Nom : Keyko
Prénom : Sienna Natasha
Surnom : Aucun
Âge : 19 ans
Cursus, option(s) : Justice magique option Politique magique internationale
Année scolaire : 9ème année
Nature du sang : née moldus

« Sale sang de bourbe, comment oses-tu regarder ce balai ? Jamais tu ne sauras capable d’en faire quoi que ce soit. »
Les lèvres tranchantes d’Edmund déversaient leur habituel flot d’immondices. Sienna n’était pas le sujet de ses insultes, mais bouillonnait d’une rage sans nom. Ce pédant de sang pur se croyait bien superieur à son amie Alisha, elle qui, sous pretexte d’être née de deux parents moldus, ne pouvait être considérée comme une véritable sorcière. Elle n’avait qu’une envie, le recouvrir d’injures, le réduire en pièces. Seulement, elle allait rester de marbre et contenir sa rage, afin de se comporter en digne sorcière. Cet energumène ne méritait tant d’attention. Alisha elle, s’était décomposée. Tremblante et le regard fuyant, elle tenait fermement ses livres contre sa poitrine, incapable de répondre à tant de haine.
« On verra très vite ce que tu seras capable d’en faire. Maintenant si tu veux bien nous excuser, on a d’autres achats à faire… répliqua alors Sienna d’un ton serein, mélangeant courtoisie et dédain, d’une dualité surprenante pour une petite fille s’appretant juste à rentrer à Poudlard.
- C’est ça. Rendez vous à Poudlard, petites. répondit alors Edmund en tournant les talons, destabilisé par cette réponse mitigée.
- Viens Alisha, oublie ce crétin, on doit encore aller acheter notre baguette et nos parents nous attendent pour midi à Fleury et Bott. »
Sienna ignorait d’où provenait toute cette colère qu’elle ressentait en elle. Elle s’était sentie prête à exploser face à Edmund. Pourquoi avait-elle senti cette aiguille s’enfoncer dans sa poitrine à l’écoute de cette injure ? Avec son doux visage, on lui aurait donné le bon dieu sans confession, seulement ses foudres se trahissaient dans son regard emeraude. Sienna se rassura en mettant cette réaction étrange sur le compte de l’excitation grandissante qui l’animait depuis quelques jours. En effet, Poudlard n’était désormais plus très loin et elle ne doutait pas des belles années d’apprentissages qui l’attendaient là bas. Quidditch, défense contre les forces du mal, salle commune, grands banquets, voilà des mots avec lesquels son grand frère l’avaient bercé depuis deux ans et qu’elle allait à présent découvrir par elle même.
« J’aimerais tellement être comme toi, avoir deux grands sorciers comme parents… J’ai tout à prouver et ils ne peuvent pas m’aider.
- Ne dis pas ça, tes parents sont supers. Ne t’inquiète pas, Poudlard est un lieu merveilleux où chacun est chez soi, il n’y a qu’un idiot comme Edmund pour s’attarder sur ça… »
Sienna savait pourtant au fond d’elle que tout allait etre plus compliqué pour Alisha. Les rivalités de sang étaient en effet déjà en pleine croissance. Elle restait cependant persuadée d’une chose, jamais Poudlard ne discriminerait les nés moldus.

_______

Elle devait être folle. Oui, exactement, complètement folle. Elle était à une période de transition, se posant de nombreuses questions sur elle, sur ce qu’elle était, la personne qu’elle souhaitait être. Ses relations avec le sexe opposé étaient plus que confuses, elle ne faisait que jouer, résister, s’attacher puis souffrir. Quand allait-elle enfin avoir droit à une relation normale ? En désirait-elle seulement une ? Quant à ses relations amicales, elle avait plus tendance à se renfermer sur elle-même. Un comportement qui s’expliquait facilement, la révélation de ses véritables origines l’ayant totalement chamboulé. La révélation avait eu l’effet d’une bombe sur Sienna, remettant en question tout ce qu’elle croyait-être.
Longtemps après le dîner, la jeune Gryffondor avait préféré se rendre au parc. A l’heure où tous rejoignaient peu à peu les bras de Morphée, Sienna s’avançait donc d’un pas lent, digne d’une somnambule, à travers cette nature si sauvage. La jeune sorcière se stoppa net en distinguant à seulement quelques mètres plus loin, le célèbre Saule Cogneur qui demeurait cependant immobile. Inutile de prendre de risques inutiles en voulant tenter un quelconque acte de bravoure insensé, elle préférait retourner sur ses pas et s’éloigner de cette dangereuse… créature. Etre seule avec elle-même, seule face à ses pensées, dans le silence le plus total. Ce parc, en étant le plus paisible possible, avait quelque chose d’effrayant, tout était, justement trop paisible. Elle était cependant habituée à ce genre de situation. En grande avocate des veuves et des orphelins, elle se retrouvait souvent dans des situations plus que délicates, dont elle avait depuis appris à s’extirper avec brio. Elle n’était pas une rouge et or pour rien après tout.

