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out of hand, leven

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MessageSujet: out of hand, leven   out of hand, leven EmptyVen 15 Juil - 18:12

(...) Mais je ne vais pas travestir la vérité : je ne suis pas un gentil garçon, je suis une grosse merde. Un héros moderne, quoi., 99F.
Le silence radio durait depuis quinze jours, aussi bien de son côté que du miens. C'était sûrement la première fois où nous avions coupé le contact aussi longtemps depuis treize ans. Comme si cette décennie et des poussières s'était volatilisée avec ceux.. ces.. enfin.. Bref. Je me sentais bizarre, on aurait presque dit qu'une part de moi manquait. Ne plus avoir Leven avec moi -presque- partout où j'allais était.. étrange. J'évitais la Grande Salle durant les heures de repas, restant dans la salle commune, dans le dortoir ou au bord du Lac Noir. J'allais là où j'avais le moins de chances de le croiser, à des heures auxquelles je fuyais habituellement ces lieux, sans pouvoir arrêter de me demander à quoi nous jouions. C'est vrai ça, c'était quoi ce délire? Quinze jours. Quinze putains de jours et pas une parole. Nous agissions comme des gamins, comme on aurait put faire lorsque l'on s'est rencontré. Il est vrai, cependant, qu'on ne s'était pas embrassé dans ce fameux placard il y a tant d'années. Quand on se croisait dans les couloirs, il partait dans l'autre direction. Je m'étais attendu à tout sauf à ça. Il n'avait pas l'habitude de réagir de cette façon. Du moins, je ne l'aurais pas imaginer aborder cette réaction. Mais soit. Je passai le plus clair de mon temps seul, évitant les repas, préférant aller piocher dans les cuisines une fois le soir tombé. C'était totalement con, oui, mais je n'ai jamais dit que je ne l'étais pas. J'avais dressé le bilan des treize dernières années, un soir où je n'arrivais pas à dormir, et Leven avait toujours été là. Toujours. Et moi, de mon côté, je ne m'en rendais réellement compte que maintenant. J'avais bien essayé de lui reparler, d'engager la conversation et, pourquoi pas, d'aborder le sujet de ce qui s'était passé. J'aurais aimé qu'on en parle, qu'on sache ce qu'il en était, et pourquoi il avait commencé à m'embrasser, pourquoi moi j'étais ensuite parti à sa recherche et surtout qu'est-ce qui m'avait poussé à, moi aussi, faire la même chose. Sauf que sans lui, je n'arriverais pas à répondre.

Quinze jours. Je déambulai d'un pas las dans les couloirs de l'école, tête baissée, finissant par arriver au quatrième étage sans en avoir pleinement conscience. Je n'avais pas cours tout de suite alors, presque machinalement, je décidai de m'accouder à la rampe d'escalier. Je jetai mon sac à pied et un bruit de pages froissées se fit entre, mais je m'en fichais. J'observai les élèves qui marchaient à pas rapides pour certains, plus lents pour d'autres, grimpant les étages jusqu'à leur salle de cours pour ne pas risquer d'être en retard. Peut-être qu'au final, j'avais moi-même une leçon dans quelques minutes. A cette pensée, ma seule réaction fut de hausser les épaules. Je n'étais plus à une absence prêt et, pendant mon temps libre, je bossai et rattrapai donc mon retard. Je ne faisais pas gaffe à ceux qui passaient derrière moi, qui venaient parfois même à me bousculer. Je restai stoïque moi qui, habituellement, les aurait menacé de les passer par dessus bord et de les laisser violemment s'écraser sur le sol de pierre. J'étais comme un fantôme, un de ces spectres où l'on pouvait passer à travers, à la différence que je n'étais pas encore mort. Je ne faisais attention à personne, et personne ne faisait attention à moi, ou presque. C'était le bon deal, je n'attendais rien des autres élèves de Poudlard et c'était pareil pour eux. Un étage en dessous, j'aperçus Remy, tout sourire, avec des amies à elle. Je fronçai les sourcils, sans trop comprendre ce qui se passait alors dans ma poitrine. C'était bizarre. Un mélange d'amour et de remord. Un de ces mixs d'émotions que l'on n'arrivait jamais à comprendre. J'aurais voulu aller lui parler, peut-être même la prendre dans mes bras, mais au lieu de ça je détournai le regard pour observer un autre groupe. A peine quelques secondes, peut-être minutes- avaient réussis à me lasser de ce paysage d'étudiants ne s'arrêtant pas de bouger, de ce spectacle de têtes tournantes