(JILLIAN&ISAAC) you’re the all-singing all-dancing crap of the world.

jillian-rose lestrange et isaac rosier

Elle m'avait adressé un message par le biais d’Érinyes, me demandant de la rejoindre sur le pont du parc, avant l'heure du diner. Encore une fois, elle avait bien choisi son moment. A croire qu'elle faisait exprès de me faire chier. On était contraints et forcés de se marier, mais notre relation s’arrêtait là. En public, on se comportait comme il le fallait, des gens droits, responsables. Non pas forcément deux personnes s'appréciant, ou bien même se respectant plus que ça, mais juste deux adultes. Mais une fois en privée, on faisait tomber les masques et on ne se cachait plus la haine que nous inspirait l'autre. Car c'était bien ça, le mot : la haine. On s'exaspérait mutuellement, on s'énervait, on ne s'entendait tout simplement pas. Et c'était avec qu'elle qu'il allait falloir que je couche pour continuer la lignée des Rosier et échapper à l'horreur que m'inspirait l'idée de laisser Phineas se charger de cette partie de notre histoire. Savoir que mon sang coulait en partie dans ses veines me donnait déjà la nausée alors s'il fallait, en plus de ça, que je le laisse se charger de la descendance de notre famille, j'irais vomir mes tripes. Au pire des cas, je pouvais toujours faire des enfants illégitimes. Mais des bâtards ne seraient guère bien vu. En gros, j'étais dans la merde, peu importe les tournures de la situation. Sauf si Phineas décidait de s'en mêler et, pour une fois, de ne pas se la jouer gros con.. J'étais définitivement dans la merde.

Il y avait des moments où je haïssais mon père de vouloir guider à tel point ma vie. Certes, c'est lui qui m'avait inculquer mes valeurs et mes principes, qui m'avait forgé dans le même moule que lui, et que son père, et que le père de son père, et ainsi de suite jusqu'au commencement de notre famille. Mais j'ignorais toujours ce qui lui avait prit de faire un arrangement avec les parents Lestrange pour que j'épouse leur fille. C'était, et de loin, l'une des pire conneries qu'il ait put faire. Qu'il ait put me faire. Et moi, évidemment, je devais me la fermer et suivre le processus engager. Parce qu'après tout, je n'étais que le fils. Rien d'autre. Le jouet du père. Il pouvait faire de moi ce qu'il voulait. Me marier à l'une des personnes les plus méprisantes et méprisables. Et j'étais impuissant.

Les cours étant terminés pour moi jusqu'au lendemain, j'avais revêtu ma tenue de ville, si je puis dire. Cependant, rien d'extravagant. Un jean bleu marine, une chemise à carreaux et basta. Je ne comptais pas faire d'effort pour elle, d'autant qu'à cette heure-ci, rares étaient les élèves de l'école qui fréquentaient encore le pont du parc, tous occupés à terminer leurs devoirs, à se changer, ou autre. Autrement dit, nous serions seuls. Pas de chichis, pas de manières, pas besoin de faire semblant d'être pour l'autre ce que nous ne sommes pas. Car, pour moi, elle n'était rien. Je sortis du dortoir des Serpentards, un livre sur l'initiation à la magie noire sous le bras, dix minutes plus tard que l'heure où j'aurais dû pour arriver à temps à notre rendez-vous, ou peu importe comment elle appelait ça. Je voulais la faire patienter, lui faire sentir à quel point elle pouvait m'exaspérer. Je parcourus le château jusqu'à la sortie, m'arrêtant pour saluer les rares personnes hautes dans mon estime, discutant quelques instants avec eux, et je finis enfin par gagner l'extérieur, continuant mon chemin vers le fameux pont. Je l'aperçus alors, adossée à un arbre, bras croisés, tapotant le sol de son pieds d'un air énervé, impatient. Bingo. Je m'approchai alors d'elle et constatai que nous n'étions pas aussi seuls que ce que j'avais prévu. Je soupirai. Une fois à son niveau, je m'appuyai à l'aide de mon bras contre le même arbre qu'elle, mon visage si prêt du sien que je pouvais sentir son souffle. Je pris alors la parole, dans un murmure, avant qu'elle ne dise quoi que ce soit. J'espère que t'as une bonne raison pour me faire venir ici alors que j'ai du boulot.