YOU LIGHT UP MY WORLD LIKE NOBODY ELSE. feat dahlia

“ i was dead before i met you, i was born the day you loved me „

Le froid et la neige s'étaient abattus sur le petit village de Godric's Hollow, recouvrant la bourgade d'un épais manteau de neige blanche. L'hiver ne semblait pas décider à céder la place au printemps, comme pouvait le montrer les températures glaciales qui envahissaient tout le Royaume-Uni depuis plusieurs semaines déjà. Les cheminées des maisons qui peuplaient le village dégageaient de grosses volutes de fumées qui se mélangeaient au ciel gris chargé de flocons. Il n'y avait pas âme qui vive, même les enfants avaient délaissé les batailles de boules de neiges et la fabrication de bonhommes pour aller se réfugier autour d'un feu crépitant. Théodore avait beau fouiller dans les dédales de ses souvenirs d'enfances, il n'arrivait pas à trouver la représentation de la petite famille parfaite qui souriait serrée les uns contre les autres autour d'un feu de cheminée, de la bièraubeurre chaude plein les babines. Non, lui quand il était petit et que la météo était mauvaise comme aujourd'hui, il se retrouvait le plus souvent seul dans sa chambre au fond de l'un des couloirs du Manoir Wilkes. Sa mère, aussi aimante fut-elle, n'était pas du genre à apporter un chocolat chaud à son fils. Non, il y avait les elfes de maison pour cela. Le jeune homme soupira avant de reprendre son chemin dans Godric's Hollow côté sorcier. Le vent soufflait dans ses cheveux déjà en pagaille, faisant virevolter son écharpe au couleur de sa maison. Dès son arrivée pour les vacances, il avait fuit le Manoir Wilkes comme la peste, jamais il ne lui avait paru aussi lugubre et sans vie quand cette période. Nombreuses étaient les rumeurs qui affirmaient que l'endroit était en ruine, que les cachots du sous-sol étaient rempli de moldus et que c'était ces derniers qui poussaient des cris qu'on pouvait entendre jusqu'au bout du village. Quand on lui rapportait ce genre de sottises, Théodore Wilkes ne niait rien, il affichait son caractéristique sourire en coin avant de s'en aller sans dire un mot. Il aimait entretenir la mauvaise réputation de la famille Wilkes, cela lui apportait plus de "prestige" disait-il, même si tout ce que l'on racontait n'été que mensonge, ou presque. Le Manoir était un endroit confortable, où il faisait bon vivre en comparaison au Manoir Roockwood dans lequel Théo avait passé son enfance quand son père était encore de ce monde. L'imposante bâtisse se trouvait derrière une colline, presque en dehors du village de Godric's Hollow. Une véranda avait été construite pour sa mère lorsqu'elle était venue y vivre avec son fils, après la mort de son mari. En fermant les yeux, il pouvait encore sentir l'odeur des multiples fleurs, ainsi qu'entendre le chant des multiples oiseaux exotiques qu'abritaient la verrière. Ca avait toujours été son endroit préféré quand il était petit mais maintenant il le fuyait comme le reste du château. La véranda n'avait plus son aspect d'antan, tout semblait avoir perdu de sa couleur depuis que Lord Voldemort était monté au pouvoir.