qui me donnait presque la nausée. Je me retournai alors et je le vis passer non loin de là, tête baissée. Je mis quelques instants à réaliser qu'il était en face de moi. Récupérant rapidement mon sac, je m'avançais vers lui et, sans même lui laisser le temps de comprendre ce qui se passait, je le saisis par le bras et l'entrainai derrière la première porte que je vis. Tout était noir à l'intérieur. Ce ne fut que lorsque les torches s'allumèrent une par une jusqu'au bout du couloir où trônait une porte que je compris où nous étions. Le couloir interdit. Si on se faisait prendre, on risquait gros, mais tant pis. Je regardai autour de nous et ce n'est que lorsque mes yeux se posèrent sur lui que je réalisai que ma main était posée sur sa bouche, comme pour l'empêcher de parler. Je le tenais toujours par le bras, collé contre le mur, entre deux flambeaux. Je l'observai, ramenant ma main le long de mon corps, sans pour autant lâcher la pression que j’exerçais sur son avant-bras. Je finis alors par dire : “ Je m'en fou totalement si t'as 'des choses à faire' comme la dernière fois, je suis pas décidé à te laisser partir. „ En disant cela, j'avais resserré légèrement ma poigne. Je reculai alors d'un pas, enlevant mes doigts d'autour de son poignet, plus pour le laisser respirer que pour éviter une nouvelle gifle. Moi-même j'assimilai ce qui venait de se passer, très rapidement. Je baissai la tête, fixant mes baskets, et je tapais nerveusement du pied, tic qui m'avait suivit pendant des années. J'angoissai à l'idée de connaître sa réaction, ces choses du genre. Je glissai alors mes mains dans mes poches, pour éviter de les faire craquer et je respirai du mieux que je pouvais.
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MessageSujet: Re: out of hand, leven   out of hand, leven EmptyDim 17 Juil - 1:56

(...) the day before it all went wrong, wrong because of me
Je n'étais rien, absolument rien. Je n'étais personne, ma personnalité n'était qu'un masque. Je n'avais ni goût particulier, ni désir. Je crois que je n'avais même pas de cœur. J'étais seulement un homme. Un être humain pas trop âgé, perdu parmi tant d'autres, tout aussi semblable, avec lesquels je pouvais facilement me confondre. Cela faisait quinze longues journées que je traînais mon corps dans tout Poudlard, évitant machinalement les endroits où pourrait se trouver Isaac. Seulement quelques journées à l'éviter consciencieusement m'avaient plongé dans un étrange état d'inertie. Je n'avais plus le goût à rien, tout m'agaçait profondément, j'étais devenu une sorte de corps fantomatique. Je ne faisais rien. Je regardais les gens vivre, de loin. Ne m'approchant de personne. Évitant même la bibliothèque, trop douloureuse à approcher. Quelques jours me suffisaient pour comprendre à quel point j'avais pris l'habitude de disparaître dans l'ombre d'Isaac. Je m'étais alors permis de prendre cette étonnante distante comme une chance, de redécouvrir la vie à Poudlard, de redécouvrir des gens que je côtoyais pourtant quotidiennement. J'essayais de me convaincre qu'au contraire de ce que pensaient les gens je n'étais pas simplement une ombre d'Isaac. Quinze longues journées à ne rien faire de particulier, n'assister à aucune des disputes d'Isaac, traîner dans les recoins les plus studieux de l'école. Mais je n'avais plus la force d'étudier. J'étais accablé par une étrange fatigue qui m'empêchait de faire quoi que ce soit. J'étais las, une espèce d'épave qui se contentait de plonger son nez dans les livres. Trop gêné pour fréquenter mes propres amis, je l'étais tout autant lorsque je croisais ceux qui étaient proches d'Isaac. Quinze jours à fuir. À fuir Remy pendant les cours, à fuir les Serpentard en général, à fuir Isaac. Je n'avais pas de raison particulière de le fuir, il restait Isaac, mon meilleur ami. Mais je fuyais sa réaction, la conversation qu'il voudrait avoir, je fuyais toute la fatigue que ça représentait. Je le fuyais lâchement, sans vraiment m'en rendre compte. Je préférais passer mes journées au calme, coupé de tout le monde, préférant mes livres et le silence. Plongé dans mon monde placide, je reculais devant tout ce qui représentait notre différend. Je m'éloignais dès que je le croisais, je fuyais dès que je voyais Madeline, et pris pour un avertissement de croiser Phineas dans un couloir presque désert.

