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almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.

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almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. Vide
MessageSujet: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 0:17



LE PASSEPORT DU SORCIER
Nom : Celui indiqué sur ses papiers d'identité n'est autre que celui de Clearwater, un nom tout ce qu'il y a de plus banal et navrant, qu'elle tient de son paternel. Heureusement pour elle, prévoyant sûrement les épreuves qu'elle pourrait endurer à son entrée, sa mère a jugé bon à sa naissance de l'inscrire sous le sien : Herzhart.
Prénom : Almodis, mais seule la communauté sorcière en use. Du côté moldu, on l'entend bien plus couramment appelée par son deuxième prénom : Jean.
Surnom : Al, Alis.
Âge : dix-sept ans.
Curus, option(s) : Cursus normal.
Année scolaire : septième année.
Nature du sang : Almodis est issue de l'union d'un moldu avec une sorcière. Cependant, bien peu de personnes connaissent son secret dans l'enceinte de Poudlard, pour ne pas dire aucune. Elle se garde bien de révéler l'identité de son père, considérant l'absence de pouvoirs comme une tare. Elle ne se proclame pas Sang Pur pour autant, elle n'en dit rien, point barre.


PREMIERE PARTIE
introspection


Destruction. La question s'impose incessamment dans mon esprit et m'obsède : que deviendrait le monde si demain, l'espoir quittait tout corps ? On dit qu'il vous permet de vivre, mais j'ai la prétention, depuis plusieurs années à présent, de pouvoir affirmer que cette expression, en plus d'être ringarde, est totalement infondée. J'ai un but. Je le suis, avec un acharnement dont seuls ceux que la folie a touché sont capables. Mais il n'y perce pas une once d'espoir. Je sais pertinemment que je ne pourrais pervertir l'intégralité de ce monde. Je sais, de la même manière, que mes disciples, ceux qui à force d'avoir été attirés par l'obscurité ont fini par en payer le prix – qui n'est autre que leur âme – ne seront jamais suffisamment puissants pour égarer les niaises brebis paissant paisiblement dans la prairie. Le soleil a décidé de régner en maître, Dieu de corrompre ses anges, et la magie d'illuminer le monde. Ils ont l'espoir, nous avons le plaisir. Il s'immisce en vous et vous enivre.

Je n'ai jamais goûté breuvage plus excitant que le sang d'un innocent. Voir ces corps frêles se dérober, des vies qu'on a pris tant de mal à construire éclater, lire la détresse au fond de leurs pupilles, entendre ces voix hurler une souffrance qu'on a provoqué, laisser leurs ongles s'ancrer dans votre chair alors qu'ils essaient tant bien que mal de vous rattraper ; mes occupations sont d'une jouissance infinie. Ils m'ont tous aimée, au moins autant qu'ils me haïssent aujourd'hui. Hommes et femmes s'agrippent encore à mon souvenir, qu'ils cherchent à panser la blessure que j'ai lentement ouverte sur leur poitrine, ou bien qu'ils aient décidé de céder au Mal que j'ai laissé en eux s'immiscer. Je suis le commencement de leur vie. Tout comme Il a pu l'être jadis. Aucun d'entre ces misérables n'est victime : ils ont supplié quand je les mettais en garde, ils ont ouvert grand la bouche alors que je laissais s'écouler dans leur gorge le poison.

Je suis un véritable cliché, et je m'en régale. Je suis le monstre dont les enfants ont peur la nuit sans s'en rendre encore compte : celui-là qui les happera et fera de leurs cauchemars tus une réalité. Ils n'ont pas le bâillon sur la bouche, ils n'ont pas les poings liés : leur peur les garde là, tout près de moi, et leurs jambes refusent de bouger. Leur esprit en redemande, car c'est toujours mieux que la réalité. Admettez-le. A quoi vous sert cette vie bien rangée, où suivant tranquillement des principes que votre éducation a dicté, votre cœur continue de suinter ? Vous êtes les pions, nous sommes les maîtres de l'échiquier. Entre nos doigts nous vous tenons, et face à l'adversaire, nous sommes prêts à vous sacrifier. Qu'importe votre valeur, seul le Roi, ce faible, ce lâche, doit être protégé. Il est celui qui règne sur vos vies, qui vous murmure vos choix mais vous laisse avancer seul sur le sentier, il vous laisse mourir pour lui, réclame tout en son nom. Il vous mènera à votre perte, et peu importe les sentiments que vous pouvez avoir à son égard, reste peut-être sous cette carapace glacée un seul admirable trait : celui de la loyauté. Il est Lui, il est Moi. Voilà pourquoi il vous est conseillé de jouer sur plusieurs plateaux à la fois.