Les temps étaient sombres pour tout le monde, pensa le jeune homme avec amertume, en sentant la Marque des Ténèbres lui picoter l'avant-bras gauche. Le serpentard plongea sa main droite dans la poche intérieure de sa longue cape avant d'en sortir un paquet de cigarette. Il en prit une entre ses longs doigts fins, remettant le paquet où il l'avait trouvé. Il mit quelques minutes à l'allumer à l'aide de sa baguette tant le froid le faisait grelotter, engourdissant chaque parcelle de son corps. Il tira une longue bouffée, le goût acre inondant sa bouche et s'insinuant dans ses poumons. Il rejeta une fumée grisâtre, dont l'odeur venait chatouiller ses narines. Il s'arrêta devant le devanture du pub du village, examinant l'aspect sordide de ce dernier. Les propriétaires devaient être de grand supporteurs de l'équipe de Quidditch d'Irlande vu l'abondance de vert, de trèfles à quatre feuilles et de farfadets qui décoraient l'endroit. Il écrasa le mégot de sa cigarette dans la neige fraiche avant de pénétrer dans la taverne, faisant tinter la clochette accrochée au-dessus de la porte. Le barman et un client accoudé au bar se retournèrent pour voir le nouvel arrivant, avant de retourner à leur discussion. L'endroit était presque désert et Théodore n'eut que l'embarra du choix pour choisir une table où s'assoir. Il prit place à une table au fond du pub, alors qu'une serveuse vint se poster devant lui pour prendre sa commande. Elle avait de long cheveux blonds attachés en une queue de cheval, grande et mince, elle devait avoir l'âge du serpentard. « Un rhum groseille. » fit-il d'une voix morne en se débarrassant des nombreuses couches de vêtements qu'il avait sur lui. La serveuse le regarda de travers avant de partir vers le barman en lui murmurant quelque chose à l'oreille. Surement une moldue, pensa Théo en la regardant revenir avec sa boisson. Le liquide ambré lui brûla la trachée quand il en bu une gorgé, réchauffant quelque peu son organisme. Il allait porté à nouveau son verre à ses lèvres quand un bruit fracassant le stoppa net dans son geste. Une jeune fille emmitouflée dans plusieurs vêtements et recouverte de neige venait d'entrer dans le pub en fracassant la porte d'entrée contre le mur. Il observa quelques minutes la nouvelle arrivante, se demandant où il avait bien pu la voir. Il était sûr de la connaitre.... Elle arborait un sourire timide, en s'excusant auprès du barman qui la fusillait du regard. Le coeur du jeune homme rata quelques battements lorsque la jeune fille retira son bonnet en laine et sa grosse écharpe qui lui couvrait la moitié du visage. Un murmure s'échappa d'entre ses lèvres, ne pouvant détacher son regard : « Dahlia... »

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Dernière édition par Théodore A. Wilkes le Mer 18 Juil - 15:36, édité 2 fois

heart skipped a beat.

« Je sors ! » s'écria Dahlia mais elle n'attendit pas la réponse de sa mère pour franchir le pas de la porte. En temps normal, si elle ne restait pas à Poudlard, Dahlia profitait des vacances scolaires pour retourner au Pays de Galles dans sa maison familiale afin de passer du temps au côté de ses parents. Les journées s'y ressemblaient mais elles paraissaient se dérouler dans une autre dimension, là où le temps était infini et où les inquiétudes concernant l'avenir des sorciers né-moldus disparaissaient instantanément. Elle avait toujours adoré la douce campagne dans laquelle elle avait grandi, avec ses champs de céréales et son vieux port rupestre où son père allait travailler pour gagner sa vie. Dahlia l'avait souvent accompagné quand elle était plus jeune, quand le temps le permettait, elle riait à la moindre bourrasque de vent qui faisait voleter sa chevelure rousse, s'émerveillait quand le filet remontait des poissons encore frétillant de vie... Puis le soir venue, elle rejoignait sa mère dans les serres et la regardait s'occuper des plantes avec soin. Dahlia n'avait jamais eu la main verte et finissait toujours par faire mourir ses plants mais elle avait appris à reconnaître des centaines d'espèces d'un simple coup d'oeil, ce qui lui avait fourni un bon atout en botanique. Enfin, la journée s'achevait souvent autour d'un bon repas plein de joie et de vie, un vinyle de rock moldu grésillant dans le salon. La jeune femme se demandait parfois s'il n'aurait pas été préférable qu'elle n'ait jamais eu de pouvoirs. Ainsi, elle n'aurait jamais blessé ce petit garçon lorsqu'elle avait dix ans, elle n'aurait jamais eu à vivre le fait d'être une "sang-de-bourbe" à Poudlard et subir brimades et autres persécutions mais surtout, elle n'aurait jamais eu à découvrir son père dans un piteux état, attaqué par une bande de sorciers extrémistes. Aujourd'hui, tout avait changé. Elle ne passait plus les vacances chez elle mais à Godric's Hollow, chez une vieille connaissance de sa mère pour pouvoir se rendre à Ste Mangouste le plus rapidement possible, visiter son père qui ne se réveillait toujours pas. Les vacances d'hier étaient loin de se dérouler dans la joie portant sur leurs épaules la peur d'une mauvaise nouvelle, d'un appel qui lui annoncerait que son père n'avait pas survécu.