Plongé dans un énième livre que je connaissais déjà – faute d'avoir le courage de me rendre à la bibliothèque – je tentais vainement de me réconforter sur cette dernière année qui serait marquée par le succès. Au fond, c'était tout ce qu'il fallait savoir : cette année était la dernière du cursus, j'allais enfin quitter Poudlard, rejoindre mes parents en Irlande et avoir une vie paisible. J'en souriais, penché sur mon livre, ne prêtant plus la moindre attention au chemin que j'empruntais. J'aurais peut-être dû. Quelques minutes d’inattention sur quinze jours, et me voilà face à Isaac. Assommé par la surprise, je me laissais totalement faire, me contentant de rattraper du mieux que je pouvais les livres que j'avais à la main. Je ne comprenais rien de ce qui se passait, je n'avais même pas reconnu Isaac, j'avais même eu du mal à me détaché de mon livre. Il me tirait de force vers un endroit quelconque, et au lieu de m'inquiéter de la tournure qu'avait prise ma séance de lecture, je me demandais si j'arriverais à terminer ce livre avant le souper. J'avais du mal à réaliser ce qui se passait, à sortir de mon total désintérêt pour tout ce qui n'était pas lié aux études. La réalité reprenait difficilement le dessus, me faisant ressentir peu à peu la force inutile dont usait Isaac. Le choc, la surprise, l'incompréhension de la situation faisaient naître une sorte de colère lasse qui s'accentua jusqu'à ce qu'il enlève sa main de ma bouche. C'en était presque révoltant, je ne comptais tout de même pas l'embrasser à chaque fois qu'on allait se croiser. La colère remontait en moi pendant que je laissais Isaac s'exprimer enfin. Je lui en voulais de m'avoir attrapé de cette manière pour nous dérober aux yeux des autres, comme si je pouvais lui faire honte, comme s'il avait besoin de me cacher. Je le laissais parler sans prendre la peine de l'écouter attentivement, malgré la forme qu'il mettait à cet entretien, n'exprimant ma colère que par un regard trop sombre que je posais au-dessus de son épaule, sur le mur face à moi. “ Je m'en fou totalement si t'as 'des choses à faire' comme la dernière fois, je suis pas décidé à te laisser partir. „. Pour une raison que j'ignorais, ces paroles me firent sourire, d'un sourire froid et inquiétant. Évidemment qu'il s'en fichait, il avait des questions et voudrait que je lui trouve ses réponses. Pendant une brève seconde j'envisageais qu'il puisse avoir un problème avec Madeline, mais il ne serait jamais revenu me demander de l'aide. C'était donc pour cette histoire. Je m'étais pourtant excusé. Il aurait dû comprendre mon envie de passer à autre chose et de ne pas aborder le sujet. D'une voix lasse, je tentais de mettre fin à tout ça. “ Isaac, t'as encore besoin d'excuses ? Soit. Je m'excuse. Je suis désolé d'avoir joué avec tes nerfs et de t'avoir poussé à bout. Je suis désolé de t'avoir embrassé. Devant tout le monde. Et de t'avoir giflé. Voilà. Satisfait ? „ La colère commençant à se montrer plus ostensiblement, je ramassais mes livres, les remettant dans l'ordre selon lequel je tenais à les lire. J'étais furieux, pour une raison quelconque. Sûrement parce que jusque là, Isaac n'avait jamais usé de la moindre force envers moi. Je me relevais, lui faisant face, n'affichant pas la moindre expression si ce n'est un calme absolu. “ Et maintenant, si tu pouvais dégager de mon chemin et me laisser sortir, parce que, vois-tu, j'ai 'des choses à faire.' J'ai une dernière année à terminer en beauté, afin de me barrer d'Angleterre au plus vite. Parce que, je sais pas si tu te rends compte, mais c'est 'notre' dernière année, et j'aimerais bien que tu ne gâche pas tout. „ La fin du cursus ne m'avait jamais semblé si proche ; mais elle semblait désormais impliquer la fin de Poudlard, la fin de l'Angleterre et donc de notre amitié – ou ce qu'il en restait. Et bizarrement, j'avais hâte. Hâte que tout se termine, d'être diplômé, de passer à une autre vie. Une vie où mes amis ne m'enfermeraient pas de force dans un couloir interdit pour de sombres raisons. “ J'espère pour toi que t'as calculé ton coup en traînant de force ton meilleur ami dans le couloir interdit simplement pour pas qu'on te voit avec lui. Ce n'est vraiment pas le moment de m'attirer des ennuis. „ Furieux, j'ouvrais mon livre à la page où traînait un marque page – et qui n'était pas la bonne – attendant, planté devant lui, qu'il me laisse passer.
