01 : Christa, dans toute sa simplicité.

__L'aube commençait à se dégager, nous pouvions entendre un son de harpe se mêler à la brise matinale. Délicatement, tendrement, la compatibilité des deux semblait naturelle, la douceur était de mise, l'on pouvait reconnaître une ambiance angélique, qui, en quelques secondes pourrait être capable de calmer chaque démon. Une utopie, un rêve... Tout était bien trop calme, l'illusion de nos chimères aurait-elle un impact sur notre naïveté ? Christa ne s'en souciait pas. Elle aimait la simplicité, elle aimait se contenter de ce qui s'offrait à elle sans jamais en demander davantage. Tout en mêlant ses doigts aux cordes, elle respirait l'air frais d'avril qui annonçait sa saison préféré : le printemps. Certaines fleurs commençaient à s'ouvrir, délicatement, offrant à l'environnement leur parfum si singulier... Alors que le soleil montait, les oiseaux vinrent se joindre à la parade, mêlant leur mélodie à celle de la harpe et du vent.
__Christa consacrait tout son temps à sa famille, et lorsque ce n'était pas le cas elle le passait seule avec ce qui lui tenait à cœur : la musique, l'art, la nature... Elle aimait cette ambiance paisible, elle lui offrait un sentiment que peu de gens pouvaient comprendre mais qui, au fil des jours, devenait vital. Elle n'éprouvait pas le besoin d'aller vers les autres, sa famille seule lui suffisait, elle n'éprouvait pas non plus d'attirance pour le sexe opposé, elle se disait qu'il fallait laisser le temps au temps, et que malgré tout ; ça lui convenait. Il est rare qu'à quinze ans on retrouve une telle personnalité, si effacée et si peu partagée. Peut-être qu'elle ne se sentait tout simplement pas prête, peut-être qu'elle fuyait le monde à sa façon, en s'illusionnant régulièrement à coup de magie et de simplicité... Christa ne se posait pas même la question, elle se moquait des autres : ils ne lui étaient pas utiles, tout comme elle, elle ne leur était pas utile.
__Soudain, un grincement stoppa la musique, comme un éclair dans la nuit, il brisa l'enchantement. La porte de la chambre s'ouvra sans plus attendre et une grande femme se dessina : Kaitlyn, sa mère. Elle était très grande avec des cheveux noirs de jais, et jamais, ne serait-ce qu'une seule fois, sa fille ne l'avait entendue crier. Elle correspondait à l'image de la mère au foyer simpliste, souriante, vivant en harmonie. Christa lui ressemblait énormément. Serait-ce à cause de l'éducation ou juste un modèle à suivre ? Et si notre chère Baker se contentait d'une vie qui n'était pas la sienne ? « Ma chérie, tes sœurs se sont levées, on va passer à table » annonça sa mère d'une voix douce avant de regagner le couloir. Finalement, l'enchantement n'était pas terminé, parce que même si ce spectacle était des plus agréable pour Christa, il n'égalerait jamais l'amour qu'elle éprouvait pour ses sœurs. Elles étaient sa raison de vivre, son oxygène, elle ne jurait que par elles, elles leur devait tout. Alors sans perdre de temps, elle porta sa harpe difficilement de façon à la ranger (il faut savoir que cette harpe n'était pas loin des trente kilogrammes) et se mis en chemin jusqu'à la cuisine. Une douce odeur de crêpe vint se joindre à celle des fleurs, les papilles gustative de notre héroïne ne mirent pas longtemps avant de frémir d'envies, et lorsqu'elle rejoignit la table, elle fut ravie d'y voir Spencer, sa sœur cadette et Juliet, sa sœur aînée. A cet instant, comme à chaque fois, ses airs de solitaires s'envolaient et Christa pouvait jouir pleinement d'une vie sociale sans barrières.


02 : Le commencement de la fin.

