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Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -

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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyLun 30 Jan - 20:37

Un moment, un court qui moment qui pourtant avait pris des airs de ralentis. Un instant où on oubliait les temps et le reste de la vie. Une seconde qui semblait s'étendre sur plusieurs minutes. Quelque chose de magique et difficilement descriptible. Un moment qu'on ne pouvait vivre seul. Un moment de complicité qui faisait de flammèches, des étincelles et qui risquait même de foutre le feux. Ma main contre sa peau, son regard profond sondant mon âme qui restait souriante. L'envie de saisir ses lèvres me tiraillait les entrailles. Pourtant la peur me glaçait le sang. Je ne pouvais pas tout bonnement me faire rejeter un deuxième fois. Je lui avais un jour accordé ma confiance et mon espoir. J'avais amèrement regretté cette décision. Retomber dans le même piège était trop pour moi. J'étais devenue encore plus méfiante qu'avant. Je ne faisais confiance à personne. Je voyais l'humain comme un être égoïste et capable de pires trahisons. Il nous faudrait du temps pour s'apprivoiser de nouveau. Même si d'un geste désespéré nous nous étions donnés l'un à l'autre, nous avions conservé nos fiertés et nos orgeuils. Nos cœurs étaient intacts, enfin, presque. Le miens avait subit un choc que je lui avais promis de ne plus revivre. Le pauvre s'afollait pourtant face à son seul bourreau, il battait la chamade dans ma poitrine en sentant les feux d'artifices qui éclataient autours de nous. « Merci mademoiselle mais je vous rends le compliment. » Avait-il répondu avec un sourire juste avant d'enlever sa peau de sous la mienne. Ma main retomba mollement sur le sol alors que mon regard ne quittait plus le sien. Sincèrement captivé par ces yeux noirs et si profonds qu'elle pouvait s'y perdre. Un bref silence n'ayant rien de malaisant, mais plutôt tout de calme s'était installé avant qu'il ne reprenne la parole. « La Merveille que j'ai avec moi ce soir va me manquer, demain... Un peu. » Ce compliment caché me fit sourire, me toucha même. Surtout l'ajout du ''un peu'' en fin de phrase pour atténuer le tout. Un rictus taquin accompagnant ce commentaire. Il avait raison, nous étions bien dans ce calme et cette complicité. Pourtant, j'avais peur de tomber. Succomber trop fort, trop rapidement et surtout de façon définitive. J'avais peur de m'attacher à ce jeune homme, à ce que j'étais en sa présence et à ce que nous devenions ensemble. J'avais sincèrement peur de m'attacher aux gens, trouvant la haine plus facile et moins décevante. J'avais la frousse qu'un jours Ceadda me blesse alors qu'en lui j'aurais mis tant d'espoirs. N'y avait-il quelque chose de pire que de savoirs tant d'efforts et d'énergies vaines ? « Mais je te promets que j'accueillerais l'autre Merveille avec beaucoup de virulence. Comme j'ai toujours su si bien le faire. » La complicité que nous partagions déjà était surprenante, lui haussant les épaules et moi souriant sans pouvoir retirer mes yeux de sur lui. Je n'étais pas certaine moi-même de ce qui se passerait demain. Cela me semblais si lointain que je n'étais pas certaine de vouloir y penser. Dans le présent j'étais bien et c'était ce qui comptait. Je ne m'imaginais pourtant plus avoir des engueulades gratuites comme j'en avais eus avec lui. Nous étions passés à un niveau différent. Nous confier l'un à l'autre avait créer un lien plutôt fort entre nous. Rattachés par une confiance et une complicité que nous n'avions pas soupçonné. Je haussais également les épaules avant de lui répondre avec un vérité que me surprise moi-même.

« Si tu ne la blesse pas, elle n'aura pas de raisons de remettre son masque. »

J'aurais aimé que cela ne se produise jamais. Qu'il me fasse la promesse de ne jamais me blesser. Il était si facile de décevoir quelqu'un et c'était pourtant très hardi de s'en remettre. Les cicatrices restaient à jamais. Je ne savais même pas si j'avais envie de lui donner une chance, pourtant mon cœur s'afollait encore. J'avais bien peur qu'il était trop tard pour reculer. Même s'il me l'aurait promis, briser une promesse était si facile, surtout lorsqu'on avait l'habitude de ne pas être loyal. Pourtant, la maison dans laquelle était Ceadda n'était pas celle où l'on retrouvait le plus de traitres. Je détournais finalement mon regard de sur sa personne pour jeter un oeil au travers de la fenêtre. La tempêta battait son plein et la noirceur se faisait dominante. Nous allions devoir passer la nuit ici, c'était la chose la plus certain. L'un aurait le lit et l'autre le canapé. Je lui laissais le lit, même si sa galanterie insisterait probablement pour me faire dormir dedans. Mes lèvres hésitantes, s'entrouvrirent pour dire une vérité qu'un organe orgueilleux empêchait de sortir alors que mes yeux venaient de nouveau le couver.