Je ne vois plus le monde avec une quelconque forme d'insouciance. J'ai la respiration coupée, l'envie de crever, et mes ongles viennent griffer tout ce qu'ils touchent, mes morsures sucer toute énergie qu'on présenterait à mes crocs avides. Je me nourris de leur joie pour tenir. Il n'y a là aucune explication qui vous satisferait. J'ai conscience de ce que cela signifie, de ce que cela fait de moi. Un jour, j'ai arrêté de me battre contre la vie ; je me suis mise à combattre les leurs.


LE JOUEUR N'EST PAS LOIN
Pseudo : ungod.
Âge : dix-huit ans
Comment avez vous connu le forum ? : sur AE.
Avatar souhaité : Roxane Mesquida
Présence : à priori, fréquente et régulière.
Le mot magique ? : dobby président !
(c) ungod.



Dernière édition par Almodis Herzhart le Ven 5 Nov - 1:26, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 0:18

DEUXIEME PARTIE
genèse


On dit de l'Homme qu'il sait trouver le courage de tout sacrifier au nom des beaux sentiments. Il est pourtant fort probable qu'au nom de ceux-ci, ce soit précisément la vaillance qu'il oublie. Magnifique principe sur laquelle l'objectivité chancelle souvent. Personne ne perçoit le monde de la même manière. La douce Almodis l'avait compris très tôt, alors qu'un homme étrange, enroulé dans une cape, lui avait tendu cette lettre qui l'était tout autant. Son monde à elle était fait de paillettes, elles remplaçaient les gouttelettes de pluie venant brouiller le paysage anglais, de passages secrets, qui n'étaient autres que les venelles obscures du quartier malfamé où elle vivait avec son père, et de personnages accomplissant des tâches de la plus haute importance, c'était ainsi que son imagination percevait les dealers et autres malfrats qui emplissaient les rues sanglantes dans lesquelles elle se baladait seule du soir au matin. En temps normal, elle n'acceptait rien d'un inconnu – il était déjà bien difficile de parvenir à lui tirer un mot -, mais l'enveloppe couleur miel était si fine et d'apparence si légère qu'il lui paraissait impossible qu'elle puisse contenir quoique ce soit de dangereux. Et c'est ainsi qu'elle découvrit que le monde tel que le voyait sa mère était bien différent, qu'elle avait construit tout un pan de sa vie sur le mensonge. Elle connu ce jour-là le goût des révélations, et cru y déceler autant de sucre que d'amertume. C'était d'une banalité affligeante. Elle avait vu cette scène dans de nombreux films : comment les secrets étaient percés après la mort d'un être cher. Mais il n'y avait là après tout rien de bien étonnant : la figure maternelle avait toujours eu un intérêt certain pour les tragédies, et c'était en tentant de mettre du piquant dans sa vie qu'elle s'était condamnée au silence.

L'enfant, qui avait encore quelques difficultés avec la lecture, avait passé de longues minutes, cachée sous son lit, la lampe de poche pour seul éclairage alors qu'elle cherchait à protéger son trésor. A cette époque, elle n'était pas bien sûre encore que celle qui l'avait mise au monde aie réellement écrit ces mots du bout d'une plume. Tout cela avait bien trop des allures de contes de fée, chose dont même une gamine de son âge pouvait se rendre compte. Elle s'était pourtant bien souvent imaginé des mondes tels qu'on les lui décrivait sur le morceau de parchemin, et elle le faisait encore, à chaque fois qu'elle posait un pied en dehors de cet appartement miteux. Elle avait la tête pleine de rêves, de fantaisies aisément discutables, mais elle avait déjà parfaitement conscience que ses songes n'étaient qu'un édulcorant de la réalité, et jamais ils ne se mélangeaient tout à fait au point de ne plus savoir distinguer les uns de l'autre.

Elle tenta quelques fois d'aborder le sujet avec son père, mais celui-ci demeurait sensible à l'évocation du souvenir de la bonne femme, et les babillages de celle qu'il appelait désormais Jean – Almodis n'était qu'un prénom étrange qu'il avait concédé à sa femme en ce jour heureux que fut la naissance de l'enfant – étaient passés une fois de plus pour un produit de l'imagination débordante de celle-ci. Il fallait dire que cela aurait tout à fait pu être le cas, et il devrait se rendre compte plus tard de son erreur. Mais nous connaissons tous l'histoire du garnement qui criait au loup...