__Chaque histoire ne possède pas son happy end. Nous ne sommes pas dans un conte pour enfant, la magie, bien que fantastique ne s'utilise pas seulement comme dans les cabarets moldus. Il y a toujours deux forces qui se combattent : le bien et le mal, et qui forment à elles-deux un équilibre. Lorsqu'une force diminue par la faute de l'autre, alors il faut vous attendre à ce que cette force se venge, et à son tour, fasse diminuer la force adverse. Notre héroïne n'en tenait pas encore compte, elle se laissait aller dans son utopie, elle ne pouvait imaginer, qu'un jour, tout allait s'effondrer. Qu'un jour, sans crier garde, la magie n'aurait plus aucun sens, que la magie, en quelque sorte, allait courir à sa perte.
__La fin de l'été s'annonçait, Christa allait bientôt entamer sa septième année à Poudlard, et contrairement à beaucoup d'étudiants elle était ravie de bientôt retrouver ses livres mais surtout : sa baguette. On ne pouvait pas dire qu'elle était un rat de bibliothèque, elle ne fantasmait pas sur des reliures centenaires, mais ses études l'intéressait, et lorsqu'elle s'intéressait à quelque chose, tout de suite, ça devenait agréable. Néanmoins, elle ressentait toujours le besoin de reconnaissance de la part de ses parents, elle voulait qu'ils soient fiers d'elle. Alors même si ses études ne l'avait pas passionnée, elle aurait mit les moyens nécessaires pour tout de même garder un haut niveau. Décevoir ses parents, sa famille, c'était bien la dernière chose au monde qu'elle désirait.
__Ce jours-là, Christa se trouvait seule dans la maison Baker, son père devait se trouver au ministère ou en mission alors que sa mère et ses sœurs étaient au chemin de traverse pour acheter les livres nécessaire à leur nouvelle année scolaire. Christa n'en avait pas besoin, chaque année elle récupérait les livres de Juliet, d'ailleurs, elle en avait déjà feuilleté quelques pages. N'ayant aucune vie sociale en dehors de sa famille, notre future diplômée avait beaucoup de temps pour elle. Ça ne la dérangeait pas, elle aimait beaucoup la solitude. Alors pour combler les jours vides de ses vacances, elle bouquinait, dessinait, chantait, jouait de la musique... Ses passions, elle ne pouvait pas en faire la liste ; il y en avait trop.
__La journée s'enchaînait, alors qu'elle terminait une peinture dans le jardin, Christa cru entendre un bruit dans la maison. Elle se hâta de finir les détails et s'empressa de rejoindre la porte ; ses sœurs étaient sûrement rentrées. A force de trop baigner dans le bonheur, elle oubliait parfois de se méfier des apparences... Sans plus attendre, elle tourna la poignée, se hâta de passer l'entrée, étrangement, elle n'entendait aucun bruit, ses sœurs étaient pourtant bavardes... Avait-elle rêvé ? Christa jeta un coup d'œil à la fenêtre ; leur voiture moldue n'était pas là. Un nœud commença à se forger dans son ventre, son cœur s'enflammait dans sa cage thoracique et de légers tremblements commencèrent à apparaître. Un cambrioleur ? Sans passer par le salon, elle traversa le couloir sur la pointe des pieds pour atteindre sa chambre. Là-bas, elle pu attraper sa baguette pour pouvoir se défendre au besoin. Elle n'avait pas encore le droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard, cependant, elle n'était pas du genre à suivre les règlements si ça mettait sa propre vie en danger. Si c'était nécessaire, elle utiliserait la magie.
__Le cœur haletant, elle commença à se diriger vers la pièce principale, elle redoutait ce qu'elle allait découvrir, mais elle était loin d'imaginer la dure réalité. A peine eut-elle franchie le seuil de la porte qu'elle découvrit un corps au sol, baignant dans une marre de sang... A première vu, c'était un homme âgé, aillant plus ou moins la quarantaine... Elle tenta de s'approcher, elle n'avait pas mis ses lunettes ni ses lentilles aujourd'hui, et sa vue était loin d'être parfaite... Plus elle s'approchait, plus son cœur s'affolait, plus elle reconnaissait le visage du macchabée, plus elle tremblait. A quelques centimètres du corps, elle s'effondra, en larme, paniquée, épuisée, lessivée... « Pa... Pa... Papa... » murmura-t-elle entre deux sanglots. Il était mort. Elle tenta quelques sortilèges de soin, mais rien n'y fit. Christa était désemparée, ses membres baignaient eux-aussi dans le sang de son père, dans son propre sang. Sa baguette avait pris une couleur rouge vive et les sorts ne tardèrent pas à faiblir, tout comme elle. Elle ne savait plus quoi faire, qu'importe qu'elle soit renvoyée de Poudlard, ramenait lui son père. Après plus d'une heure à tout essayer, à baigner dans le sang, à le secouer, à pleurer, à tenter de se réveiller d'un cauchemar sans fin ; ses yeux étaient devenus vides, elle n'exprimait plus rien, elle ressemblait à un corps sans âme.


03 : Bienvenue dans le Poudlard Express !

