Nom : Sweetlove
Prénom : Timothy, John
Surnom : Tim, Timy
Âge : 35 ans
Curus, option(s) : Professeur d'Histoire de la Magie
Année scolaire : //
Nature du sang : Sang-Mêlé. Né d'un père sorcier Gregory Archybald Sweetlove : employé au Ministère de la Magie au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Et d'une mère moldue Annie Margaret Tyler : enseignante dans une école maternelle

C'était le dernier vendredi avant les vacances de printemps. La plupart des élèves étaient en effervescence et ne tenaient plus en place. Entre ceux qui faisaient leurs valises, ceux qui ne cessaient de parler des vacances qui allaient arriver et ceux séchaient les cours pour profiter du soleil et dormir sous un arbre. C'est ce qui s'était passé cette après-midi là. J'eus la surprise de découvrir une salle de classe complètement vide lorsque j'arrivais en cours d'Histoire de la Magie. Monsieur Hermisen était seul, assis à son bureau en train lire quelques parchemins. J'avançais prudemment dans la salle de classe, mon manuel d'Histoire de Magie et mon carnet de notes dans les mains.

« Monsieur Hermisen ? » demandais-je avec une petite voix.

« Oh Timothy, quelle bonne surprise ! » sursauta Monsieur Hermisen.

« Que se passe-t-il ? Où sont les autres élèves ? »

Monsieur Hermisen laissa alors de côté sa lecture et retira les minuscules lunettes qu'il avait sur le bout du nez.

« Et bien il semblerait que tes chers camarades ait préféré aller profiter du beau temps que de venir écouter un vieil homme leur raconter des histoires »

Il esquissa un sourire plein de sagesse et d'humilité. Il ne semblait ni vexé, ni en colère de se retrouver devant une classe vide, une situation qui aurait fait mettre plus d'un autre enseignant de Poudlard dans tous ses états. D'ailleurs, je ne trouvais pas non plus cela normal.

« Comment ? » m'écriais-je. « Ils ont le droit de faire ça ? Il faudrait peut-être prévenir le directeur » suggérais-je.

Monsieur Hermisen échappa un petit rire.

« Oh non mon garçon, laissons le directeur tranquille et ne blâmons pas tes camarades de vouloir profiter du meilleur moment de l'année. L'Histoire de la Magie ne va pas bouger tu sais, nous pouvons la laisser quelques heures de côté, je ne crois pas qu'elle nous en voudra. »

Monsieur Hermisen était un homme sage, un très grand homme et un très grand sorcier. C'était sûrement le professeur que je respectais le plus, ici à Poudlard. C'était un passionné et un rêveur aussi. C'est ce qui lui faisait prendre les choses avec une telle distance et une telle légèreté, en tout cas c'est ce que je pensais. Car, il n'était pas vraiment facile de savoir se qu'il ce passait dans la tête d'un vieux sorcier. Une chose que ma mère me répétait souvent.

« Je ne suis pas d'accord » disais-je soudainement.

Monsieur Hermisen paru surpris par ma phrase. Il fronça les sourcils et pencha la tête vers moi.

« Ah ? Et pourquoi donc Timothy ? » demanda-t-il d'un ton septique.

Je m'assis alors sur le pupitre juste en face de son bureau, tout en faisant attention de ne pas renverser l'encrier qui était posé dessus.

« Et bien, je crois qu'il est important de connaître l'Histoire de la Magie Monsieur et qu'il faut la respecter » dis-je d'un ton sérieux, mais néanmoins doux. « Connaître l'Histoire, c'est ne pas laisser le passé tomber dans l'oubli. C'est rendre hommage à la mémoire de tous ceux qui nous ont précédé. C'est se souvenir des actions bonnes ou mal du passé, pour perpétuer le bien et ne pas refaire des erreurs. »

Monsieur Hermisen me regarda quelques instants sans rien dire. Il m'observait et grimaçait parfois. Mes paroles semblaient avoir eu un drôle d'effet sur lui. Je commençais à m'inquiéter et une moue confuse s'accrocha bientôt à mes lèvres.

« Oh pardon, je n'aurais peut-être pas dû dire cela... » m'excusais-je en bafouillant.

Monsieur Hermisen se leva soudain.

