Je regardais le feu qui brulait dans la cheminé le regard vide. La vague de froid et la tempête de neige qui s'étaient abattu sur Poudlard étaient oubliés depuis longtemps, mais le sol était toujours couvert de neige. A la lumière de la lune, je voyais encore tournoyer les flocons devant les vitres de la salle commune. Assise en tailleur devant l'âtre de la cheminé, je poussais un soupir las et passais une main dans mes long cheveux, ce soir blonds. Je savais que Nolan et Eleanor me regardaient. Je sentais le coup d'oeil inquiet qu'ils échangeait. J'avais passé deux semaines sans voir ni avoir de contact avec aucuns de mes amis. A mon retour au chateaux, ils m'avaient trouvé plus mince, plus pâle, et plus inquiète. J'avais peur, pour mon fils, pour moi, j'avais peur du lendemain. J'étais aussi incroyablement inquiète pour Phineas, toujours à l'infirmerie. Et Ramsey... Ne plus entendre son rire ni croiser son regard, ne plus le voir franchir le trou du portrait était une torture au quotidien. J'enfouis mon visage pâle dans mes mains tremblantes. Je sentis les mains d'Eleanor et Nolan se poser sur mes épaules, et leur contact me calma. Je respirais un peu plus calmement en me tournais vers eux, dans une courageuse tentative pour leur sourire. Tentative échouée.
C'est à cette instant de communion parfaite entre trois amis qu'elle est entré de son pas raide dans la salle commune. Méline. Petite frenchie un peu agaçante, de septième année, qui semblait ne pas me porter dans son coeur. Je ne lui jetais pas un regard, elle ne m'intéressait pas. Mais c'est elle qui me parlât. « Ha Madeline, tu tombe bien ! J'ai oublié de te le dire mais cet après-midi, on m'a dit que tu avais rendez vous tout de suite dans la cabane hurlante. Et c'est important. » Je me tournais vers elle, une expression de franche incrédulité sur le visage. Non, elle n'avait pas oublié, son sourire vicieux me le disait. Je fis un effort pour me calmer, mais c'était plus fort que moi, mon ton était sec, j'étais trop nerveuse pour être posée. « Mais quand... Maintenant ?! » elle me jeta un regard dédaigneux que je choisis de ne pas relever « Bin oui maintenant. » Je me levais et la toisais à mon tour. Je n'avais aucune envie de sortir, et en plus, je n'étais pas rassurée par ce mystérieux rendez-vous. « Mais... C'est qui qui me donne rendez-vous ? » elle eut une moue exaspérée et indignée à la foi. « Si tu veux le savoir, t'a qu'à aller voir, déjà que ça me gonfle de porter les messages ! » le ton commençait à monter entre nous « Mais tu peux au moins me dire son nom ! » « Mais t'as qu'à aller voir ! Je suis pas ton elfe de maison ! » Je hurlais « Barres toi ! » elle s'éloigna d'un pas raide et entra dans son dortoir. Quelle peste ! Je mis un coup de pied dans le fauteuil, ce qui réveilla en sursaut Sigmund. Mon chaton blanc au yeux d'émeraude me jeta un regard courroucé. Je montais quatre à quatre les marches qui menaient au dortoir et enfilais une cape par dessus mon jean et mon pull en cachemire, tout en continuant de pester contre l'autre blondasse. Je sortis de la salle commune sous le regard inquiet de mes amis en leur adressant un signe de la main.
Ma baguette dans la main gauche, j'avançais en grelotant dans la nuit, le chemin faiblement éclairé par la lune et le sort que je lançais, mes bottines laissant la trace de mes pas dans la neige vierge. Mon estomac se serrait au moindre bruit. Depuis le bal de Noël, j'étais plus craintive. A chaque battement de cil, je revoyais le bras de Ramsey qui dépassait des décombres, mon cris d'alerte résonnait encore dans mon esprit. J'arrivais finalement à la cabane hurlante, parsemée de flocon. Je m'arrêtais quelques secondes devant la vieille bâtisse. Je devais être complètement folle. Je me jetais dans la gueule du loup. Mais mon instinct me disait que je devais y aller. Une force me poussais vers ce lugubre endroit. Un endroit délibérément entouré de mystère et de légende. Je parcourais à pas prudent le chemin et poussais doucement la porte qui grinça légèrement. Je pénétrais dans la maison comme en pleine filature, en tapinant tapinois, comme dirait l'autre. La lueur bleue de ma baguette éclaira alors une silhouette que je connaissais. « Luka'. » murmurais-je. J'étais à quelques centimètre de lui, à peine. Je lui lançais un regard un peu effrayé, mais aussi coupable. « J'aurais pas du venir, c'était de la folie... Bien trop dangereux. » dis-je à voix basse. Je fis volte face mais je m'arrêtais immédiatement en sentant sa main dans la mienne.
