Ses pupilles de la même teinte noisette que les miennes me fixaient, pourtant jamais ne m’étais-je sentie aussi … invisible. Son regard semblait indifférent, froid, il n’était pas celui d’un père devant sa fille mais de deux inconnues se fixant sur le quai de la gare. Cela faisait huit ans qu’il me déposait tout les débuts du mois de septembre a cette gare. Et cela faisait huit ans qu’a chaque fois que je pénétrais a l’intérieur de ce grand engin en ferraille, une forme de soulagement apparaissait sur son visage, comme si un poids s’ôtait de son corps. Oui, au fond, s’était la triste vérité, dans la famille Claythrown, j’étais un poids, une erreur. J’étais la fille de qui on ne parlait pas, qui n’apparaissait pas sur les photos de famille. J’étais l’autre fille, la cadette, celle qui avait pris une différente direction que son ainée Rozye, diplômée de l’université de Oxford, mais est-ce que j’avais choisie de recevoir cette lettre exigeant ma présence a Poudlard ? Non, mais s’était comme ca, j’étais la petite sorcière au sein d’une famille de sang mêlé qu’on pourrait plutôt considérer comme des ne-moldues conservateurs suivant aveuglement le ministère de la magie, sans en avoir vraiment grand-chose à faire de ce qui advenait du monde magique. Apres quelques minutes de silence, mon père leva légèrement le menton par dédain, et d’une voix monotone m’annonça : - Je suppose que ceci était le dernier été que tu passais chez nous, tu es désormais majeur, tu n’as plus de compte à nous rendre. Je sentie quelque chose se briser en moi, a Poudlard, aux yeux des autres, je passais pour cette fille forte, une sorte de rebelle qui ne se laissait pas faire, répondant toujours ce qui fallait du tac au tac, mais au fond je n’étais qu’une petite fille qui avait besoin de l’affection de son père, de sa mère, d’une famille. J’avais envie de fondre en larme, je sentais mes jambes faiblirent comme si d’une seconde a l’autre, j’allais m’écrouler, je ne savais même pas quoi lui répondre. Que malgré tout je l’aimais ? Qu’il n’avait pas le droit de me dire ca ou même de le penser ? Mais pour une fois je n’eus pas le courage de le faire. Pour une gryffondor, j’étais bien pitoyable. Sans dire un mot, je suis montée dans le wagon le plus proche, à peine avais-je fais deux pas que tout les yeux de mes tendres et chères camarades étaient braqués sur moi. Oui Miryà la garce de gryffondor était bien sur le point de fondre en larme, s’était à peine croyable. Mais pour la première fois de ma vie, je n’avais pas la force de paraitre dure, de jouer a la Mimi au cœur de pierre dépourvue de tout sentiment. Soudain on m’arracha la main, en une seconde, je me retrouvai entre deux wagons, j’essuyais mes larmes, pour enfin voir mon sauveur. C’était lui. Le seul, celui qui ne me laissait jamais tomber, celui qui avait et qui serait toujours la pour moi. Pour le meilleur comme pour le pire. Boyde Herondales.