__Le drame était toujours ancré dans les cœurs des membres de la famille Baker. Seulement quelques jours s'étaient déroulés depuis l'enterrement et il fallait déjà repartir pour Poudlard. Christa n'avait presque pas dit un mot depuis sa mort, elle restait dans son mutisme et ne parlait qu'à ses sœurs. Cependant, elle n'était pas la seule à être aussi refroidit, Juliet avait adopté un comportement beaucoup plus distant depuis le drame, elle avait l'air d'y attacher une importance primordiale, comme si sa vie en dépendait... Leur lien s'éteignait aussi, mais parfois, il est bon de s'illusionner encore, même si ce n'est que pour quelques heures... « Tu viens Jules, on va trouver un wagon ? » lâcha Christa d'un regard lointain et vide utilisant sa dernière carte, son dernier espoir. « Non, je… Je vais faire le trajet avec des amis » s'empressa-t-elle de rétorquer. Il fallait s'en douter, alors que Christa tentait de soulever ses bagages difficilement (il faut prendre en compte le fait qu'elle ne mange rien et ne dors pas depuis des jours, son corps est littéralement à bout de force) Spencer s'écria : « Mais, n’importe quoi, et nous on est pas tes amis ? » Un léger silence s'installa, Christa n'avait pas envie d'écouter la suite, elle la savait peu agréable à entendre... Mais les oreilles ne se ferment pas aussi facilement que la bouche. « Je ne fais pas le voyage avec vous, tu en déduis quoi ? » répondit Juliet d'un ton froid et amer. Spencer resta scotchée, elle ne comprenait pas comment la mort d'un proche pouvait désunir autant une famille qui, quelques jours auparavant ne jurait que par elle-même. Sans plus attendre, Juliet grimpa dans le train, dépassa Christa sans même un regard et commença à disparaitre dans la foule.
__Quelques minutes se tassèrent ainsi, Christa tentait d'arriver dans un wagon avant que son corps ne lâche, avant de tomber encore une fois dans les pommes, avant d'attrister plus qu'elle ne l'a déjà fait sa famille. Cependant, Spencer commença à s'écrier : « Christa !! Ça ne te fais rien à toi ?! Réponds-moi ! Qu'est ce qu'il passe enfin ? » Notre héroïne posa ses valises, difficilement elle tenta de se tourner vers sa sœur, toujours avec ce regard aussi vide, aussi lointain et tenta de dire, la voix nouée : « Il fallait s'en douter... » Nonchalante, elle repris sa marche difficilement, puisant dans le peu de force qu'il lui restait. « C'est ta faute c'est ça ?! Qu'est ce que tu as bien pu faire ?! Je t'ai vu la suivre après l'enterrement ! Tu lui as dis quoi ? » ajouta-t-elle avec une voix des plus haineuse et triste à la fois. « Oui, c'est ma faute Spencer... Tu peux m'en vouloir. » lâcha-t-elle faiblement avant d'entrer dans le wagon. Christa le savait bien, ça ne pouvait être que sa faute. Peut-être que si elle avait été moins frileuse en croyant que c'était un cambrioleur et qu'elle était entrée directement dans le salon elle aurait eu le temps de sauver son père, elle aurait pu épargner tout ça à sa mère, à ses sœurs... Elle se savait impuissante, et c'est sûrement un des sentiments qu'elle déteste le plus : être impuissante et subir son destin, sa fatalité. A cause d'un simple choix, elle avait sûrement détruit toute une famille, elle avait détruit tout ce à quoi elle aspirait, tout ce à quoi elle tenait. Elle avait détruit sa vie alors... « Alors tu peux me détester Spencer, tu peux défouler ta haine sur moi, tu peux ne plus m'adresser la parole, car le démon que tu recherches est devant toi » conclu-t-elle avant de prendre place sur le siège. Sa sœur ne s'arrêtait pas de pleurer, elle n'arrivait pas à comprendre et ne prit pas même la peine de répondre, elle avait l'air déçue. Finalement, la dernière chose qu'elle désirait en ce monde est arrivé : Christa avait réussi à décevoir sa famille.

***

__Le train s'arrêta, après une longue journée de route les élèves étaient enfin arrivés à Poudlard. Christa avait passé tout le trajet seule à supporter des premières années qui avaient envahis son wagon. Mais dans le fond, ça l'importait peu... Il était temps qu'elle subisse le mal qu'elle avait causé. « Tiens... Je me suis fais de nouveaux copains finalement » lâcha-t-elle en caressant ce qui semblait être un cheval maudit. Un sombral si elle ne se trompait pas... Il parait qu'on ne peut les voir que si on a vu la mort en face. Alors ça signifiait qu'à chaque fois qu'elle en croiserait un, elle se souviendrait à chaque fois de l'horreur qu'elle a infligée à sa famille.

Christa A. Baker a écrit:

Merci beaucoup à vous! (:
Après je vous demanderais d'être un peu indulgent, ça fait quelques années que je n'ai pas rp... j'essaie de faire de mon mieux (: