J’attends la cloche comme un enfant attends ses cadeaux de Noel. Je sens l’heure fatidique approcher, l’heure fatidique ou je serai enfin libre ! Enfin, bon, j’exagère sans doute un petit peu, mais ce n’est pas très important. L’important, c’est ce que cette journée infernale sera bientôt terminée et que j’aurai un peu de temps à moi. Ou presque. Le sourire qui esquissait mes lèvres se transforme en grimace tandis que je pense aux nombreuses tâches qui m’attendent ce soir. Devoir de Potions, de Métamorphose, d’Astronomie, plus mettre à jour mon journal des rêves, rêves carrément inexistants sinon celui de terminer ma scolarité. Je retiens une exclamation de dégoût, manquant de réveiller l’élève endormi à mes côtés. Puis, c’est enfin le moment, la cloche sonne et mes ailes poussent, puis je vole jusqu’à la Salle Commune ou je dépose mon sac. J’y rencontre Elias, avec qui je discute un peu, comme à l’habitude, avant qu’on se mette en marche vers la Grande Salle pour un délicieux repas. J’ai tellement faim que je le dévore en quelques secondes, manquant bien évidemment de m’étouffer au passage. Cela m’étonnera toujours de voir à quel point la nourriture est toujours bonne. Toujours, toujours, toujours. Il n’y a pas un jour qui a passé sans que je déteste mon repas. Mais c’est vrai que les elfes ont le don de faire des plats qui plaisent à tout le monde. Et même si le goût du jus de citrouille commence à me taper sur le système, j’en bois continuellement. Il paraît que c’est bon pour notre croissance ! Stupide, rendu à 19 ans, mais quand même. J’observe le reste de la foule, c’est fou comme il y a du monde. Si je connaissais la moitié des noms des gens rassemblés dans cette salle, je pourrais écrire un encyclopédie ! Enfin, bon, j’exagère, mais quand même. Je délaisse les autres Serdaigle pour me rendre à la bibliothèque, lieu de culte ou je pourrai compléter certains devoirs. Pour une fois, je suis motivé à me mettre vraiment au travail et à compléter mes choses, quand j’aperçois une tête blonde que je pourrais reconnaître entre milles. Tasha. La superbe et magnifique Tasha. Un sourire éclaire automatiquement mes lèvres tandis que je me dirige vers elle. Je ne veux pas l’embêter, certainement pas, mais quand elle est là, j’ai une envie indéniable de me coller à elle et de lui faire la conversation. Elle est sympathique, souriante, belle, bref, comment pourrais-je résister ? Je l’aime bien, malgré tout ce qui m’empêche de réellement faire un mouvement vers elle. Je peux lui parler, quand même, ça n’a jamais tué personne, et certains de mes amis n’ont fait que m’encourager à ce propos. Je m’asseyai donc à sa table, ignorant totalement si elle était seule ou non et lui adressai un immense sourire, digne d’Atlance Weasley. Déposant mes livres bruyamment, je haussai des sourcils d’un air faussement charmeur. « J’espère ne pas trop te gêner ? » dis-je d’un ton rieur, pour l’agacer un peu. « Ou du moins, que ma compagnie soit le moindrement agréable ! » J’aimais bien rigoler avec elle. Elle me plaisait beaucoup, et je me surprenais souvent à espérer pouvoir aller un peu plus loin avec elle, mais il était certain que je n’allais pas me lancer sans avoir le moindre signe de sa part. Je n’étais pas du genre timide mais je n’allais pas trop la pousser non plus. Le jeu n’était pas le même qu’avec Faye, avec qui j’aimais bien flirter juste comme cela, mais avec Tasha, j’étais plus sérieux. Elle m’intéressait réellement, sans vraiment que je m’en rende compte. Souriant jusqu’aux dents, je déroulai un parchemin et sortit mon encre. « Alors, quoi écrire dans mon journal des rêves ? Je ne rêve qu’à u une chose et ce sont tes yeux, permets moi de te l’avouer, Tasha » dis-je en riant.