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MessageSujet: Re: out of hand, leven   out of hand, leven EmptyLun 18 Juil - 21:29

the days are cold livin’ without you. the nights are long, i’m growing older. i miss the days of old, thinkin’ about you. you may be gone, but you’re never over (...), eminem.
Je n'avais pas réfléchi en poussant Leven dans le couloir interdit. En fait, je n'avais pas réfléchi en l'embarquant avec moi de cette façon, sans savoir où nous allions. En passant cette porte, je ne pensais pas entrer dans un des lieux soit disant les plus dangereux de Poudlard. Certes, la porte au bout de ce couloir n'était pas rassurante, mais je n'était pas candide au point que l'on me fasse avaler cette histoire de danger de mort qui était censé se trouver derrière. Quoi qu'il en soit, lorsque je lâchai la bouche de Leven et que je reculai d'un pas, je vis de la colère dans ses yeux. Mais il fallait que je lui parle. Il le fallait vraiment. J'en avais en quelques sortes besoin, même si j'ignorais si cette nécessitait venait réellement de l'envie de savoir le pourquoi du comment ou seulement de son absence, de son silence, du désir de lui parler. Parce que bordel, je n'aurais jamais cru dire ça, mais il m'avait manquer durant ces quinze jours. J'avais passé treize ans sans me séparer de lui. Treize ans qui avaient été foutus en l'air comme par magie à cause d'un baiser. C'est dans ces situations que l'on se sent vraiment, vraiment très con. En prenant la parole, je n'avais pas songé à la possibilité que mes propos puissent être mal interprétés, ou plus durs qu'ils ne l'étaient en fait. Le voir m'avait sortit de cette léthargie dans laquelle j'évoluais depuis notre 'séparation' et mon regard avait accroché sa silhouette comme on pourrait s'accrocher à une bouée de sauvetage. C'est ce qu'il était, en quelques sortes. Pendant toutes ces années, il avait été ma bouée, ma balise en cas de détresse. “ Isaac, t'as encore besoin d'excuses ? Soit. Je m'excuse. Je suis désolé d'avoir joué avec tes nerfs et de t'avoir poussé à bout. Je suis désolé de t'avoir embrassé. Devant tout le monde. Et de t'avoir giflé. Voilà. Satisfait ? „ Je le regardai sans comprendre ce qu'il voulait me dire. Pourquoi voudrais-je des excuses? Il n'en avait aucunement besoin, et moi non plus. Plus l'énervement se lisait sur son visage, plus je me sentais pâlir. A supposer que les torches allaient le cacher, sinon je risquais de vraiment passer pour un bel idiot. Je ne réussis à bredouiller que quelques mots, totalement incompréhensibles. “ Quoi? Mais.. Mais non, enfin.. Enfin je.. „ Je cherchai mes mots pendant un bon moment, à tel point qu'il reprit la parole presque aussitôt. “ Et maintenant, si tu pouvais dégager de mon chemin et me laisser sortir, parce que, vois-tu, j'ai 'des choses à faire.' J'ai une dernière année à terminer en beauté, afin de me barrer d'Angleterre au plus vite. Parce que, je sais pas si tu te rends compte, mais c'est 'notre' dernière année, et j'aimerais bien que tu ne gâche pas tout. „ Que je ne gâches pas tout? Qu'est-ce que j'avais gâcher? Au final, après avoir retourner cette question dans ma tête maintes et maintes fois, je me rendis compte à quel point elle pouvait être con. J'avais tout, tout gâcher, sans même m'en rendre compte. J'imagine que ça devait être ça. Fronçant légèrement les sourcils, je réussi à garder une voix plus ou moins calme pour mon habitude et à sortir une phrase à peu près correcte. “ Je peux savoir ce que j'ai gâché? Franchement. Je voulais juste parler, c'est toi qui es parti en tournant les talons, sans me laisser