Plus tôt dans la journée, au petit déjeuner pour être précis, Lorcan avait donné rendez-vous à deux de ses sœurs afin de passer un peu de temps avec elles. Lyrum et Aleera. Pour la première, l’information avait été facile à communiquer puisqu’ils étaient dans la même maison et que, par conséquent, ils ne cessaient de se croiser et de passer du temps ensemble. Pour Aleera, ça n’avait pas été bien compliqué non plus, il lui avait suffit de rejoindre la table des Serdaigles pour lui faire passer le message. Le rendez-vous était donné dans la salle vide du cinquième étage, à 17H environs. Après les cours quoi. En ce jeudi d’hiver, pas question d’aller se promener dehors. A tout les coups ce serait pour attraper une vieille maladie embêtante. La journée se déroula donc tout à fait normalement. Enchaînant les cours ennuyant et ceux plus attractifs, Lorcan passait d’ennui à désir d’apprendre. Mais l’essentiel restait d’écouter un minimum pour se pas se retrouver avec une moyenne lamentable à la fin de l’année. Une fois la journée terminée, Lorcan ne prit pas le temps de repasser à sa chambre pour se changer, il le ferait après. Et puis il ne voulait pas être en retard, sinon les filles n’allaient pas l’attendre. Il monta rapidement au cinquième étage à grandes enjambées, soupirant à chaque fois qu’un escalier lui rallongeait le chemin. Mais il arriva quand même à destination quelques minutes avant l’heure du rendez-vous. Il attrapa sa baguette et lança un « Alohomora » pour que la porte de la salle s’ouvre. Il pénétra dans la pièce doucement, vérifiant qu’il n’y avait personne. Elle était totalement vide, comme toujours. Un peu poussiéreuse, mais ça allait. Il s’approcha des fenêtres et tira les rideaux pour que le soleil puissent passer à travers les carreaux. Pas la peine d’être dans la pénombre, le soleil se couchait déjà bien assez tôt comme ça. Une fois la pièce baignée dans la lumière, il posa son sac dans un coin. A l’ordre du jour ? Hmm, une petite mise en garde sur les problèmes de sang en ce moment. Il savait que les choses se compliquaient pour eux. Certains recommençaient à les traiter de traîtres à leur sang tandis que d’autres allaient sans doute tenter de les amadouer pour le rallier au camp des défenseurs de la pureté du sang. Lorcan ne changerait pas de camp, il était tolérant et ne voulait en aucun cas se corrompre juste pour éviter de prendre des risques. Mais il ne voulait pas trop que les filles se mettent dans des positions délicates.

C'était des heures sombres qui s'annonçaient à l'école de sorcellerie Poudlard, l'ambiance y était devenue plus infecte que les années précédentes selon la jeune sorcière, et tout cela l'a rendait d'humeur maussade. Aleera n'était plus aussi enjouée et joyeuse que d'habitude, et ses frères et soeurs avaient dû le remarquer, puisqu'elle s'isolait, privilégiant ses études, encore plus que d'habitude puisque cette année elle passait son ASPIC. De plus elle était révolté par ce nouveau décret sur le Quidditch; son poste de poursuiveuse de sa maison avait été supprimé, elle qui était si talentueuse, cela lui avait donné un avant goût pour ce que ressentait les élèves de Grindelmonk qui voyaient leurs droits bafoués. La journée débuta comme les précédentes, la salle commune de Serdaigle était plongé dans un silence presque mortuaire, personne ne parlait, de plus, Aleera semblait être devenue une sorte de parias pour oser défendre la maison Grindelmonk; aux yeux des sangs-pur et même quelques sangs-mêlés. Alors qu'elle rejoignit la grande salle afin d'y prendre son petit-déjeuné, son frère la convia à une petite réunion avec lui et Lyrum. Elle avait beaucoup de devoirs à rendre, mais elle accepta avec un petit sourire forcé puis se rendit à ses premiers cours. La jolie sorcière avait deux heures de sortilèges et enchantements, sa matière favorite où presque depuis sept années elle obtenait des notes optimal à chaque examens. C'était sa matière favorite, et l'une des meilleurs élèves de sa classe et de sa maison, elle rapportait beaucoup de points. Elle délaissa son