"- Doo, S'il-te-plait, va chercher le courrier ! Le hibou est passé ! Kuai, kuai !
- Tout de suite Mama !
- Xiexie ! Merci Doo !"

Et voilà, un matin comme un autre, ma mère Zhang Lin Gyatso une moldu mais sorcière à sa façon, me parlant à moitié chinois à moitié anglais du fait de ses origines, me disait d'aller chercher le courrier. Rien d'anormal.
Prenant le paquet dans les mains, je n'y fais même pas attention, je ne regarde même pas les lettres qui composent le tas, mes pensées m'absorbent. Complétant mon geste avec un sourire doux et bienveillant dont j'ai le secret, je tends les lettres à mes parents. Mon père, Farder Asriel, un sorcier occupant un poste de botaniste, m'interpelle soudainement. Les yeux brillants d'excitation et d'émotion, il me tend une lettre de parchemin, remplie d'une écriture verte, fine et curvée, comportant le sceau de Poudlard. Le temps de réaction est lent, mais quand je comprends enfin, je saute de joie. Ca y est ! Ca y est ! Ca y est ! Poudlard, la magie, toutes ces portes s'ouvrent à moi. Je me jette dans les bras de mes parents. Eux, qui font toute ma vie !

Ce jour là, nous allâmes faire les achats pour la rentrée, je ne pouvais attendre, bien trop impatiente, comme à mon habitude ! A la fin de la journée, les bourses étaient plus vide qu'après notre passage à Gringotts, et mes parents épuisés, normal, je suis montée sur des piles inépuisables, hyperactive en quelque sorte ! Nous allions partir mais il nous restait tout de même un achat : la baguette ! Ollivanders, le vendeur, m'observa, curieux de déterminer mon origine. Il me fit essayer plusieurs baguettes, jusqu'a trouver la perle rare : 26 centimètres, bois de santal, ventricule de léopard des neiges. Peu commun me direz-vous, je lui en fis la remarque. C'est alors qu'il plongea ses yeux clairs dans les miens, qui eux étaient noirs, il me dit :

"-Vous voyez mademoiselle, il se trouve que pour compléter mes connaissances et ainsi pouvoir être le meilleur dans ce que je fais, j'ai voyagé, dans le monde. Je me suis un jour arrêté dans une province chinoise que l'on appelle le Tibet. Les villageois généreux par nature, m'on apprit les propriétés de leur faune et de leur flore, et c'est comme cela que j'ai pu fabriquer des baguettes avec des matériaux puissants, mais introuvables en Europe. J'en avais fait une dizaine jusqu'au jour où le village fut attaqué, les maisons et les autels mis à sacs, je réussi à me cacher et à sauver une baguette, la votre. Je l'ai senti, vous êtes d'origine tibétaine, pas chinois, tibétaine. Vos racines se trouvent là-bas, ainsi que votre esprit et votre foi. Malgré votre impatience et votre énergie, vous savez comment trouver la sérénité, la sagesse et la puissance, et c'est tout ce dont à besoin cette baguette. Vous êtes le porteur de cette unique baguette, et je pense pouvoir vous prédire un avenir important, où votre dévotion protectrice envers les opprimés sera au cœur de la question. Vous ferez de grandes choses, inconnues pour certains mais vous apprendrez à répandre le bien autour de vous et vous déjouerez la tentation. Vous êtes grande mademoiselle."
Mon père paya les 7 gallions et nous repartîmes en direction de chez nous. Durant le voyage, je restais silencieuse, je réfléchissais, je pensais, j'envisageais. Mes parents, contents d'avoir la paix, n'insistèrent pas. Une fois rentrés, je me rendais à l'autel et commençais à prier Bouddha, notre protecteur à tous les 3.