placer un mot. „ J'aurais voulu continuer, vraiment, mais je savais parfaitement que je risquai gros si je faisais le con, si je formulais mal ma phrase, des choses du genre. Je n'avais jamais songé à la possibilité qu'il retourne en Irlande à la fin de nos études et cela faisait partie des sujets que je préférais tout le temps laisser de côté, comme si les enfouir dans un coin de mon cerveau allait les faire disparaître. Pas du tout. Au final, il devait sûrement toujours eu comme projet de retourner dans son pays natal, quittant totalement l'Angleterre, sans peut-être même y revenir un jour. Il reprit. “ J'espère pour toi que t'as calculé ton coup en traînant de force ton meilleur ami dans le couloir interdit simplement pour pas qu'on te voit avec lui. Ce n'est vraiment pas le moment de m'attirer des ennuis. „ Je le regardai lire, me demandant comment il pouvait faire avec la simple lumière des torches pour distinguer sans problème les suites de mots qui formaient les phrases de ses chapitres. Comme si je n'avais pas envie que l'on me voit avec. C'était tout le contraire. J'en mourrais d'envie, à vrai dire. Mais ça, il ne semblait pas le comprendre. Évidemment. Je n'avais jamais été un tendre -et je ne le serais certainement jamais. Je passai ma main dans ma nuque, réfléchissant à ce que j'allais dire. Un silence de plomb s'imposa de plus en plus entre nous, brisé par le crépitement des flammes et le bruit des pages du bouquin que lisait Leven. Au bout d'un certain temps, je me raclai la gorge, et prit la parole pour soulever totalement le mutisme de cette soit disant conversation. “ Tu crois que je t'ai emmener ici pour te dire que je ne voulais plus qu'on nous voit ensemble? Tu le crois vraiment? Et bien, Leven Yeats, tu te trompes sur toute la ligne. La manière que tu as de m'éviter me fait plutôt penser le contraire. J'ai plus l'impression que tu cherches à m'éviter. Et je comprends pas pourquoi. Tu penses que je vais te sauter dessus comme à la bibliothèque? Non, non je te rassures. Je le ferais pas. „ Sans ton consentement. Ce petit supplément manqua de s'ajouter à ma phrase et, si par mégarde il était sortit en plus de mes quelques mots, j'aurais eu l'air de.. d'un.. de je-ne-sais-pas-quoi! Mais j'aurais risqué de le faire fuir encore plus. J'en avais plus qu'assez de ces silences, de cette façon dont on s'évitait tout le temps, de.. De tout ce bordel qu'on avait put foutre entre nous, du fossé qu'on avait creusé de façon totalement conne dans notre amitié. Alors, dans un geste que certains pourront qualifier de puéril, gamin, je lui tendis la main, appuyant mon mouvement d'un regard plus fraternel qu'autre chose. Comme si cette poignée de main pouvait mettre un terme à toutes ces histoires. Je l'espérais. Du plus profond de moi-même, je l'espérais vraiment. J'insistai, sans même parler, jusqu'à ce qu'il la saisisse enfin. En sentant le contact de sa main dans la mienne, j'eus une drôle de sensation. Comme si un choc électrique me parcourait tout le corps. Je regardai alors nos doigts, puis son visage, puis nos doigts, puis de nouveau son visage. J'avalai ma salive et je sentis comme une sorte de mini implosion. Sans que je comprenne pourquoi, je l'attirais dans un mouvement rapide sans pour autant être violent ou quoi que ce soit. Je ne sais pas à quoi je pensais mais, sans réfléchir, je déposai mes lèvres sur les siennes et je l'embrassai, sans lâcher sa main. Et puis, après quelques secondes, je lâchai prise et, sans bouger le bas de mon corps, je lui rendais sa main, et ses lèvres, tête baissée. Je n'étais qu'un putain d'imbécile.
