OLD SCHOOL

C'était absolument idiot. Enfin je veux dire, c'était débile. Crétin. Tout ce que vous voulez. Comment la petite Skye-Lynn avait pu se retrouver dans une telle position, sérieusement ? Elle était tout ce qu'il y avait de plus sérieux et discipliné. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle se retrouve dans une salle de retenue. Enfin … Il fallait remonter un peu le temps pour comprendre exactement ce qu'il s'était passé. Et ne pas péter les plombs en y pensant. Tout a commencé ce matin lorsqu'elle était en cours et que le professeur a demandé que l'on fasse un devoir à deux par parchemin. La jeune femme n'était déjà pas très douée pour travailler avec quelqu'un d'autre, mais soit, elle allait achever le parchemin avec tout ce qu'elle avait en tête et allait signer la chose du nom de sa/son partenaire comme si de rien n'était. Sauf que, tout ne s'était pas passé comme elle l'avait voulu. La jeune femme avait trouvé une personne qui avait autant envie de travailler qu'elle et qui la harcelait avec ses idées totalement old school et dépassées, jusqu'à ce que la jeune fille n'en put plus. Elle monta sur son bureau et commença à chanter sa haine … Avant de se rappeler qu'elle n'était pas dans une comédie musicale mais bien dans la réalité, bien qu'elle parusse un peu fantastique avec toutes ces histoires de sorcellerie. La jeune femme est bien vite descendue de ce bureau mais on la pria de se rendre en retenue le soir venu, et elle avait achevé sa journée une petite larme dans l'œil en pensant qu'elle allait passer la première heure de toute sa vie en retenue.

Elle s'était dirigé vers la salle à reculons, c'était évident. Elle se demandait encore comment elle avait pu se retrouver dans une telle situation, et elle priait pour être dans une autre situation. Encore, si elle s'était faite coller parce qu'elle avait fait un acte de rébellion d'un incroyable courage .. Cela allait. Mais là, elle s'était ridiculisée, tout le monde avait rit d'elle et elle n'avait vraiment pas réfléchi en faisant cela. Elle devait avoir eu l'air tellement débile, elle qui était si intelligente ! C'était impossible, non, elle ne pourrait plus jamais marcher dans les couloirs avec la tête haute. Elle était trop honteuse, trop gênée, et pourtant, ce n'était pas dans les habitudes de Skye de l'être. Non, elle était la première à dire que cela ne servait à rien et qu'il ne fallait jamais raser les murs. Elle s'assit à un des pupitres de la salle en observant la surveillante qui semblait tout droit sortie d'un personnage de méchante sorcière de conte de fée, et sortit ses devoirs. Tout se passait bien, et au bout de quelques minutes, Skye-Lynn réalisa que ce n'était pas aussi pénible et horrible qu'elle le pensait. Non, elle pourrait se comporter comme avant, c'était sûr. D'un mouvement de tête, elle ramena ses cheveux derrière elle quand quelqu'un passa la porte de la salle de retenue. Superbe, Lucas, elle avait le don de se mettre dans de beaux draps en sa compagnie.

Ce matin là je m'étais levée du bon pied. Blythe avait enfin succombé à mon charme – mon dieu que ce fut long ! - et en plus de cela le soleil brillé. Il ne manquait plus que quelques serpentards à martyriser et mon monde serait parfait. Mais avant de martyriser qui que se soit il fallait que j'aille en cours. Les études de coopération magique me plaisent de plus en plus. Je crois même que je vais devenir ambassadeur pour le monde des moldus. Après tout, ça serait tout bénef' pour moi ! Mes parents sont moldus alors je pourrais avoir un oeil sur eux et sur ma petite soeur d'ailleurs... Elle commence à fréquenter et ça ne me plait pas du tout. Elle est encore si jeune ! C'est vrai quoi elle a dix-sept ans c'est bien trop jeune pour fréquenter. Enfin comme elle le dit si bien, si ça ne tenait qu'à moi, elle irait dans un couvent jusqu'à ses trente ans au minimum. J'avais toujours sa lettre dans mon sac, ça me permettait d'avoir l'impression d'être proche d'elle alors que je pouvais plus l'être autant qu'avant. Quoi que si j'avais suivi le cursus moldu je serais très certainement à Paris pour mes études d'art. Enfin ce n'est pas le propos ! Donc je disais que ma journée commençait plutôt bien ! Même les cours étaient intéressant sauf que là bien entendu quelques choses fit déraper ma journée. Il faut savoir que je déteste l'injustice. Je déteste également les serpentards qui se croient au dessus de nous. Nous sommes autant sorcier que eux ! C'est fou ça ! Franchement pourquoi faire autant de chichis à propos du sang. Sa composition est la même pour nous tous ! Après tout, nous saignons tous de la même façon alors pourquoi en faire un plat ! Voyant une première année se faire traiter plus bas que terre tout ça parce qu'elle avait fait tomber un livre me mit hors de moi. Il fallut à peine trente secondes pour que je me jette sur ce blaireau, euh je veux dire serpent. Je lui donnais un bon crochet du droit, le pauvre allait avoir un oeil au beurre noir le lendemain. J'étais très fier de moi et je fis même le mariole devant le professeur qui s'avançait pour me réprimander. Résultat des courses ? Et bien une heure de retenue. Encore une me direz-vous. J'y suis habitué alors je ne fais pas de soucis pour ça. Même si ça entache mon dossier scolaire, je sais que ma famille me soutient alors je ne vois pas pourquoi je me priverai de donner des coups aux vert et argent. A ce propos, Blythe a rit quand je lui ai dit que je ne pourrais pas la voir ce soir là. Elle aussi était une habituée des salles de retenues d'ailleurs, il était même bizarre qu'elle n'y aille pas avec moi ce soir là. Enfin, en vainqueur à la fin des cours je me dirigeais vers cette salle devenue ma seconde demeure. En entrant dans la salle, la professeur me regarda et me dit : « Encore une fois en retenue Gallagher. » « Je vous manquais professeur ? » Nous nous mîmes à rire et je m'installais sur mon siège favoris. Ici les grindelmonks étaient des stars et nous l'étions encore plus quand nous arrivions à faire punir, en même temps que nous, des serpentards. Je commençais par sortir une feuille pour répondre à ma soeur, autant mettre à profit ce temps « libre » à bon profit. Je commençais par écrire Chère petite soeur, je ne suis pas sur que ce Mathieu soit bien pour toi... Je n'aime pas la façon dont il te traite et aux prochaines vacances je voudrais le rencontrer que tu sois d'accord ou pas c'est la même chose. Je suis sur que papa n'est pas au courant alors si tu ne veux pas que je lui dise il faudra que tu m'écoutes. De mon côté tout va bien. Blythe a enfin succombé à mon charme – ne rigole pas je te vois fait gaffe ! - et... J'arrêtais d'écrire quand j'entendis la porte de la salle s'ouvrir. Je tournais la tête pour voir de qui il s'agissait. Skye. Levant un sourcil je lui adressais un sourire. Que pouvait-elle bien faire ici ? Je me levais pour aller la rejoindre. Il faut savoir que les habitués des salles de retenues pouvaient faire un peu ce qu'ils voulaient. M'asseyant à côté d'elle je lui dis: « Il est étrange de te voir là Skye ! Qu'as-tu fait pour te retrouver ici ? » Je lui souris, moi j'allais encore faire un truc qui nous permettrait d'être tranquille jusqu'à la fin de l'heure. Des cris dans le couloir ? La glue perpétuelle quel bonheur !

