes mon fils unique.
AMBRIOSE : Ne t'en fais pas papa, je ferais de mon mieux.

Ils se serrèrent tous une dernières fois avant de partir pour la Gare de Londres. Ils se fondirent sans aucun mal jusqu'à la Voie 9 3/4 et une fois sur les quais, les au revoir furent plus distant, en public les Rosier n'était pas très démonstratif. Le jeune garçon prit ses affaires et alla s'installer dans un compartiment vide. Durant le voyage, il se mit à lire le journal, s'intéressant particulièrement à la case politique, depuis deux ans, son père l'avait initié à s'intéresser à tous les domaines et à ouvrir son esprit. Finalement, quelqu'un toqua timidement à sa porte, Ambriose jeta à peine un regard à cette étrangère. Il renifla de façon méprisante avant de retourner à ses affaires.

FILLE : Heu... excu...excuse-moi, est-ce que... enfin, il n'y a plus de place nul part alors je me demandais si... enfin, comme tu es tout seul si...
AMBRIOSE : Tais-toi, la coupa aussi tôt Ambriose avant de refermer calmement son journal et de regarder l'autre brunette. Avant toute chose, je n'aime pas les bègues, donc soit tu parles clairement, soit tu ne me parles pas. Ensuite, je sais que Poudlard est ouvert... il retint à peine sa grimace dégoûté. Cela dit, moi je ne le suis pas et c'est mon droit, tu es clairement une née Moldue, ta place n'est pas avec moi, je suis un Sang-Pur et tout ce que tu représentes je le méprise du plus profond de mon être. Donc s'il n'y a plus place, les corridors sont libres d'accès et au mieux, tu pourrais comprendre rapidement que ta place n'est pas ici et retourner auprès de tes Moldus de parents. Maintenant, si tu pouvais... et il fit un signe de main pour qu'elle décampe de son chemin.

Fier de lui, Ambriose retourna à la lecture de son journal quand un éclat de rire se fit entendre, le jeune homme releva la tête pour voir une blonde se tenir à l'embrassure de la porte, elle se glissa à l'intérieure et prit la place face à la sienne. Elle tendit aussi tôt la main. Dans son sourire confiant et l'assurance qu'elle dégageait, Ambriose reconnu une de ses pairs et il lui serra la main.

AMBRIOSE : Je suis Ambriose Rosier.

Et le reste du trajet se passe entre discussions intéressantes et partage de point de vue. Ambriose sans le savoir venait de rencontrer sa meilleure amie.

De retour de Poudlard pour les vacances de Noël, Ambriose jouait paisiblement quelques notes de piano, ce n'était pas un grand virtuose mais il savait passablement bien se débrouiller en musique sorcière. Cela dit, il buttait toujours et éternellement sur la même partie et finit par abandonner tout en faisant voler au loin ses notes. La patience n'était pas son effort, tout comme les échecs, ils ne supportaient aucune de ces deux notions. Et alors qu'il allait quitter la pièce pour aller ailleurs, il tomba nez-à-nez avec sa mère qui était appuyé contre la rembarde de la porte. Elle prit sa baguette en main et remit en place le bordel que venait de faire son fils avant de s'avancer vers lui et de lui prendre le visage en coupe.

KENDRA : Explique à ta vieille mère ce qui te tracasse fils.
AMBRIOSE : Vous n'êtes pas vieille ! Protesta le jeune homme avant de pousser un soupire et de se passer la main dans les cheveux. Il y a une fille...
KENDRA : Son Sang ?
AMBRIOSE : Mère ! Une Sang-Pure évidemment ! Pour qui me prenez-vous ?

Ambriose était révolté qu'on puisse penser de lui qu'il négligeait les valeurs de sa famille, qu'il pouvait laisser une vulgaire Sang-Mêlée ou une Sang-de-Bourde le tenter. Ces filles-là ils les trouvaient inintéressantes, elles n'étaient pas pour lui, il les méprisait, elles le trouvaient arrogant et fier. Sa mère en voyant sa colère le serra un instant contre elle afin de le calmer, il la laisser faire mais resta stoïque dans son embrassade. Il était du genre rancunier le jeune Ambriose.

KENDRA : En es-tu sûr Ambriose ? De son Sang ? De ce qu'elle te dit ? Pourrais-tu lui faire confiance à 100 %. Je ne sais pas si c'est moi qui devrait t'en parler mais je vais le faire. Ambriose, le sexe est quelque chose... que tous les jeunes hommes veulent connaître mais il ne faut pas croire que les filles ne sont pas intéressées non plus. On a tous nos envies. Cela dit... tu dois être conscient fils qu'il y a beaucoup de Sang-Mêlé bâtard... parce que certains Sang-Purs ont laissé leurs pulsions parler pour eux, parce qu'ils n'ont pu s'empêcher de se glisser là où il ne faut pas... il n'y a pas encore de bâtard chez les Rosier et que Merlin nous en préserve ! Mais franchement Ambriose, si jamais, tu as le moindre doute sur son Sang... veux-tu être le premier de notre ligné à faire un bâtard, un Sang-Mêlé ? Parce que c'est souvent à ça que conduit le sexe inconsidéré.

Le jeune homme avait voulu répondre directement, de façon révolté... mais les paroles de sa mère avait fait leur cheminement dans son esprit... non il n'était pas sûr, il ne pouvait pas vérifier, elle se disait venir d'ailleurs... il se prit le front en main. Il l'aimait, de tout son cœur, de tout son corps, il voulait lui prouver un jour, pas tout de suite, mais... s'il en avait parlé à sa mère, c'était que c'était sérieux, il l'était pour ça, pour les relations, pour le travail, il ne prenait pas ça à la légère car c'était le nom de Rosier qui pouvait en pâtir. Sa mère lui embrassa tendrement le front avant de le laisser seul afin de réfléchir.

Le jeune Rosier alla s'asseoir... pour la première fois de sa vie, il avait juste envie de croire les paroles de cette fille et ne pas faire attention à ce que disait sa famille... il hésita avant de porter sa main gauche à la bague qu'il portait à la droite. Un anneau simple, avec un R gravé au centre. C'était ce qu'il était, qui il était, il ne pouvait pas dissocier Ambriose de Rosier. Il se promit de faire des recherches sur les origines de sa petite-amie... si elle était de Sang-Pur, il ne dirait rien, continuerait cette relation sans plus jamais se faire de soucis sur cette affaire à l'avenir... et si jamais... elle s'avérait être une Sang-Mêlée... elle était sa meilleure amie, on ne coupait pas les ponts avec sa meilleure amie ! Il ne dirait rien, mais serait contraint de rompre avec elle pour une raison quelconque, il ferait taire ses sentiments et continuerait son chemin... ça semblait être la meilleure solution.

Dans les deux cas, ce qui le blessait, c'était qu'il n'avait même pas le droit de faire confiance coeur et âme à une personne... et il espérait sincèrement qu'elle n'apprendrait jamais ce qu'il était sur le point de faire : espionner dans son passé, dans sa vie.