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MessageSujet: Re: out of hand, leven   out of hand, leven EmptyMer 20 Juil - 14:04

Where do you think you're running, man? We're stuck here together, you shit!
“ Je peux savoir ce que j'ai gâché ? Franchement. Je voulais juste parler, c'est toi qui es parti en tournant les talons, sans me laisser placer un mot. „ Je ne savais pas. Il gâchait tout à vouloir en parler. En parler aller semer la discorde, créer de nouveaux problèmes. Il allait m'en vouloir ouvertement, il allait rejeter un tord de plus sur moi. Je savais bien qu'il m'en voudrait de lui avoir sauté dessus aussi... soudainement, devant tout le monde, sans aucune raison logique. Il devait m'en vouloir de l'avoir giflé, moi, le type froid et calme qui ne savait même pas se battre. Et puis, quel meilleur ami je faisais à l'engueuler, à le gifler, à l'embrasser. Et le tout sans véritable excuse. C'est sans doute pour ça que je le fuyais. Je n'avais pas envie qu'il prenne la peine de me reprocher toute cette histoire. Je comprenais bien que c'était de ma faute. Et je préférais éviter une dispute en l'évitant, le laissant en paix. Je m'en voulais tellement. Je n'avais même pas la force de rester en sa compagnie sans que les remords m'accablent. Et tous ces remords, cette envie de reprendre à zéro, cette incapacité à tout régler – comme d'habitude – se transformaient en une étrange colère. Une colère stupide qui me poussait à ne l'écouter que distraitement. Il voulait parler ? Qu'il parle. Je m'obstinais à tourner les pages de mon livre, essayant vainement d'en lire des passages jusqu'à ce que je retrouve la page où je m'étais arrêté. “ Tu crois que je t'ai emmener ici pour te dire que je ne voulais plus qu'on nous voit ensemble ? Tu le crois vraiment ? Et bien, Leven Yeats, tu te trompes sur toute la ligne. La manière que tu as de m'éviter me fait plutôt penser le contraire. J'ai plus l'impression que tu cherches à m'éviter. Et je comprends pas pourquoi. Tu penses que je vais te sauter dessus comme à la bibliothèque ? Non, non je te rassures. Je le ferais pas. „ Je relevais lentement la tête, le fixant légèrement abasourdi. Il m'en voulait ? Il m'en voulait parce que je le fuyais ? On était vraiment con à ce point ? Je réprimais un soulagement trop intense. J'avais envie de le serrer dans mes bras et de redevenir l'ami calme et serein sur qui il pourrait compter jour et nuit pour tout et rien. Je le regardais abasourdi, me demandant comment il pouvait ne pas m'en vouloir, croire que je lui en voulais. Je ne savais pas comment réagir. Est-ce que je pouvais sourire devant son air si sérieux ? Est-ce que je pouvais le prendre dans mes bras sans qu'il pense que j'étais prêt à lui sauter à nouveau dessus ? Est-ce que je pouvais me contenter de mon air stupide et calme pour qu'il comprenne que je ne l'évitais pas le moins du monde – du moins, pas parce que je lui en voulais. J'hésitais. Je me contentais de le fixer, prenant trop de temps pour trouver la réaction adéquate. Finalement, il me sortit de cette trop longue réflexion. Je ne pu m'empêcher de sourire devant cette main qu'il me tendait. On redevenait les gamins du placard, on redevenait assez naïfs pour croire sincèrement qu'une poignée de main allait tout régler entre nous. Je n'hésitais pas à attraper cette main ; tout ce que je voulais, c'était une trêve, un retour à nos habitudes. Je n'avais pas imaginé qu'il puisse m'embrasser de nouveau. J'imaginais qu'il m'en voulait tout de même un peu pour ce qui était arrivé, j'imaginais que la fin de sa phrase servait à me le rappeler – ce qui avait provoqué une sorte de honte, de culpabilité, de pincement au cœur. C'était sûrement la surprise qui l'avait laissé faire, qui m'avait fait lui rendre ce baiser, dans une sorte de pur réflexe. Et le temps s’accéléra de nouveau. Je me reculais. Je restais planté devant lui comme un