Ce jour-là était donc un autre jour d'hiver, morose et terne. Dahlia marchait dans les rues de Godric's Hollow sans trop savoir où aller, enveloppée dans une lourde écharpe et un manteau épais qui lui tenaient bien chaud. Elle charriait la neige avec ses bottes en cuir, étonnée de ne voir aucun enfant improviser une bataille de boules ou un concours de bonhommes de neige. De nature intrépide, elle avait toujours bravé le froid pour rejoindre quelques amis et jouer durant des heures mais l'heure ne semblait pas à la fête ici et Dahlia se renfrogna encore plus dans son écharpe, soupirant de lassitude. L'espace d'un instant, elle hésita à retourner chez la bonne dame qui les accueillait mais la perspective de voir sa mère dans un état second, brisée par le chagrin, ne l'enchantait pas du tout. Elle continua donc sa route pour rejoindre la place principale du village.
A plusieurs centaines de mètres d'elle, face au pub irlandais de Godric's Hollow, une grande silhouette sombre se détachait dans ce paysage laiteux. Des volutes de fumée s'échappait autour de la tête de la personne, indiquant qu'elle fumait, puis cette dernière esquissa un geste pour écraser sa cigarette et c'est là que Dahlia eut un choc. Ce visage, cette chevelure d'un blond presque blanc... Elle cligna plusieurs fois des yeux, se persuada que sa vue n'était pas des meilleures mais sa vision était excellente. Théodore Wilkes, ici ? Toujours incapable de se mouvoir de l'autre côté de la place, Dahlia tenta de faire marcher ses neurones gelés, elle se rappela enfin que le manoir Wilkes était situé en périphérie du village et une excitation mêlée à de la crainte s'empara d'elle. Que devait-elle faire ? Que pouvait-elle faire ? Aller à sa rencontre était risqué, d'autant plus qu'il l'avait rejeté à maintes reprises, lui faisant bien comprendre qu'il ne voulait pas la voir mais la détermination de Dahlia avait toujours été sans faille et Godric's Hollow était bien trop moldu pour que d'autres conservateurs ne les surprennent. Puis elle crut une nouvelle fois à un mauvais rêve, une hallucination et sans trop comprendre pourquoi, ses jambes se mirent à cavaler en direction du pub. Elle courait comme si Théodore allait disparaître, comme si le lieu lui-même allait se volatiliser. Elle atteignit la porte et la poussa si fort qu'elle frappa le mur. Les regards, peu nombreux toutefois, se tournèrent vers elle et le feu lui monta au joue. Elle s'excusa timidement auprès du barman puis balaya la salle du regard. Il était là, assis, la transperçant de son regard carnassier. Si elle ne voulait pas être remarquée, c'était raté. Elle avança d'un pas chancelant dans sa direction et s'installa face à lui, ôtant ses vêtements plein de neige dans lesquelles elle avait l'impression de suffoquer et tentant de retrouver son calme. IDIOTE ! se criait-elle mais il était bien sûr trop tard pour reculer. Une grande blonde arriva pour prendre sa commande, le sourcil levé et l'air dédaigneux, mâchant un chewing-gum à s'en déboîter la mâchoire. « Servez moi la même chose, s'il vous plaît. » demanda Dahlia en désignant la boisson du blond. Un verre d'alcool lui donnerait une bouffée de courage pensa-t-elle, du courage pour assumer l'acte désespéré qu'elle venait d'accomplir en courant après Théodore, du courage pour affronter son regard froid aussi dur que l'asphalte le plus gelé en hiver. Une minute qui lui paraissait durer deux heures s'écoula tandis qu'elle attendait sa boisson et une fois celle-ci servit, elle prit deux grandes gorgées de son verre et sentit le liquide chauffer et picoter le long de sa gorge. « Un peu fort... » lâcha-t-elle plus à elle-même qu'à son interlocuteur. Le silence était lourd et pesant, et après un effort intense, elle ouvra enfin la bouche, pesant ses mots d'un air embarrassé mais avec la fierté qu'on lui connaissait : « Avant que tu ne dises quoi que ce soit, et je te vois venir, je ne t'ai pas suivi. Si tu veux tout savoir, je suis juste très surprise de te voir ici Wilkes... »