« Oh non, non ne t'excuses pas de dire des choses totalement vraies. Il est rare d'entendre des propros de cette nature d'un garçon de ton âge. Et d'ailleurs, je t'en remercie » me dit-il en me faisant un clin d'oeil, accompagné d'un sourire malicieux.
« De rien Monsieur » répondis-je, légèrement soulagé.
« Mais...il y a une chose essentielle que tu oublies Timothy... » me dit-il lentement.
« Ah bon ? Quoi ? » demandais-je surpris.
« Il est effet important de se souvenir de ceux qui nous ont précédé et je comprends que tu puisses les respecter et les admirer, mais eux en feront-ils autant ? » me demanda-t-il.
« Je ne comprends pas Monsieur... » répondis-je, très perturbé.
« En excluant les fantômes, les ancêtres que tu aimes tellement, sur lesquels tu sembles connaître tout sur tout. Vont-ils se souvenir de toi comme tu te souviens d'eux ? »
« Euh...nan » répondis-je.
« Non effectivement. Ils ne le pourront pas, car ils sont tous mort. Et dis-moi, comment veux-tu que l'on se souvienne de toi Timothy Sweetlove ? »

Cette question me laissa bouche bée. Je n'avais jamais vraiment réfléchit à cette situation. L'Histoire de la Magie était ma matière préférée. Je passais mon temps libre à la bibliothèque, à lire des dizaines de livres sur l'Histoire et sur des tas de sorciers et sorcières connues. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, je n'avais jamais fait attention à moi et à la manière dont j'aimerais que l'on se souvienne de moi.

« Passer sa vie entière dans les livres d'Histoire, ne va pas t'aider à réaliser de grandes choses. Penses aux personnes passées, mais penses aussi à toi. A tout ce qui t'attends et à tout ce que tu pourras réaliser d'extraordinaire. Après cela et seulement après cela, tu pourras rendre un plein hommage à ceux qui t'ont précédé. Parce que tu auras fait comme eux, tu auras vécu. Penses à cela Timothy et va profiter du soleil aujourd'hui » fini-t-il en me montrant le ciel bleu par la fenêtre.


Depuis ce jour, j'ai toujours su que je souhaitais devenir professeur d'Histoire de la Magie. Mais j'ai aussi compris que la vie devait être vécue et qu'il était important de faire de grandes choses pour soi et aussi pour les autres. C'est une des premières leçons que j'ai appris.

Lors de ma dernière année à l'Université de Poudlard, j'avais obtenu l'autorisation de rentrer chez moi pour les vacances d'automne. J'étais heureux de retrouver mes parents et la chaleur de la maison familiale. Cette dernière était construite sur les bords d'une falaise verdoyante et venteuse du Pays de Galles, à quelques mètres du précipice, face à la mer. Comme tous les matins le ciel était gris et le vent soufflait. La lumière du jour m'avait réveillé. Je descendais pieds nus, les marches en bois de l'escalier en colimaçon. Dans la cuisine le petit-déjeuner était prêt et présent sur la table. Dans l'évier, la tasse de mon père qui devait déjà être au travail, se lavait toute seule et le balai faisait le tour de la pièce en oscillant. Sur la table, coincé sous un verre, un mot de mère à mon intention : Je suis dehors. Mon regard se dirigea alors vers la fenêtre et j'aperçus ma mère à l'extérieur, assise sur l'herbe, tournée face à la mer, l'air pensive.

Quelques secondes plus tard, je sortais de la maison et la rejoignais, une tasse de thé à la main.

« Maman ? » demandais-je, inquiet.

Elle ne semblait pas m'entendre. Je m'asseyais à côté d'elle et posais un regard inquiet sur son visage. Elle semblait soucieuse, triste et je n'aimais pas du tout cela.

« Maman qu'est-ce qui ne va pas ? » demandais-je à nouveau.

Elle ne répondit rien. Elle poussa juste un soupir. Je détachais mon regard d'elle quelques secondes pour prendre une gorgée de thé. Elle parla soudain.

« Je crois que je suis comme elle » dit-elle dans une respiration.
« Comme qui ? » demandais-je.
« La mer » me répondit-elle.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Je suis inutile » lâcha-t-elle enfin.

Un terrible frisson me traversa tout le corps à ses mots. Mon visage devînt blême et un voile se déposa sur mes yeux.

« Maman, pourquoi dis-tu cela ? » demandais-je, plus inquiet que jamais.
« Parce que c'est vrai » répondit-elle en gardant toujours le regard fixé sur l'océan.
« Non! » criais-je.
« Si Timothy » rétorqua-t-elle. « Je me sens inutile. Tu sais, lorsque j'ai rencontré ton père, découvert ce qu'il était, je trouvais ça fascinant. La magie était quelque chose de nouveau pour moi et tout à fait merveilleux. Les sortilèges, les objets, les créatures, etc. Mais maintenant... »
« Mais maintenant quoi ? »
« Maintenant ce n'est plus pareil. A cause de la magie, je n'ai plus à prendre la voiture, je n'ai plus à entretenir la maison, je n'ai plus à faire les courses, à faire tout ce que j'avais fait pendant des années en tant que moldue. Et puis, tu es grand maintenant, tu n'as plus besoin de moi pour t'aider à te préparer, faire tes devoirs, etc. Je n'ai plus rien à faire Tim. Dans moins de dix ans, je prendrais ma retraite à l'école primaire et je n'aurais plus de copies à corriger, plus d'enfants à m'occuper. Qu'est-ce que je ferais alors ? La magie fait tout à ma place » fini-t-elle en posant enfin son regard sur moi.

