Fallait-il qu’elle souffre la veille de Noel ? Dans cette clinique à moitié déserte ce perdait encore des hurlements... C’était une femme qui serrait les poings, qui à la sueur de son front donnait vie à son unique enfant. Mais où était donc le père ? Coincé à une vingtaine de kilomètre de là, la neige bloquant le passage, sa femme avait dut souffrir seule. Mais l’enfant était né, il allait bien... Cet enfant, c’est moi. J’allais bien, mais on sait que ça ne dure jamais...

Je me levais ce matin là, mon regard vert parcourait alors la pièce, je me dirigeais vers la fenêtre de ma chambre enroulé dans ma couverture, je fus parcourue par un frisson, sensation désagréable, je déposais mes doigts délicats sur la vitre pour effacer la buée qui m’empêchait de voir l’extérieur, que voyais-je à cet instant ? Un pays bien triste, la brume, je songeais que ses nuages bas s’envoleront dans la matinée... L'Angleterre, je devais avouer que le pays de mon enfance me manquait... J’avais tellement vécu là-bas, je n’étais pas vraiment adapté à ce milieu anglophone... Mes amis avaient pensé que j’étais à moitié folle quand j’eus décidé de partir, ils pouvaient bien penser ce qu’ils veulent, j’étais un esprit libre... J’étais folle et alors ? Il le fallait sinon je ne serais rien, qui ose prétendre ne jamais avoir fait quoi que ce soit qui ressemble à de la folie ? Ma couverture m’abandonna pour tomber au sol, me relevant dans une chemisette de nuit, je songer à m’acheter prochainement un pyjama ou je ne passerai pas l’hiver... Ah la France... J’étais quelque peu nostalgique à vrai dire, j’avais des difficultés apparentes à m’intégrer, du mal à comprendre tout ce qu’on me disait, moi qui avait toujours pensé avoir un bon anglais, je me sentais plus vraiment à la hauteur mais je savais que ça irait en s’améliorant. Je me dirigeais vers la petite salle de bain commune, je me glissais sous l’eau chaude, seigneur dieu que j’y étais bien... Je resongeais à tellement de chose, je ne voyais plus le temps s’écouler, probablement dit-on que les femmes passent leurs vie sous la douche, probablement parce qu’elles ont plus de choses à penser que ces messieurs...

Flash Back :

-Alice ! Alice !
-J’arrive maman !!
-Alice !

Je descendais les marches trois par trois, mes cheveux blonds rebondissait sur mes épaules, j’avais alors 12 ans, quand j’apercevais ma mère en bas des escaliers m’attendant les mains posées sur les épaules d’un jeune homme de 17 ans qui me fixait de ses grands yeux, je m’arrêtais subitement à la quatrième marche, ne quittant pas ses yeux qui me fixaient avec un léger sourire... Je m’asseyais sur la cinquième marche, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait à cet instant... Il m’observait avec douceur, il monta quelques marches et me prit la main entre ses doigts tièdes :

-Bonjour Alice...

Il déposa un baisé sur le dos de ma main et je sentais mes joues devenir rose sans que je ne pus contrôler quoi que ce soit... Soudain ma mère d’une voix calme ajouté à cette situation embarrassante des informations déroutantes...

- Je te présente ton fiancé Alice, quand tu seras en âge, c’est lui que tu épouseras.

End Flash Back.

Je détestais repenser à ma famille... J’avais fuis à 17 ans, je renoncer à devoir me plier à la volonté de ces gens là, pourtant ce jeune homme avait été attirant, parfait, gentil, attentionné... Mais je ne pouvais pas, car l’on m’ôtait la liberté, et je ne pouvais pas aimer un homme qui me retirer ma liberté. J’avais fuis, je ne les avais jamais revu, Charlotte... C’était mon deuxième prénom mais désormais je voulais que tout le monde m’appelle ainsi, bien sur les professeurs m’appelaient toujours Alice et je détestais cela, ce prénom me rappelais bien trop ceux qui m’ont mis au monde, Alice celle qu’ils auraient voulu contrôler mais j’étais Charlotte, la fille libre qu’on avait voulu faire taire... Je n’avais jamais revue mon prétendant jusqu’à ce jour, est-ce qu’il avait été triste de on départ ? Est-ce que parfois il repensait à moi ? Pourquoi est-ce que je repensais à lui ? Je n’avais jamais su l’aimer, il y avait toujours eu ce malaise entre nous... Je l’ignorais, à vrai dire je préférais ne pas le savoir du tout... Je ne savais pas si j’avais détruit sa vie, je ne voulais rien savoir de lui, il avait cependant essayé de me recontacté, mais je n’avais pas accepté, je n’avais jamais cédé à ses lettres qui avaient finie par ne plus jamais être envoyée, peut-être avait-il abandonné, trouvé l’âme sœur ou peut-être n’était-il plus de ce monde, je ne voulais pas m’en soucier. Les hommes, un réel vide en ma vie, je n’avais jamais su vraiment attaché, je refuse de mettre cela sur le compte de cette douloureuse expérience, mais je savais que cela avait probablement influencé ma vie mais je ne croyais pas au fatalisme... J’avais eu raison, car j’avais rencontré quelqu’un cet été, quelqu’un qui m’a touché, qui m’avait tant fuis, et je m’étais accroché à lui, probablement m’avait-il pris pour une folle, je m’en fichais, il était un part de moi-même... Je suis venue ici, en ce pays, vivant l’aventure au jour le jour, pour lui. Peut-être une erreur de ma part, je ne me laisserais pas abattre... J’avais vécu bien plus de chose qu’on oserait le croire...

Je sortais enfin de la douche, je m’observais dans mon habits d’Eve dans le miroir, j’avais 22 ans, j’étais assez belle, je ne me sentais pas supérieure aux autres filles physiquement, à vrai dire je ne m’en soucié pas, j’assumais et je savais ce que je valais... J’avais le teint pâle, mon visage dégagé une douceur qui cachait une férocité insoupçonnée. Je me vêtissais de mon uniforme, je le trouvais pas terrible mais il fallait s’y plier, je laissais mes cheveux blond boucler sur mes épaules... Je ressemblais à une jeune femme fragile qu’on aurait presque envie de bercer mais j’étais bien plus forte que ce que l’on pouvait supposer de moi ; mais souvent je me servais de cette image pour qu’on ne se méfie pas de moi, qu’on soit pris de sympathie pour ma personne, pour que l’on me protège même si je n’en ai pas vraiment besoin, et tout cela, parce que j’avais toujours ressentie un vide au fond de moi, j’ai besoin de me sentir aimé, protégé et d’avoir quelqu’un prés de moi car la solitude me pèse depuis toujours... Pourquoi mes nuits sont pollué de cauchemars ? Pourquoi ne puis-je pas vivre comme les autres ? Parce que je suis Charlotte, je suis un peu folle mais qui ne l’ai pas ? Je ne veux pas que l’on me juge, je ne veux pas d’un future, je veux d’un présent, est-ce donc trop demandé ?