Personne ne viendrait la surprendre à une heure pareille. Elle pouvait bien se faire attaquer par un troll des montagnes, elle devrait compter sur elle et elle seule. Elle y était habituée de toute façon. Seule… pas si sûre. C’était quoi cette ombre au loin ? Y avait-il un élève tout aussi dérangé qu’elle pour aller se balader dans le parc à une heure pareille ? Apparemment. Qui était-il et que venait-il faire là ? La jeune femme n’était même pas sur de vouloir le savoir. Elle qui était venue ici dans l’unique but de trouver un peu de calme, était bien servie.

« Eh toi ! Qu’est ce que tu fais ici ? »
Une manière peu orthodoxe d’engager la conversation. Une manière aussi de dire « Oh, pourquoi t’es venu, je voulais être seule là ! » Dans la nuit noire, elle n’arrivait pas à distinguer son visage. La silhouette laissait présager qu’il s’agissait d’un homme, ceci était bien la seule chose dont la jeune Gryffondor pouvait être sûre. Elle n’avait aucunement peur. Sa baguette restait fermement tenue dans sa main droite, prête à agir s’il le fallait. La silhouette s’avança alors vers elle, un halo de lumière venant éclairer son terne visage.

« Ethan !? »
Un brave Aigle, maitre supreme des sorts et enchantements, connaisseur habile du caractère versatile de la jeune femme.

« Crise de somnambulisme peut-être ?
- Sienna, je sais que tu essaie de te proteger en gardant tout à l’interieur, mais ce n’est pas la solution. Les autres m’ont dit…
- Dit quoi ? Que je ne suis qu’une sang de bourbe en fin de compte ? Que mes parents m’ont adopté ? Que mes véritables géniteurs n’ont pas voulu de moi et m’ont abandonné ? La voix de Sienna se faisait tremblante, des larmes emplissant son regard.
- Ca ne change rien de ce que tu es.
- Ca change tout ! Les gens commencent déjà me traiter differemment et au vue de la situation actuelle, c’est tout mon futur qui est remis en cause. J’en veux à mes parents de m’avoir menti pendant tant d’années. Et pourtant, c’est comme si je l’avais toujours su… »

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Desirant devenir la maîtresse suprême des sorts et enchantements, une des jeunes sorcières partageant le dortoir de Sienna, s’était levée aux aurores afin de se plonger dans une pile monstrueuse de livres poussiereux. Ainsi, lorsque Sienna réussit enfin à s’extraire de son lit, la découvrit t-elle assise près de la fenêtre, submergée par le travail. Sienna était également une élève plutot studieuse, mais uniquement dans les matières qui lui importaient vraiment..

« Tu devrais faire une pause. As-tu au moins mangé quelque chose ? » lança alors Sienna à la jeune sorcière qui releva à peine le regard.
« Je dois travailler si je veux pouvoir impressionner mon professeur de Sortilèges. On doit tous plus travailler que les autres. »
Sienna admirait sa motivation, qualité dont elle manquait plutot en ce samedi matin. Elle approuvait sa position, leur situation délicate les poussait à redoubler d’efforts. Son père lui avait envoyé un colis rempli de dragées surprise de Bertie Crochue et autres sucreries farfelues du monde des sorciers qui constitueraient alors un superbe petit déjeuner. Une habitude qui l’avait prise depuis la gande révélation, désireux de se faire pardonner. Cette révélation s’était révélee plutot bénéfique à la jeune sorcière qui depuis toujours souffrait d’un mal être sur lequel elle était incapable de mettre un nom. Un sentiment de malaise, une colère étrange occupait auparavant son être. Les attitudes parfois inexpliquées de ses parents, les non-dits aux repas de famille, quelque part, il n’y avait pas été étrangère.
Elle allait dont s’affaler dans un des sièges moelleux de la salle commune et déguster ses cochonneries dans la plus grande plénitude. Grindelmonk. Sa nouvelle maison, où Poudlard parquait désormais les nés-moldus. Sa prospective s’était avérée juste. Elle était désormais privée de quidditch, privée de manger avec ses amis, privée de devenir un jour Auror. Sa vie entière était déterminée par sa condition, condition qu’elle assumait fièrement. Tout ça était affreusement injuste et, en ancienne Gryffondor et miss Justice accomplie, elle était plus que désireuse de s’accomplir en sorcière afin de prouver que la qualité du sang ne détermine en rien les capacités.

Pseudo : Artefact
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