« Je suis contente d'être cloitrée ici avec toi. Je n'avais pas envie de retourner au château, j'avais envie de rester avec toi. »

Mes iris l'avaient alors quittés en réalisant la consonance de cette phrase qui sous-entendait beaucoup plus que ce que j'avais prévu dire. Trop tard, les mots avaient claqués dans l'air. Me justifier après ce silence serait pire et paraîtrait être une justification causée par la gêne.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyLun 30 Jan - 23:29

« Si tu ne la blesse pas, elle n'aura pas de raisons de remettre son masque. » Mes yeux fauves se posèrent sur la belle intrigante, interloqués. Perplexes face à cet aveu inattendu qui m'arracha un soubresaut bien agréable courant sur ma peau fraîche, car ses mots étaient la promesse d'un nouveau départ. Peut-être ne serions-nous jamais un couple éperdument amoureux, peut-être au contraire deviendrons-nous des amants passionnants et passionnés, qu'importe tant que nous pouvions baisser les armes. Enfin, nous pourrions souffler, cesser ces feux qui nous ébranlaient le corps et l'esprit, enfin je pouvais brandir l'antidote tant espéré face à son venin acrimonieux... J'eus finalement le réflexe galant et sincère d'esquisser un bref sourire, sombre à sa façon mais crument honnête, avant d'acquiescer non sans laisser un éclat mutin balayer mes rétines fauves. « Marché conclu. » Un timbre suave, un murmure sensuel, une assurance déterminée... Et pourtant je ne m'ignorais pas comme étant un jeune homme indélicat à mes heures : sans être un goujat ou un immonde personnage, ma franchise persiffleuse se faisait plus blessante que jamais sans même que cela ne soit volontaire. Cela aurait au moins le mérite de me faire réfléchir quelque peu avant que je ne laisse échapper mes mots acerbes de mes lèvres. Et je laissais enfin cette douceur animale envelopper mes rétines avec conviction ; un mélange de concupiscence, de lascivité, d'obscénité attendrie même. Bestial et tendre, mon regard n'avait su cacher la satisfaction que j'éprouvais face à cette relation naissante. Certes le chemin serait sinueux avant la parfaite entente, et il n'était peut-être pas probable que nous devenions de grands amis du jour au lendemain : je doutais après tout que ses camarades Serpentard ne voient son amitié avec un né-moldu d'un bon oeil, tout comme mes comparses n'accueilleraient pas chaleureusement cette relation entretenue avec une petite peste.

Diable que nous avions parcouru du chemin, cette nuit là. Sans user des javelots fielleux de mots haineux, sans même nous plonger dans la luxure laissant dans son sillage griffures et morsures virulentes – quand bien même la seule et unique fois où nos corps s'étaient exprimés par la sueur sensuelle de leurs organes, ils m'avaient laissé un goût délicieusement amer et amèrement délicieux dans la bouche – sans avoir à user d'aucune manipulation, nous avions pu avancer et nous ouvrir quelque peu. J'ignorais la suite de nos aventures ; peut-être partirions-nous chacun de notre côté. Elle, auprès de ses multiples amants. Moi dans les bras attirants de ma seule liberté. Quoiqu'il en soit, nous pouvions enfin nous vanter de nous toiser sans éprouver de haine, ni de dégoût. Peut-être arriverions-nous à un commun accord pour nos fiançailles arrangées : arriver à des compromis, n'importe lesquels, tant que cela soulagerait nos vies. En toute probabilité, si j'avais abandonné l'idée de faire du tort à Merveille en la vendant injustement à nos géniteurs, pointant du doigt son infidélité, je n'abandonnais pas vraiment celle de mettre un terme à nos fiançailles : la demoiselle avait bien le droit de choisir son époux, tout comme de mon côté je n'avais jamais éprouvé le besoin de me marier un jour. Seulement, je m'y prendrais sans jamais blesser la demoiselle ni même la mettre dans une situation délicate : là était toute la nuance, à présent. La voix cristalline de la jeune fille vint frapper à la porte de mon esprit songeur, m'extirpant soudain de mes pensées. « Je suis contente d'être cloitrée ici avec toi. Je n'avais pas envie de retourner au château, j'avais envie de rester avec toi. » Décidément, cette nouvelle Merveille me surprenait de minute en minute, s'ouvrant avec une facilité déconcertante. Je la soupçonnais même de me livrer cet aveu comme un besoin vital ; plus elle se confessait, et plus elle semblait respirer. Se libérer de cette asphyxie, se défaire de ces chaînes imposées égoïstement par sa famille tyrannique. De nouveau interloqué par ses paroles emplies d'une gêne attendrie, je dus me faire monstre de conviction pour daigner reprendre mes esprits. Taciturne, je glissais ma main dans la poche de ma veste posée sur les épaules frêles de la jolie brune, en sortis une barre chocolatée – la traditionnelle friandise que m'offrait ma Rose chaque semaine, et qu'elle glissait minutieusement dans mes poches pour me forcer à avaler ne serait-ce qu'une bouchée de glucides dans la journée – et la tendis à Merveille avant de plonger mon regard dans le sien. « Pourquoi donc ? » Fronçant les sourcils de perplexité, j'attendais, véritablement intrigué, la réponse à ma question.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyLun 6 Fév - 4:56

