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bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go.

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MessageSujet: bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go.   bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go. EmptySam 23 Juil - 19:31

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La semaine s'annonçait difficile, tout comme l'année, d'ailleurs. Cela ne faisait qu'une seule semaine que nous étions repartis pour Poudlard, pourtant, j'avais l'impression que ces quelques jours avaient duré une éternité. Le château n'était plus le même, les gens étaient différents, métamorphosés par les attentats qui avaient eu lieu à la fin de l'année scolaire précédente. L'établissement avait été reconstruit dans sa quasi totalité, et des travaux étaient encore à prévoir, si bien que la Salle commune des Gryffondor prenait désormais siège dans un bâtiment à l'extérieur de l'enceinte du château. Tous les matins, nous devions traverser le parc, parfois en compagnie des Grindelmonk, bien que ces derniers étaient moins bien lotis que nous. Tous les matins, en jetant un regard en arrière vers le bâtiment médiocre où résidaient ces nés-moldus, rejetés comme des pestiférés du reste de l'école, cet imminent sentiment d'injustice refaisait surface. Comment pourrais-je rester là, à rien faire ? Comment pourrais-je m'abstenir devant de tels actes ? Devant une si grande injustice ? Comment pourrais-je en être indifférent, trouver cela sensé, alors que toute cette discrimination n'est basée que sur des âneries, selon moi ? Il y a tellement de nés-moldus qui sont meilleurs sorciers que des sang-mêlés ou des sang-purs. Le sang n'a rien à voir, il ne fait ni la personne, ni le sorcier. Mais cette idée n'est pas reçue par tous, elle est même hautement méprisée. Ces conservateurs au sein de Poudlard et bien sûr à l'extérieur de celui-ci, butés sur l'aspect si pur de leur sang. Si abstrait, selon moi. Parmi eux, il y en a plus d'un qui ne peuvent même pas être sûrs de la qualité pure de leur sang. Pourtant, c'est tout comme. Et ces familles, qui font tout pour revaloriser leur sang alors qu'il est « mêlé » par un être de sang « impur », mais qui sont aujourd'hui conservatrices, pour excommunier les moldus totalement du monde des sorciers, dresser une barrière infranchissable et laisser ces sorciers issus de famille typiquement moldue derrière eux. Ce serait même stupide au niveau de la sécurité du secret du monde magique. Laisser traîner dans la nature des apprentis sorciers, avec des dons magiques qu'ils ne pourront apprendre à contrôler, maîtriser. Ce serait déplorable autant pour le monde magique que moldu, selon moi. J'avais tellement d'arguments sur cette question, et ma position était si claire. Pourtant, je me sentais tellement impuissant. Tellement inutile. Pire, c'est comme si je nuisais à ceux que je voulais tant défendre, protéger leurs droits et leur statut de sorcier.

Il y avait eu l'attentat œuvré par deux membres de l'ASDENEMO que j'avais fondé aux côtés d'Arabella et Elias. Personne n'oublierait cet acte, tout comme personne n'oublierait de nous glisser dans les ragots et spéculations sur les coupables de cet attentat. Le ministère recherchait les coupables, et bien que ni Elias, ni Arabella, ni moi étions de mèche, ou même d'accord ou encore au courant de ce plan, quelques élèves lâchaient leur frustration en trouvant des coupables en nous. C'est comme si ce besoin d'accuser et mépriser quelqu'un était si fort, qu'il leur fallait à tout prix des têtes, des noms. Même Emrys, mon meilleur ami pendant des années, un garçon que j'avais considéré comme un frère, une personne dont j'avais eu une proximité sans égale, rejoignait cette pratique désormais. Cela faisait, certes, depuis la création de l'ASDENEMO qu'Emrys et moi ne nous voyions plus vraiment, qu'Emrys avait décidé de couper les ponts entre nous. Mais cela ne changeait rien qu'à force de sentir peser un regard accusateur sur nous, et d'entendre une personne qui a jadis était si proche de soi nous traiter de criminel, on finit par sentir un sentiment de culpabilité grandir en soi. Alors, le jeu de « si je n'avais pas » débute. Si je n'avais pas été si déterminé à me battre à Poudlard. Si je n'avais pas voulu créé l'ASDENEMO. Si je n'avais jamais été le jeune homme que je suis, avec ce sens de la justice aiguisée. Justice. Un mot qui semblait alors emprunter une définition si abstraite. Qui avait raison, qui avait tort ? Tout était relatif. J'aurais pu m'orienter dans la Justice magique plutôt que les Sciences occultes, cette idée m'avait traversé l'esprit. Néanmoins, je m'étais vite dit que le souci avec la Justice, c'est qu'elle n'est pas basée sur la morale, mais le droit. Et par ce simple fait, tout devient complétement déjanté. Pourquoi atteindre le pouvoir ? A quoi bon ? Ça ne changerait rien. Les politiciens ne refont pas les gens. Ils les font souffrir et essaient de les encadrer du mieux qu'ils peuvent. Mais malgré tout, ça ne marche jamais vraiment. C'est un leurre.