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Une bourrasque de vent mêlé à une fine pellicule de neige soufflèrent à l'intérieur du pub lorsque la jeune fille y avait pénétré. Malgré cela, Théo n'avait pas bougé d'un pouce, son verre d'alcool toujours suspendu devant ses lèvres entrouvertes, bien trop surpris pour esquiver le moindre geste. Comment ne pas reconnaitre cette masse indomptable de cheveux roux ainsi que ces yeux verts, qui le fixaient d'un air timide. Il avala difficilement sa salive lorsqu'il remarqua qu'elle se dirigeait vers lui d'un pas chancelant. Nom d'une gargouille ! Que pouvait-elle bien venir faire ici, à Godric's Hollow, dans ce petit bar irlandais miteux ?! La colère monta légèrement aux joues du jeune serpentard. Elle ne l'avait quand même pas... suivi ?! Il secoua la tête de droite à gauche pour chasser cette idée. Non, elle n'était pas stupide à ce point, se maugréa-t-il mentalement. Mais alors, que venait-elle faire ici ?! Cette question lui tortura l'esprit plusieurs minutes avant de s'évaporer dans les dédales de ses pensées lorsqu'il se rendit compte que l'ancienne gryffonfor venait de prendre place sur une chaise en face de lui. Il l'observa, incrédule, alors qu'elle s'évertuait tant bien que mal à s'éplucher comme un oignon, enlevant la tonne de vêtements qu'elle avait sur elle. Ses joues étaient rosit par le froid, ou la honte qu'elle devait ressentir en cet instant, car il avait bien remarqué qu'elle ne l'avait toujours pas regardé dans les yeux. S'évertuant à garder son regard sur la vielle table en bois qui les séparait. Les phalanges du jeune homme avait blanchi, à force de tenir avec hargne le verre en cristal qui résidait entre ses doigts. Il reposa vivement le verre, éclaboussant la table de quelques gouttes de l'alcool ambré. Resserrant et desserrant la main avec laquelle il l'avait tenu, ne quittant pas des yeux la née moldue en face de lui. Il ne remarqua même pas la présence de la serveuse, bien trop occuper à contempler le visage de Dahlia. « Servez moi la même chose, s'il vous plaît. » fit-elle d'une voix enrouée. Il tressaillit. Cela faisait plusieurs semaines que ses oreilles n'avaient plus eu l'occasion d'entendre ce doux son. Théodore s'étant évertué à éviter la jeune femme comme la peste, et il avait plutôt bien réussi sa mission. Mais c'était sans compter ce jour. Le silence retomba, alors que la tension se faisait de plus en plus ressentir vite dérangé par la serveuse qui revenait avec la boisson de la jeune femme. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Dahlia avant qu'elle ne boive deux longues gorgées de rhum groseille. Il la regarda d'un air perspicace. C'était bien la première fois qu'il la voyait boire de l'alcool. Elle grimaça, avant de reposer son verre. « Un peu fort... » lâcha-t-elle, plus pour elle même que pour Théo. Alors que le jeune homme se retint difficilement de sourire face à la grimace que tirait la jeune grindelmonk. Néanmoins, il reprit vite son sérieux quand la jeune femme se décida enfin à le regarder.

« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, et je te vois venir, je ne t'ai pas suivi. Si tu veux tout savoir, je suis juste très surprise de te voir ici Wilkes... » lâcha-t-elle. Il la regarda, surpris, se moquait-elle de lui ? Si quelqu'un était surpris de voir quelqu'un ici, c'était bien lui. Les vacances étaient apparues comme une bénédiction pour lui. Une manière comme une autre d'essayer d'oublier la jeune femme qui hantait ses pensées. En vain, il se revoyait encore, lui avouant ses sentiments pour elle. Des sentiments qu'il avait essayer à mainte reprise d'enfouir, de cacher dans un recoin de sa tête. Il devait rester maitre de lui-même, il ne pouvait tolérer de ressentir ce genre de choses pour elle. Non, il ne l'aimait pas, il ne pouvait pas l'aimer, il la détestait, il devait la détester. Il détestait ses cheveux roux qui ressemblaient à un nid d'oiseaux. Il la détestait quand elle éclatait de rire pour un rien. Il détestait quand ses yeux se voilaient de tristesse quand il l'insultait sans vergogne. Il la détestait pour l'emprise qu'elle pouvait avoir sur lui. Il soupira et passa une main sur son visage las. « Tu es ridicule. Je te rappelle que j'habite à quelques pas de là. C'est plutôt moi qui suis surpris de te voir ici... » Il la regarda d'un air perplexe, croyant de moins en moins en ce qu'elle venait de lui dire. Il avala le reste de son rhum groseille d'une seule gorgée, comme pour se donner une certaine contenance. « Tu ferais mieux de partir, si quelqu'un nous voit ensemble... » Il ne pu terminer sa phrase, il n'osait imaginer ce qu'on pourrait leur faire subir, si un extrémiste les voyait ensemble. Les temps n'avaient jamais été aussi dangereux, s'en rendait-elle compte ? Un sang-de-bourbe trainait dans un pub miteux avec un sang-pur, du jamais vu. Il secoua la tête de droite à gauche, excédé, quand il comprit qu'elle ne partirait pas. « Qu'est-ce que tu veux Dahlia ? »

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