nombre de mots808 un peu plus long qu'un old school mais c'était pour planter le décors, je restreindrais un peu our mes prochains posts. (:
Invité
Sujet: Re: L'ABÎME APPELLE L'ABÎME ♦ old school Mer 9 Fév - 15:07
Sa naïveté me faisait pâlir. Elle m’étonnait sans cesse. Son comportement n’était pas normal. Il me semblait qu’elle n’était pas tout à fait humaine, pas tout à fait mienne non plus. Surprenante réaction, adorable. Cette pensée me fit rougir. Comme si ce trait de caractère était contagieux. Cette fille, c’était une épidémie, une morsure dans mon âme. Ce n’était bien sûr pas une injure. C’était même très étonnant de ma part. Je n’étais pas du genre à complimenter. Pas que je n’aimais pas le faire. J’étais surtout dans la spontanéité. Truc classique, l’homme qui n’aime pas dire je t’aime parce qu’il les réserve comme un trésor à son bijou le plus précieux. Douce luxure, douce paresse, doux rêve qui jamais ne revinssent. Disparu le bonheur de ses baisers, disparu ce serpent endormi au creux de mon cœur lorsqu’elle m’embrassait, disparu cette sensation d’apaisement et de je-ne-sais-quoi. Avec elle, s’était différent. Comparable et incomparable à la fois. J’aimais Madeline. Non, elle était ma passion, ma brûlure secrète, mon éternel âme-sœur. Mais d’une toute autre façon Skye-Linn m’avait touché. D’une belle manière, même. Plaisante, et agaçante à la fois. Sa naïveté m’avait porté plus loin qu’aucun autre. C’était attendrissant, prenant, irritant. Elle aussi, je l’aimais. D’un amour plus prude, plus pure. Pas que mon amour pour Madeline soit moindre. Mais s’était une passion dévorante, brûlante. Celui-ci était neutre, doux, soyeux. Différent et moins intense. Je le savais à présent. Sans doute avais-je été masochiste dans une autre vie. Je recherchais sans cesse la douleur d’une passion funeste et inexorablement diabolique.
Sans doute ne me choisira-t-elle jamais. Je n’étais pas fait pour le bonheur. Du moins je l’avais espéré un temps. J’avais alors enchaîné conquête sur conquête, sexe sur sexe. J’aurai dû être le Grand Gagnant, celui qui attrape le pompom. Celui qui gagne un tour gratuit. Et ceux à chaque fois. Mais cette semi-liberté du corps ne m’avait été accordée que peu de temps. Assez de temps pour m’intéresser à la plus naïve des filles, à la plus exquise douceur. Et je suis tombé amoureux d’un rêve, d’une pensée, d’une image et j’ai dit adieu à mon Grand Amour, sous des airs enchantés. C’était mieux ainsi, tellement mieux ainsi. Enfin, j’essayais d’y penser, d’y croire plus qu’un instant. J’y arrivais la plus part du temps. Parce qu’elle était différente, charmante et amusante. Croyante. Oui, elle avait confiance en moi, en mes capacités, en mes sentiments. Il n’y avait qu’un hic au tableau, son sang. Je ne suis pas né pro-sang pur. Je le suis devenu. Nuance. J’ai haït ma mère un temps. Sang-de-bourbe que je l’appelais. J’ai par la suite appris à l’aimer et à détester « my father ». J’ai compris que rien n’était décidé à la naissance. Que le sang ce n’était pas grand-chose dans tout ça. Mais j’ai aussi appris une chose importante, les apparences sont importantes, trop importantes. Les gens se haïssent plus que je ne l’imaginais. Et je suis coincé entre deux grilles, deux mondes. Moi l’indifférent, l’aimé et le mal-aimé je dois choisir. Haine.
Être soi-même ça ne comptait pas. Ca ne compterait jamais. Mais pour une fois j’avais envie d’être moi. N’en avais-je pas le droit, pas le besoin ? Au contraire. Je le désirais. Je la désirais plus que quiconque. Et pour une fois, pour la toute première fois j’avais envie de pleurer dans ses bras. Je n’aimais pas ce que la vie m’imposait. Je ne voulais pas lui parler de Skye-Linn. Elle ne l’aimait pas. Mais j’avais cruellement besoin d’elle, de vivre sans elle, de vivre près d’elle. Je n’ai pas cherché plus loin. J’ai vu le blason, le lion et j’ai sauté sur l’occasion. Je lui ai demandé poliment de donner ce petit papier entre ses mains. Et j’ai attendu. Seul. Incroyablement seul. J’ai réfléchi. J’ai broyé du noir, surtout. J’ai placé ma main dans la sienne alors qu’elle partait. M’abandonnait. « Je crois que j’ai besoin de toi. » j’ai lâché sa main. Je n’aimais pas l’avenir. Je n’aimais pas ma destiné. J’aurais aimé l’épouser, lui faire des enfants. Mais je lui étais inférieur. J’aurais aimé vivre dans la joie et la douceur. Mais je lui étais supérieur.