Son discours m'avait bouleversé. Je n'avais jamais vu ma mère comme cela et je ne l'avais jamais entendu parler ainsi. Plus elle avait parlé, plus j'avais sentis des sanglots monter jusqu'à mes yeux. Une larme coula le long d'une de mes joues.

« Maman, pourquoi t'es-tu mit cette idée dans la tête ? Tu n'es pas inutile, tu es vitale. Tu es vitale pour moi et pour papa. La magie n'égalera et ne remplacera jamais l'amour que tu nous portes. Je ne serais pas là, si tu ne l'étais pas. Je ne serais pas la moitié de ce que je suis aujourd'hui si tu étais inutile. Tu es ma mère, la plus merveilleuse du monde et aucun sortilège ne pourra changer cela » dis-je en échappant un sanglot.

Ma mère avait posé une main sur ma joue, esquissant un sourire.

« Tu es merveilleuse maman et indispensable au monde » complétais-je en serrant sa main.
« Et toi, tu es le garçon le plus intelligent, le plus gentil et le plus adorable qu'une mère puisse avoir » me dit-elle en me caressant la joue.

« C'est grâce à toi maman » dis-je en souriant.
« Mais pas que » rétorqua ma mère. « Allez viens-là »

Je posais ma tête contre son épaule et ma mère embrassa le haut de mon front avant de poser à nouveau son regard sur la mer.


Depuis ce jour, j'ai compris que tout le monde ne pouvait pas être heureux. Que la magie aussi merveilleuse qu'elle pouvait être, celle que j'utilisais tous les jours, pouvait quelque part, faire du mal à quelqu'un. C'est la deuxième leçon que j'ai appris.

Le couvre-feu avait été donné sur Poudlard. La nuit était tombée depuis longtemps et le château avait fermé ses portes. Tous les élèves avaient regagné leur dortoir respectif et devaient dès à présent tous (en théorie) dormir. Mais comme toute règle qui se respecte, il y avait une exception. Cette exception justement, je l'entendis frapper à la porte de mon bureau. Il devait être aux alentours des onze heures trente et j'étais en train de finaliser la correction de quelques copies d'examens. A l'entente des coups donnés sur ma porte, je stoppais mon activité et fronçais les sourcils.

« Qui est-ce ? » demandais-je à haute voix.

Il n'y eut aucune réponse. J'entendis seulement de petits gémissements presque inaudibles. On frappa à nouveau. Je fronçais les sourcils de plus belle. Je quittais mon bureau et me dirigeais lentement vers la porte, baguette à la main. Je fis un mouvement de poignet et la porte s'ouvrit d'elle-même avec lenteur. Ma baguette pointée s'arrêta alors sur le visage en pleure d'un gamin. C'était Freddie McGuiness, un de mes élèves de troisième année de la maison Grindelmonk. Il était en bas de pyjama et portait un pull bleu marin à rayure. Il mordillait une manche de ce dernier et essuyait ses sanglots avec l'autre.

« Freddie, mais que fais-tu là ? » demandais-je effaré en abaissant ma baguette.
« Je...je...les...les...autres...ils...i...i...m... » essaya-t-il de dire entre les sursauts que lui donnait ses larmes.
« Viens. Rentre » finis-je par dire.

Je le poussais à l'intérieur de mon bureau et jetais un coup d'oeil dans le couloir pour vérifier qu'il n'y avait personne, puis je refermais la porte.

« Par la barbe de Merlin, Freddie que fais-tu ici en pleine nuit ?!!! Comment es-tu sortit de ton dortoir ? Comment as-tu réussi à venir ici sans que quelqu'un te voit et pourquoi pleures-tu ? » demandais-je sur un ton strict.

Il échappa un autre sanglot et plissa les yeux.

« Si quelqu'un sait que tu es là à cette heure-ci, tu vas être renvoyé de Poudlard et moi aussi d'ailleurs... » constatais-je tout à coup. « Ne crois-tu pas que ta maison n'a pas déjà assez de problèmes comme cela ! » m'exclamais-je.

