Les petites barques de bois flottaient doucement sur le lac en direction du château. De l’endroit où nous nous trouvions présentement, nous ne pouvions pas l’apercevoir, mais l’homme qui était venu chercher les premières années à la gare de Pré-Au-Lard, nom étrange pour un village où les gens qui y vivent ne sont pas obèses, ne cessait de dire que ce ne serait plus très long. Tout comme moi, mes compatriotes trépignaient d’impatience. Un silence régnait avant que la tempête ne nous tombe dessus. Cette fois la tempête, ce ne serait pas moi comme ma mère le dit sans cesse. Avant que je ne prenne le train, elle m’a donné le conseil suivant : « Agatha, reste tranquille. Ne fait pas ta tempête et ne t’attire pas d’ennuis! ». Avec un tel conseil, je restais sceptique sur la confiance qu’elle m’accordait. À croire que je n’étais bonne qu’à faire des bêtises. Quoiqu’il en soit, j’étais présentement loin d’elle, dans une barque de bois direction Poudlard. Reste à voir si nous allions l’apercevoir. La température n’était pas des plus agréables. Il faisait incroyablement froid et un vent nocturne me fouettait le visage comme un million de petites aiguilles.

Assise tout près de Clara, une fille que j’avais rencontrée dans le train, je grelottais de froid. Déjà que je n’aimais pas le fait de me trouver sur un lac dans lequel, selon Tom, se trouvaient de grosses bêtes pas propres et prêtes à manger qui que ce soit qui tomberait à l’eau. Je me tenais tranquille lorsque Clara, la fille du train, se leva subitement poussant un cri enthousiasme. Elle sautillait d’une jambe à l’autre en criant : « Wow! Tu as vu comme c’est beau ! Le château est immense! ». M’agrippant sur les bords de la barque, je faisais de mon mieux pour ne pas passer par-dessus bord. « Il est surement magnifique, mais si tu ne t’assoies pas tout de suite, tu ne pourras plus jamais le revoir! » Effrayée, j’étais furieuse. Finalement, cette idiote ne risquait pas de devenir l’une de mes copines. Pas question d’être amie avec une fille aussi inconsciente. « Tu vas t’asseoir ou je te pousse par-dessus bord! », lançais-je furieuse en voyant qu’elle ne réagissait pas à ma demande. Clara me lança un regard noir puis s’assit frustrée de me voir lui gâcher son plaisir. « Voilà qui est mieux! Maintenant, admirons en silence! » Observant attentivement la structure, je me mis à la décortiquée. « Mais c’est pas si gros! Je croyais que c’était plus grand. », laissais-je tomber d’un ton catégorique. Ma nouvelle amie, qui ne serait finalement pas mon amie, me dit froidement : « De toute manière, tu n’es jamais contente! » « Moins tu parleras, mieux je me porterai! », lui répliquais-je du tact au tact. Bien que plus petit que ce que j’avais imaginé, il était toutefois magnifique au sommet de sa montagne tout illuminé. Je le contemplai jusqu’à ce que notre barque s’enfonce sous le château, dans un quai sous terre. À ce moment, je su que j’allais réellement passer treize années à Poudlard. Rêve de toute mon enfance.

