Once you eliminate the impossible, whatever remains, however improbable, must be true.

Once you eliminate the impossible,
whatever remains, however improbable,
must be true.

Au beau milieu de la bibliothèque, une table était recouverte d’un gigantesque mur de livres. On avait jamais vu pareille muraille. Quelques élèves qui passaient par moment à la recherche d’un rayon y adressaient un regard étonné, ce demandant par quel sortilège le tout tenait debout. Les fondations étaient formées d’anciens grimoires poussiéreux aux reliures décousues, les créneaux de quelques contes pour enfants et les pavillons de numéros de la Gazette du Sorcier datant de quelques mois. Cet édifice n’avait pas été élaboré par un Elfe de Maison Facétieux mais par l’Infirmière de Poudlard en pleine recherche. L’on pouvait d’ailleurs entendre par moment les grattements de sa plume derrière le mur d’ouvrages, ou apercevoir sa main tâchée d’encre prendre un grimoire en faisant vaciller tout l’édifice…

Depuis la Fête des Fondateurs, et plus encore depuis Halloween, Béatrix cherchait à comprendre ce qu’il se passait à Poudlard. La Magie avait à deux reprises disparue. Certes elle était revenue et il n’y avait pas à s’inquiéter d’avantage, mais c’était un phénomène inexpliqué et en cela seul, Béatrix était obligée de mener des recherches dessus. Elle n’avait pas eut beaucoup de temps libre, entre les tortures qu’Ombrage infligeait à ses élèves en retenues et la grossesse de Sofia. Elle s’était penchée sur les statues, les êtres changés en statues, dans les contes et légendes, les pouvoirs prétendues aux statues religieuses… On avait même apercu Béatrix grimper les façades à hauteur de premier étage pour observer de plus près les statues de dragons qui étaient apparues après la Fête des Fondateurs. Cela n’avait été en rien fructueux, et Béatrix s’en était voulue de s’être ainsi ridiculisée pour rien… Béatrix avait ensuite porter ses recherches sur diverses formes d’absence de Magie, notamment les Cracmols, mais elle s’était désespérée de voir le peu de mention qu’il en était fait dans les ouvrages sorciers. Quant aux dragons eux-mêmes, au contraire Béatrix n’en pouvait plus d’en entendre parler. Il y en avait partout, dans les livres d’histoire, de médicomagie, d’art, de contes pour enfants, de toutes les couleurs, de toutes les tailles, aux pouvoirs divers et variés… Béatrix en avait tellement lu qu’elle se serait senti pousser des écailles… Béatrix avait senti qu’elle avait besoin d’aide. Elle ne pouvait résoudre cette énigme toute seule.

La veille au soir… ou plutôt aujourd’hui très tôt le matin, après ses recherches, Béatrix avait demandé de l’aide à ses collègues et amis, Aldric et Timothy. En tant que professeur de Sortilèges et d’Histoire de la Magie, is étaient respectivement les mieux placés pour tenter de comprendre ce qu’il se passait et si quelque chose de semblable c’était déjà produit… Derrière sa muraille de grimoires, Béatrix tira de son tablier une montre à gousset dont le cadran ne montrait pas de chiffres ni d’aiguilles, mais des cercles complexes et des planètes. S’ils acceptaient de venir lui prêter main forte, ils ne devraient plus tarder…

Citation :

Hello Sweetie!

J’espère que ta première semaine de cours c’est bien déroulée et que toi, Sofia et Lukas vous êtes bien installés dans vos appartements. Encore merci de m’avoir invitée à votre cottage. Ces vacances passées avec vous trois ont été magnifiques. Comme tu me l’as souvent fait remarqué chez vous, j’ai fais beaucoup de recherches ces dernières semaines. Elles portaient principalement sur les derniers événements qui ce sont passés à Poudlard, la disparition de la Magie et l’apparition des statues de dragons sur les façades du château. Je pensais que de retour à Poudlard, la bibliothèque m’apporterait des réponses à mes dernières questions. Elle m’en a apporté, mais elles ne sont pas suffisante. J’aurais souhaité que tu me rejoigne après tes cours à la bibliothèque si tu le veux bien. Ta connaissance de l’Histoire de la Magie me serait d’une grande aide vis-à-vis de la compréhension de cas semblables qui ce seraient déjà produits. Aldric sera sans doute présent.
Je te souhaite une bonne journée et espère te voir ce soir.

