Une sortie de douche qui fait désordre... [Cassian]

Une sortie de douche qui fait désordre

Des draps défaits sur le matelas, les vestiges d’un bon repas, dont une bonne bouteille de vin millésimé, traînant encore sur une table non-débarrassée, où gisent encore des bougies éteintes ou qui ont totalement terminé de se consumer, quelques pétales sur la nappe immaculée, ainsi que sur les draps et le sol de la chambre, un seau à champagne et de la buée sur une bouteille ouverte qui laisse s’échapper l’arôme et le pétillant du liquide… La soirée en amoureux empeste à plein nez dans chacune des pièces de la maison ce matin-là, quand une petite brune trentenaire s’éveille et sort du lit, nue, pour enfiler une nuisette et filer vers la salle de bain, ses effets à la main. Tout cela sent la folle nuit d’amour et effectivement, profitant de l’absence de ses deux enfants, Andreas Fawkes-Hawthrone avait invité sa future épouse pour un nouveau petit tête-à-tête plus ou moins romantique. Un agréable moment, comme à chaque fois qu’ils s’adonnaient à ce genre de rendez-vous, qui leur permettait de se rapprocher toujours un peu plus l’un de l’autre, de se connaître toujours davantage. Et comme ils allaient accueillir un bébé au sein de leur couple d’ici quelques mois, mieux valait qu’ils apprennent rapidement à se connaître encore davantage. Un mariage arrangé exigeait ce genre de choses. Ou plutôt, les deux jeunes gens voulaient faire ça bien, de sorte à avoir un couple formé sur des bases saines. Et pour se donner plus de chances d’être heureux ensemble, aussi. Mais ces repas leur permettaient aussi d’élaborer des projets d’avenir. Ne serait-ce que concernant le fils, ou la fille, qui agrandirait bientôt leur famille. Et les fêtes de fins d’années qui arrivaient à grand pas. Car croyez-bien qu’il est fort difficile de faire des projets pour ces fêtes, puisque la fille d’Andrea haïssait plus que tout sa future belle-mère. Aussi le couple essayait il d’organiser tout cela correctement pour que la demoiselle n’ait pas à souffrir la présence de la russe tout au long de son séjour.

Marchant d’un bon pas en direction de la salle de bain, la jeune femme arriva à destination en un rien de temps. L’ouvrant avec le coude, la sorcière entra pour installer ses affaires avant de fermer la porte sans la verrouiller, persuadée que les enfants ne revenaient pas avant le soir et qu’elle était donc seule avec Andreas. Confiante donc, l’enseignante se glissa sous le jet d’eau de la douche, sans songer un seul instant que peut-être, l’un des deux membres de la tribu entrait à ce moment même dans la demeure.

Certains chantonnent sous la douche, mais ce n’est pas le truc d’Amesteia. La demoiselle se savonnait en silence, laissant simplement les bruits de l’eau frappant le carrelage se rependre dans la petite cabine. Une fois lavée, la russe referma le robinet et sorti rapidement de la douche à cause du froid. Sans qu’elle n’ait eu le temps de se saisir d’une serviette, la porte s’ouvrit à la volée et, reconnaissant Cassian, l’enseignante en poussa un hurlement un tantinet outré.

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Cassian rentrerait plus tôt chez lui. Exaspéré par les remarques incessantes de sa sœur, il avait pris la décision de rentrer seul jusqu’à sa demeure puisqu’il bouillonnait intérieurement et que le mieux pour lui était d’être seul pour une période qu’il n’avait pas encore encore déterminé. « Nous nous verrons ce soir Nora, ce à quoi il avait ajouté : Tu feras le chemin toute seule, je suis fatigué. » Egale à elle-même, la principale concernée n’avait pas bronché un seul mot et avait tourné les talons en silence. Les relations qu’il entretenait avec Nora avait toujours été difficiles et elles lui rendaient la vie impossible depuis l’arrivée d’Amesteia, la ‘‘nouvelle’’. Les fêtes de noël s’annonçaient donc moroses et placées sous le signe de la discorde : Cassian était bien loin de s’en réjouir. Il soupira et posa son regard vers la fenêtre. Le parc avait pris une teinte grisâtre, les arbres privés de toutes leurs feuilles n’avaient plus aucun éclat, c’étaient les prémices d’un hiver qui s’annonçait rude, froid, trop peu chaleureux. Une épaisse couche de brouillard se répandait à mesure que la journée passait, il allait pleuvoir et Cassian voulait à tout prix éviter les rues boueuses et humides. Lorsque l’horloge sonna 12h30, il sortit.

***

« Papa ? » Demanda-t-il en poussant la porte d’entrée qui donnait sur un large couloir qui offrait des débouchés sur toutes les pièces de la maison. Personne ne répondit, tout semblait endormi. Cassian haussa les épaules, il avait espéré que quelqu’un l’accueillerait chaleureusement. D’un geste vif, il balança le sac qui l’encombrait et rangea son manteau dans l’armoire. Etre seul n’était pas une si mauvaise chose, il pourrait enfin se donner un peu de temps, lui qui aspirait à la solitude. A Poudlard, son seul refuge était la bibliothèque et les soirs de bal, lorsqu’il se retrouvait seul dans son dortoir, il se sentait bien, c’était apaisant, plaisant. Il sourit intérieurement bien décidé à profiter de l’aubaine. Il parcourut le salon en sifflotant et entreprit de s’allonger dans le gros canapé de cuir, à proximité de la cheminée et de grands meubles dont les armoires abondaient de livres en tout genre. Il n’aurait pu se sentir mieux. Pourtant, à peine eut-il fermé les yeux qu’un bruit vint lui chatouiller l’oreille. C’était au deuxième étage, près de la salle de bain. Cassian bondit et monta les escaliers sans aucun bruit. Il était persuadé que c’était Nora, elle avait fait exprès d’arriver avant lui pour le troubler dans son repos. Il leva les yeux au ciel tout en préparant mentalement son discours réprobateur.