› Votre camp officiel : [ X ] Le Cercle [] Mangemort [] Ordre de Woodcroft [] indécis
› Pourquoi choisir ce camp : Je vais mettre les points sur le « i » immédiatement, si je suis dans le Cercle ce n'est pas parce que le reste de la famille y est. Certes, il y a toujours un part d'éducation dans les choix que nous faisons, mais le Cercle de Morgana n'était pas prédéterminé. Mes parents m'ont toujours laissé le choix, mais ayant été élevé au milieu de autres gamins du Cercle, j'ai adhéré à leur valeur très jeune. Pour moi, c'est ce qui a de plus limpide. Les convictions révolutionnaires et conservatrices ne me touche pas réellement. Je préfère laisse sa place à tout le monde et me concentrer sur celle qui m'est donnée. Juste? Pas tout à fait. Je suis quelqu'un de très réaliste qui sait que la nature du sang n'est pas une raison valable pour exclure quelqu'un. Le potentiel fait toute la différence dans le monde actuel, bien plus que le rang social de vos parents. Il faut cesser d'agir comme des arriérés et apprendre de nos erreurs. Là-dessus, bien qu'ils ne soient pas très loin devant, les moldus ont l'avantage sur nous.
› Position sur la nature du sang & sur la création de Grindlemonk : À quoi bon se chamailler sur ce sujet. Nous sommes ce que nous sommes et malgré nos plaintes, nos rebellions et nos dires, nous le resterons toujours puisque nous ne pouvons changer la nature de ce qui coule dans nos veines. par contre, on peut changer d'attitude. Comprenez-vous où je veux en venir? Je vous donne pour exemple ma famille. Bien que puissante et importante dans le monde magique, nous sommes de sang-mêlé. Nous ne pouvons changer le fait que nous soyons de sang-mêlé, mais mes ancêtres ont sut démontrer que la nature du sang n'était rien comparé à la valeur de l'homme dans les veines de qui il coule. Pour moi, la maison Grindelmonk n'a pas lieu d'être. Pas parce que je tiens à défendre les sorciers d'origine moldu, mais tout simplement parce que c'est ridicule de les séparer ainsi. Autant faire une maison pour les sang-purs et une autre pour les sangs-mêlés. Encore là, les sorciers de sang-pur trouveraient encore matière à se plaindre. Au fond, peut-être qu'en les mettant à l'écart comme c'est le cas, les nés-moldus trouveront le moyen de montrer leur valeur. À eux de tirer partie de la situation car ce n,est pas moi qui ira leur dire quoi faire.

L’univers dans lequel nous évoluons est très complexe et, parfois, cette complexité nous est imperceptible. Je vous présente la Agatha philosophique. Je pourrais presque faire une Freud de moi. Qui est Freud? Une philosophe moldu, un homme qui avait une vision très précise du monde qui tenta de partager avec d’autres hommes. Un peu comme Morgana qui a su partager sa vision du monde avec ceux qui l’entouraient, notamment ma famille et toutes celles du Cercle. Pourquoi je vous parle de philosophe moldu et de Morgana? C’est une simple question de culture générale. Les jeunes de nos jours manquent un peu de culture. À croire que parce qu’on est sorcier, il faut ignorer le reste du monde. Pourtant, c’est cette culture, cette ouverture d’esprit qui nous rend si fort, si puissant. Chose que les conservateurs n’ont toujours pas comprise.

Si vous croyez que votre maison est vaste, je vous laisse imaginer le manoir de mes parents. Encore jeune, j’aimais beaucoup y jouer à cache-cache avec mes frères. En fait, principalement Thomas puisque notre frère ne faisait que tricher et changer de cachette une fois que nous avions terminé d’inspecter une pièce. C’était injuste. En plus, il n’arrêtait pas de me faire peur en me faisant sursauter. Je criais, la gouvernante s’énervait et on se faisait tous punir. Nos parents étaient rarement présents, trop occupés à élevé leurs hyppogriffes plutôt que leurs enfants. Il y a quelques années, alors que mes aînés étaient à Poudlard et moi à la maison, je souffrais énormément de rester seule avec cette vieille chouette. Cette maudite gouvernante ennuyante à en mourir pétrifiée sur place à force de ne rien faire. C’est là que commença mon histoire d’amour avec les animaux au plus grand damne de ma vieille harpie de gouvernante.

Depuis ce temps, moi et les petites bêtes, on est inséparables. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il y est du verglas, rien ne peut m’empêcher de sortir pour être ne leur compagnie. À ma rentrée à Poudlard, ce fit tout un drame…