Le pauvre homme fût tout déstabilisé en apprenant que ce qu'il prenait pour des inventions tout droit sorties du cerveau d'une enfant dotée d'un don créatif très prononcé se révéla être bien plus que ça... Autrement dit la vérité. Ses repères s'effondrèrent d'un coup, les bases d'une vie passée au côté d'une femme qui lui avait dissimulé toute une partie des siennes ne firent guère bon effet sur lui. Ainsi, il se terra petit à petit dans une morosité plus flagrante encore que celle qui l'habitait depuis le décès de son épouse autrefois adorée, et ne vit plus qu'en le bambin le fruit du mensonge, d'une union irréelle. Autant dire que les années qui suivirent, les deux êtres connurent rarement des instants de complicité. La confiance ne régnait pas, et les prises de parole se faisaient rares. Almodis se plongeait un peu plus dans un univers alternatif, faisait des suppositions sur le monde qui l'attendait... Jusqu'à ce qu'elle puisse l'intégrer pour de bon.


Dernière édition par Almodis Herzhart le Lun 25 Oct - 1:13, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 0:18

TROISIEME PARTIE
cause à effet


    - Je vois... Tu crois peut-être que j'ai quelque chose à faire de tes larmoiements incessants, de tes plaintes constantes, Al ?

L'adolescente s'était reculée, soudainement effrayée en croisant le regard d'Amadeo. L'expression qu'il affichait en cet instant, elle ne la connaissait que trop bien. Cet œil dur qu'il posait sur elle la paralysait toute entière, il annonçait que son possesseur allait se saisir de son organe battant et l'écraser du bout de sa chaussure luisante ; il annonçait le sang, la douleur et les larmes qui s'écouleraient assurément sur son visage. Elle avait essuyé, les unes après les autres, toutes les épreuves qu'il avait souhaité lui faire endurer. Elle avait observé chaque spectacle qu'il avait mis en scène spécialement pour elle, chaque détail pour lequel il avait œuvré dans la seule intention de la briser. Il la démolissait, par à coups, pour mieux qu'elle se construise au final, il lui faisait mal, jusqu'à ce qu'elle crache sa sensibilité, tous ses rêves odieux parce que niais. Qu'elle ne se relève plus, tel était le but final. Et il sentait que ce soir, tout penchait en sa faveur. Les cloches devaient sonner, le rideau tomber, et sa tâche serait enfin accomplie.

La main glacée du jeune homme redessina les contours du visage de la demoiselle. Elle n'était qu'un jouet, une poupée fragile dont il avait pris possession, prête à s'écraser sur le sol avec fracas. Alors qu'un sourire prenait place sur son visage dévoré par l'amusement que cet instant suscitait, il se délecta de la terreur qui s'emparait de sa proie encore si jeune. Elle était tout juste sortie de l'âge où rien ne compte plus que les rires entre copains ; il lui avait offert l'Amour, il le lui reprendrait aussitôt.

    - Pitié, Almodis... Pourquoi m'embarrasserais-je d'une gamine dans ton genre ? Ta naïveté m'a toujours bien fait marrer, si tu veux tout savoir, mais il est peut-être temps d'ouvrir les yeux.

Quatorze ans. Elle était encore jeune, elle aurait pu avoir toute la vie devant elle. Lui, il en avait dix-sept. Il représentait un idéal, son idéal, elle avait visé trop à côté. Le temps passerait, et le souvenir des évènements de cette soirée resteraient gravés en elle, imprimés sous ses paupières tel un film qui jamais ne cesse, aussi vif que si elle les vivait encore. Il est si facile de croire qu'elle aurait pu avoir un geste, une parole, qui l'aurait fait cesser tout cela, qui aurait éveillé un intérêt en lui, de sorte qu'il ne l'abandonne pas. Mais elle était déjà condamnée le jour de leur rencontre, alors que les iris glacés du garçon pénétraient les siens, et qu'elle lui souriait en réponse, dévoilant son innocence, mettant à jour sa pureté.