« Marché conclu.» Avait-il répondu de son habituelle voix aux sonorités ardentes. Ses yeux de brute aux lueurs roussâtres et rebelles. La présence de ce jeune homme en plus de ma fiançailles avec lui avaient eut un effet perfide sur ma personne. Je cachais sous une abondance de haine ce que j'avais peur de lui avouer tout bonnement de peur d'être mutiler en cours de route. Encore en cet instant, le petit oiseau sortait de sa cage et se sentait foncer tout droit dans un arbre. En liberté pour la première fois, j'ai la frousse. Je ne savais pas trop comment voler. Je ne devais pas battre des ailes trop vite, ni trop nonchalamment. Je ne souhaitais pas finir ma vie sur le sol dans une chute lugubre. Pourtant je n'avais pas non plus envie de retournée dans la cage dorée aux milles miroirs qu'on m'avais soigneusement construite. Je n'étais pas anxieuse face à ce que mes comparses vipères allaient dire de ma relation avec le jeune homme. Bien au contraire. Il n'y avait personne que j'estimais particulièrement dans cette tanière, leurs opinions m'importaient donc peu. Le mieux que cela pouvait faire, c'était que notre complicité vienne aux oreilles de ma sœur. Elle le radoterait et cela irait probablement jusqu'aux oreilles de mes parents. Avec un peu de chance, lorsque Ceadda romprait définitivement nos fiançailles, je jouerais l'amante déchirée et on osera pas me rabibocher avec un autre homme don l'existence ne m'importe peu. Peut-être même que je n'aurais pas à feindre cette tristesse. Présentement, cet idée ne faisait pas de moi une madeleine, pourtant je continuais de trouver cela dommage. Parce que nous avions maintenant quelque chose que je ne partageais qu'avec lui et que je n'avais pas encore le courage de dévoiler au monde entier. Il me fallait du temps, m'habituer à cette situation, faire les choses doucement, étapes par étapes. Déjà, cette nuit m'avait étonnée. J'étais épuisée à force de confidences. J'avais l'impression que mon pauvre cœur avait parcouru un marathon. Je n'avais plus envie que de me blottir dans les bras de ce jeune homme qui était inconnu à mon cœur, mais pas à mon corps. J'avais envie qu'il me serre dans ses bras contre ce feux, que je verse quelques larmes et que je m'endorme contre sa poitrine. Je ne demandais même pas de baisers ni d'étreintes de braise. Je voulais simplement un peu de réconfort, de compassion. Un semblant d'amour que personne n'avait su me donner et qui manquait cruellement à mon bien-être, me rendant aigre. Je n'étais plus cet être exécrable, mais j'avais peur d'avoir la frousse et de me renfermer derrière cette fille-arsenic avec une fausse assurance derrière laquelle me cacher. Un aveux de plus était libéré alors que je lui avouais préférer sa compagnie dans cette cabane miteuse plutôt que la chaleur du château avec toute cette armée que je devais encore affrontée. La maisonnette dans laquelle nous nous séquestrions n'avaient rien de luxueux, propre ou même solide. Malgré la mélodie produite par le feu, les craquements des planches chaumière se faisaient entendre. Cette dernière était bercée par le vent violent et glacé. Le vent hurlait à travers les fenêtres mal isolées comme des esprits esseulés. Pourtant, ce n'était pas ce qui me glaçais le sang et bloquait les mots dans ma gorge. Sa mains c'était glissée dans sa veste sur mes épaules pour en sortir une barre chocolaté qu'il me tendit. Je l'attrapais avec douceur, tout en le fixant. Je n'avais pas vraiment faim du à toutes ses émotions vécues. Pourtant je me sentais faiblir face à l'épuisement et au repas du soir que nous avions sautés. Un morceau de chocolat était mieux que du cannibalisme. Pourtant, sa chair était tentante. Après y avoir goûté une fois, il n'y avais pas si longtemps, le souvenir était encore présent dans ma mémoire. Cela ne faisait que rendre les choses plus déstabilisantes. Il captivait mon regard avec le sien, m'empêchant d'amorcer l'ouverture de la friandise chocolatée. Il me laissait pendue à ses lèvres, timide et muette. « Pourquoi donc ? » J'avais l'impression que ses questions étaient inutiles. J'avais le sentiment qu'il savait déjà tout. Mes yeux étaient beaucoup trop clairs pour cacher quoi que ce soit. Ils n'étaient pas une barrière assez solide. Ses yeux de dynamites avaient déjà fait exploser toutes les embuches possibles. Ainsi, j'avais la conviction qu'il pouvait lire en moi comme dans le plus banal des livres. Après un long moment de silence à me perdre dans les tréfonds de ses yeux de bronze, j'hausais doucement les épaules pour ensuite mettre mon regard à l'abris sur mes mains. J'ouvrais doucement l'emballage alors que j'amorçais une explication.

« Je ne me sens pas à ma place à Poudlard. Je ne suis qu'un garce aux yeux de tous, un jouet, une marionnette. Il y a tant de visages que j'ai envie de ne plus jamais revoir... »

Léger soupir alors que je ne prenais pas la peine de nommer des personnes particulière. Ma sœur, Reaver, Thierry et bien d'autres. Le craquement de la barre se fit entendre alors que je détachais un morceau. Je le portais à mes lèvres avant de tendre la sucrerie à son propriétaire. Je ne sais pas si ce fut l'effet du sucre dans mon corps ou le croisement de nos regards, mais mon estomac menaçait de me lâcher. C'était beaucoup trop d'émotions pour une seule soirée. J'espérais encore des caresses qui ne viendraient probablement jamais alors qu'un frisson me secouait à l'inussion de la baraque qui était ébranlée.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyJeu 9 Fév - 21:19

