Un film assez spécial ▬ Alecto

Lana Dawn Dellie Slater-Banes avait passé tout son temps depuis trois jours à surveiller son hibou. Oui d'accord ce n'était pas très glorieux mais elle était un peu vexée que son père, son vrai père hein Ianto le professeur de défense contre les force du mal, ne lui a même pas envoyé un hibou depuis leur dernière confrontation. Alors la demoiselle avait dû s'occuper comme elle le pouvait ! Elle avait donc fait des photos les deux premiers jours mais même si c'était sa passion, elle avait du mal à en faire une de correcte, enfin ça c'était plutôt son avis personnel et souvent elle disait que ces photos étaient nulles alors que les autres disent quelles sont plutôt très belles. Enfin maintenant Lana peignait. Elle était en train de faire le portrait d'une femme habillée en déesse grecque. Et voilà que maintenant, elle n'arrivait pas à peindre correctement. Elle faisait toujours des fautes dans les proportions, dans les couleurs... Elle était toujours en train de regarder à travers la fenêtre et vu qu'elle n'arrivait à rien. Elle se décida alors d'aller dans la monde moldu comme elle en avait le droit. Elle avait une adresse pour se faire prendre en photo. Alors elle se dit que ça pouvait être marrant. Et elle décida d'aller faire ses fameuses photos. Elle écourta cependant la séance de pose car elle ne se sentait pas vraiment à son aise. Elle préférait être derrière l'objectif plutôt que devant. Lana prit son téléphone portable qui n'avait toujours pas sonné depuis son arrivé dans le monde moldu – oui car la jeune fille attendait un appel de son meilleur ami moldu pour qu'ils puissent se voir un peu - et donc se dirigea vers sa voiture flambant neuve, toute petite et surtout qui avait été offert par son père – enfin son faux père – pour fêter l'obtention de son permis de conduire. Au final, elle se demandait si le monde moldu pourrait lui apporter encore quelques choses. Elle réfléchissait à cela quand elle se retrouva devant le cinéma. Elle regardait le programme et elle n'avait pas fait attention qu'elle avait de la peinture dans les cheveux et sur la joue mais elle se douta de quelques choses quand elle vit les doigts des enfants qui la montraient en riant. Cependant cela n'affecta pas Lana qui riait plutôt de cette situation pour cacher son embarrassement et ses joues toute rouge. Elle était donc devant le cinéma et se plaça dans la queue pour prendre un ticket. Elle ne voulait pas voir spécialement de film mais elle voulait passer du temps au lieu de se morfondre en silence comme elle le faisait très souvent. Elle prit donc un ticket et alla dans la salle où le film était projeté. Elle entra dans la salle et ne vit personne. Elle se dit alors qu'elle avait encore fait un très mauvais choix de film. Elle s'assit au plus haut rang et commença par fermer les yeux. Elle allait se reposer un peu quand elle sentit quelqu'un la bousculer parce que cette personne venait de s'assoir juste à côté d'elle. Elle lança alors sans même ouvrir les yeux mais d'un ton assez faible : Il y a plein de places libre ailleurs !

Ce matin était un matin comme tant d’autre… Tous les jours passés loin de Poudlard me semblait mornes et ternes. Ma maison c’était Poudlard, je ne le savais que trop bien. Ysölde me manquait. J’en venais même à regretter Emrys Reinhaart, qui pourtant m’avait souvent exaspérée. Mes parents n’étaient pas là : mon père travaillait à Gringotts, comme d’habitude et ma mère était partie je ne sais où. J’étais seule. Je n’avais pas le cœur à me plonger dans mes bouquins. Je voulais être à Poudlard. Je décidais de prendre une douche, ne trouvant rien de mieux qu’une bonne douche chaude pour me remonter le moral. Vingt minutes plus tard, je sortais de la salle de bain, enveloppée dans une belle serviette de bain qui appartenait à ma très chère mère. Je n’avais franchement pas envie d’ouvrir ma valise ou même de fouiller dans mon armoire pour chercher des vêtements. Je n’en avais pas énormément. Mes quelques tenues étaient pour la plupart des capes de sorciers, les uniformes de Poudlard ou encore des gilets, et des jeans sans classe. J’avais envie d’être belle. « Belle » ? Je ne faisais presque jamais attention à mon apparence, attention, ce n’était pas du laisser aller mais je ne portais jamais de vêtement qui me mette en valeur. Inutile de songer à aller fouiller dans la commode de ma mère, elle faisait deux têtes en plus que moi et nous n’avions pas vraiment la même sorte de…corps. Cependant il me semblait avoir vu une valise contenant quelques vêtements de ma grand-mère paternelle quelque part dans le grenier. L’idée même d’aller dans cet endroit remplis d’araignées me répugnait mais j’étais tellement lasse que je décidais de monter tout de même. Avec peine j’attirais la lourde malle dans ma chambre, un épais manteau de poussière la recouvrait. Mon père avait hérité de ces affaires au décès de sa mère, étant fils unique. Enfin, il avait bien une sœur mais nous n’en parlions jamais, je ne l’avais d’ailleurs jamais vue. J’ouvrais donc cette valise, non sans éternuer tellement la poussière était présente. Des myriades de couleurs vives s’offrirent alors à mes yeux. Des tissus, du tulle, du velours. Je plongeais la main au hasard dans ce tas de vêtements et en ressortais un magnifique haut bleu marine. « Tu avais très bon gout grand-mère » murmurais-je à mi-voix. Finalement, j’optais pour un top noir qui faisait très moderne, même s’il avait plus de cinquante ans. On m’avait dit que ma grand-mère avait toujours eu des gouts très en avance pour son époque. Par-dessous ce top, j’enfilais un jeans moulant que ma tante Rowena m’avait un jour offert, je ne l’avais jamais mis puisque je ne sortais jamais vraiment de chez moi. Le résultat n’était pas trop mal. Pour bien faire j’attachais mes cheveux en un chignon pas du tout sophistiqué. Quelques mèches rebelles se dégagèrent tout de suite de ma coiffure. Je faisais...Plus femme que d’habitude et j’en étais assez fière. Pour finir j’enfilais mes converses noires. Il fallait bien que je reste « moi » un tout petit peu ! Une soudaine envie me pris, je pris les clés de la maison et partis, refermant la porte derrière moi