ouvrage quelques secondes, posant ses iris bleutés sur un petit groupe de sangs-pur et fière de l'être. Elle sentait leurs regards fixés sur elle, se demandant bien ce qu'ils préparaient encore .... Elle haussa un sourcil pour les snober, puis reporta son attention sur son livre et les conseils du professeurs. La classe révisaient les sorts susceptible d'être demandés pendant l'examen. Les heures passaient, les cours aussi, déambulant dans les couloirs magiques de l'école, ses livres serrés contre sa poitrine. Même les portraits accrochés aux murs du château semblaient terne et triste. Alee se rendit à son endroits préféré dans toute l'école, la bibliothèque. C'était l'heure de manger, mais si elle voulait pouvoir rejoindre Lorcan et sa soeur tranquillement, elle devait s'avancer sur ses devoirs ... Intello ? Oui s'en était une, madame je sais tout exaspérante et fière de l'être. Elle aidait un jeune première année dans sa rédaction pour un cour de l'histoire de la magie quand elle remarqua que l'heure avait bien avancé, elle s'excusa auprès du jeune en sorcier en lui terminant sa rédaction en quelques coups de plumes. Elle monta à la tour des Serdaigle poser ses affaires, sans prendre le temps de retirer son uniforme, puis se rendit d'un pas pas pressé au cinquième étage, où son frère lui avait donné rendez-vous. La porte était entre-ouverte, elle l'a poussa et entra dans la pièce poussiéreuse, souriant légèrement à son frère, parfois cela remontait le moral de voir un visage familier et aimé. « Salut, ta journée a été aussi intéressante que la mienne ?» Dit-elle avec un faible sourire, il ne manquait plus que Lyrum qui n'allait certainement par tardé à arriver.

Les journées se suivaient et se ressemblaient à Poudlard : Non. Faux. Plus le temps passait, plus les journées devenaient catastrophiques dans cette école de magie qui, jadis, semblait avoir été le paradis sur terre pour tous les petits sorciers dans notre genre. Maintenant, c’était une catastrophe, un enfer, un carnage… bref, vous comprendrez. Cette guerre entre les sangs purs et les nés-moldus commençait vraiment à peser lourd sur les épaules de tout le monde : tout d’abord, la création d’une nouvelle maison, le bal de Noël qui tourna au vinaigre pour finalement terminer avec la cerise sur le gâteau : la dissolution des équipes de Quidditch. Comme si créer une nouvelle maison et leur interdire le Quidditch n’était pas déjà assez, il fallait maintenant qu’ils instaurent un nouveau système qui ne faisait qu’alimenter cette rivalité. Non mais ils pensaient à quoi, eux là ? Ouais, eux. Ceux qui prenaient toutes ces décisions idiotes et sans bon sens. Comme si alimenter la rivalité allait finir par persuader les nés-moldus que leur place n’était pas dans le monde magique… Oui bien sûr, ils allaient tous quitter avec une révérence, le sourire aux lèvres, lâchant humblement le drapeau blanc ! Pouah ! Dans leurs rêves ! J’avais envie de vomir. Depuis des années, notre famille, les Londubat, nous défendions les nés-moldus et ce n’était pas prêt de se terminer ! J’avais encore plus d’ambition maintenant que tout ça avait commencé : perdre mon poste de poursuiveuse dans l’équipe de Gryffondor m’avait obligée à aller me venger sur ces pauvres sangs pur pour faire passer ma colère. Et c’était ce que j’avais fait en utilisant de bête pièges moldus comme les seaux d’eau en équilibre sur le dessus d’une porte entrouverte, les ballons à pets sur les chaises du cours de potion, les fils invisible dans les portes… Une vraie tuerie à laquelle j’avais vachement pris plaisir à assister ! La journée avait été un peu plus supportable : avec ces mauvaises nouvelles et mes cours ennuyeux auxquels je ne voyais pas l’intérêt d’y porter attention m’avait franchement mis le moral par terre. Heureusement que je savais m’amuser de manière originale, au plus grand malheur des autres. À un certain moment durant la journée, alors que je passais dans la salle commune des Gryffondor, mon grand-frère, Lorcan, m’arrêta pour me donner rendez-vous dans la salle vide : petite réunion familiale