Je sentis de petits cailloux d’enfoncer dans la peau de mes genoux comme un million de petites aiguilles. Une douleur fulgurante me remonta le long du corps jusqu’à atteindre le bas de mon dos où elle se fit encore plus violente. Ne laissant rien paraître, je me relevai bien droite devant cet homme qui m’avait jetée en bas du train. Un crétin si vous voulez mon avis. J’avais amené ma valise dans un compartiment, lorsqu’une autre gamine de première année m’avait rejoint. Alors qu’elle s’installait, elle avait entendu un petit jappement. Alertée, elle m’avait regardé d’un œil suspicieux. Laissant tout en plan, elle était ressortie avec sa valise. Croyant qu’elle changeait simplement de compartiment, je me détendis et ouvrit un petit peu ma valise pour lui laisser de l’air. Grave erreur puisqu’au moment où le mignon petit chiot sortait sa minuscule tête par le trou d’aération, un jeune homme ouvrit violemment la porte du compartiment. Il me regarda, grimpée sur le banc essayant de remettre le chiot dans son sac, et sa voix s’éleva dans la petite pièce. « Les seuls animaux autorisés à Poudlard son les chats, les hiboux et les crapauds. Il n’est nulle part fait allusion à des chiens mademoiselle. » Trancha-t-il froidement. « Vous me voyez donc contraint de vous retirer cet animal sur le champ. » Me retournant, je tendis les bras sur le côté comme pour l’empêcher d’avancer. Je scrutais sur visage, prenant bien soin de l’analyser discrètement. « J’ai pas d’ordre à recevoir d’un crétin dans ton genre! » Je vis le rouge lui monter au visage. Il bouillonnait et, je dois vous l’avouer, je trouvais la situation très amusante. La voix un peu tremblotante, il me dit : « Tu me dois respect, je suis ton supérieur! » J’éclatai de rire. Je sais, j’étais un peu inconsciente, mais on a bien le droit de s’amuser. « Tu parles de la petite plaque que tu portes sur ton torse. Félicitation monsieur le préfet, vous venez de recevoir la couronne de sa majesté. Dommage, qu’il ne restait que le rôle de la princesse. Je suis certaine que les robes vont bien aller avec votre caractère de fillette trop gâtée. À votre place, je soignerais mon complexe de supériorité, c’est malsain! » sur ces paroles pleines de témérités, et d’insouciance, je sautai de la banquette pour me planter devant lui. C’est là que la situation tourna au fiasco.Du moins pour moi.

Il m’agrippa par la taille, me balançant sur son épaule. Criant et le frappant, j’étais incapable de faire le moindre mouvement me permettant de me libérer de son étreinte. Il me traîna ainsi dans tout le couloir du train, attirant au passage le regard des curieux. Arrivé devant la porte, il se fraya un chemin dans la masse de personnes qui tentait de rentrer dans le véhicule. Lorsque l’ouverture fut assez grand, il me retira de son épaule et me jeta par terre. C’est là que nous en étions lorsque vous être arrivé. Je disais donc que je m’étais relevée ignorant la douleur qui me martelait tout le corps. Alors que je me retournais, il s’exclama bien fort : « Et ça t’apprendra à manquer de respect à un sang pur, salle petite idiote! » Le regardant bien profondément dans les yeux, je m’exclamai d’un ton malin : « Ça m’apprendra juste que l’égo d’un sang pur peut courir à sa perte. » Lui souriant, je regardai son visage masqué par l’interrogation. « La petite idiote en question ne vient pas de perdre son sang froid devant toute une foule, et surtout, elle ne vient pas de perdre son précieux poste de préfet! » Un petit rire s’échappa de mes lèvres alors que je voyais son visage de crisper sous la colère.

Ça avait été une journée très riche en apprentissage. Pour en revenir à ce que je disais au début, tout juste avant de vous raconter cette histoire, comme on dresse les animaux, on conditionne les humains à avoir une manière de pensée très précise qui fait qu’ils vont s’adapter à un groupe de personnes bien précis. Ces courants de pensée guide nos vies et nous font faire des choses qui ne sont pas nécessairement bonne, mais qui, à nos yeux, nous semblent les meilleures. Pourtant, nous restons ce que nous sommes à la base : des animaux.