Tout mon amour à ta femme et ton fils,

Ta Béa.

Voilà le hibou que j'avais reçu tôt le matin de la part de Beatrice. Plus rien ne m'étonnait venant de ma meilleure amie depuis le temps que je la connaissais. La voir faire des recherches à propos d'un tel sujet en m'étonnait en rien. De plus, l'âme de Serdaigle coulait encore dans ses veines malgré qu'elle ait quitté les bancs de Poudlard et c'était un bourreau de travail, mais aussi une avare de connaissance. Beatrice n'avait rien d'un membre de la brigade d'inspection magique, elle n'avait pas suivit le cursus sécurité magique, mais je ne trouvais rien d'étonnant au faite qu'elle fasse sa propre enquête sur les évènements qui s'étaient déroulés à Poudlard. A vrai dire, nous l'avions tous plus ou moins fait. Julian en tant qu'avocat avait été chargé d'une part de l'enquête, même si le Ministère avait vite fait l'impasse dessus. Moi aussi, j'avais essayé de chercher ce qui pouvait bien expliquer tout ces évènements étranges. Des élèves étaient morts et étant à présent père, j'arrivais à imaginer ce que pouvait ressentir les parents des élèves disparus. La souffrance qu'ils pouvaient ressentir, ne pouvant mettre de réelle explication sur la mort de leur fille ou de leur fils. Cela devait être une horrible souffrance et c'était aussi révoltant. J'avais aussi passé quelques heures à la bibliothèque pour essayer de comprendre d'où pouvait provenir ses fameux symboles qui étaient apparus sur les murs du château. J'avais essayé de comprendre comment la magie pouvait disparaitre du monde des sorciers et pourquoi tout cela touchait l'enceinte de Poudlard spécialement. Mais même avec toute ma bonne volonté, je n'avais rien trouvé de très convainquant. C'est pour cela que même si j'approuvais la démarche de Beatrice, j'avais l'impression que c'était peine perdue. Mais l'espoir fait vivre, que voulez vous.

Comme prévu et comme promis à ma meilleure amie, je prenais le chemin de la bibliothèque une fois mes cours de la journée terminées. Il devait être vers les dix-heures trente et dehors le ciel commençait déjà à s'assombrir. J'entrais dans la bibliothèque et me dirigeais vers les grandes tables d'études situées au milieu de celle-ci. Sur l'une d'elle, je vis alors s'imposer un mur entièrement formé de livres. Je n'avais pas besoin d'être Sherlock Holmes pour savoir qui se trouvait derrière cette muraille. Je m'approchais tout doucement de l'édifice en me demandant par quel sortilège ou par quel miracle il tenait. De l'autre côté j'entendais le bruit d'une plume gratter la surface d'un parchemin. Beatrice était en pleine recherche. Je jetais un nouveau coup d'oeil à l'édifice et m'emparais d'un livre situé au milieu, formant une fenêtre dans le mur. J'aperçus alors les boucles rousses de ma meilleure amie et le blanc-écru de son tablier. « Tu nous fait une reconstruction de la Tour de Babel ? Tu sais que cela a mal fini la dernière fois que les moldus ont essayé » déclarais-je à Beatrice avec un sourire au coin des lèvres. Cette dernière releva subitement les yeux de ses recherches. Je semblais l'avoir tiré d'une profonde réflexion. Je souriais et regardais l'ouvrage que j'avais entre les mains. Une grimace s'afficha sur mon visage. « J'ai déjà cherché dans celui-là, tu n'y trouveras rien d'intéressant » dis-je à Beatrice en faisant le tour de la table et en lui montrant l'exemplaire de Légendes & Dragons d'Europe par Phineas Blodwyn. Je déposais le livre sur la table et portais un regard sur ceux qui la recouvraient. Il y en avait des dizaines, de tous les genres et de tous les formats. Entre les pages, des morceaux de parchemins annotés dépassaient. Beatrice devait être là depuis des heures. « Alors, je t'écoute ? » lui dis-je d'un ton déterminé. Elle avait demandé mon aide, alors j'allais lui donner. A deux ou trois cerveaux, il serait certainement plus facile de faire la lumière sur certaine chose.