(…)

Je pénétrais dans la salle sombre, elle n’était pas pleine, loin de là. Je m’étais payé un paquet de pop-corn à l’entrée. Je connaissais bien ce cinéma moldu pour y avoir été maintes et maintes fois avec Kataleena, ma cousine, du temps où nous étions très proches. Il y a plein de places libres ailleurs! Perdue dans mes pensées, je n’avais même pas remarqué que je m’apprêtais à m’assoir tout près de quelqu’un. C’est pas marqué propriété privée. Et la politesse c’est gratuit, ça coute rien. Lâchais-je, furieuse. Je n’aimais pas du tout qu’on me parle ainsi. Cependant le timbre de la voix de cette personne ne me semblait pas inconnu. Et sa silhouette non plus. Slater-Banes ? Lâchais-je, surprise. Lana c’est toi ? Il semblait que c’était elle, mais un doute subsistait pourtant…

C’est pas marqué propriété privée. Et la politesse c’est gratuit, ça coute rien. Allez j'avais encore fait une gourde. Je soupirais et je m'enfonçais profondément dans mon canapé. Je n'avais pas voulu être désagréable mais je n’étais pas vraiment d'humeur en ce moment. J'avais des soucis, énormément de soucis. Tout d'abord ma mère qui était une vraie garce. Ensuite mon faux père qui voulait absolument me parler et pour finir mon vrai père qui ne voulait pas de moi. Heureusement que j'avais Reed. Sans lui je ne sais pas où je serais en ce moment. Je fermais les yeux. Je m'en voulais d'avoir été aussi désagréable mais la surprise allait prendre le dessus. Slater-Banes ? Quoi ? Elle me connaissait ? C'était qui ? Je n'avais pas reconnu la voix. Pourtant en général je reconnaissais assez facilement les voix et puis je devais la connaître surtout que nous étions dans le monde moldu et comme je n'étais plus dans une école moldue il était donc difficile de me connaître en dehors de Poudlard. Je me redressais sur mon fauteuil et je regardais la personne dans les yeux du moins j'essayais. Nous étions dans le noir et donc j'avais un peu de mal à mettre un visage sur cette voix. Lana c'est toi ? Euh je ne savais pas trop quoi répondre. Oui c'était bien moi mais je me demandais toujours qui ça pouvait bien être. Euh oui c'est bien moi. Et puis d'un coup ce fut comme une illumination. Cette voix, cette façon de parler effrontément. Ça ne pouvait être que mon amie Alecto !!! Je la regardais et puis un sourire s'afficha sur mes lèvres. Alecto qu'est-ce que tu fais ici ? Ma question était tout bonnement stupide. Si elle était dans un cinéma c'était pour regarder un film. Et pourtant je l'avais poser parce que j'étais tellement surprise de la voir ici que je ne savais plus quoi dire. Je lui abaissais un des sièges à côté de moi pour qu'elle s'assoit. C'est vrai que je lui avais dit d'aller s’asseoir plus loin mais c'était avant que je ne sache que c'était elle. Elle était dans la même maison que moi c'est-à-dire Poufsouffle. Elle était une personne un peu étrange aussi. J'avais du mal parfois à lui parler. Elle était gentille et loyale mais voilà je la trouvais parfois trop désinvolte. En fait, je pense que je l'admirais un peu. Elle était sûre d'elle comparée à moi. Elle n'avait peur de rien comparé à moi qui ne connaissait presque que la peur. Il était vrai que les événements récents m'avaient rendue fragile mais que voulez-vous ? On ne peut pas se changer et malheureusement je prend toujours tout trop à coeur et c'est certainement pour cela que mes amis me parlent beaucoup. Ils ont confiance en moi même quand je fais des gourde parce que je suis vraiment trop cruche comme là par exemple. J'avais dit à une amie d'aller « se faire voir » alors qu'elle était une de mes très bonnes amies. Ma question était stupide. Il est évident que tu viens voir un film. Je me mis à sourire et en même temps à rougir. Heureusement que nous étions dans le noir.