Le vent repoussait mes longs cheveux bruns-noirs contre mon visage. Ce que je préférais de l’automne, c’était certainement sentir ce vent légèrement froid me fouetter le visage et l’odeur de feuilles mortes qu’il portait à mes narines au passage. Un bonheur pur et dur. Avec mon double cours d’options en botanique et soins aux créatures magiques, je passais énormément de temps à l’extérieur, à mon plus grand plaisir. La nature, l’extérieur, c’était mon royaume. Lorsque je me retrouvais coincé entre quatre murs, j’étouffais. Je me sentais trop sur les autres comme si nous n’avions plus de réelles intimités. Depuis la destruction de notre dortoir dans la tour, nous avions hérité d’une cabane dans la cours. J’adorais cet endroit, je devais bien être l’une des seules. Tom riait bien de moi en disant que j’allais terminer garde de chasse de Poudlard tellement j’aimais m’y balader. Je le prenais en riant. Puisque je ne savais pas encore ce que je voulais faire de ma vie, je n’excluais pas les brillantes idées de mon aîné. On ne sait jamais, je passerai peut-être mon existence dans l’enceinte du collège. Quoiqu’il en soit, pour l’instant, je me contentais d’être assise dans le fond du parc de Poudlard, tout juste à la lisière de la forêt interdit sur le bord du Lac Noir. J’avais posé mes fesses sur une grosse roche de sorte que je pouvais observer les sombrals qui volaient là-haut dans le ciel. On racontait qu’on ne pouvait voir ces créatures à moins d’avoir vu la mort. Je ne sais pas si c’était l’accident d’Arya, mais depuis la quatrième année j’arrivais à voir ces créatures. Ça n’a peut-être aucun lien puisque la même année, ma grand-mère est morte d’une crise cardiaque alors que nous fêtions Noël. L’année critique pour Oliver et moi-même. Lui, il resta profondément marqué par le départ de notre aïeule, alors que moi, je fus gravement marquée par un tout autre évènement…

Depuis son accident, Arya n’était pas revenue à Poudlard. Elle ne pouvait plus parler, mais incapable de rester séparées aussi longtemps, nous nous envoyions au moins six hiboux par jour. À croire que nos animaux étaient anormalement constitués puisqu’ils faisaient le voyage de l’Écosse à la France en un temps record. Quoiqu’il en soit, je me sentais très seule depuis le départ de ma meilleure amie. Certes, j’avais d’autres amis, mais personne ne pouvait remplacer Arya a qui je confiais tout mes petites craintes, mes pensées, ect. Elle était mon journal intime vivant en quelque sorte. Un jour, alors que j’étais assise à la bibliothèque à lui écrire une lettre, quelqu’un vint s’asseoir à mes côtés. Bon, j’avoue que la bibliothèque était bondée dut à la tempête de neige et le surplus de devoirs que les enseignants s’acharnaient à donner, mais je fus tout de même surprise. Les gens s’asseyaient rarement à mes côtés. Faut avouer que j’étais rarement assise aussi…

Relevant la tête, je regardai mon nouveau voisin de table. Grand, une tignasse blonde en bataille et de magnifiques yeux verts qu’il posait sur moi. Je crus fondre sous ce regard de braise, jamais je ne m’étais sentie à se point vivante. Les battements de mon cœur redoublèrent de puissance lorsqu’il me sourit. Il avait un sourire éclatant et fier allure dans son uniforme de Poufsouffle. Jamais je n’aurais put me douter de ce qui allait se passer.
Nous nous revîmes à plusieurs reprises, j’aimais beaucoup sa présence. Vincent, c’est ainsi qu’il s’appelait, était comme un rayon de soleil sur ma vie morne et désolante depuis de départ d’Arya. Puis, un jour, nous commençâmes à former un vrai couple. Mais, comme ma vieille chouette de gouvernante me l’avait tant répétée dans mon enfance, le bonheur c’est éphémère. Il ne me fallut pas plus de trois semaines avant de retomber de mon beau nuage.