Alors chaque soir, elle le revoit, là, la forçant à lui lâcher la main, sondant l'assistance, ces dizaines de personnes grouillant autour d'eux. Sa silhouette est la seule à se détacher de la foule, alors qu'il s'avance, qu'il s'éloigne d'elle, que leur lien se rompt. Elle l'observe s'approcher de cette fille, celle-là qu'elle ne connaît que trop bien, cette incarnation de l'amitié qu'elle oubliera vite. Elle le regarde se tourner vers elle, radieux, fier du déchirement qu'il va provoquer en elle, et elle demeure immobile, simple spectatrice d'une répugnante action. Elle ne dit rien alors que leurs lèvres se rejoignent, elle ne hurle pas, elle n'accoure pas. Elle se laisse doucement glisser contre la froide paroi alors qu'il la plaque contre le mur, que leurs corps se collent l'un à l'autre. Les gouttes de sel s'écoulent, mais elle ne les sent pas tandis qu'elles rongent son faciès. Almodis ne saisit plus rien, le temps s'échappe, combien de minutes se sont passées avant qu'il ne revienne vers elle, sa main étreignant celle de sa confidente ? Cette dernière ne la regarde pas. Seul Amadeo se penche vers elle et applique sur sa peau son souffle chaud.

    - C'est terminé, je crois.
    - Non, non... S'il te plaît... Ce n'est pas grave, je ne t'en veux pas, tu ne peux pas, tu n'as pas le droit !

Tant de mois passés à voir le monde à travers lui. Mais il rit, et son rire, déformé par son cerveau, se répercute dans la pièce, couvre la musique.

    - T'as pas compris... Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, Herzhart.


Dernière édition par Almodis Herzhart le Mar 26 Oct - 0:56, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 0:18

DERNIERE PARTIE
renaissance


    - Almodis, qu'est-ce que tu fous ?!
    - Tu flippes ?

Son sourire déforma son visage alors qu'elle observait la jeunette, paralysée par la stupeur qui venait de l'empoigner. Côtoyer Almodis Herzart n'était pas une chose auquel un esprit sensé vous aurait encouragé. Fuir tant qu'il en était encore temps, toutes ces conneries-là, auraient plutôt été les conseils prodigués. Et ils tombaient tous dans le panneau. Parfois, l'attrait du danger, de la destruction qui accompagnait le frôlement du premier, les poussaient à se jeter dans les filets de l'araignée qu'était devenue l'adolescente jadis innocente. Elle bravait le monde, de son regard dur et froid, elle riait au nez de ceux qu'elle appelait les niais et les aveugles, et bien peu de monde échappait à tel jugement. Elle les condamnait tous, tous autant qu'ils étaient, et elle s'implantait au bagne avec eux, tant sa fureur était grande, tant son attrait pour la vie s'était perdu. Elle s'agitait au milieu des pantins criards, et devenait bientôt le centre de l'attention, pour la simple et bonne raison que ses limites avaient disparues, et que les conséquences d'une telle absence n'étaient autres que son aliénation.

Sa langue roula sur sa lèvre supérieure, et elle défia la gamine qui lui faisait face de la rejoindre, mais celle-ci ne bougeait pas, fixant le décor derrière celle dont elle se vantait imprudemment d'être l'amie. Un rire déchira l'air, Almodis se jouait de la scène ; elle se nourrissait de la terreur qu'elle venait de provoquer en l'autre, se délectait de son abandon total à elle.

    - Pauvre petite... Laisse-moi deviner... Tu te demandes ce que sera ta vie si je saute ?

Allie étendit les bras pour agripper les pierres qui se trouvaient au-dessus de sa tête, et tournoya afin de pouvoir contempler le vide. Quelle vision sublime nous avions depuis la Tour d'Astronomie... Elle resta là quelques secondes, les yeux rivés sur le sol se trouvant à des dizaines de mètres en-dessous, et ses pensées s'éparpillèrent, jusqu'à ce qu'elle ne sache plus les distinguer. Elle manqua le sursaut en reprenant conscience, ce qui aurait pu lui être fatal, mais cela ne la choqua pas. Elle se décida simplement à redescendre, s'approchant avec entrain de celle qui avait les larmes aux yeux.

    - Elle ne sera rien, même si je reste.

Son regard ancré dans celui de la fillette, elle s'approcha suffisamment pour sentir son souffle saccadé. Ses doigts vinrent courir sur la joue fraîche, faire glisser les mèches rebelles en arrière, et après avoir déposé un baiser sur la peau lisse, un sourire innocent vint enfin succéder au précédent.

    - Chuuut. Je suis là maintenant.

Emprise jouissive. Cercle vicieux. Pouvoir enivrant. Il n'y avait plus qu'à travers ces âmes égarées qu'elle pouvait encore se sentir vivre, et elle leur prenait tout : leur joie, leurs espérances, l'amour sans bornes qu'ils lui vouaient. Quand il ne restait plus que la souffrance, quand leurs corps devenaient aussi secs que cassants, que leurs larmoiements se faisaient trop entendre, l'ennui la guettait et l'emprisonnait ; elle laissait ses victimes sur le bord de la route, elle les regardait hurler sans rien entendre pour autant. Son cœur était redevenu glacé.

