Poudlard, ce n'est pas que changer d'école. C'est aussi changer de pays, de mode de vie.
Je me sens à l'étroit dans mon uniforme noir. Surtout dans le pantalon. C'est pire dans les chaussures. Mes pieds sont atrocement comprimés et j'ai l'impression de ne pas pouvoir respirer. Je fredonne pour moi-même dans les couloirs, ne faisant pas cas des regards que l'on me lance. Ces Occidentaux ne voient pas la beauté des chants japonais. J'évite un projectile, ou peut être était-ce un sort, en me baissant vivement sans me poser de question. J'ai un instinct et des réflexes assez accrus, dus à l'enseignement propre à l'école de kendo que je fréquentais par le passé. L'esquive et l'art du combat aérien et contre plusieurs adversaires. Pourtant, je n'avais jamais cru que ça me servirait un jour comme ça.
Je comprend aujourd'hui que mon sang, ma nationalité et la cicatrice sur mon visage vont devenir un handicap certain. Mais je ne suis pas arrivé là où j'en suis en fuyant à la moindre difficulté. Et puis j'ai appris que je ne pourrais pas assister aux cours de Défense Contre les Forces du Mal. Ca va être dur de suivre le cursus de Sécurité Magique comme ça, mais de nouveau, ce n'est qu'un simple obstacle.
Cependant, je garde toujours un exemplaire du règlement propre à ma maison sur moi. Traduit rapidement en katakanas, pour ne pas faire un faux pas.
Je rentre dans la salle de classe où se déroule le cours d'Etude des Runes. Je lève la tête et observe l'ensemble de la classe pour trouver une place. Naturellement, je me glisse du côté droit où le reste de ma maison est assis. Vers les premiers rangs, le troisième pour être précis. Je me glisse sur le banc et sort mes livres. Ma baguette reste dissimulée, je ne pense pas en avoir besoin pour ce cours et vaut mieux ne pas la sortir si un professeur ne me le demande pas.
Je regarde autour de moi, les mains posées sur la table, les autres élèves sont bruyants et s'amusent en petits groupes. J'ai encore du mal à m'habituer aux lourds murs de pierre qui constituent chaque endroits ici. Mais la pluie est la même qu'au Japon, et ça c'est un bon point.
Finalement, la porte du fond, près du tableau, s'ouvre et le professeur entre. Les élèves se calment doucement et daignent enfin sortir leurs affaires. Je me lève et m'incline en direction de nôtre enseignant. Je ne sais pas si c'est le raclement du banc ou ma promptitude à montrer mon respect pour le professeur qui a fait se tourner tous les regards vers moi. Je reste encore debout un instant en soutenant le regard d'un autre élève qui me regarde avec une pointe d’animosité teintée de moquerie. Je me rassois rapidement alors qu'une boulette de papier m'évite de peu. Quand comprendront-ils qu'ils n'arriveront jamais à m'avoir comme ça ?
Je baisse les yeux vers mon livre et l'ouvre à la page demandée tandis que j'entends encore quelques gloussements. Comment peut-on faire si peu preuve de respect ? Pas envers moi, après tout, je m'en fiche, je sais ce que je vaux. Mais envers celui qui transmet son savoir.
Je laisse échapper un léger soupir en penchant la tête vers la droite. Nouvelle boulette de papier. Cible toujours manquée.

› Votre camp officiel : [] Le Cercle  [] Mangemort  [] Ordre de Woodcroft [X] indécis
› Pourquoi choisir ce camp : Takeshi vient d'arriver en Angleterre, il est un peu perdu et comprends seulement à présent que la situation n'a pas toujours été comme ça dans ce pays. Petit à petit, il apprend qu'ils existe différents "camps" mais tout cela reste encore très abstrait pour lui et il n'est pas sûr de vouloir prendre un quelconque parti pour les uns ou les autres. Il est vaguement au courant que certains sont contre le simple fait qu'il porte une baguette magique, mais il ne se laissera pas faire.
Sa position pourra possiblement évoluer d'ici là, quand il aura compris tous les dessous de cette histoire, mais pour l'heure, il réserve son jugement.
› Position sur la nature du sang & sur la création de Grindlemonk : Etant donné que Takeshi a rejoint la maison des Grindlemonk et qu'il est Né-Moldu, il ne peut pas être contre, si ça permet aux jeunes sorciers dans son cas de continuer à pouvoir apprendre la magie. Pourtant, il trouve cela dommage que les Nés-Moldus soient mis à l'écart, à vrai dire, il ne comprend pas vraiment. Mais c'est peut être parce que tout cela n'existe pas vraiment au Japon. Les Japonais mettent d'avantage en avant l'honneur et la droitesse des gens plutôt que leurs origines...