La semaine avait, dans tous les cas, était éprouvante. Sans compter l'ambiance à Poudlard, les devoirs – même dans ma filière – étaient assommants, littéralement. Je croulais sous la pile d'écrits à rendre, de centimètres de parchemins à rédiger et lectures à effectuer pour les prochains cours. J'aurais pu m'y complaire, me dire qu'étudier me changerait les idées. Que me réfugier dans mes études seraient une bonne alternative. Mais faire l'autruche n'avait jamais été mon truc, n'avait jamais été une aptitude que je possédais. J'étais un fonceur, un déterminé, un cœur de lion. J'affrontais les choses, c'était dans ma nature. Et malheureusement, j'avais continuellement les nerfs à vif. Je ne pourrais pas me concentrer avec ces idées en tête. Il faudrait que j'évacue cela, d'une manière ou d'une autre, à une personne ou à une autre. Excommunier mes démons, en quelque sorte.

Mais de toute façon, rien ne laissait présager que j'avais tant besoin de lancer mon révolu sur quelqu'un. Rien ne laissait présager que j'avais la tête en vrac. Rien ne laissait présager que l'été dernier, j'avais dû assister aux funérailles de ma sœur aînée, que ma famille était endeuillée par la perte d'un de ses membres et que c'est dans le noir que mon été s'était déroulé. Rien ne laissait présager que j'avais aussi était grièvement blessé lors de l'attentat, et que l'été avait finalement eu comme devoir de me laisser me remettre tant physiquement que psychologiquement. Non, ça, personne ne le voyait vraiment, mes amis comme les gens qui me nommaient coupable ou criminel l'ignoraient et l'ignoreraient sans doute pour toujours. Simplement, parce que finalement, je n'avais pas changé d'attitude. J'étais toujours ce jeune homme souriant et plein de vie, dynamique, déterminé, qui n'arrête pas une seule seconde. C'était comme si rien ne s'était passé quand on me regardait. Il n'y avait pas grand changement comparé à l'Atlance de l'année dernière et des années précédentes. C'était toujours le bon vieux Weasley, fidèle à lui-même, quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne de sa personne.

Je contournais un petit groupe de premières années agglutinées autour d'une nouvelle création facétieuse magique et rejoignais une table à proximité de l'escalier qui menait aux dortoirs des filles. Je laissais glisser mon sac de mon épaule, et me laissais tomber sur la chaise, un soupire fatigué mais soulagé d'apercevoir la fin de la journée filant entre mes lèvres. Je levais les yeux sur ma petite sœur, un sourire entre l'amusement et la malice étirant doucement mes lèvres. Quelques heures auparavant, je l'avais surprise échanger des sourires discrets avec un jeune homme de la maison de Grindelmonk. Et malheureusement pour elle, je connaissais ma sœur sur le bout de mes doigts. Je savais ses mimiques comme la signification de ses sourires, et la manière dont elle le regardait ne m'était pas passer inaperçue non plus. Oh, j'avais rarement vu Bridget agir de cette manière, si ce n'était pas d'ailleurs la première fois. Mais je n'avais pas besoin d'antécédents pour comprendre, je n'étais pas dupe, surtout pas quand il s'agissait de ma cadette. Et probablement elle-même se doutait à mon expression que j'étais bien curieux d'en savoir un peu plus sur son « coup de cœur ».
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MessageSujet: Re: bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go.   bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go. EmptyDim 24 Juil - 1:17