J'avais peut-être tendance à exagérer. Peut-être. Je ne niais pas, en effet, vouloir percer sa carapace tant que je le pouvais encore, mais peut-être y allais-je trop franchement. A assommer la demoiselle de mes questions et de mes préjugés, à soutenir son regard devenu timide par la force dévastatrice de mes prunelles... A soulever des questions dont je connaissais déjà les réponses. Je ne me faisais pas bourreau mettant à mort sa proie par la coupe tranchante de mots amers, j'exploitais simplement ce moment rare et précieux, comme un minier extirpe le maximum de diamants du ventre de son nouveau domaine. Merveille m'apparaissait à présent comme une énigme : de jeune fille exécrable, libertine à la cuisse légère et aux moeurs défectueuses, elle était passée à cette poupée frêle posant son masque de fer dans un geste plein de désarroi. Persuadé malgré tout qu'elle viendrait à le remettre, je la questionnais avec tant de fougue que c'en devenait une forme d'inquisition déplacée. J'avais cependant ces arrière-goûts amers en bouche : les insultes, les regards méprisants, les tromperies, cette nuit sauvage et presque assassine. Cette idée ancrée en mon esprit tortueux et fermé qu'elle reviendrait gaiement ouvrir les cuisses auprès de ses prétendants, faisant de moi un cocu consentant. Quoique, la démarche pouvait tout aussi bien s'inverser... Je ne niais pas avoir trompé celle qui s'avérait être ma fiancée, à la différence près que je ne m'affichais pas en public, ni même ne laissait traîner mon nom dans de boueuses affaires de coucheries qui demeuraient suspendues aux lèvres de nombre d'élèves. Ainsi sondais-je Merveille par la grâce de mes yeux pénétrants, attendant sa réponse comme on attend un souffle salvateur. Peut-être qu'inconsciemment je la mettais à l'épreuve, guettant le moindre dérapage de sa part, celui qui laisserait échapper l'autre Merveille. Diable que sa double personnalité était fascinante. Terriblement excitante et angoissante à la fois. Et enfin elle parla, entrouvrant les lèvres non sans avoir soufflé une terrible accalmie : diable que ces aveux devaient être éprouvants pour elle. « Je ne me sens pas à ma place à Poudlard. Je ne suis qu'un garce aux yeux de tous, un jouet, une marionnette. Il y a tant de visages que j'ai envie de ne plus jamais revoir... » Et d'un geste devenu naturel, la frêle demoiselle me tendit le chocolat non sans une pointe d'hésitation. Mes prunelles fauves s'y posèrent un instant, pensives et lointaines, avant de reprendre leur course le long de son visage. De ses lèvres finement galbées, son nez aquilin, ses pommettes creuses, ses yeux de biche. J'accrochai sauvagement mes rétines aux siennes, les gardant captives de mon regard de loup qui ce soir avait tendu un piège au chasseur. Humectant mes lèvres d'une langue impudente, je plongeai avec elle dans une sorte de silence invitant à la remise en question. Mes prunelles vives dévisageaient la beauté insolente de la nymphette, quand ma raison frappait à la porte de mon esprit : que la belle soit devenu agneau ou non, je me refusais catégoriquement au mariage. Et ce n'était plus une question de l'identité de ma fiancée, mais bien d'éthique et d'indépendance farouche. Je m'y opposais fermement et ne pouvais me résigner à accepter cette fatalité. Passer le pas avec la Serpentarde, aussi sucrées ses lèvres pouvaient-elles être, c'était se compliquer d'avantage l'existence. Car comment redoubler d'efforts par la suite, pour nous libérer des chaînes de l'hyménée ? Enfin, mes lèvres se firent monstre de sagesse et décidèrent de rompre ce silence trop voluptueux. « J'imagine. Mais il va falloir être courageuse. » Dardant quelques secondes de plus les yeux satinés de Merveille, je finis par secouer la tête négativement pour décliner la confiserie, et me levai d'un bond agile. M'époussetant avec vigueur, je finis par tendre la main à la vert et argent, avant de prendre une voix stricte et résignée. « File dormir. La nuit risque d'être courte. » Avec tant d'inconfort au creux de cette maisonnette vétuste et mal isolée, ma supposition avait bien des chances d'être prémonitoire.

Aidant donc galamment Merveille à se lever, je me dirigeais sans mot dire vers le canapé au cuir rapiécé ; j'obligeais ainsi cette dernière à aller conquérir le lit pour la nuit, d'un geste qui se voulait gentleman. M'asseyant sur le fauteuil relativement confortable, je dardais, pensif, l'éclat hypnotique des flammes dansant furieusement dans l'âtre de pierre. La nuit s'annonçait difficile.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyDim 12 Fév - 5:33