Il compta trois dans sa tête et tira la porte de la salle de bain. « Je… » Il la referma aussi vite et Amesteia cria. « Je… » Balbutia-t-il de nouveau en vain les bras ballants derrière la porte de nouveau close. Les mots ne pouvaient plus sortir tant il se sentait gêné et mal à l’aise, il ne savait que faire. Il avait vu Amesteia nue. Nue. Mille et une choses passèrent dans sa tête mais il ne put pas pour autant trouver une quelconque solution à la situation dramatique dans laquelle il se trouvait. « Bon euuuh … » se contenta-t-il d’ajouter à sa longue liste de phrases incomplètes et peu fournies. L’envie ne lui manquait pas de se taper la tête contre le mur, il était planté ici, le bois de la porte à deux millimètres du nez, dans l'incapacité de réagir de manière intelligente. Que dirait-elle ? Et Andreas, quand il l’apprendrait ? Oh non, il ne valait mieux pas y penser, il secoua frénétiquement la tête et fit les cent pas derrière la porte. « Très bien Amesteia, je m’excuse, je… » Il inspira une grande bouffé d’air et reprit « Je ne pensais pas que tu serais là… Enfin je ne remets pas en cause ta présence dans cette maison, mais je ne pensais pas que tu serais nue ». Il mit sa main contre sa bouche, honteux de ce qu’il venait de dire, il se reprit « Je suis désolé ». Il jaugea le couloir et les escaliers qui donnaient sur le salon. « Je redescends, je te laisse… t’habiller. »

Une sortie de douche qui fait désordre

Le cœur battant la chamade, Amesteia se hâta d’attraper les serviettes qu’elle avait soigneusement préparé sur l’évier un peu plus tôt, avant de se glisser sous le jet d’eau. Bien sûr, Cassian avait été plus que prompt à refermer la porte mais la sorcière se sentait plus tranquille, ainsi entortillée dans le morceau de tissu, terriblement doux et délicat sur sa peau. Derrière la porte, le fils de la famille ne semblait plus savoir où se mettre, ce que l’enseignante pouvait comprendre, étant donné qu’elle avait eut un cri disons assez résonnant. Mais aussi, ne s’attendant pas à voir les enfants de son fiancé avant le soir, la russe avait été on ne peu plus surprise par cette intrusion dans la petite pièce d’eau, à l’heure où l’astrologue prenait elle-même une douche.

Cassian quitta le couloir et la jeune brune pût entendre le bruit de ses pas aller en diminuant à mesure qu’il s’éloigner de la pièce. Se séchant en hâte, continuant de maugréer, la demoiselle se perdit dans ses pensées, ne sachant qu’elle réaction elle devait adopter, qu’elle réaction était la plus adaptée en pareil cas. En parler à Andreas ou se taire, au risque de le fâcher dans le premier cas, comme dans le second s’il l’apprenait plus tard, par erreur ou maladresse ?

S’habillant toujours perdue dans ses pensées, Amesteia dût quitter sa robe pour la réenfiler, l’ayant préalablement mise de travers. Se jugeant prête, la sorcière quitta la petite pièce d’eau et se dirigea vers le salon, songeant déjà mentalement à ce qu’elle allait dire à son futur beau-fils. Déjà, plein de sarcasme se rangeait dans un coin de son esprit de sorte à être prêt à sortir, le moment venu. Mais était-il vraiment nécessaire d’en parler et d’auto-créer une mini-polémique ? N’était-il pas préférable, en fin de compte, d’oublier ce malheureux accident pour se concentrer sur des choses bien plus importantes ?

«- D’abord Cassian, quand on a un minimum d’éducation on dit « je vous demande pardon » ou « je vous présente mes excuses » et pas « je m’excuse ». Ce n’est pas à toi de t’excuser mais bien à la personne à qui tu t’adresse, dans ce cas. Tu demande donc à être pardonné, lavé en quelques sortes, mais tu ne le fais pas tout seul. Ensuite… Tu voulais que je fasse quoi dans la salle de bain, hein ? Ce n’est pas un endroit pour un jogging, en théorie c’est normal d’être nue dans une salle de bain…. » lançât-elle, un brin piquante vers la fin. Sarcastique. « Tu n’avais pas remarqué le bordel typique qu’on a laissé ? Enfin bref… tu veux qu’on en discute autour de quelque chose à boire ?» proposa t elle en se levant déjà pour poser un verre devant chacun d’eux.

«- Bon, j’avoue que j’aurai pût, ou plutôt dût, verrouiller la porte, après tout j’ai ma part de responsabilités. Je ne pensais pas que tu rentreras si tôt à vrai dire, je me pensais seule avec Andreas pour le reste du weeken. Mais… N’avez-vous pas changé vos plans ? Que s’est il passé ? »

Posant son regard noisette sur lui, la trentenaire l’observait et c’était comme ci ses yeux lui disaient « Allez, dis moi tout. Je finirai par savoir de toute façon, alors autant que tu accepte de me le dire maintenant hein ! On y trouvera notre compte et on gagnera du temps. Je saurai, tu le sais, n’est ce pas ? Alors dis moi pourquoi la petite virée entrer potes n’a pas tourné de la manière dont tu l’avais imaginé ? Et accessoirement, où est passé ta sœur ? Ne me dis pas que tu as oublié de la surveiller… »[/color]

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