Poudlard était un autre monde, un total autre monde. Ici il faisait un temps de chien dehors, et le printemps mettait tellement de temps à faire son entré que Della (le diminutif usé de tous pour Asphodel) ne quittait plus son gros pull. Il n’était pas forcément beau, ni même très sexy, mais être sexy était le cadet de ses soucis elle préférait l’utile à l’agréable à regarder. Le confort, il n’y avait que cela de vrai, on ne peut pas dire que Della était le genre de fille a passer des heures dans la salle de bain, non, elle y passait un temps minium pour être propre et présentable, elle ne se rendait pas compte qu’elle bénéficiait d’une beauté naturelle, et ne faisait pas grand-chose pour la mettre en valeur. Aujourd’hui, elle n’avait pas fait d’effort, elle avait juste noué ses cheveux pour en faire une tresse, un coup de maquillage très vite fait, être séduisante, elle s’en fichait bien. Les garçons ? Elle ne leur courrait pas après comme certaines filles désespérées qui avait tendance à se faire sauter par tout le monde, jouant la carte de la stupide ingénue. Elle ne supportait pas ce genre de fille, mais alors pas du tout, pas du tout. Della était du genre a dire ce qu’elle pensait, et sans prendre des pincettes ! Elle ne couchait pas avec n’importe qui, pour approcher Della il fallait avant tout gagner sa confiance et ce n’était pas une chose facile à faire, peu y étaient parvenu. Un y était parvenu, Duncan Pevensie, sauf que ce crétin avait tout fichu par terre, et s’était barré du jour au lendemain, elle n’avait même pas daigné ouvrir ses lettres et les avait directement mise dans les flammes. Ne pas savoir où il était, et ce qu’il était devenue lui convenait parfaitement. Quelle surprise n’avait-elle pas eut en débarquant avec ses amis à Poudlard, il était là, ce crétin. En quelques mois, elle avait réussi à l’éviter tous les jours avec une certaine habilité d’abord, elle avait décidé de ne plus adresser la parole aux cons. Et quelle surprise avait-elle eut quand il l’avait vu trainé avec une blonde, wilkes d’après les dire, et bien qu’il reste avec sa blonde, Della avait passé l’âge de pleurer sur son sort, d’ailleurs elle n’avait pas pleuré elle avait juste été passablement très très très énervée. Poudlard avait une saveur étrange aux yeux de la jeune femme, très étrange, elle avait l’impression d’être une étrangère dans un monde qu’elle connaissait très bien, c’était très bizarre. Elle croisait ses sœurs, et les regardait comme si elles étaient des étrangères, ce qu’au fond elles étaient un peu. Elle erra un instant dans les couloirs, et se rendit à la salle des tableaux, ici au moins on allait la laisser tranquille, elle avait remarqué que peu de monde s’y rendait avec le retour des beau jours. Parlons franchement, l’art et Della, cela faisait deux, mais elle s’en fichait, les tableaux vivant elle trouvait ça assez intéressant, et les tableaux avaient toujours une histoire à raconter. Elle poussa doucement la porte, dans un quasi silence, et observa la pièce d’un regard : elle était seule, dieu merci. Ici elle ressentait comme le besoin de se retrouver un peu seule avec elle-même, sans savoir pourquoi. Elle resta quelques minutes là, et quand du bruit vint alors du couloir, elle réalisa que les pas conduisaient par ici, et qu’elle allait surement devoir partir, mais qu’importe elle avait passé un bon moment. Elle se dirigea vers la porte et s’apprêta à appuyer sur la poignée quand celle-ci s’abaissa, et la porte avança vers elle. Elle eut le temps de reculer avant de se prendre celle-ci, et tomba nez à nez avec Duncan. Et merde, pensa-t-elle alors visiblement, il n’avait pas l’air décidé à la laisser passer, sèchement elle articula : excuse-moi, j'aimerais passer. Sèche, et cassante, pas le moindre bonjour, pas le moindre sourire, elle était rancunière.

Duncan prenait les jours comme ils venaient, tout simplement parce qu’il s’était largement rendu compte qu’il ne pouvait pas trop forcer les choses. Il essayait vraiment d’être à nouveau le lion amusant qu’il avait toujours été avant l’incident. C’était facile maintenant, il arrivait à sourire à ses sœurs et à rire avec elles, comme au bon vieux temps. Il avait même renouer avec ses anciens amis qui l’avaient à nouveau inclus dans le clan. Il était joyeux, ne perdait plus son temps à se morfondre et pour cela il ne devait pas penser à son cœur. Car si ses pensées lui criaient de l’oublier et de s’amuser tant qu’il en avait encore le temps, son cœur lui ne demandait qu’à être penser. Penser parce qu’il n’avait jamais réussit à trouver la perle rare depuis plus de deux ans. Il avait essayé, par tous les moyens de renouer avec Ysolde et pour le moment il était moins sur des résultats. Il savait tout juste qu’elle l’acceptait plus que jamais, alors il ne voulait pas trop forcer là-dessus. Dans sa nouvelle façon de voir les choses, il décidait de prendre au jour le jour et de ne pas la mettre définitivement de côté en lui racontant des choses dignes d’un psychopathe barjo. Le cœur du lion demandait tant à être aimé en retour, c’était dans ces moments-là qu’il était réellement et pleinement heureux. Comme lorsqu’il était avec Ysolde, et il en venait même à penser au bref instant où il avait cru possible une nouvelle vois, avec Asphodel. Elle ressemblait tant à sa sœur, mais ce n’est en aucun cas pour cette raison qu’il s’intéressa tant à elle. Une Malfoy différente, qui ne se prenait pas pour la reine des reines. Elle était si loin d’imaginer à quel point elle était magnifique, plus quasiment qu’Ysolde car elle était presque totalement naturelle. Ysolde était coquette, Della elle possédait un charisme brut. Il était tombé sous son charme il y a plusieurs mois, quand il était encore en France. Il l’avait sagement séduit comme il savait si bien le faire, en lui offrant tout en son pouvoir pour lui démontrer qu’elle était vraiment une princesse. Puis, juste au moment où elle avait réellement baisser les bras, son père avait décidé de le ramener quasiment sur le champ en Angleterre. Il n’avait pas pu lui dire au revoir ni même s’expliquer. Ça paraissait vraiment mal, surtout avec la dernière et fameuse nuit qu’ils avaient passés ensemble. Il lui avait écrit des lettres, des dizaines et des dizaines et elle ne lui avait jamais répondu. Sans doute ne les avait-elle jamais ouvertes. Et quelle surprise avait-il eu en la voyant arriver cette année. Mais il n’avait malheureusement eu aucune chance de lui parler encore. La journée s’annonçait normale et le brun devait se rendre dans la salle des tableaux pour l’un de ses parchemins à rendre pour demain. Il ouvrit la porte, loin de s’attendre qu’il faillit l’éclater sur le magnifique visage de Della. Tiens, quand on parle du loup! excuse-moi, j'aimerais passer. Elle était toujours aussi douce ma parole! Duncan s’avança un peu pour pouvoir sagement refermer la porte derrière lui, mettant fin au seul espoir de sortie. Della, quel plaisir de pouvoir enfin te parler! Tu m’excuseras à mon tour, mais j’aimerais qu’on discute avant que tu partes telle une furie.