Le Japon.
L'Empire du Soleil Levant.
Chez moi. Un sourire s'étale sur mon visage alors que je regarde le temple gigantesque qui se dresse devant moi. J'ai onze ans. Le rouge et le vert rivalisent d'éclat sur les toits du bâtiment. Cela ressemble trait pour trait à un grand temple classique à ceci près que l'effusion de pouvoir qui s'en dégage n'est en rien lié à la prière des moines.
Mon visage est vierge de toute cicatrice à cette époque là. Ma baguette est glissée dans ma ceinture à côté de mon sabre en bois. Je n'ai pas encore le droit d'en avoir un vrai, mon apprentissage du kendo n'est pas terminé. Je regarde autour de moi. De toute façon, je n'aurais pas le droit de porter une vraie lame dans la rue, c'est contraire à cette loi qui existe depuis l'ère Edo. Je me demande si les sorciers utilisent des sabres parfois. Je me pose des tas de questions sur leur mode de vie, moi qui ais eu l'enseignement plutôt traditionnel de ma mère, et comme modèle le dos de mon père, toujours parti pour combattre je ne sais où.
Je m'avance avec les autres futurs élèves. À mon agréable surprise, notre uniforme est constitué de kimonos amples. Je suis à l'aise dans ces replis de tissus que j'aime particulièrement. C'est quand je suis obligé de porter autre chose que ça ne me convient pas. Je me glisse dans la petite foule et certains me jettent de drôles de regards, moi qui ai l'air si à l'aise dans mon kimono avec mon épée de bois au flanc. Je souris en en découvrant tant qui ont du mal à mettre un pied devant l'autre mais qui pourtant doivent me considérer comme un personnage échappé d'une vieille estampe.

Cette première année fut riche en émotion. Très riche. Et il y avait des fantômes partout. Nos ancêtres vénérés, presque tous étaient professeurs et presque tous les professeurs étaient des fantômes. Je me souviendrais toujours de la manière qu'avait mon professeur de potion de punir ses élèves dissipés, dont moi, parfois. Il nous traversait. Il nous traversait et restait en nous un petit moment, comme pour gratter tout aspect du cancre qu'il pouvait trouver dans notre crâne. Une fois, il était passé à travers moi et un grand froid m'avait envahit. J'avais frissonné. Drôle de sensation. Au fond, c'était presque amusant. Ca me faisait rire quand certains des fantômes s'amusaient à passer en nous. Je tissais des liens d'amitié avec quelques uns d'entre eux.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que cette école était foncièrement traditionaliste, transmettant autant la culture japonaise de l'ancien temps que la magie. Peut être bien, en fait, parce que la magie nécessite une certaine maitrise et doit être utilisée d'une certaine manière.
Il faut apprendre à faire ce que la magie peut faire avant d'apprendre à comment le faire par magie. C'est légitime. Plus que légitime. Et c'est un terrain connu pour moi. La voie du samouraï n'est pas la plus rapide, ni la plus simple. Il faut apprendre à être humble et à se surmonter pour pouvoir gagner le respect. En fait, en magie, c'est pareil. Les enfants des villes et les impatients sont ceux qui avanceront le moins vite.
Il faut mériter la magie.

Parallèlement, je continuais mon apprentissage du kendo. Comme en magie, j'étais parmi les meilleurs. C'est un peu comme si je ne vivais pas à la bonne époque. Ma mère me regardait en souriant alors que je partais en courant pour rejoindre mon Sempaï. Peut être avait-elle peur de ne plus me voir comme elle voyait si rarement son mari, mais elle se sacrifiait à la vue de la joie qui ornait mon visage.

C'est en troisième année, quand j'eu treize ans, que la première marque sur ma joue gauche. Un sort mal lancé par un jeune de Tokyo. La chaleur fut cuisante et la douleur immédiate. En portant les doigts à mon visage, un liquide poisseux et chaud en coulait. Ce n'était pas ma première blessure, j'en avais eu d'autres au cours de mes entrainements mais c'était la première que je recevais au visage. Le professeur me regarda en attendant une réaction. Je me contentais de baisser le bras et de retourner à mes propres essais de sort après avoir passé un linge humide sur ma blessure. Aucun commentaire ne fut fait et le cours continua tranquillement. J'aidais l'élève qui m'avait blessé à mieux maitriser sa baguette et même s'il fut retissant au début, il accepta mon aide de bonne grâce par la suite.
J'ai aussi appris à utiliser l'enseignement de mon dojo dans la vie de tout les jours, pour éviter les projectiles en tous genres. Comme les sorts.

Ma seconde balafre vient barrer la première trois ans plus tard, mais cette fois-ci, c'est bel et bien un sabre qui la découpa dans ma peau. Je ne me souviens plus exactement quelles en étaient les circonstances. Je sais que depuis ce jour de ma troisième année, le professeur de sortilèges me porte une grande estime. Sur le moment, je ne pensais pas avoir fait quoi que ce soit qui l'eu provoquée, mais finalement mon indifférence à ma blessure n'était peut être qu'une bonne chose.
Le kendo est peut être, plus encore que la magie, un art dans lequel j’excelle, mais pas seulement grâce à mon habilité à manier une lame, mais aussi parce que l'état d'esprit est là.
Mon départ de l'école de magie fut difficile l'année suivante. Mais j'avais entendu parler de cette école en Europe qui permettait de continuer une formation magique. J'aimais trop aller à l'école pour ne pas saisir cette opportunité.
Pourtant, le monde occidental n'avait rien à voir avec mon monde. L'honneur n'a qu'une place fantasmée, le mérite n'est qu'illusoire. Mais pourtant, ne jamais abandonner, c'était un peu ma spécialité. Au moins, il y avait toujours de la pluie et des fantômes, c'était déjà ça.

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› Commentaire : ah bah j'sais pas ! Moi j'voulais un forum HP et j'ai de grands amis par ici alors moi ça me va !! Et puis ce forum a l'air super !!
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