abruti. J'avais rien à rajouter à... ça. J'avais rien à dire, c'était peut-être pour ça que j'avais préféré fuir. J'attends une réaction, n'importe laquelle, même une gifle si ça le tentait. Mais il ne semblait pas se décider à reprendre la parole. C'est sans doute pour cela que je laissais s’échapper un rire de soulagement. Ou plutôt un rire sincère, un rire inspiré par toute la stupidité de cette grotesque situation. Essayant de retrouver mon calme en imaginant qu'il mourrait mal interpréter ce rire, j'essayais d'entretenir la conversation du mieux que je pouvais. “ Isaac, je crois qu'on s'est... mal compris. Je te fuyais pas. Je pensais que tu m'en voudrais à vie, que c'était le genre de chose que tu ne pardonnerai jamais. Si je t'évitais, c'est que je pensais que tu ne voudrais plus jamais me voir. Des trucs du genre. Je t'en voulais pas. Et j'ai jamais imaginé que tu recommencerais... „ Pour une raison ou une autre, j'étais gêné. Je passais ma langue sur ma canine, terrible habitude qui prenait sa place, évitant de regarder Isaac dans les yeux. Même si ça avait encore dévié en un étrange baiser, nous nous étions serré la main ; c'était rien, c'était stupide et enfantin, mais tout de même, j'osais croire que nous allions tout reprendre à zéro grâce à ça, qu'on se pardonnait, qu'on oubliait. Ou qu'on allait de l'avant. Le plus important était qu'il redevienne l'ami avec qui je partageais presque tout. Pathétique, j'étais tout à fait pathétique. J'évitais de le regarder, je jouais avec ma canine – ce qui est encore plus pathétique, je regardais mes livres qui trônaient désormais sur le sol, leur donnant un léger coup de pieds. Et finalement, je relevais la tête, dans un profond soupire, je lui adressais un sourire radieux “ N'empêche, je suis content de te retrouver. Je commençais vraiment à m'ennuyer. Et t'es vraiment pas un gars facile à fuir. „
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MessageSujet: Re: out of hand, leven   out of hand, leven EmptyJeu 21 Juil - 1:02

(...) Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter., million dollar baby.
Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui avait bien put me prendre de l'embrasser une nouvelle fois. La sensation de sa main dans la mienne, peut-être. La façon qu'il avait de serrer mes doigts, sûrement. Ce genre de choses auxquelles je n'avais pas fait gaffe avant, sans aucuns doutes. L'une de ces choses, ou toutes réunies, m'avait poussé à réitérer ce geste que j'avais eu à la bibliothèque avec, certes, moins de brutalité, mais tout de même. Gêné comme jamais, je baissai la tête, tapotant doucement le sol du pied et m'insultant de tous les noms. Cependant, je réalisai qu'il me l'avait rendu et je recommençai à me faire des idées. On s'était mit dans une belle merde. J'avais sûrement tout foutu en l'air en faisant ça. Et c'est alors qu'il rit. Leven riait. Je levais immédiatement la tête et le regardai avec un mélange d'incompréhension et de moquerie. Après que l'on soit restés de nouveau comme deux idiots sans rien dire, il avait briser le silence en se fendant la poire. C'est vrai que c'était grotesque, comme situation. On remettant au goût du jour ce qui nous avait séparer. Mais cette fois pas de baffes, pas de fuites. Des rires. Tout ce que j'attendais. “ Isaac, je crois qu'on s'est... mal compris. Je te fuyais pas. Je pensais que tu m'en voudrais à vie, que c'était le genre de chose que tu ne pardonnerai jamais. Si je t'évitais, c'est que je pensais que tu ne voudrais plus jamais me voir. Des trucs du genre. Je t'en voulais pas. Et j'ai jamais imaginé que tu recommencerais... „ Je souris, ravi d'entendre cela. Sauf la dernière partie. Comme si ça le gênait. Mais au final, si ça le dérangeait vraiment, il n'aurait pas rendu ce fameux baiser. C'était, dirons-nous, compliqué. Quoi qu'il en soit, je comprenais enfin les raisons de sa fuite, de son