« J'imagine. Mais il va falloir être courageuse. » Je le fixais pendant quelques secondes encore alors que mon myocarde menaçait d'exploser si je continuais à le traiter avec si peu de soins. Mon regard allait ensuite trainasser dans le feu après avoir déposé la barre chocolaté sur le sol et avalé le morceaux. Le jeune homme se releva, captivant mon attention et mon regard. Il me tendit sa main tout en disant : « File dormir. La nuit risque d'être courte. » Je n'avais pas envie de dormir, je n'y arriverais certainement pas. Je saisis sa main avec douceur pour me relever avec son aide. Un fois sur mes pieds, quelque chose dans ma poitrine faisait encore des siennes. La proximité de nos corps se connaissant me rendais folle. Heureusement, il s'éloigna vers le fauteuil, ne me laissant autre choix que de prendre le lit. Je regardais le jeune homme concentré sur le feux alors que d'un pas hésitant, je me dirigeais vers le lit chancelant. J'y prenais place en m'asseyant tout simplement. Je n'avais pas envie de dormir. M'éloignant du feu, j'avais froid. Mes bras se couvraient de frissons alors que la fenêtre mal isolée me soufflait dessus. Je savais exactement ce que je voulais, mais je ne savais pas comment lui en faire part. J'avais peur de sa réaction, j'avais peur de tout gâcher, d'être déçue, d'avoir mal, je ne me pardonnerais jamais les espoirs qui m'habitaient en ce moment alors que je fixais le dos de mon fiancé. Je passais doucement une main dans ma chevelure pour la recoiffer avant de ne poser de nouveau mon regard sur le mystérieux sang-moldu. Ma voix s'élevait alors avec douceur et hésitation, question l'attention du brun ténébreux.

« Ceadda ?... »

La nervosité se rependait dans tout mon corps. Je balayais le sol du regard, jouais nerveusement dans mes cheveux et mordillais même ma lèvre inférieure pendant quelques secondes où j'hésitais et où je craignais que le regard de mon fiancé ne ce soit posé sur moi. Je reprenais en trouvant le peu de courage qu'il pouvait me rester.

« J'aimerais que tu... »

Je perdais l'haleine et ma confiance d'un coup. Je n'y arriverais pas, il ne voudrait pas. Je sentais que j'avais un pied dans le vide en haut de l'immeuble de l'allée des embrumes. La différence était que, cette fois-ci, personne ne me sauverais de la chute mortelle. Personne ne recollerait les morceaux de moi écrabouillés sur le sol non plus. En y repensant, s'aurait peut-être été la meilleures solution. Il aurait compris l'ampleur de la chose. Que le jour où il me fiche la plus grande honte de ma vie, je meurs de m'être jetée en bas d'un immeuble, scratchée sur le ciment de la rue. Tant pis, j'avais déjà entrepris ma chute. Je fermais mes yeux et poussais le reste de ma phrase dans un soupir.

« Dorme avec moi. Rien qu'une fois. Je ne te demande même pas de me serrer dans tes bras ou quoi que ce soit. Je veux juste... »

C'était perdu d'avance. J'allais finir toute seule dans mes larmes. Je le sentais. J'avais cette boule dans la gorge qui avait un goût acide et qui ne s'avalait pas. J'étais devant une fatalité. Peu importe quel masque je portais ou même alors que je me révélais à lui, il ne m'aimait pas et ne m'aimerait jamais. Je me sentais idiote d'avoir nourrit et à la fois étouffé des espoirs déjà en vain. Je laissais échapper un soupir de mes lèvres alors que je n'osais plus le mirer de nouveau. J'avais cette crainte de voir du dégout retrousser ses lèvres, de la répugnance dans ses yeux et de l'indifférence dans sa voix chaude. J'aurais eut envie qu'il se laisse tomber à mes côtés sans faire de drame. Que nous dormions face à face. Pas besoin d'embrassade passionnées pour me réconforter. Simplement sa présence et mes yeux se fermant sur son image paisible et s'ouvrant de nouveau en même temps que ses yeux renaissaient dans cette journée que j'espérais plus clémente météorologique ment parlant. Je voulais être bercée par la mélodie de son souffle profond, je voulais sentir le matelas se calant sous son poids. Je voulais simplement qu'il soit là, pour qu'au moins, quelqu'un soit là. Et ce, même si Shadow n'était pas qu'une ombre pour moi.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyDim 12 Fév - 23:41