Almodis se saisit de la main de celle qui ne tarderait pas à se faire piéger à son tour, et l'entraîna, dévalant les escaliers, vers un tout autre enfer que celui que la chute aurait pu provoquer. Les effluves de l'alcool remontèrent à leurs narines aussitôt le seuil fût-il franchi, et maints regards se posèrent sur elles alors que les demoiselles franchissaient la foule. En un rien de temps, Al s'était emparée d'un gobelet, avant de repérer l'objet de son intérêt.

    - Hé, Lucian est dans le coin ?
    - T'as pas pris quelque chose tout à l'heure déjà ?
    - Tu peux me dire en quoi ça te regarde ?

Ceux qui assistèrent à l'échange purent pratiquement ouïr leurs pupilles s'entrechoquer ; Almodis souriait, déjà persuadée de sa victoire, et l'intermédiaire, lui, sentait ses résistances céder peu à peu, reculant mentalement. La carte de la prudence ; elle avait toujours son utilité quand Herzart se trouvait dans les parages. Cerbère fût finalement dompté.

    - Canapés, dans le fond.

Sourire crispé, rapidement effacé. Ils se pensaient malins face à ses provocations, ils se la jouaient supérieurs car ils ne voyaient d'elles que le reflet d'une épave. Elle était tellement plus, mais cette image lui ouvrait bien des portes, et convainquait encore quelques impétueux de l'approcher bien qu'elle les ruina, chacun d'entre eux, sans faire d'exception et encore moins d'états d'âme.

    - Bon toutou.

Elle en avait un autre derrière elle, très élégant dans une robe plus courte que ce que sa dignité lui aurait permis avant qu'elle ne fasse la connaissance du Diable. Si elle la connaissait depuis suffisamment longtemps pour s'être accrochée à Almodis au point d'avoir totalement fait basculer sa vision du monde, cela ne lui avait pas permis de faire preuve d'autant d'aisance que sa préceptrice en ces lieux de déchéance. Le Lucian en question fût enfin avisé. La table face à lui était tel l'étalage d'un brocanteur, à ceci près que ce qui y était disposé valait son pesant d'or ; en particulier pour les junkies. Le monde sorcier ne faisait pas exception à la règle, et ses possibilités étaient, bien au contraire, immenses, multiples, et tant d'autres adjectifs qui dans pareil cas n'avaient rien de bien rassurant. Leur hôte détacha ses yeux des créatures sibyllines à ses côtés pour les poser sur Almodis, ne daignant pas couvrir des mêmes égards la disciple observant sagement à ses côtés.

    - Je t'attendais plus tôt.
    - Il faut croire que tout ce temps ne t'a pas encore permis de me percer à jour... Me voilà rassurée.
    - Quelle couleur ?
    - Bleue.

La fiole fût tendue, les sourires échangés, les accords tacites tus. Les prix étaient déjà fixés, les moyens de paiement configurés, quand à l'heure à laquelle ils surviendraient, cela ne dépendait que de la durée du cirque qui les environnait. Almodis se tourna vers sa camarade.

    - T'en veux une ?
    - Elle se déshabille aussi, ta copine ?
    - J'y mettrais un peu plus de bonne volonté.
    - Ce sera pas de trop...
    - Faut dire que t'as beau y mettre toute ta volonté, toi, t'es toujours aussi naze.

Un deuxième tube glissa de main en main. Les liquides s'écoulèrent bientôt dans les gorges. La réalité prit une autre forme.


Dernière édition par Almodis Herzhart le Ven 5 Nov - 6:13, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 1:57

welcomeuh && good luck
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 5:05

Bienvenue parmi nous !
Bonne chance pour ta fiche !
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 11:03

Merci almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. 33844
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 11:51

Bievenuuue
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 14 Oct - 16:36

    Bienvenuuuue :face:
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Ysölde M. Wilkes McFays
Ysölde M. Wilkes McFays


fondatrice -  prefète de serpentard, attention à vous, je peux éviter la retenue... ou pas.

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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 21 Oct - 18:43

Ta présentation est commencé depuis une semaine, est-elle toujours d'actualité ?
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyJeu 21 Oct - 20:25

    Absolument ! Je suis un peu au ralenti ces derniers temps, je m'en excuse :/
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. EmptyVen 5 Nov - 6:14

Présentation enfin terminée. Je m'excuse à nouveau pour le temps que ça a pris. hum
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MessageSujet: Re: almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same.   almodis herzhart •• i keep having a dream, that's always the same. Empty

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