Nous nous étions réfugié dans la cabane du garde de chasse, elle était vide depuis toujours puisque le garde préférait vivre dans le château. Du coup, il ne servait que d’entrepôt pour son matériel de travail, mais à cette heure de la journée, il n’y avait jamais personne. Nous étions donc enfermé dans cette cabane, collés l’un contre l’autre à rire et s’embrasser lorsque cette soirée si prometteuse se transforma en le plus grand des fiascos. Tout était parfait jusqu’à ce qu’il décide de passer ses mains sous mon t-shirt. Surprise, je restai figée sur place, ne sachant que faire. Il resta ainsi, les mains sur mon ventre à m’embrasser. N’ayant aucune opposition à ce que ses mains chaudes soient contre mon ventre, je le laissai faire jusqu’à ce qu’il devienne trop entreprenant et que ses mains remontent le long de mon dos, se mettant à tenter de détacher mon soutient gorge avec ses doigts habiles. Sentant un élan de honte me submerger, je le repoussai violemment, reculant de plusieurs pas. « Ne t’avise plus jamais à refaire ça! » Il me regarda tout piteux. « Désolé, je ne croyais pas que ça te posait un problème. Je croyais que c’était ce que tu voulais. » Sentant mon élan de rage fondre comme neige au soleil, je m’excusai et retournai me blottir dans ses bras comme un conne. Il ne fallut pas très longtemps à ses mains pour retrouver le chemin de mon soutient gorge. Cette fois, je ne me contentai pas de le repousser, je le frappai très fort au visage complètement ivre de rage et de honte. « Si jamais tu me retouche, plus jamais on ne pourra reconnaître son visage. Je te le jure ! » Il éclata de rire comme si ce que je venais de dire était la plus belle plaisanterie de tout les temps. « T’es sexy lorsque tu es furieuse Diggory. » « Je te préviens. » Dis-je d’un ton ferme en reculant vers la porte d’un pas lent. « Ne t’inquiète pas, tout vas bien, je ne te ferai aucun mal! », sur ces belles paroles complètement fausses, il me bondit dessus comme un animal me plaquant au sol violemment. Il me retenait par les poignets alors que le reste de son corps était installé sur mon bassin. Je sentais son excitation ce qui me donna des hauts le cœur. Je tentai de me débattre du mieux que je pouvais, mais rien à y faire, il était bien trop lourd. Il plaquait sa bouche baveuse contre la mienne comme une sangsue. Attrapant sa lèvre inférieure entre mes dents, je le mordis jusqu’au sang. C’est seulement alors qu’il se redressa légèrement me permettant de me dégager tout en lui donnant un coup de genou dans les bijoux de famille. Il était là sur le sol à se tortiller de douleur, mais je n’en fis pas le moindre souci. Ramassant ma veste, je me suis enfuie en courant.

Il ne fallut que très peu de temps avant que cette histoire de vienne aux oreilles de Thomas. Dans ma course effrénée, j’avais croisé quelques-uns de ces copains qui s’étaient bien douté que quelque chose ne tournait pas rond à me voir tout débraillé courant et pleurant comme une madeleine. J’avais fini par tout raconter à Tom dans la même soirée, et le lendemain, personne n’avait revu Vincent. Cet absence s’éternisa toute la semaine et lorsqu’il réapparut à la fin de la semaine suivante, il me lançait des regards terrorisés comme si j’allais le brûler vif. Chose à retenir, toujours se méfier des gens, même si se sont de gentils petits poufsouffles. Ils peuvent devenir le diable en personne.





Il y a plusieurs types d’amitiés. Je peux en compter plusieurs sur les doigts de mes mains, notamment celles où il est plus question de parasitisme que de mutualisme. Puis il y a celle où chacun tire profit de l’autre pour se valoriser ou acquérir ce qu’il lui manque. À mes yeux, c’est la relation qu’entretient Tom avec le Black. Rien de bon ni pour mon frère ni pour son prétendu ami. Des relations malsaines si vous voulez mon avis. J’ai une petite, voir une grande, préférence pour les relations bénéfiques. Celle où ce qui domine, c’est le bonheur et les bienfaits que l’autre peut apporter dans ta vie. La mienne elle est parfaite, mais elle ne le serait pas si Arya n’y prenait pas une grande place. Récemment, je me suis aperçue que ce bonheur n’était qu’en partie dut à ma meilleure amie et à ma famille. Il y a également une autre personne, un autre acteur très important dans mon existence. Aussi loin que je me souvienne, il a toujours fait partie de ma vie, mais de manière très discrète. Comme je l’ai dit, ce n’est que tout récemment que j’ai réellement pris conscience de la place que cette personne avait dans ma vie et ce, depuis mon tendre enfance.