« Ceadda ? » La voix finement tremblante de Merveille me parvenait derrière moi. Les bruissements d'étoffes rêches et le grincement léger du sommier trahissant que la demoiselle s'était finalement installée sur le lit de fortune non sans traîner des pieds préalablement. Quelle drôle de situation que nous vivions là : fiancés mais faisant couche à part. Je n'avais jamais écarté l'hypothèse selon laquelle, une fois mariés – si toutefois aucun de nos desseins ne parvenaient à faire éclater nos fiançailles ; donc supposons toujours – nous ferions chambre à part et nous autoriserions même à être infidèle l'un à l'autre. Je n'avais jamais accepté le fait que Merveille devienne ma tendre femme dévouée et aimante, pas plus qu'elle ne me renvoyait la pareille dans cette sorte d'idéal un peu malsain. Déjà parce que nous n'avions jamais pu nous parler sans proférer des insultes, ensuite parce que l'idée même de 'fiançailles arrangées' instaurait la conception d'un mariage malheureux et fatalement hors norme, enfin parce que si déjà la petite peste de Serpentarde ne se gênait guère pour batifoler d'amants en amants dans l'enceinte de Poudlard, pourquoi changerait-elle d'attitude une fois la bague au doigt ? Cela m'importunait bien peu, pourtant. Au contraire je voyais là le bon côté de la chose ; au moins si nous devions nous marier, nous pourrions aller voir ailleurs. Pourvu que nous n'ayons pas que des bâtards à charge afin d'éviter les soupçons de nos très chers parents. Mais ce soir, le fait d'imposer d'aussi nettes distances après tant d'aveux échangés avait quelque chose de plus délicat : repousser Merveille de la sorte revenait presque à ignorer sa détresse. Oh certes je ne me voyais pas la prendre dans mes bras pour une étreinte chaleureuse et compatissante, pas après tout ce venin que nous nous étions lancé à la figure tout ce temps et qui peinait à s'évaporer. J'avais néanmoins plus de scrupules à creuser ce fossé que nous avions pourtant longtemps idolâtré. Loin de moi l'idée de la repousser avec goujaterie pourtant ; je voyais mon geste comme normal et gentleman au final : après tout je n'étais pas de ceux qui réclamaient un rapprochement rapide avec les jeunes filles. Je ne doutais pas que Merveille devait connaître moult de jeunes hommes qui auraient sauté sur l'occasion de se retrouver ainsi avec elle, dans une baraque branlante avec un lit comme seul moyen de recueillir de la chaleur humaine, mais je demeurais quant à moi le strict opposé de ce genre d'individus portés sur les joies charnelles faciles. Ce qui m'était difficile n'était donc pas d'imposer une distance, mais de la mettre en place avec respect sans blesser Merveille dans cet instant critique où son monde semblait s'ébranler. Croyez-moi que ne pas froisser une femme n'était pas chose facile, loin de là. Surtout lorsque ladite jeune fille demeurait celle que vous supportiez le moins au monde, ne serait-ce que la veille.

Posant mes yeux distraits sur ma main jouant avec l'accoudoir usé du canapé, je me contentais de répondre un vague « Hmm ? » semi interloqué pour toute réponse. Je m'attendais avant tout à quelque chose de purement poli ou naturel, un 'bonne nuit' échappé de ses lèvres, une demande de couverture entreposée dans cette armoire miteuse, un petit mot de complaisance relevant d'une politesse que je n'avais pas l'habitude d'entendre de la part de Merveille. Et pourtant, son hésitation était assez lourde et explicite pour que je ne comprenne bien vite que les mots peinaient à sortir, et qu'il s'agissait de tout autre chose. « J'aimerais que tu... » Fronçant les sourcils d'un air intrigué, mes rétines concentrées se posèrent sur le sol humide, dans l'attente d'une suite qui peinait à venir. Après de trop longues secondes d'attente, j'allais pour me retourner vers Merveille quand soudain cette dernière eut le courage d'aller jusqu'au bout de sa requête. Et ce qu'elle me demanda me figea littéralement, soulevant en moi surprise maladroite, appréhension et gêne. « Dorme avec moi. Rien qu'une fois. Je ne te demande même pas de me serrer dans tes bras ou quoi que ce soit. Je veux juste... » Le crépitement du feu pour toute réponse, un lourd silence s'abattit sur ses dernières paroles tandis que je plongeais dans un mutisme plus gêné que véritablement froid. Car la dernière fois que nous nous étions retrouvés dans cette situation, cela s'était terminé par des étreintes sauvages et sans lendemain. Plus encore, cette idée tenace se greffant à mon esprit avec panache et dans laquelle j'entrevoyais tous ses amants d'une nuit défilant dans son lit frappa à la porte de mes pensées : je ne voulais pas être de ceux-là... Quand bien même cela était déjà fait, bien malgré moi. Et quoi d'autre... Cet étrange revirement de situation alors même que quelques heures auparavant nous nous crachions du venin à la figure. Devais-je la croire, devais-je penser qu'il y avait véritablement deux Merveille. Comment se soumettre à sa requête pour l'aider à panser ses plaies alors que cette jeune fille si frêle avait longtemps été celle que vous aviez le plus haïe voire méprisée ? Comment tourner la page si facilement. J'eus un bref frisson glacé me parcourant l'échine malgré ce feu chaleureux, et finalement soufflais un bref : « D'accord. » Un peu appréhensif, un peu gêné, un peu maladroit.

Pourquoi donc avais-je accepté ? Parce que je voulais croire malgré tout à une éventuelle trêve. Car si elle était pour le moment bien amorcée, je doutais qu'elle était éternelle – grand méfiant que j'étais. Parce que je ne cachais pas non pus que j'aimais ce visage qu'elle donnait à voir : plus sensible, plus humain, plus touchant. Aussi, l'aider à apaiser ses craintes m'apparaissait comme un pas de plus vers le travail en équipe. A deux, nous pourrions mieux gérer notre destin voire peut-être rompre les fiançailles dans un accord mutuel qui profiterait à nous. De plus, il ne s'agissait que de dormir dans un même lit ; rien de sulfureux ou de déplacé. Ôtant rapidement mes chaussures une fois à hauteur du sommier, je pris place auprès de la jeune fille non sans imposer cette éternelle distance : toujours ce fossé que nous avions creusé au fil du temps, moins conséquent, mais pas inexistant. Il me faudrait du temps pour réapprendre à voir Merveille et entrevoir son autre visage, pour le moment je n'étais pas assez en confiance pour la croire sur parole. C'était légitime, après tout : la Serpentarde n'était pas réputée pour son honnêteté ni son intégrité. « Alors... C'est comme ça que tu attires tes amants dans ton lit ? J'ai toujours pensé que tu agissais plus comme les veuves noires. » Un sourire en coin taquin alors que je m'allongeais sur le dos, la tête tournée vers la demoiselle qui, je l'espérais, ne prendrait pas ma boutade maladroite pour une injure. J'avais juste besoin de briser ce moment qui pour moi m'apparaissait comme gênant. Si la demoiselle avait l'habitude de se lover souvent dans les draps d'autres personnes, ce n'était nullement mon cas.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyJeu 8 Mar - 0:30