éloignement. Et j'étais rassuré. Complètement rassuré. Je soupirais alors de soulagement. Tout en riant, je répondis : “ T'aurais pas put le dire plus tôt? Je crois que ça nous aurait éviter un long, long moment de solitude respective. „ Je marquai une pause pour chercher mes mots avant de reprendre. “ Et puis, tu devrais savoir que je pourrais jamais t'en vouloir à vie pour quelque chose comme.. ça. C'est pas comme si t'avais tué Remy, ou Maddie. „ Je souris. C'était la vérité : je n'allais pas lui en vouloir éternellement pour un baiser au milieu des couloirs de Poudlard. En réalité, ça n'avait jamais été le cas sinon pourquoi aurais-je répondu à ça? Il est vrai que tout s'était passé très vite, mais je n'avais pas totalement agit sans réfléchir. J'avais voulu le retrouver, le voir à la bibliothèque et, inconsciemment, ce baiser, j'avais dû le désirer. Soit. Je remarquai alors que, l'un comme l'autre, on évitait de se regarder. Comme si on craignait un retour de flamme, ou quelque chose comme ça. Du moins, pour ma part, c'était le cas. C'était trop beau pour être vrai, si je puis dire. Une poignée de main allait tout effacer? Peut-être, peut-être pas. Sûrement valait-il mieux ne rien oublier et plutôt continuer sur cette lignée. Ou pas. Encore une fois, c'est Leven qui brisa le silence, la glace, enr reprenant la parole. “ N'empêche, je suis content de te retrouver. Je commençais vraiment à m'ennuyer. Et t'es vraiment pas un gars facile à fuir. „ J'éclatais de rire, sans comprendre pourquoi. Le poids que j'avais en moins sur le dos, peut-être? Peut-être. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas cacher que ses propos me faisaient réellement plaisir. Plus de quinze jours sans se parler, ou alors en s'envoyant des remarques pleins la gueule. C'était comme une nouvelle bouffée d'air frais après un coup de poing dans le ventre. Comme si tout reprenait son cours normal et ça faisait un bien fou. Un sourire mi-prétentieux mi-provocateur (totalement Isaac Rosier, en soit), je fixai Leven avant de dire : “ T'en entrain de me dire que je t'ai manqué, là? Tu avoues enfin à quel point je te suis indispensable, après toutes ces années? „ En réalité, c'était lui qui m'avait manqué, qui m'était réellement indispensable. Parce que c'était le seul qui réussissait à me calmer et à me faire sortir de mes gonds. C'était le seul qui était au courant de tout ce qui se passait dans ma tête. Le seul qui était capable, plus ou moins, de deviner ce que j'avais dans la tête. Je baissai alors de nouveau la tête, fixant une nouvelle fois mes chaussures, et je finis par lâcher. “ Oh bah, sinon, tu sais, ça me fait plaisir aussi de pouvoir te parler sans risquer de me prendre une baffe. Je ris. Et puis, je suis peut-être pas facile à fuir, mais toi c'est dur de te retrouver tout en évitant un maximum les endroits où tu peux te trouver. Tu devrais essayer un jour, un vrai casse-tête. „ Plantant mon regard dans le sien, je lui souris de nouveau, mais un sourire sincère, vrai. Pas un de ceux qui me donnent un genre. Je continuai de l'observer quelques instant avant de détourner mon regard vers ce qui nous entourait. Le couloir était glauque. Sombre, un peu humide, froid, les torches lui donnaient l'air d'un mausolée. Je vis alors la porte du fond, et commença à marcher tout doucement dans sa direction, mains dans les poches. Au bout de quelques pas, je me tournai vers Leven, derrière moi, et demandai : “ Dis moi, ça te dirais pas de voir ce qui se passe si on ouvre la porte? Je sais pas pourquoi, mais ça peut être plutôt marrant. Y a soit disant un danger de mort horrible dans d'atroces souffrances derrière. „ J'avais toujours été sadique, mais pas masochiste. Je devais pourtant avouer que ce qui se trouvait derrière cette porte en bois m'attirait. J'avais envie de savoir. Alors, j'insistai du regard.
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