Accroupie derrière le gros tronc du conifère, j’observais attentive les petites bêtes qui s’attelaient à leur minutieux travail dans l’arbre devant. En ce début de Décembre, l’air commençait à se faire froid, du coup, nous avions tous sortis tuque, foulard et gants de cuire de dragon pour se protéger du froid en plus de notre cape et notre chandail de laine aux couleurs de nos maisons respectives. Arborant fièrement les couleurs des lions, je m’attelais moi-même à la tâche en observant minutieusement ses petites créatures bien spéciales en plein travail. Essayant d’imprégner le moindre de leurs gestes dans ma mémoire, question d’être en mesure de les dessiner dans mon registre des créatures magiques par la suite. Depuis deux semaines, nous parlions de Botrucs en cours de créatures mythiques magiques, mais c’était notre première sortie où nous avions l’occasion de les observer en vrai. Pour se faire, nous avions dut faire une sortie d’une fin de semaine complète pour camper dans les montagnes, l’autre côté du Lac Noir, question d’être en mesure de voir ne serait-ce qu’une seule de ces lutins de bois très peureux. J’étais donc là à observer deux membres de cette singulière espèce lorsque je sentie deux mains se poser sur ma taille. Surpris, je me retournai d’un mouvement vif, plaquant mon assaillant au sol. Je sentis ma peur laisser place à la colère alors que mon cerveau faisait le lien entre le visage de celui que j’avais surpris et mes souvenirs de ces dernières années. Le rouge me monta au visage, un peu honteuse de mon agressivité, mais je ne relâchai quand même pas mon étreinte autour de ses poignets. « Espèce de crétin, tu m’as foutu la trouille de ma vie! » dis-je furieusement, mais tout bas pour ne pas effrayer les Botrucs. Un sourire dévoilant de magnifiques dents blanches éclaira son visage. « Content de t’avoir surprise, maintenant, j’ai la certitude que tu sais te défendre. Une vraie lionne! » Je grognais de rage alors qu’il se mettait à rire doucement. « Justement ce que je disais, une lionne avec les crocs très aiguisés. » « T’es idiot Callum! » « Eum… Peut-être! », chuchota-t-il en souriant de plus belle. Nous restâmes ainsi durant un moment à nous regarder sans rien dire. Puis il se mit à rire et mon incompréhension face à son nouvel élan de gaité me frustra. « Qu’est-ce que tu as à rire comme ça? Y a rien de drôle! » Je tentai de sonder ses traits alors qu’il continuait à rire comme un idiot. « En fait, j’imaginais bien quelqu’un tomber sur nous dans cette position. Imagine la tête qu’il ferait en te voyant ainsi sur mon, me plaquant contre le sol. » Il ricana un peu alors que, encore cette fois, je sentis mon sentiment de colère se dissiper. Callum était bien l’une des seules personnes au monde contre qui je ne pouvais pas être fâchée plus de quelques minutes. Voir même quelques secondes. Relâchant mon étreinte, je me laissai tomber à ses côtés sur le sol froid. « En effet, y a de quoi s’imaginer bien des trucs! » Tournant la tête en sa direction, je lui fis mon plus beau sourire. Ses beaux yeux bruns pétillaient de bonheur. Avec ses cheveux en bataille, il avait ce petit quelque chose qui faisait craquer plus d’une fille, mais Callum restait toujours aussi détaché de toutes celles qui tentaient de le draguer. C’était un gars simple et adorable. Je l’adorais, mais pas de la même manière que toutes les autres. Je le connaissais depuis si longtemps qu’il m’était impossible d’envisager le moindre sentiment amoureux à son égard. Lui et moi avions pratiquement grandi ensemble. C’est à peine si nous ne prenions pas notre bain ensemble étant enfants. Nos familles étaient toutes les deux membres du Cercle. Mes parents, tout comme ceux de Callum, trouvaient généralement beaucoup de choses plus intéressantes que l’éducation de leurs enfants. Nous avions donc notre nounou respective qui, notons le, s’entendaient toutes deux à merveille. Bien que nous habitâmes loin l’un de l’autre, nous passions toujours quelques semaines par année ensemble. Callum et moi, on se ressemblait énormément. Toujours là à faire des mauvais coups, rapporter de petites bestioles à la maison et rire à s’en tordre les boyaux. Il n’était pas comme le reste de sa famille de fous, pour reprendre ses mots. C’était justement ce qui nous rendait si unis. Lui cherchait une famille prête à l’accepter alors que moi, je cherchais de la compagnie. À Poudlard, nous étions dans la même maison, et bien que nous ne nous tenions pas ensemble, on aimait bien manger ensemble et se rappeler le bon vieux temps. Ce n’est que cette année que nous nous sommes retrouvés. Même cursus, même année et même maison. De plus, avec tout ce qui se passe dans le monde actuel, ça fait du bien de pouvoir compter sur ses amis. Ceux en qui nous sommes certains d’avoir la plus grande confiance. Avec Callum, je pouvais être moi-même. Je me sentais à l’aise et détendue, chose rare. Vaut mieux en profiter le temps que ça dure.

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