Un silence beaucoup trop lourd et long avait suivit ma requête. Je sentais définitivement le rejet et j'en étais déjà retournée. Il n'était pas différent des autres, il se fichait de moi, me détestait, je le répugnais. Trop tôt et pour rien du tout, une brèche c'était fait dans mon coeur et la douleur s'en déversait déjà alors que mon regard se perdait dans le vide interminable. Je sentais mes yeux qui se remplissaient déjà d'eau et la tristesse qui s'accumulait en un noeud dans ma gorge. Je prennais son silence pour un refus. Comment pouvait-il en être autrement ? S'il avait réellement voulu, il n'aurait pas laisser une pause interminable entre la question et la réponse. Ce n'était pas comme si c'était la première fois que nous aurions partagé un lit. Non, définitivement, je faisais maintenant partit de ses filles qui le dégoutaient à un point tel qu'il ne voulait pas dormir à ses côtés même si une ligne de feu les séparaient. J'étais déjà vaincue alors que rien n'était perdu ni gagné. La mine basse, j'avais fermé les yeux pour mieux endurer les lacérations dans ma poitrine. J'avais mal de son silence et je n'attendais plus sa réponse quio était bien claire à mes yeux. « D'accord. » Avait-il répondu maladroitement et avec quelques gouttes de gêne. J'ouvris de nouveau les yeux, incrédule. Il avait dit oui ? Mes prunelles azuriennes se posèrent de nouveau sur lui qui s'approchaient du lit dans lequel j'étais assise. Il était vrai qu'un certain malaise règnait alors qu'il enlèvait ses chaussures en imposant une distance plus que raisonable entre nous. Mon corps ne comprennait pas très bien ce que manigencions. Mes mains avaient souvenir de sa peau douce, mes lèvres avaient souvenir du goût des siennes. Un souvenir qui était loin d'être désagréable. . « Alors... C'est comme ça que tu attires tes amants dans ton lit ? J'ai toujours pensé que tu agissais plus comme les veuves noires. » Je souriait doucement quoiqu'avec un sourire quelque peu carnasier. Je ne prennais pas cette phrase comme une insulte ou une vanne. C'était plutôt une plaisanterie, une ironisation. Le fait que je l'entraîne dans mon lit avec autant de facilité et de douceur était tout à fait paradoxal. La première fois qu'il était passé dans mon lit, rien n'avait été doux. Enfin, sauf le baiser de la fin avant que je ne le chasse de mon lit avec rudesse. Je l'avais littéralement poussé sur mon matelas, l'embrassant sauvagement en lui arrachant sa chemise et retirant ma robe. Il n'y avait pas de places au refus alors que nous échangions de caresses cruelles.Il prit finalement place à côté de moi sur le matelas. J'étais tournée vers lui, couchée sur le côté et je le fixais avec des éclairs de malice dans les yeux. Jouais les aguicheuse pendant un instant avec des regards perçant, l'une de mes mains enchaînait la mascarade qui tournait à la taquinerie. Ma main allant doucement caresser la joue du jeune homme pour descendre ensuite sur son torse alors que je lui lançait la plaisanterie accompagnant le geste.

« La deuxième fois, c'est différent. »

Juste après ma phrase et un sourire aguicheur, ma main retombait sur le matelas et mon visage redevenait doux. Même si ce n'était pas l'envie de me perdre dans ses bras qui me manquaient, je me contrôlait. J'avais cette mauvaise habitude de passer émotions sur les hommes. En colère, j'aimais les hommes qui passaient dans mes draps avec violence. Il faut dire que, malgré ce que Poudlard pouvait bien en penser, il n'y en avait pas non plus de milliers. Les gens aimaient bien exagérer les choses et moi je n'en avais rien à faire, donc je ne perdais pas mon temps à les démentir. Il n'y avait personne qui me tenait assez à coeur pour que je prenne cette peine. Ceadda... C'était différent, c'était une indécision. J'avais cru tenir à lui, maintenant je ne savais plus trop et je ne voulais plus savoir. Tout ce qui comptait c'était l'instant présent. Même si rien ne se produisait, être avec lui, seule, loin de tous le monde, au milieu de la tempête, ça m'allait parfaitement. Je soupirais lentement alors que je le fixais toujours.