Freddie lâcha un nouveau sanglot qu'il essuya avec le revers de sa manche. Il paraissait complètement désemparé. En même temps ce gamin n'avait que treize ans et il était en train de pleurer toutes les larmes de son corps devant moi. De plus, il avait traversé tout le château en pleine nuit pour venir me voir, il devait sûrement avoir une bonne raison à cela. J'expirais un bon coup et me radoucis. Il était nécessaire d'éclaircir la situation.

« Très bien Freddie, assis-toi s'il te plait » lui dis-je.

Il s'exécuta et s'installa dans un siège devant moi.

« Maintenant tu vas respirer et essayer de te calmer, d'accord ? Tu vas tranquillement m'expliquer ce qu'il se passe et pourquoi tu es dans un état pareil » demandais-je tranquillement en faisant de grands gestes posés.

Je lui donnais un mouchoir et il se calma petit à petit. Lorsqu'il eût repris une respiration à peu près normale, il commença son explication.

« J'étais en train de faire mes devoirs dans la salle commune de Grindelmonk et les autres, les grands, ils ont commencé à parler de l'attaque du bal. Il disait que c'était sûrement élève de la maison qui était dérangé. Ils ont commencé à dire pleins de noms, y'avait de mes copains dedans. Je voulais pas écouter, mais ils parlaient super fort, alors c'était difficile de pas entendre. Ils ont dit que cela pouvait être qu'un garçon bizarre comme...comme moi, parce que je vais souvent à la bibliothèque et que je travaille en classe et tout » dit-il en se mouchant une nouvelle fois.
« Je peux t'assurer qu'il n'y a aucun mal à travailler dur et à aimer les livres Freddie » lui dis-je en souriant « Et ensuite, que s'est-il passé ? » demandais-je.
« Ensuite, j'ai voulu aller me coucher, mais ils l'ont vu et ils sont venus me voir, ils se sont mis autour de moi et y ont commencé à me crier dessus. Ils disaient que si ça s'trouve s'était moi qui avait attaqué l'élève. Mais...mais c'est pas moi » dit-il dans une petite plainte aigüe.
« Je te crois Freddie, mais certaine personne ont tendance à juger sans savoir et souvent injustement »
« Je leur ai dit, mais ils ont continué et puis, ils m'ont pris par mon pull et ils m'ont mis dehors dans le couloir »
« Ils ont fait quoi ?!!! » m'étouffais-je.

On frappa soudain à la porte. Freddie et moi fîmes volte-face. On frappa à nouveau.

« Professeur Sweetlove ? » demanda une voix grave et peu rassurante.

Je reconnus le ton froid du surveillant principal, Monsieur Gritchenn. Mon regard se posa alors sur Freddie.

« Dans l'armoire. Vite et en silence » chuchotais-je doucement en lui montrant le meuble-dit.

Freddie s'y dirigea à tâtons et la porte de l'armoire se referma au même moment que celle du bureau s'ouvrit. Je vis alors apparaître la figure inquiétante du surveillant Gritchenn.

« Oh bonsoir Monsieur Gritchenn » lançais-je en m'efforçant d'être naturel.
« Bonsoir » me répondit-il en inspectant la pièce des yeux. « Vous étiez seul ? » demanda-t-il d'un ton accusateur.
« Oui, je...je finissais de corriger quelques copies » répondis-je en affichant un sourire plus que crispé.
« Ah bon...j'avais cru entendre une autre voix »
« Oh oui bien sûr! Ce sont les tableaux. Je discute souvent avec eux vous savez, cela m'évite de me sentir seul le soir » lançais-je avec une voix un peu trop enjouée.
« Oui, peut-être... » souffla-t-il entre ses dents.

Il inspecta une nouvelle fois la pièce de ses yeux. Mon coeur se mit à battre à toute vitesse lorsque son regard croisa l'armoire. Mais finalement il s'en retourna. J'attendis que ce dernier ait complètement quitté le couloir pour fermer la porte à clé et libérer Freddie.

« Mon statut d'enseignant me donne normalement l'obligation de te dénoncer au directeur, tout en sachant ce que cela implique » fis-je remarquer à Freddie.
« S'il vous plait Monsieur Sweetlove, ne me dénoncez pas. J'ai rien fait, je voulais pas sortir du dortoir, j'vous l'jure ! » dit-il en se jetant contre moi pour m'entourer de ses bras.
« Je te crois Freddie » lui assurais-je en lui tapotant affectueusement la tête.


Depuis ce jour, j'ai compris ce qu'il se passait réellement à Poudlard et j'ai aussi compris que plus rien ne serait plus jamais comme avant. Je comprenais à présent ce que pouvait ressentir ma mère face à la magie. C'est la troisième et dernière leçon que j'ai appris.

Pseudo : Juice
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