(...) Tu sais, quand on est jeune on a l’impression que tout est la fin du monde mais ce n’est pas vrai. Non, tout commence. Il se peut que tu tombes sur quelques autres gars comme ça, mais un jour tu vas en rencontrer un qui va te traiter de la façon dont tu mérites de l’être, tu seras pour lui le centre de l’univers., seventeen again.
Midi, la Grande Salle. Atlance était assis à quelques places de moi, lors du repas, à ma droite sur le banc d'en face, tandis que je déjeunais avec Edwina. J'avais facilement repéré mon ainé ; sa voix était reconnaissable entre milles. J'étais tellement proche de lui que je savais identifié le moindre de ses bruits, de ses gestes. Quand j'arrivais dans une conversation dont il était le sujet, je n'avais qu'à écouter les paroles qu'il avait put dire, les conneries qu'il avait put faire et, sans que l'on me dise son nom, je le reconnaissais. Si nous n'avions pas été frère et sœur, j'aurais put dire sans aucuns problèmes qu'il était, en quelques sortes, mon alter égo. Mais si je venais à sortir cela aujourd'hui, les gens allaient commencer à me jeter des regards étranges sans cesse, chose peu supportable pour une personne qui, comme moi, n'aime pas le moins du monde lorsque l'attention est portée sur elle pour des choses aussi futiles que des propos mal interprétés. Quoi qu'il en soit, alors que je faisais la conversation avec ma meilleure amie, Edwina, durant la pause déjeuner, je vis le blond-sans-nom s'asseoir prêt de nous, à notre gauche. Dès lors, mon regard se posa sur lui et, sans que je puisse m'arrêter de le fixer, je commençai à perdre le file de la conversation sur les Strangulots du Lac Noir. C'est alors qu'il détourna ses yeux vers moi, et me fixa. Vint alors un échange de sourires qui, évidemment, me fit rougir comme pas possible et me força à me cacher derrière mon rideau de cheveux roux. Automatiquement, je tournai la tête et put apercevoir mon ainé entrain de me fixer, un étrange sourire aux lèvres. Gênée, je me levai alors et sortit de la salle pour reprendre mes esprits.

Le reste de la journée se passa comme elle l'avait débuté : sans incidents notoires. A part peut-être le fait qu'un idiot avait fait exploser son chaudron en court de potion et qu'une fille n’arrêtait pas de me demander comment je réagissais par rapport au décès de Mazarine, ma grande sœur. Cette pauvre conne m'avait fait terminé le cours de métamorphose dans les toilettes des filles, à pleurer. Parce que, depuis la rentrée, je me montrais tout sourire, comme si rien ne s'était passé, comme si je continuais ma vie sans que l'attentat n'eut lieu. Et pourtant, il n'était pas qu'un rêve, il s'était vraiment passé. Je devais bien être la seule de ma famille à n'avoir été blessée que superficiellement tandis qu'Atlance, par exemple, avait été mutilé plus gravement et Mazarine avait totalement perdu la vie. Mon été, je l'avais passé à essayer de me montrer forte, de ne pas pleurer devant les autres. Comme si c'était mon rôle d'être une sorte de pilier alors qu'au final, je n'attendais qu'une chose : que le soir vienne pour que je m'enferme dans ma chambre et craque, encore et encore, et au matin être fraiche comme une rose, tentant tant bien que mal de cacher la tristesse qui me rongeai derrière un faux sourire, sans aucune signification. Alors, forcément, lorsque l'on panse d'une mauvaise façon une blessure, on finit toujours par le payer d'une façon où d'une autre. Moi, ma façon, c'était de continuer d'en souffrir sans pouvoir ni vouloir en parler à quelqu'un. Je dois être forte, comme toujours.

Le soir étant venu, j'avais réussi à stopper mes larmes et était ressortie à temps des toilettes pour le cours suivant. Personne ne s'était douté de quoi que ce soit. J'avais toujours été forte pour cacher larmes et yeux bouffis. J'étais assise dans la tour de Gryffondor dans l'un des fameux canapés mis à notre disposition. Tandis que je lisais et gribouillais mes bouquins pour prendre des notes et ne pas oublier ce qu'il fallait absolument savoir, je n'entendis pas Atlance entrer dans la salle. Ce n'est que lorsqu'il posa son sac et s'installa à côté de moi que je levai la tête vers lui et lui sourit avant de replonger dans ma lecture. Au bout d'une poignée de secondes, alors que je sentais un regard pesant posé sur moi, je relevai la tête et vis son expression, entre la curiosité et l'envie de rire. Je refermai alors mon livre d'un geste rapide et le regardai d'un air consterné. Atlance, n'essaye même pas de me parler de ce midi. dis-je en soupirant, sans réussir à cacher le sourire qui pointait le bout de son nez. De toutes façons, il allait réussir à me faire parler.
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MessageSujet: Re: bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go.   bridget&atlance ϟ close your eyes, clear you heart, let it go. EmptyLun 25 Juil - 0:39