Je n'étais pas le genre de fille à rester dans son coin et à attendre que le temps passe. Non, moi j'étais toujours dans l'action, à défendre les choses qui me tenaient à cœur et à montrer mes convictions. Je haïssais cordialement les règles qui étaient faites pour les nés moldus, trouvant cette chose totalement incongrue et non appropriée à la situation, et en plus de cela, totalement injuste. Qu'avions nous fait ? Nous avions juste eu deux parents qui étaient des simples humains. A la bonheur ! Nous n'avions pas été élevé sur des balais magiques depuis notre tendre enfance et pour cela, nous devrions être mis au bûcher ? Je ne comprenais point les sorciers. Entre les moldus et eux, je préférais largement les moldus qui étaient, après tout ce que l'on pouvait dire, plus tolérants. Je rêvais d'ailleurs de quitter cette école pour réaliser mon rêve, aller à Broadway et pouvoir chanter sur scène. Depuis toute petite, j'aspirais à une telle chose. Je n'avais jamais rêvé d'être un grand médecin magique comme ma carrière le laissait supposer, non. Je ne m'intéressais même pas à la médicomagie, c'est juste que .. je pensais que mes parents seraient fiers de moi, s'ils étaient toujours en vie. Parfois, je me disais que cela serait bien si ma famille était encore complète et que je pouvais leur écrire des hiboux toutes les semaines avec de mes nouvelles. Parfois, je m'amusais à croire qu'ils étaient encore là et j'écrivais des lettres imaginaires que j'aurais pu leur envoyer. A vrai dire, comme j'avais fait tous mes devoirs et que cela était à quoi servait une retenue, il me semblait, j'avais commencé à écrire une de ces lettres. Inutile de vous dire ce qu'elle contenait, ce n'était qu'un cliché de toute petite fille qui rêvait d'écrire à ses parents. D'ailleurs, mon écriture était plus enfantine au fur et à mesure que je progressais dans ma lettre, comme si je souhaitais retourner en enfance grâce à ces simples mots. Mais quelqu'un avait troublé ma tranquillité et ce n'était personne d'autre que Lucas, celui qui m'avait défendu contre des sangs purs qui me cherchaient des noises parce que j'étais, il fallait l'avouer, une sang de bourbe. Depuis, nous étions de bons amis et nous battions contre les règles établies contre les Grindelmonk dont il faisait également partie. Il s'assit à côté de moi et je lui adressais un doux sourire comme j'en avais le secret, et attendais qu'il me murmure quelques mots. Cette retenue serait surement plus amusante avec lui, quoi que, je doutais que cela ne se passe autrement que comme une énorme rébellion si j'étais à ses côtés. Nous avions le chic pour nous attirer des problèmes et ce n'était pas quelque chose que j'appréciais particulièrement. « Il est étrange de te voir là Skye ! Qu'as-tu fait pour te retrouver ici ? » Je poussais un énorme soupir en baissant la tête. J'avais encore incroyablement honte de ma petite bévue de tout à l'heure alors je ne souhaitais pas en parler, mais bon, je n'aimais pas mentir et là, je ne voyais pas de moyen d'esquiver la conversation .. « C'est bête, je … je me suis mise à chanter en plein cours, voilà. Comme si j'étais dans une comédie musicale en quelque sorte. Cette situation là m'aurait attiré beaucoup moins d'ennuis. Tu te rends compte ! Ma première retenue ! Quant à toi, tu dois être un habitué ... » Je lui adressais un clin d'œil. Je ne savais pas s'il était particulièrement indiscipliné mais je devinais qu'il devait souvent se retrouver dans cette salle, surtout à cause des mots que lui avait dit le professeur lorsqu'il était rentré et la manière dont il le regardait. « Et toi, qu'as-tu fait pour te retrouver ici ? » Je l'observais attentivement, cherchant dans ses traits quelque réponse à mes questions incomprises. « J'espère que tu as quelque plan pour semer la pagaille ici car je commence à m'ennuyer terriblement ... »