Et ainsi, je rentrais à Poudlard, sans avoir réussi à comprendre et à cerner les exactes paroles du vendeur de baguettes. Mais ceci fut vite oublié ! Mon visage caractérisé par des yeux noirs en amandes, une bouche fine, une peau douce et un petit nez, entouré de cheveux fins, longs et noirs, reflétait à chaque instant l’émerveillement et la curiosité. C’était comme ça que me connaissait les gens. Je m'amusais comme une folle dans cette seconde maison ! Les professeurs étaient certes stricts mais les amis étaient nombreux. Je comptais parmi les meilleurs élèves, mes matières de prédilection étant certes la botanique mais aussi, le vol, la métamorphose et la divination. Professeur Trelawney m'insupportait mais grâce à la méditation, j'ouvrais mon esprit aux prédictions les plus vraisemblables. Je me plaisais vraiment ! Mes infractions n'étaient pas nombreuses mais cela devint plus dur quand je me mis à fumer, en 5eme année. Eh oui ! On ne peut pas rester une petite fille innocente toute sa vie. Mon père étant botaniste, je fis vite la connaissance de produits euphorisant, bien que je n'en aie l'usage que rarement, et toujours chez moi, l'usage de drogues étant totalement proscrit dans l'enceinte de Poudlard. Mais il est vrai que fumer, ne serait-ce qu'une petit cigarette relevait du défi. Ainsi, les sorties à pré-Au-Lard étaient une libération pour moi, et je pouvais aller fumer en toute liberté, cachée. En revanche, je n'avais pas de petit copain, je m'y intéressais relativement peu. Mais j'étais globalement très heureuse, et je faisais le bonheur de mes parents, qui étaient plus que fiers de ma réussite. Nous étions une famille heureuse et très soudée. Souvent, ma mère, qui officiait dans une bibliothèque, m'envoyait des livres et mon père, botaniste de son état, m'envoyait des plantes pleines d'odeurs magiques afin de guérir les maux les plus ancrés tels que la fatigue, le stress, bien que la méditation et la prière m’aidaient à calmer ces sentiments.

Mais voilà qu’un jour, le ministère innova en bêtises et se déclara, ouvertement, en faveur d’une loi anti-moldu, anti « sang-de-bourbe » comme ils les appelaient. "Vous n'avez rien à craindre si vous n'avez rien à cacher". Telle était eur soi-disant slogan, se veuillant rassurant. Généreux, humanistes et prônant la justice et l’égalité des peuples, mes parents et moi furent profondément choqués et apeurés. En effet, ma mère était une moldu. Etant née dans les alentours de Lhassa, mon père envisagea de partir afin de la protéger, de la mettre en sécurité, mais il aurait fallu que je quitte l’école et nous ne pouvions nous y résoudre. Donc, mon père et ma mère tentèrent de prier le plus possible, afin de pouvoir épargner la beauté, la douceur et la bonté de ma mère. Ils vécurent dans la peur, comme tout le monde. Et puis, arriva ce qu’il devait arriver. Le ministère débarqua en pleine nuit dans notre habitation, un jour de mai, alors que je n’étais pas là, et face à la résistance dont faisait preuve mon père, ils décidèrent de tuer. Non pas mon père, qui pourrait leur être utile, mais ma mère, devant ses yeux. J’avais perdu une partie de mon âme, et mon père se renfermait peu à peu sur lui-même. Nous fîmes enterrer ma mère dans sa ville natale et de retour en Angleterre, mon père se jeta corps et âmes dans l’étude des plantes et moi je continuai ma scolarité. Nous devions faire avec car la mort était partie intégrante de la vie, c’était un cycle naturel. En résumé, ce n’était pas sa mort qui nous affectait le plus, car son esprit était plus que vivant à nos côtés mais la cause de sa mort.

En attaquant cette 8eme année, je me fis une promesse, celle de venger ma mère et de rétablir un ordre normal dans cette société, même s’il fallait que je meure pour la cause.
C’est ce jour-ci que je compris enfin la totalité des paroles du fabricant de baguettes.