« Je n'ai vraiment pas sommeil... » Ajoutais-je avec une moue boudeuse d'enfant-reine qui ne veux pas aller au lit alors qu'elle tombe littéralement de fatigue. J'avais cette envie incontrôlable qu'il me serre dans ses bras. Je lui en avais déjà exigé pas mal en lui demandant de dormir à mes côtés. Pourtant, j'avais se besoin qu'il me serre, qu'il me protège. J'avais cette envie que, pour une nuit, quelqu'un ne se foute pas de moi. Je n'avais jamais dormis dans les bras de personne. Il aurait été le premier, même si j'étais certaine qu'il ne voulait pas de cette première fois. De toutes façons, je me savais trop trouillarde pour le lui demander.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - - Page 2 EmptyDim 11 Mar - 13:42

Ce regard perçant mitraillant mes prunelles animales de milles javelots licencieux, ce front large et blanc qui laissait entrevoir une fausse innocence blasée, ces lèvres d'un rouge ardent qui s'étaient abreuvées à la coupe de bien d'autres bouches vicelardes... Je ne pus que demeurer taciturne face à une Merveille prédatrice ; fut-ce seulement un jeu taquin de sa part, je décelais tout de même derrière son attitude féline une expérience aiguisée. Tiraillé de l'intérieur, j'ignorais encore vers quelle issue me diriger : le désir ou la raison ? Céder à ses charmes voraces c'était encore capituler et laisser tomber tous mes principes qui m'avaient forgé jusque là... Chevalier noir, je n'avais eu de cesse de mettre en exergue la valeur noble des étreintes passionnées : je ne donnais et prenais charnellement qu'aux jeunes filles partageant mes convictions. Celles qui n'offraient pas leur corps meurtri au premier venu, celles qui entrevoyaient dans l'acte gémissant autre chose que de la luxure et un plaisir partagé. Mon corps n'était ni un outil ni même un appât ; il était la preuve de mon engagement sincère. Non pas que je couchais avec les seules demoiselles pour qui j'avais de réels sentiments – et seule ma Rose pouvait à l'heure actuelle y prétendre – mais avec lesquelles j'étais certain de m'établir plus d'une nuit. Merveille quant à elle, ne semblait avoir eu aucun engagement à longue durée : moins louve que tigresse, elle prétendait chasser ses mâles pour mieux les régurgiter au petit matin... Et j'en étais par ailleurs la preuve concrète, malheureusement pour mon égo ébranlé. Me remémorant ces dernières étreintes carnassières qui s'étaient achevées par un unique baiser serein mais aussi et surtout sa capacité fulminante à me dégager de ses draps, j'en avais conservé un goût âcre et amer. Mon ego ainsi froissé face à ces souvenirs retrouvés, je ne pus que sentir un froid mordant s'insuffler en moi : ce désir licencieux s'étant éveillé par la grâce de ses beaux yeux, venait tout juste de décéder. J'en voulais à Merveille de m'avoir traité comme un paria, comme l'un de ses pantins tout juste bons à lui offrir du plaisir malsain ou charnel. Atrocement. Et cette rancoeur illuminant soudain mes orbes ambrées acheva de me convaincre d'une seule chose : il ne se passerait rien ce soir. Plutôt crever que de la laisser briser une nouvelle fois ma fierté, et quand bien même la jolie sadique ne souhaitait pas me chasser à nouveau de ses draps, je me refusais catégoriquement à la toucher de nouveau. Trop de fierté brisée, trop de rancoeur amère, trop de ressentiments encore vivaces. « La deuxième fois, c'est différent. » Porté dans mes souvenirs me rappelant à la honte d'avoir été éconduit par la Serpentarde, je ne pus offrir aucun sourire en retour. Partagé entre mon instinct animal et vengeur qui me sommait de lui rire au nez, et la reconnaissance paradoxale que j'éprouvais envers Merveille de s'être ainsi livrée, je finis par rester taciturne, me contentant de fouiller dans son regard azur. Aucun frisson délicieux ne vint parcourir mon échine lorsque je sentis ses caresses pourtant douces et désirables. Anesthésié par la douleur de l'humiliation, je ne ressentais rien. « Je n'ai vraiment pas sommeil... » « Ecoute... » soufflais-je spontanément et d'une voix suave mais lasse. C'en était trop à mes yeux, moi le jeune homme impulsif et franc, je ne pouvais ressasser mon amertume plus longtemps. « Merveille tu es une fille... » Charmante ? Là n'était pas le mot à utiliser, pas au vu de ses antécédents agressifs non. « ...très attirante, mais.... » Il y a toujours un 'mais' aux moments les plus critiques. Cela accentue le pathos, c'en est presque écoeurant de mièvrerie. « ...tu m'as déjà chassé comme un malpropre de ton lit. Tu m'as traité comme un moins que rien. Plusieurs fois j'ai vu le dégoût dans tes yeux lorsque tu me regardais. Et je ne dis pas que je n'ai rien à me reprocher moi non plus... Mais ça va trop vite pour moi. Cette 'nouvelle' Merveille... » murmurais-je non sans détailler rapidement le corps frêle quoique appétissant de la demoiselle, « ...me prend de court, je ne sais plus quoi en penser. J'apprécie beaucoup que tu te sois confiée, et crois-moi je préfère encore te voir comme tu es réellement. Mais il y a des choses que je n'oublie pas. Laisse-moi du temps. » Laisse du temps à ma fierté ébranlée de s'en remettre, également...

Dardant la demoiselle d'un regard sincère et tempéré, j'attendais une réaction de sa part, n'importe laquelle. Un sourire de dépit, un frisson de dégoût, un souffle blasé... Mais je préférais encore lui faire part de mes batailles intérieures. « Passe une bonne nuit. » fis-je en inclinant brièvement la tête, avant de tourner le dos à ma fiancée prise au dépourvu.

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