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Madeline B. Rookwood
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Sujet: Re: L'ABÎME APPELLE L'ABÎME ♦ old school Mer 9 Fév - 17:25
Une fois de plus, je tournais le dos à Lukaël. A l'amour de ma vie, à mon âme soeur. Comme je l'avais fait par le passé. J'aimais cet homme, j'aurais pu faire n'importe quoi pour lui. N'importe quoi, ou presque. Une chose entrait en ligne de compte. Noah. Si je devais faire ma vie avec un sorcier dont le sang n'était pas pur, ma famille m'aurait bien vite renier, et avec moi, mon fils. Et je ne pouvais pas lui faire ça. Il devait grandir heureux, à l'abri du besoin. Son sang lui assurait déjà un avenir prometteur, il n'aurait à s'inquiéter de rien. Mais si je venais à changer de trajectoire... Je refusais de faire de mon petit garçons un paria, car c'était l'obligé à mené une vie de traitre à son sang. Pour rien au monde je ne voulais que mon enfant n'est la même vie que la famille Welasey. Être sans cesse dévisager, regarder avec mépris, insulter... Je serais une bien mauvaise mère si je permettais une telle chose. Évidement je ne pouvais pas parler de tout cela à Luka', je ne pouvais en parler à personne, car personne, jamais, ne devait savoir. Et surtout pas lui ! Il ne me pardonnerait pas d'avoir couché avec son meilleur ami si peu de temps après notre séparation. Et encore moins d'être tombée enceinte. Je l'assumais moi même assez difficilement... J'aimais Luka, et je n'aimerais probablement que lui jusqu'à la fin de mes jours. Mais je n'en avais pas le droit. Je m'arrêtais tout net en sentant sa main se glisser dans la mienne. « Je crois que j’ai besoin de toi. » me dit-il en me lâchant la main. Mes lèvres tremblotèrent tandis que les quelques flocons qui étaient encore sur mes cheveux fondaient doucement. Dehors, le vent soufflait en rafale et les courants d'air faisaient craquer la cabane hurlante. Je me tournais lentement vers lui et plongeait mon regard émeraude dans le sien d'un vert si clair. « Je suis là... J'ai toujours été là. » murmurais-je. Je ne mentais pas. A ma façon, j'avais toujours été là. Luka avait accompagné chacun de mes pas, et j'avais épié du coin de l'oeil chacun de ses mouvement. C'était ma façon à moi d'être là. Je fis un pas de plus vers lui, réduisant la distance qui nous séparait.
Non. J'aurais du reculer et partir en courant. Pendant qu'il en était encore temps. Temps de quoi ? De fuir ? Oui, surement, une fois de plus, fuir face au responsabilité, plutôt que d'assumer un instant de faiblesse. Fuir comme je l'avais fait pas le passé. Nous aurions tous les deux du partir dans deux directions opposés et ne jamais nous retourner sur ce qu'était notre vie avant, sur ce qu'elle aurait pu être demain. De telle choses étaient interdite dans mon monde. ais aucun de nous ne prit l'initiative de fuir. Deux idiots, voilà ce que nous étions, à nous regarder comme si un simple coup d'oeil échangé pouvait nous ramener en arrière, ou faire changer les choses. « Pourquoi on fait ça Luka ? Pourquoi on continue alors que ça fait mal ? » lui demandais-je d'une voix douce. Parfois, ça faisait peut-être du bien d'avoir mal. C'était une douleur agréable. Comme la mélancolie. Mais là, cette douleur me transperçait de part en part, si bien que j'avais l'impression de j'allais crever. M'effondrer là, dans les bras de mon amant de toujours. Une bonne fois pour toute. Mais, une fois de plus, je n'en avais pas le droit. Madeline Rosier ne faiblissait jamais. C'était bien connu. J'étais fatigué d'être toujorus forte et responsable. J'aurais voulu n'être encore qu'une enfant, à l'époque ou, allongeais dans l'herbe au côté de Luka', je m'imaginais en robe blanche, accroché à son bras. Petite, j'étais persuadé que j'aurais des enfants avec lui. Un jour, je lui avait dit que j'appellerais mon premier enfant Noah, fille ou garçon. J'avais tenu parole, même s'il n'en savait rien.
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Sujet: Re: L'ABÎME APPELLE L'ABÎME ♦ old school
L'ABÎME APPELLE L'ABÎME ♦ old school
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