qu’il disait. Mes obligations envers eux me forcèrent à arrêter mon manège, ma fois combien amusant, pour me rendre à l’endroit de rendez-vous. J’ignorais ce qu’il en était vraiment de cette petite réunion : apparemment, c’était moi, lui et Aleera. On était tissé serrés depuis notre enfance ; se réunir entre frères et sœurs ne faisait jamais bien de mal. Au contraire, j’adorais ça. Je devais m’avouer quelques fois que de passer le plus clair de mon temps avec eux me manquait beaucoup en période scolaire. Même si j’adorais mes études magiques, il n’y avait absolument rien qui dépassait le bon temps qu’on pouvait passer en famille pendant les vacances. Autant dire que je n’avais pas été bien difficile à convaincre. Arrivée à la fameuse salle en question, je vis que la porte était déjà ouverte ; je devais être la dernière, comme à peu près toutes les autres fois. Je ne pus toutefois m’empêcher d’afficher un sourire digne d’une annonce de dentifrice, entrant dans la salle comme une tempête : « Me voilàaa ! J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. »

Lorcan n’eut pas vraiment à attendre longtemps. Il faut dire que les petites réunions en famille, c’était sacré chez les Londubat. Imaginez un peu, 5 enfants, dont un seul garçon, une mère fascinée par les moldus, un père botaniste complètement accro à ses serres et un sang pur contesté par les autres nobles familles. Forcement, quand on a pris une position aussi délicate, il vaut mieux être unis. Et ce n’était pas un problème pour cette famille. D’un milieu plutôt aisé grâce au travail de leur mère, ils vivaient dans une confortable maison en Irlande. Pas une villa hein, mais disons que chacun avait sa chambre et que la salle à manger était longue vu le nombre de chaises qu’il fallait mettre autour de la table. Tout ça pour dire que, ils avaient toujours formé une véritable communauté. Evidemment, il y avait des tensions et des clash, comme dans n’importe quelle famille. Mais on ne pouvait pas dire que certains étaient exclus, ils étaient toujours prêts à aider l’autre. Ca faisait un peu cliché, mais c’était une des valeurs fondamentales des Londubat, et c’était ce qui faisait leur force.
La porte s’ouvrit à sur Aleera, qui ne semblait pas au meilleur de sa forme. « Salut, ta journée a été aussi intéressante que la mienne ? » fit tout de même sourire Lorcan qui savait que les tensions qui régnaient au château rendaient l’atmosphère pesante. Il lui adressa un petit sourire rassurant afin de lui indiquer qu’ici elle n’avait pas à essayer de paraître bien. Si elle avait envie de passer des heures à s’énerver contre les sangs purs, contre tout ce bazar, elle pouvait. Lorcan l’écouterait et en plus il approuverait. Il lui répondit donc que « Les journées sont toujours un peu chiantes dès lors qu’il y a des cours. ». Il savait que ce genre de petites phrases énervaient un peu Alee, mais c’était pour la taquiner. Elle qui aimait tant les cours, et Lorcan qui avait tant de mal à être un grand bosseur. Enfin, il bossait, mais il pourrait en faire plus ça c’est évident. A peine eut-il répondu à sa sœur que Lyrum arriva, avec sa joie habituelle et transmissible « Me voilàaa ! J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. ». Et hop, un nouveau sourire pour son autre sœur. Il faut dire que Lorcan était bien entourée, le seul garçon dans une fratrie de cinq enfants ! Oui, il l’avoue, il a souvent été blasé dans son enfance lorsque les filles jouaient à la poupée. Mais fort heureusement pour lui, sa seule position masculine ne l’a jamais mis à l’écart.
Ils étaient tous les trois là maintenant, ils n’attendaient plus personne. En principe. Il voulait d’abord poser la question cruciale, celle qu’il avait d’ailleurs l’habitude de poser à chaque fois qu’ils se voyaient « Des emmerdes avec les autres sangs purs ? ». C’était tellement courant qu’ils en aient que Lorcan s’en informait toujours. D’une, pour aller régler ses comptes avec celui qui embêtait une de ses sœurs. Et de deux, pour savoir qui en avait particulièrement après les Londubat en ce moment.