« Mourir si jeune, personne ne mérite de mourir si jeune. » « C'était une si bonne fille, et si jolie. » « Je me rappelle quand... » A quoi servait des funérailles, franchement ? Une cérémonie où la famille et les amis viennent pour énoncer leur dernier au revoir à une personne qui leur est proche d'une manière ou d'une autre. Mais c'est toujours le même refrain, les Autres sont ici insupportables. Ils déclarent toujours les mêmes paroles, vous procurent encore plus de peine sans s'en rendre compte, vous donnent une irrémédiable envie de vous enfuir et revenir que lorsque tout sera comme avant. J'en avais marre d'entendre comment il avait été cruel que la vie soit arrachée à ma soeur, combien elle aurait été une si bonne personne, combien elle avait de l'avenir, combien de choses elle ne pourrait avoir dans sa vie, combien il était vrai que les « meilleurs partent en premier ». J'ignore si les gens se rendent compte, mais c'est réellement terrible d'entendre cela lorsqu'il s'agit de votre soeur, frère, père, mère qui perd la vie. Combien ça empire les choses, parce que vous-mêmes, vous y avez pensé et vous êtes enfoncé profondément dans ce gouffre du conditionnel. Faire le deuil de la personne, mais aussi de son avenir à elle ou celui que vous auriez dû avoir avec elle. Les gens devraient franchement se taire, avec leur volonté de vous réconforter en vous désespérant encore plus.

Je ne savais pas comment agir. J'ignorais quoi faire. Devant le fait accomplit, devant le cercueil de ma soeur, j'ignorais quoi faire. Je ne réalisais pas, honnêtement. Je ne réalisais pas qu'en s'enfonçant six pieds sous terre, elle ne reviendrait jamais. Que c'était finit. Que le nom de Mazarine ne serait désormais que nostalgie et désarroi. Qu'il serait peut-être même évité, estimé comme tabou, parce qu'on ne veut pas faire souffrir l'autre avec cette perte. J'ignorais comme réagir. Si je devais pleurer ou pas. Si je devais rester ou partir. Stupidement, je me disais qu'il fallait que je lui pose la question, jusqu'à ce que la raison me rappelle que c'était impossible. Mon cœur se serrait, et je ne quittais mon regard du cercueil. Je ne voulais ciller, je ne voulais détourner le regard. Je voulais la voir s'en aller, jusqu'au bout. Ne rien perdre, même pas une seule seconde, car ce serait la dernière fois que je verrais ça. C'était le dernier moment, la fin. Et même si je n'assimilais pas encore toute l'ampleur de ces termes, de cet acte, je me refusais à la quitter du regard. C'était plus fort que moi, je la fixais, silencieux, impassible. Comme si j'avais mit tout mon organisme sur « pause ». Les gens pouvaient s'agiter à côté de moi, pleurer, soupirer, croiser les bras. Je me formais ma propre bulle. Puis, une pelletée de terre vint s'abattre sur le bois dans un bruit sec. Une deuxième la suivit même pas une minute après. Le silence s'installait, j'entendis ma mère prononcer mon prénom dans un murmure. Je levais doucement les yeux, les décollant enfin du cercueil, à contrecœur. Sa main glissa dans mon dos, frottant celui-ci comme elle avait l'habitude de faire à chacun d'entre nous depuis notre naissance. Mes yeux passèrent du visage meurtri de ma mère à la meute de terre dans laquelle mon frère aîné avait enfoncé profondément la fatidique pelle. Je m'approchais du tas, comme le dictais la cérémonie, prenais une pelletée et la lançais à mon tour sur le cercueil. J'enfonçais doucement de nouveau la pelle dans la meute, le regard de nouveau scotché sur le cercueil. J'inspirais profondément, souriant tristement à « Mazarine ».