Aleera avait l'air totalement blasée en ce moment, on l'a voyait peut en dehors des cours, préférant s'isoler dans ses études, pour une fois, elle avait hâte que cette année se termine ... L'ambiance était pesante, parfois quand elle écoutait ses parents parler de leurs années à Poudlard, elle avait du mal à croire qui'il parlait du même château. Parfois, elle avait même envie d'aller étudier dans une autre école ! Mais Poudlard était sa maison, et elle n'était pas du genre à fuir ou à abandonné, elle n'était pas lâche. Elle observait cette salle vide, qui avait bien besoin d'un peu de ménage. « Les journées sont toujours un peu chiantes dès lors qu’il y a des cours. ». Répondit son frère en souriant, elle leva les yeux au ciel, et laisser échapper un rire, le premier de la journée d'ailleurs ... Son frère était brillant, mais paresseux selon Aleera, il pourrait avoir un meilleur niveau si seulement il se mettait à travailler un peu plus, et ça elle n'arrêtait pas de lui répéter sans cesse, et elle savait que ça l'agaçait. Elle n'eut pas le temps de répliquer que sa soeur aîné arriva, elle lui adressa un grand sourire, elle se sentait déjà mieux en compagnie des deux membres de sa famille. La tempête Lyrum ! Toujours de bonne humeur et enjouée, cela était une belle qualité selon Aleera, qui elle, était atrocement lunatique quand elle le voulait. Non loin de la porte, elle attrapa sa baguette magique à l'intérieur de sa cape, puis l'agita en direction de la porte qui se ferma toute seule, comme par magie. « Collaporta ! » dit elle en exécutant un joli mouvement de poignet vers la grosse porte. Un bruit de succion se fit entendre, verrouillant la porte par magie pour ne pas être dérangé. Elle rangea ensuite sa baguette, satisfaite ! Aleera était très douée pour les sortilèges et enchantements, n'ayant pas hésité dès l'enfance, à voler les manuels de ses frères et soeurs pour apprendre des sorts plus dur. Elle était également très bonne duéliste, et c'était la petite fierté de la sorcière ! Elle regarda son frère qui avait pris la parole, posant ses fesses sur le rebord de la fenêtre. « Des emmerdes avec les autres sangs purs ? » Elle poussa un léger soupir, ces idiots de conservateurs; pro sang-pur ! Aleera avait fréquemment des altercations avec eux, puisque les Londubat étaient souvent insultés. Mais aucun d'eux se laissaient faire. Surtout Lyrum qui prenait un malin plaisir à se venger ! D'ailleurs elle avait attirée sa petite soeurs plusieurs fois dans ses plans diaboliques, et bien qu'elle ne l'avouerait jamais, cela lui faisait du bien de se venger ... Elle prit la parole en regardant son frère, « Pour ma part, j'ai le droit à des regards assassins, quelques bousculades aussi; mais rien de très méchant en ce moment, enfin rien ne m'atteint venant d'eux ... Mais un petit groupe de ma classe dois comploter quelque chose puisqu'ils n'ont pas cessé de me regarder. Et vous ?» Elle regarda ensuite Lyrum pour savoir si tout allait bien pour elle, et son frère. Il y avait une chose à laquelle on devait pas toucher aux yeux d'Aleera, sa famille ! Ses amis, et ses bouquins. Elle avait un horrible pressentiment sur le futur, et pas besoin d'avoir des dons de divinations ... « Mais faut que ça cesse, ils ont dissolus les équipes de Quidditch ! C'est ridicule, cela va faire que empirer les choses ... Sans parler des nouveaux décret pour Grindelmonk. » Aleera était l'ancienne poursuiveuse de l'équipe de Serdaigle, très doué pour ce sport, tout comme ses frères et soeurs. Elle n'avait pas souhaité rejoindre la nouvelle équipe pour des raisons plus que évidente à ses yeux. Le ministère s’immisçait de plus en plus dans les affaires de l'école, elle plaignait profondément le directeur.