On dit qu'il y a cinq étapes au deuil. Grosso modo, le déni, la colère, la tristesse, la négociation et l'acceptation. Pourtant, il n'y a pas vraiment de recette magique pour se faire à la perte de quelqu'un. Lorsqu'un de mes anciens amis d'enfance avait perdu son père, ma mère m'avait dit qu'il s'y ferait qu'au bout d'un an. J'ignorais si c'était la période réglementaire, si c'était la limite de tristesse que pouvait comporter un individu. Si dans un an, la famille Weasley sera totalement remise de son infortune. Ce dont j'étais sûr, c'est que pour les autres, ça va beaucoup plus vite que pour nous. Evident, me direz-vous. Ce n'est pas leur vie, leur monde, leur cœur, leur perte. Pour eux, un été suffit largement. Il parle alors de votre crève-cœur comme si c'était totalement accepté, révolu. Si ça ne faisait plus rien. Ils arrivent, avec leur curiosité maladive. Leurs « ça va bien ? » aussi curieux que malsains. Leurs « comment ça s'est passé ? » intempestifs. Comme s'ils attendaient un roman, une explication du décès de votre soeur à sa mise en terre pour pimenter leurs ragots. Le pire, c'est qu'on ne peut pas leur en vouloir, parce qu'ils ne comprennent pas. Alors, je souris. Je dis que tout va bien. Je change de sujet. Je propose une partie de bataille explosive. Je souris. Encore et encore. Je prends la peau de l'Atlance bien heureux. Je noie ma peine dans celle des autres, dans celle d'Elias en particulier, que j'essaie de remettre sur pieds. Peut-être que d'une certaine manière, j'espère que lorsque je le verrais aller mieux, il en ira de même pour mon cas. C'est l'idée de la journée, jusqu'à ce que je me retrouve seul dans mon lit, bercé par le ronflement de mes camarades de classe, et que je me rends compte du leurre que je m'impose à moi-même. Et comment ce leurre est pour l'instant irremplaçable.

« Atlance, n'essaye même pas de me parler de ce midi. »

Mon sourire s'élargit, démontrant mes dents. Je ne quittais du regard ma sœur, cet air amusé et attendrit toujours aussi présent. Je me redressais sur ma chaise, mes doigts pianotèrent énergiquement contre la surface boisée de la table.

« Très bien. »

Je détournais le regard, un sourire toujours aussi large figé sur mon visage. On aurait presque pu dire que j'essayais – non sans difficultés et réelle efficacité – d'éviter d'éclater de rire. Bien sûr, ce n'avait rien de méchant à l'égard de ma soeur ou du jeune blond, bien au contraire. Ma soeur pouvait très bien fréquenter, je n'en avais cure. Je la connaissais assez bien pour savoir que je pouvais faire entièrement confiance à son jugement, amour ou pas dans la balance. C'était simplement de la joie, un bonheur un peu spécial que ce soit ce genre de chose qui frappe à la porte de ma soeur. Je repensais à ses mimiques, à comment sa timidité l'avait fait se réfugier derrière ses longs cheveux roux. Je retournais la tête vers ma jeune soeur, me mordant légèrement la lèvre pour éviter d'avoir une expression qui pourrait finir par la vexer ou autre. Finalement, j'inspirais profondément, tentant de reprendre mon sérieux.

« Dis-moi simplement s'il faut que je dise à maman que tu comptes dévaliser ton petit cochon pour t'acheter une belle robe de bal ? »

Un rire finit par filer entre mes lèvres. Encore une fois sans méchanceté, même si mon père méprisait ce genre de comportement de ma part. Ca « venait » de ma mère, comme il le disait. Ce genre de particularité à trouver drôle les choses, les agissements des gens, mais sans vouloir s'en moquer. Sans aucun ridicule, juste, aimer tellement qu'on en rit. Le summum du bonheur. Un truc que peu comprenne. Pour mon père, ça restait de la moquerie, et il disait continuellement que ça finirait par me jouer des tours. Ce qu'il ne se doutait pas, c'est que c'était souvent moi qui en jouait, des tours... J'inspirais de nouveau profondément, reprenant autant de sérieux qu'il m'était possible de prendre.

« Pardon. C'était plus fort que moi. Sans vouloir évoquer ce qui s'est passé à midi, mais dans un but complètement... Disons... Scolaire, ai-je le droit de savoir ce que tu manigances ? Ton sourire et tes yeux te trahissent, petite soeur. »
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